CORRIGE ETUDES DE TEXTES 1940 Texte 1 : Churchill Churchill

publicité
CORRIGE ETUDES DE TEXTES 1940
Texte 1 : Churchill
Churchill est né en 1874. Il commence une carrière militaire. Il devient ministre de la Marine puis ministre de
l’armement pendant la 1ere guerre mondiale. Au début de la 2eme guerre mondiale, il redevient ministre de la
Marine puis succède à Chamberlain comme 1er Ministre le 10 Mai 1940.
La seconde guerre mondiale à commencé en Septembre 1939 et la Pologne est tombée en 3 semaine. Après une
période sans combat (la drôle de guerre), l’Allemagne attaque le 10 Mai 1940 les Pays Bas, la Belgique et la France.
Au moment du discours, le front français vient d’être percé dans les Ardennes et les britanniques ont un contingent
présent sur le sol français.
Le document présenté est le discours inaugural de Churchill à la Chambre des communes le 13 mai 1940 où il
présente la situation aux députés et annonce les grandes lignes de sa politique à venir
Sa politique se résume par la formule : « mener la guerre, sur la mer, sur la terre et dans les airs ». Son but : « la
victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur ».
Il la justifie en disant qu’il fait la guerre contre « une monstrueuse tyrannie, jamais dépassée dans le sinistre et
sombre catalogue des crimes humains ». Vaincre pour survivre, sinon « pas de survie pour l’Empire Britannique »,
pour tout ce qu’il « a porté et combattu pour, …pour l’héritage de notre histoire selon lequel l’humanité progresse
pas à pas vers son objectif ».
Churchill présente la situation militaire telle qu’elle est à cette date : « nous sommes engagés sur de nombreux
théâtres d’opérations, en Norvège et aux Pays Bas ». Il prévoit aussi les lieux d’affrontements futurs : « se préparer
au combat en Méditerranée, la bataille des airs continue » et « se préparer à mener à bien de nombreux préparatifs
sur notre propre sol ». La phrase qui résume le mieux l’avenir est : « je n’ai à vous offrir que du sang, de la peine, des
larmes et de la sueur ». Il le dit lui-même : « nous avons devant nous de longs mois de combat et de souffrance ».
Churchill sait que la France est en train de s’écrouler et que la Grande Bretagne va devoir résister seule pendant de
longs mois, voire même se préparer à défendre son territoire contre une invasion.
Il sait que la Grande Bretagne recevra l’aide des Etats Unis car Roosevelt veut la guerre, même si le peuple américain
ne la souhaite pas encore. C’est ce qu’il exprime en disant « je considère ma mission avec sérénité et espoir »,
« notre cause ne souffrira pas des hommes qui la soutienne ». Mais il compte d’abord dans ces mois difficiles sur
l’appui des Anglais en leur disant « venez, avançons ensemble, fort de notre unité ».
L’avenir confirmera les prévisions de Churchill:
- Eté 1940 : la bataille d’Angleterre « dans les airs ». La Royal Air Force luttera pour empêcher la Luftwaffe de
l’éliminer, dernier rempart avant l’invasion de l4angleterre. Les britanniques se prépare à repousser
l’invasion au cas ou la RAF ne tiendrait pas.
- Automne 1940 : début de la bataille de l’Atlantique « sur la mer », où les U-Boot s’attaquent à
l’approvisionnement britannique après l’échec de la bataille d’Angleterre, espérant mettre le pays à genoux
par un blocus naval.
- Sept 1940 : Attaque italienne sur l’Egypte (« se préparer au combat en Méditerranée ») qui sera repoussée
par les Anglais et nécessitera l’envoi d’un contingent allemand (l’Afrika Korps) pour empêcher l’écroulement
italien.
- Pas d’intervention des Etats Unis dans l’immédiat même si la loi Prêt Bail est mise en place par Roosevelt en
1941.dans le but d’amener une aide détournée à l’Angleterre en attendant une intervention directe.
Texte Pétain
Pétain est né en 1856. Général au début de la guerre de 1914-1918, il est surtout connu comme le vainqueur de
Verdun. Il devient chef d’Etat Major en 1917 et succède à Nivelles pour calmer les mutineries. Il est fait Maréchal de
France en Nov. 1918. Il devient vice président du Conseil en mai 1940 et succède à Paul Raynaud le 16 juin 1940
comme chef du gouvernement.
