1
Ane universitaire 2014-2015
COURS 2
PHYSIOPATHOLOGIE DES REACTIONS DE DEFENCE (I)
PLAN DU COURS:
I. La défense non spécifique
II. La défense spécifique
A. L`immunité innée (native)
B. L`immunité acquise (adaptative)
La défense de l`organisme comprend tous LES SYSTÈMES ET LES PROCESSUS qui nous
protègent contre une variété d'agents infectieux (bactéries, virus, champignons, parasites) ou
des traumatismes (physiques, mécaniques, chimiques, et aussi les polluants atmosphériques)
capables d'induire des lésions tissulaires.
Classification:
La défense non-specifique
La défense specifique
I. LA DÉFENSE NON SPECIFIQUE
Caractéristiques:
est la première ligne de défense de l'organisme
réponse immédiate à une agression
sans spécifici (ne reconnaît pas "le soi" du "non-soi")
efficacité moyenne
pas de mémoire immunologique
Les constituants:
a) Les barrières épithéliales mécaniques et chimiques
b) La flore commensale
a)Les barrières épithéliales comprennent:
1. La peau qui représente:
une barrière mécanique due le fait que l’épiderme est compode l'épithélium
kératinisé avec des jonctions intercellulaires serrées qui s’oppose à la pénétration des
agents pathogènes ; quand cette barrière est lésée (ex., plaie, brûlure) le risque
d’infection survient
une barrière chimique parce que la peau est un microenvironnement acide qui empêche
la croissance de micro-organismes ; en plus, le sébum (sécrété par les glandes sébacées)
et la sueur (sécrétée par les glandes sudoripares) ont une a antibactérienne et
antifongique
2. Les muqueuses des tractus respiratoire, gastro-intestinale et uro-génitale qui sont:
des barrières mécaniques:
o recouvertes par des cellules épithéliales en continue qui empêchent la pénétration
des agents pathogènes
DEPARTEMENT DES SCIENCES FONCTIONNEL
LES
PHYSIOPATHOLOGIE
Rue Tudor Vladimirescu, 14
300173 Timioara,
Tel/Fax: +40 256 493085
2
o le mucus sécrété par les voies aériennes : i) englue les micro-organismes et ii)
participe avec les mouvements des cils vibratiles qui tapissent l’arbre respiratoire
à l’élimination de germes par la toux/éternuement (mécanisme de clearance
muco-ciliaire)
des barrières chimiques par la sécrétion de facteurs antibactériens:
o le lysozyme et la lactoferrine - présents dans la salive et des larmes
o les peptides appelés défensines sécrétées par l'épithélium respiratoire, digestif et
urinaire - se fixent sur la membrane des germes et forment de pores avec la lyse
des cellules cibles
o les glycoprotéines appelées colectines - comprennent les protéines du surfactant
(dans les poumons) et la lectine liant la mannose (MBL, Mannose Binding
Lectine) qui active le complément par la 3eme voie, dépendante des lectines
o le pH acide du suc gastrique (3-5) - empêche la croissance de micro-organismes
b) La flore commensale
comprend l’ensemble des micro-organismes non pathogènes qui colonisent la peau, le
tractus intestinal et urogénital
rôles : ils forment un biofilm protecteur à la surface des muqueuses et s’opposent à la
colonisation par agents pathogènes par :
compétition avec les agents pathogènes vis-à-vis de l’espace vital et nutriments
la production de substances antimicrobiens
baisse locale du pH
certains de ces organismes (par exemple, Pseudomonas aeruginosa) peut causer des
infections opportunistes chez les patients immunodéprimés
I. LA DÉFENSE SPECIFIQUE
Définition: la capacité du l’organisme à résister à l'agression de micro-organismes et leurs
produits toxiques
Les types d'immunité:
l'immunité innée (native, naturelle)
l'immunité acquise (adaptative)
A. L’immunité INNEE (native, naturelle)
Caractéristiques:
c’est la deuxième ligne de défense du l’organisme
réponse imdiate (min., heures) à l'agression et identique pour chaque exposition
faible spécificité, reconnaît "le soi" de "non-soi", mais elle n'est pas spécifique à un
agent étiologique particulier
haute efficacité
pas de moire immunologique
participants: des cellules et des facteurs humoraux
Les CELLULES effectrices d`immunité INNEE:
1. Les phagocytes
sont des leucocytes capables de la phagocytose – 2 types:
o Les neutrophiles/microphages intervention pcoce, au but de la réaction
inflammatoire aig
