1. Introduction
La vie serait apparue, selon les dernières théories, dans les océans
de la terre primitive il y a environ 3,5 milliards d’années. Ces pre-
miers êtres vivants n’étaient que des unicellulaires semblables aux
bactéries actuelles. Il s’écoulera près de 3 milliards d’années avant
que n’apparaissent les premiers pluricellulaires formés de nombreu-
ses cellules spécialisées. La vie va alors rapidement se diversifier
(encore le principe du jeu de « Lego »; avec quelques cellules types,
on peut construire une grande variété de formes différentes).
En moins de 100 millions d’années (presque rien quoi !) apparaî-
tront la plupart des formes de vie actuelles (vers, mollusques, in-
sectes, vertébrés, crustacés, etc.). Dans ces organismes pluricellulai-
res, les cellules doivent, pour survivre, trouver sensiblement les
mêmes conditions chimiques que celles qui leur permettaient de
vivre dans les océans à l’époque des unicellulaires. Chez les plus
petits, la chose est relativement facile puisque chaque cellule de
l’organisme est encore tout près de l’océan. Chez les plus gros, par
contre, il faudra que se développent différents systèmes, afin de
recréer ce milieu interne semblable à celui des océans primitifs ;
système respiratoire pour capter l’oxygène et éliminer le gaz carbo-
nique, système digestif pour obtenir des éléments nutritifs, système
excréteur pour débarrasser le milieu interne des déchets qui s’y ac-
cumulent et système circulatoire pour véhiculer tout cela à travers
l’organisme.
Il y a environ 450 millions d’années les premiers êtres vivants sont
sortis des océans pour conquérir la terre ferme ; d’abord les plantes,
puis des espèces de scorpions primitifs et enfin les premiers verté-
brés, nos ancêtres. Même sur la terre ferme, les organismes doivent
continuer à faire baigner leurs cellules dans un milieu stable sem-
blable à l’océan primitif. Nous vivons au sec, mais chacune de nos
cellules est un être aquatique. C’est pourquoi notre corps est im-
perméabilisé par plusieurs couches de cellules mortes imprégnées
de kératine et de gras. Sous cette barrière, nos cellules continuent à
vivre dans l’eau, comme leurs ancêtres unicellulaires.
Cet océan intérieur, essentiel à la survie des cellules, se forme à
partir du sang. On l’appelle « liquide interstitiel ». Chaque cellule
puise dans ce liquide ce dont elle a besoin pour vivre et rejette les