Le 10 mai 1940, les Allemands percent le front dans les Ardennes, une partie de l’armée française est évacuée à
Dunkerque début juin. Les routes sont remplies de réfugiés qui fuient devant les allemands. Paris tombe le 14 juin et
le gouvernement s’est replié sur Bordeaux. Les troupes anglaises ont quitté la France et les Allemands ont franchi la
Loire et foncent vers le Sud.
Le document est une allocution radiodiffusée du Maréchal Pétain le 17 juin 1940 destinée à l’ensemble des Français.
Il y annonce qu’il va demander l’arrêt des combats : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut
cesser le combat », « je me suis adressé à l’adversaire pour lui demander… les moyens de mettre un terme aux
hostilités ».
Pétain ne veut pas mettre la défaite sur le compte de l’armée. C’est pourquoi il a des paroles rassurantes vis-à-vis
d’elle : « sur de l’affection de notre admirable armée qui lutte … vis-à-vis de nos alliés ». Il multiplie les qualificatifs
valorisants : « admirable, héroïsme, magnifique, fierté ». Il dédouane aussi l’armée en disant qu’elle a lutté contre un
« ennemi supérieur en nombre et en armes » pour montrer que le combat était perdu d’avance. Ceci est contraire à
la réalité puisque l’armée française est autant équipée que la Wehrmacht. C’est la tactique et la motivation qui ont
fait défaut à l’armée française. Il prévient aussi toute critique des Anglais en disant que l’armée a « rempli ses
devoirs vis-à-vis des alliés » par « sa magnifique résistance » et que les Anglais ne puisse pas accuser la France
d’avoir manqué à sa parole de ne pas conclure de paix séparée.
Pétain se donne un coté Jésus Christ par la formule « je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son
malheur ». Il accepte de payer de sa personne si cela peut atténuer les souffrances du pays. Il exprime sa
« compassion » aux réfugiés ce qui veut littéralement dire : souffrir avec. Il attire ainsi sur lui les foudres de l’ennemi
pour protéger son peuple et se pose ainsi en « sauveur » de son pays.
On peut constater que dans son allocution, Pétain utilise le « je » très souvent : « je fais à la France le don de ma
personne », « je me suis adressé à l’adversaire… pour rechercher avec moi », « j’assume », « je préside », « j’ai eu la
fierté de commander ». Pétain est un chef et il le montre. C’est lui qui prend les décisions et qui discute avec
l’adversaire. On sent poindre dans ce discours une notion très personnelle du pouvoir qui se confirmera par la suite
avec la mise en place d’une nouvelle constitution taillée sur mesure pour sa personne.
Ces deux discours sont en grande partie annonciateurs de l’avenir des deux pays mais on y distingue également la
personnalité différente des deux chefs d’Etat.
Churchill annonce la vérité à son peuple et lui présente un avenir difficile (je n’ai à vous offrir que du sang, de la
peine, des larmes et de la sueur) mais aussi l’espoir (la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la
terreur) qui repose sur un peuple soudé face à l’adversité (venez, avançons ensemble, fort de notre unité). Seule
l’union de tous derrière son chef permettra de triompher. Il ne se pose pas en sauveur mais en leader d’un peuple
qui lutte pour sauvegarder ses valeurs démocratiques (pour l’héritage de notre histoire selon lequel l’humanité
progresse pas à pas vers son objectif).
Pétain a une autre approche. Il commence par dédouaner l’armée de sa responsabilité dans la défaite, quitte à
travestir la vérité ; puis assure les populations démunies de son soutien. Il prend soin de se poser en sauveur de son
peuple en prenant sur lui sont malheur (je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur). Il est
le chef, il assume son rôle et lui, il sait (4 fois l’emploi du mot « sûr »). Cela le positionne en tant que chef.
L’annonce de la mauvaise nouvelle ne vient qu’après avoir « posé le décor » de désolation : « C’est le cœur serré que
je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat ».
L’avenir n’est pas entre les mains du peuple mais du gouvernement qu’il préside. Les Français doivent être groupés
autour de lui et « obéir ». L’avenir est déjà annoncé : Pétain est le chef, il sait et les Français doivent lui obéir. Cela se
confirmera par la suite autour du véritable « culte de la personnalité » dont Pétain fera l’objet et qui est un des
signes d’un régime totalitaire.
Téléchargement