o Les monocytes/macrophages intervention tardive, à la fin de l'inflammation
aiguë et action prédominant lors de l’inflammation chronique
participent à la réaction inflammatoire en libérant des médiateurs cellulaires:
3
- préformés (existant dans granulations cytoplasmiques)
- néoformés (synthétisés «de novo»)
2. Les lymphocytes NK ("natural killer")
sont des lymphocytes non B, non T qui ont la capacité naturelle à détruire:
o des cellules modifiées, y compris les cellules tumorales
o les cellules infectées par des agents pathones intracellulaires (bactéries et
virus)
o des cellules qui ont fixées des anticorps (Ac) parce que les NK ont sur leur
surface les récepteurs pour la portion Fc de l'IgG, processus appelé la cytotoxicité
dépendante des anticorps (Anglais, ADCC, Antibody-Dependent Cell-
Mediated Toxicity) = la fixation des NK sur les cellules cibles revêtues d'IgG
provoque la libération des perforines (protéines qui forment des pores dans la
membrane des cellules cibles qui favorisent l’entrée: i) du Na+ et de l'eau
induisant la cytolyse osmotique et ii) des granzymes induisant l'apoptose.
Les FACTEURS HUMOREAUX sont des molécules dont la concentration sanguine augment dans
la réponse inflammatoire aiguë:
les médiateurs de l'inflammation aiguë
les protéines de phase aiguë
les cytokines libérées en plasma par les phagocytes
Dans l'immunité innée (naturelle), la principale réaction de défense est l’inflammation
aiguë.
L’ INFLAMMATION AIGUË
1. Définition: est la réaction de défense non spécifique des tissus vivants, vascularis,
adjacentes à des zones des lésions ou des nécrose des tissus, dont le but est de :
supprimer la lésion (ou au moins de la limiter au niveau local)
éliminer la cause de la lésion: les bactéries ou les corps étrangers
Selon l'endroit où se situe l'inflammation, elle peut prendre différents noms, en général en -
ite (ex., appendicite, gastrite, artérite, phlébite, néphrite. Exceptions : la pneumonie, la pleurésie)
2. Étiologie:
La réaction inflammatoire aiguë peut être déclenchée par des:
a) Facteurs exogènes:
biologiques: bactéries, virus, parasites, champignons
physiques: chaleur, froid, électricité, radiations
caniques: traumatisme, coupure, piqûre, ou corps étranger
chimiques: acides et bases caustiques, toxines, venins, cristaux endogènes
b) Facteurs endogènes:
les réactions d'hypersensibilité
les maladies auto-immunes
la nécrose tissulaire (infarctus du myocarde)
les tumeurs
3. Caractéristiques générales:
rôle: la défense du l’organisme - son but est d’éliminer l’agent causal et de réparer les
lésions tissulaires
durée: jours (moins de 2 semaines)
modifications vasculaires importantes avec un exsudat inflammatoire abondant
l’infiltrat cellulaire inflammatoire est riche en micro- et macrophages
4. Manifestations:
a. Les manifestations locales sont 5 signes cardinaux : rougeur (rubor), chaleur (calor),
douleur (dolor) tuméfaction (tumor), perte de fonction (functio laesa)
4
b. Les manifestations systémiques sont les conséquences de la réaction de phase aiguë avec:
fièvre, possible altération de l’état général
augmentation de la vitesse de sédimentation (VS) des hématies à cause
d’augmentation du fibrinogène
dysprotéinémie: des albumines & des globulines 1 et 2
leucocytose par neutrophilie
5. Etapes:
L’inflammation aig est un processus dynamique comportant 4 étapes successives:
A. La libération/synthèse des médiateurs chimiques
B. La réaction vasculaire-exsudative (la formation de l'exsudat inflammatoire)
C. La réaction cellulaire (la formation de l’infiltrat cellulaire inflammatoire)
D. Les processus de réparation et cicatrisation tissulaire
A. LA LIBERATION/SYNTHESE DES MEDIATEURS CHIMIQUES
Les médiateurs de l'inflammation
Rôle: l’initiation et la modulation de la réponse inflammatoire
Classification:
I. Médiateurs d`origine cellulaire
II. Médiateurs d`origine plasmatique
I. Les médiateurs d'origine cellulaire - 2 types:
a. Médiateurs primaires (préformés) - stockées dans les granulés des cellules et libérés par le
stimulus inflammatoire
b. Médiateurs secondaires (formés de novo) - synthétisés de nouveau en réponse à l'action
des facteurs étiologiques.
