• à partir des différents relevés, peut être réalisée une
synthèse mensuelle des infections nosocomiales qui
est alors discutée lors de la réunion du Comité de
Lutte contre les Infections Nosocomiales (tableau 1).
ROLE DU LABORATOIRE DE
MICROBIOLOGIE EN CAS D’EPIDEMIE
Devant une situation épidémique, le laboratoire de bac-
tériologie dispose d’un certain nombre de méthodes
utilisables pour le typage bactérien. Il s’agit de mar-
queurs phénotypiques et de marqueurs génotypiques,
moléculaires [1].
Marqueurs phénotypiques
• la biotypie consiste à analyser les caractères morpho-
logiques, physiologiques, et surtout biochimiques des
souches. Les galeries biochimiques d’identification
permettent ainsi de caractériser les souches bacté-
riennes selon une série de résultats qui déterminent
alors un biotype. Ce marqueur d’utilisation simple est
stable, peu coûteux et facile à interpréter ; cependant,
son pouvoir discriminant est globalement limité.
• la sérotypie consiste à caractériser les antigènes bacté-
riens de surface, somatiques, flagellaires ou capsu-
laires. Elle est utilisable pour un nombre limité d’es-
pèces bactériennes comme les Salmonella, P. aeru g i -
nosa, N. meningitidis ou certains E. coli ….Son usage
est toutefois limité par la disponibilité des anticorps et
la caractérisation parfois difficile de certaines souches
qui sont auto, poly ou non agglutinables. De plus, son
pouvoir discriminant est limité notamment en cas de
prédominance d’un sérotype donné. La lourdeur tech-
nique et la non disponibilité de certains réactifs pren-
nent nécessiter le recours à des Centres de Référence.
• la lysotypie consiste en une étude de la lyse de la cul-
ture bactérienne par une série de bactériophages carac-
térisés. Elle est donc limitée aux bactéries lysables par
ces phages. Elle est notamment utilisée pour le typage
de Staphylococcus aure u s . Cette méthode est particu-
lièrement utile lorsqu’une souche épidémique pré-
sente un lysotype précis, ce qui permet de la diff é r e n-
cier des souches non épidémiques. Toutefois, son inté-
rêt est limité si une proportion importante de souches
a perdu la capacité d’être lysée par les phages.
• la bactériocinotypie utilise des protéines bactériennes
appelées bactériocines qui sont capables d’inhiber la
croissance des souches bactériennes appartenant à
des espèces proches. Cette méthode est peu utilisée
mais peut parfois être intéressante, notamment lors-
qu’elle est associée à d’autres méthodes de typage.
• l’antibiotype (profil de résistance aux antibiotiques)
est obtenu rapidement pour les espèces bactériennes
usuelles. Il est généralement reproductible et assez
simple à interpréter. Il est particulièrement utile quand
un nouveau caractère de résistance apparaît. To u t e-
fois, lors de l’isolement de souches multirésistantes, le
pouvoir discriminant de ce marqueur devient moins
performant. Il faut noter de plus qu’une souche peut
perdre ou exprimer de façon variable ses caractères de
r é s i s t a n c e ; elle peut aussi acquérir des marqueurs de
résistance supplémentaires.
Marqueurs génotypiques
Parmi les marqueurs moléculaires, on distingue la
détermination des profils protéiques, réalisée par élec-
trophorèse après extraction des protéines bactériennes,
et l’analyse des souches en fonction des caractéris-
tiques de leurs acides nucléiques (notamment ADN).
Parmi les méthodes utilisées pour cette analyse, on uti-
lise notamment :
• la détermination des profils plasmidiques : cette
méthode est simple et applicable à de nombreuses
espèces bactériennes. La différenciation du contenu
plasmidique des souches, est précédée par une diges-
tion des plasmides par des endonucléases de restric-
tion. Toutefois, les bactéries peuvent perdre des plas-
mides comme elles peuvent en acquérir. L’instabilité
plasmidique limite donc l’intérêt de cette méthode en
tant que marqueur épidémiologique (figure 3).
37
Tableau 1 : Exemple de résultat.
Hôpital :
Surveillance des Infections Nosocomiales acquises dans le servicede :
Année :
MOIS J F M A M J J A S O N D
Septicémie 3 6 1 2 3 2 3 1
Inf. Urinaire 427648612 9 2 3
Inf. Pulm/Orl
Inf. Sur Cathé
Pus divers 132713556412
TOTAL 8 11 9 14 714 13 20 15 715
Nb d’entrants 171 171 171 154 134 151 121 136 147 170 139 139
Ratio d’infection (%) 4.7 6,4 5,3 9,1 5,2 9,3 10,7 14,7 10,2 4,1 0,7 3,6