a. Les diateurs primaires (préformés) sont les suivants:
L'histamine et les facteurs chimiotactiques (ECF, Eosinophil Chemotactic Factor,
Neutrophil Chemotactic Factor, NCF) – libères par les basophiles/mastocytes
Les enzymes lysosomales – libèrees par les phagocytes
L'histamine produit:
o vasodilatation
o augmentation de la perméabilité capillaire
o la contraction du muscle lisse intestinal et des bronchioles
Les enzymes lysosomales:
o sont libérés lors de l'activation de la phagocytose par la labilisation des
membranes lysosomales et sont déversés dans le milieu extérieur par la lyse de
cellules phagocytaires
o sont déversés dans le milieu extérieur par la lyse des phagocytes: les
polynucléaires neutrophiles (microphages) et monocytes (macrophages). Il s’agit
des protéases comme la collagénase, élastase, des hydrolases acides, de la
phospholipase A2.
elles ont des actions directes, par la dégradation du tissu conjonctif dans le foyer
inflammatoire:
dégradation du collagène par la collagénase
lyse de l`élastine par l’élastase
lyse des protéoglycanes du cartilage par les cathepsines
lyse des membranes basales par les phospholipases
! Obs. : Afin de limiter les lésions tissulaires de ces enzymes quand elles sont déversées dans le milieu extra-cellulaire,
le sérum et les liquides extra-cellulaires contiennent des anti-protéases lysosomales telles que: l’alpha1-
antitrypsine et la alpha2-macroglobuline synthétisées par le foie.
5
b. Les médiateurs secondaires (formés de nouveau) sont les suivants:
Les métabolites d’acide arachidonique
Le facteur d'activation des plaquettes (PAF, Platelet Activation Factor)
Les cytokines
Les métabolites d'acide arachidonique (Figure 1) :
L'acide arachidonique est un acide gras polyinsaturé libéré à partir de phospholipides
membranaires sous l’action des phospholipases (A2 ou C) et métabolisé par deux principales
voies avec la formation des médiateurs ayant des rôles majeurs dans l’immunité native et
adaptative.
o Les métabolites par voie de la cyclooxygénase sont:
Les prostaglandines (ex., PG D2, E2, F2) produisent:
vasodilatation
augmentation de la perméabilité capillaire
douleur
effet pyrogène (la PG E2 est le médiateur central de la réaction fébrile)
La prostacycline (PG I2) produit:
vasodilatation
inhibition de l'agrégation plaquettaire
3. Les thromboxanes (TxA2, B2) produisent:
vasoconstriction
stimulation de l'agrégation plaquettaire
o Les métabolites par voie de la lipoxygénase sont:
4. Les leucotriènes :
LT C4, D4 et E4 produisent:
bronchoconstriction & hypertrophie du muscle lisse bronchique
augmentation de la perméabilité capillaire
LT B4 détermine:
effet chimiotactique pour les microphages (PM neutrophiles)
Le facteur d'activation des plaquettes (PAF) produit:
vasoconstriction
activation et degranulation des plaquettes
bronchoconstriction durable
Les cytokines
Les cytokines (du Grec, cyto, cellule et kinesysmouvement) sont des protéines sécrétées par
toutes les cellules inflammatoires (les phagocytes, les lymphocytes, les cellules endothéliales, les
fibroblastes, etc.) et qui ont des effets pro- et anti-inflammatoires. Lors de la réponse
inflammatoire elles exercent une action pléïotrope (organes cibles/tissus multiples) et
synergique (leur action combinée dépasse la somme des actions individuelles).
Les principales classes des cytokines sont: i) les interleukines, ii) les interférons, et iii) les
chimiokines.
1 / 16 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !