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eu exigeants et robustes, les Dianthus
– ou œillets – ornent tantôt bordures
d’allées ou de massifs, petites
plates-bandes, rocailles ou murets, de
nombreuses poteries voire encore les
auges à la campagne. Ils se plaisent tous
au soleil, dans des sols bien drainés. Ils
nous charment, avec la beauté de leurs
fleurs aux coloris vifs, dégageant le plus
souvent un parfum envoûtant et épicé et
leur feuillage persistant très souvent ar-
genté ou glauque. Tout ceci les désigne
tout naturellement aux jardiniers débu-
tants.
Le genre Dianthus , de la famille des
Caryophyllacées, comprend près de 300
espèces vivaces à feuillage persistant ;
quelques espèces seulement présentent
les caractères d’arbustes ou de plantes suf-
frutescentes** voire celles de plantes an-
nuelles. Elles sont quasiment toutes origi-
naires des régions sèches d’Europe et
d’Asie avec de rares exceptions venues
d’Afrique du Nord. Il faut aussi ajouter
que ce genre extrêmement étendu com-
prend également un très grand nombre de
variétés horticoles, résultant d’hybrida-
tions successives entre les différentes races
et variétés, aux tailles, formes et emplois
des plus variés. Les racines fibreuses por-
tent des tiges anguleuses et noueuses,
moins dressées chez les vivaces. L’aisselle
des pétioles est gonflée et cassante. Les
minces feuilles opposées linéaires ou lan-
céolées sont le plus souvent argentées ou
glauques. Les fleurs solitaires ou en pe-
tites grappes, d’avril à septembre selon les
variétés, produisent des capsules conte-
nant de nombreuses graines.
Une plante de plein soleil
Les œillets sont cultivés partout en France.
Ils aiment le calcaire et affectionnent tout
particulièrement une terre de jardin ordi-
naire, fertile, voire enrichie de matière or-
ganique, sans abondance car ils n’aiment
pas être gavés. Ils supportent tous types
Plantes vivaces
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Très en vogue autrefois, les œillets (Dianthus de leur nom botanique,
de dios = dieu et anthos = fleur) reprennent toutes leurs lettres de noblesse
dans les jardins d’aujourd’hui. Ces excellentes vivaces savent se rendre
indispensables au jardin contemporain, que nous voulons de plus en plus odorant.
* Président de la section Plantes Vivaces de la SNHF. ** Qui a le port d’un sous-arbrisseau.
*** En botanique, organisme mutant.
Dianthus ou fleurs des dieux
Les œillets retrouvent
de la couleur
Texte de Michel Grésille*
Dianthus allwoodii
Horticolor
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de sols neutres pourvus qu’ils soient bien
drainés, car ils redoutent l’humidité été
comme hiver. Les sols trop lourds peuvent
être améliorés par l’apport de sable gros-
sier. Les œillets apprécient les espaces dé-
gagés et le plein soleil (ne jamais les plan-
ter à l’ombre), qui intensifie leur parfum,
ce qui permet de leur réserver toutes
sortes d’emplacements, les variétés naines
et tapissantes trouvant leur place dans les
rocailles. Ils sont à planter en automne de
préférence, et au printemps si la terre est
très humide en hiver. On veille à rabattre
régulièrement par « pincement » les tiges
défleuries pour stimuler une nouvelle flo-
raison, voire à tailler légèrement celles
trop dégingandées, pour conserver des
plantes vigoureuses et compactes.
Enfin, les œillets ne présentent guère de
soucis si ce n’est d’être attentif à l’humi-
dité du sol voire à l’âge excessif de la
plante. Les parasites sont rares : on se
contentera uniquement de surveiller par
temps peu clément pucerons et limaces.
Une multiplication facile
Les œillets, vivaces malgré une longévité
limitée, peuvent se perpétuer longtemps
dans un jardin. Le semis en début de prin-
temps peut être utilisé pour les espèces
botaniques, mais pour la majorité des cul-
tivars, le bouturage est préféré. Comme le
faisaient nos grands-mères pour les plus
connus et répandus que sont les œillets
Dianthus gratianopolitanus et Sedum floriferum .
O. Lacaille d’Esse
dii
Horticolor
Dianthus plumarius ‘Haytor White’
Horticolor
Dianthus plumarius ‘Doris’
Horticolor
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mignardises ( Dianthus plumarius et ses
hybrides), il est d’usage de prélever du-
rant l’été, sitôt la floraison en août/sep-
tembre, des boutures de tiges non flori-
fères, en cassant la partie supérieure d’une
tige, à l’endroit d’un « nœud », et de les
repiquer directement en place dans un
mélange sableux. Toutefois, beaucoup de
boutures prendront racine à n’importe
quelle saison. Nous vous conseillons aussi
de « rechausser » chaque printemps un
peu les touffes en glissant un peu de subs-
trat au cœur de ces dernières, pour facili-
ter l’enracinement des tiges rampantes, ce
qui vous permettra aussi de prélever des
tiges déjà racinées ou des éclats. Les pieds
peuvent aussi être séparés après la florai-
son et de nouvelles bordures recompo-
sées, qui fleuriront l’année suivante.
Un bon choix pour
les bordures
• Dianthus plumarius (œillets mi-
gnardises)
Sans aucun doute, c’est l’une de nos meil-
leures plantes vivaces de bordures (20/30 cm)
que l’on retrouvait jadis dans les jardins
de curé, aux fleurs nombreuses et très
odorantes, fleurissant de mai à juillet
voire exceptionnellement jusqu’en sep-
tembre. Caractérisés par leurs grosses
fleurs doubles, les hybrides issus de cette
espèce sont innombrables, de nouveaux
cultivars venant régulièrement enrichir la
gamme. La densité conseillée est de 6 à
9 plants au m².
Quelques valeurs sûres :
- ‘Claret Joy’ : ce sport*** de Dianthus
‘Joy’, aux grandes fleurs doubles parfu-
mées, rouge vif plus pâle au centre, fleurit
tout l’été.
- ‘Dawlist Joy’ : sport également de
Dianthus ‘Joy’, aux grandes fleurs dou-
bles parfumées, rose strié blanc, très flori-
fère, excellent pour les bouquets.
- ‘Diane’,lancé en 1964 par Montagu
Allwood, ce sport de Dianthus ‘Doris’,
aux grandes fleurs doubles (6 cm), rose
saumon foncé plus clair au centre, fleurit
tout l’été.
- ‘Doris’ est incontestablement l’un des
meilleurs œillets modernes, obtenu par
Montagu Allwood en 1945. Ce mignardise
est un classique fort apprécié, avec ses
grandes fleurs très doubles parfumées,
roses avec un galon saumon ; remontant,
il fleurit du début de l’été jusqu’à l’au-
tomne.
- ‘Haytor White’ : ce grand classique,
plus haut (40 cm), obtenu par Cecil
Wyatt de Bovey Tracey, aux grandes
fleurs doubles (6 cm), blanc et pétales
dentelés, nous assure de sa longue flo-
raison.
- ‘Haytor Rock’ : mêmes caractéris-
tiques que le précédent, rose strié et pé-
tales dentelés.
- ‘Mrs Sinkins’ : ce mignardise à l’an-
cienne, aux fleurs doubles dentelées par-
fumées, blanc neige, fleurit brièvement au
début de l’été.
- ‘Valda Wyatt’ : il porte le nom de la
femme de son obtenteur Cecil Wyatt. Il
est remontant, avec des fleurs doubles,
parfumées, pourpre plus sombre vers le
centre.
- Et en voici quelques autres : ‘Annabelle’
rose, ‘Cheryl’ rouge, ‘David’ rouge,
‘Desmond’ rouge sombre, ‘Helen’
orange, ‘Laced Joy’ rose cœur pourpre,
‘Moulin Rouge’rouge et blanc.
• Par ailleurs, quelques originalités avec
les
Dianthus Devon, une série d’œillets
des fleuristes obtenue par John Whetman
de Houndspool, aux grandes fleurs dou-
bles remontants :
- ‘Devon Cream’ vigoureux et inodore, in-
téressant par sa couleur unique, jaune crème.
- ‘Devon Wizzard’ vigoureux à longues
tiges, parfumé.
Plantes vivaces
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Dianthus deltoides ‘Brillant’
Horticolor
Dianthus plumarius ‘Devon Cream’
Horticolor
Dianthus plumarius ‘Moulin Rouge’
Horticolor
Une plante impeccable, même sous la neige,
D. gratianopolitanus .
O. Lacaille d’Esse
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Pour garnir rocailles
et murets
• Dianthus x allwoodii (alpinus x
allwoodii) :bonne plante de 20 à 25 cm,
au joli feuillage vert-gris en petits coussins
gazonnants, avec de grandes fleurs (3 cm) de
mai à septembre. Elle préfère une exposi-
tion pas trop chaude. 6 à 9 plants au m².
-‘Fusilier’: fleurs simples parfumées,
rouge rosé à œil cramoisi.
-‘Queen of Henri’ : fleurs rouge et
blanc.
-‘Warden’ : fleurs mauves.
-‘Whatfield Can-Can’ : fleurs roses.
• Dianthus arenarius (œillet des sa-
bles) : espèce botanique de 15 à 20 cm,
formant des touffes lâches d’un vert gri-
sâtre, aux petites fleurs (1 cm) blanches à
pétales dentelés du début à la fin de l’été,
très parfumées avec des taches vertes à
l’onglet du pétale. Supporte l’ombre.
9/m².
• Dianthus deltoides (œillet cou-
ché, œillet à delta) : vigoureux de 15 à
20 cm, formant très rapidement un tapis,
au feuillage vert à moyen pâle, aux fleurs
solitaires de 1 à 2 cm de mai à juillet. 9/m².
-‘Albus’ : fleurs blanches.
-‘Brillant’ : fleurs rouge brillant.
-‘Roseus’ : fleurs rose brillant.
• Dianthus gratianopolitanus (cae-
sius) (œillet de Grenoble) : bonne
plante vigoureuse et tapissante de 15 à
20 cm, au feuillage glauque, aux fleurs sim-
ples de 2 cm en juin/juillet, au parfum re-
marquable. 6/m². Il semble bien que dans
cette espèce, le type soit beaucoup plus in-
téressant que les différents cultivars. 
Un autre dianthus
intéressant,
beaucoup moins
répandu
Dianthus superbus (œillet
superbe)
est l’une des plus grandes espèces
botaniques (40 cm), au port relâché,
aux feuilles longues et étroites,
vertes. Ses hampes ramifiées portent
une à deux grandes fleurs simples,
profondément laciniées, lui donnant
un aspect échevelé, parfumées, rose
lilacé de 5 à 7 cm tout au long de
l’été. Encore présent dans nos prai-
ries, il est à associer à d’autres
plantes vivaces. 12 à 15/m².
Dianthus gratianopolitanus et Iris pallida ‘ Aureovariegata ’ .
O. Lacaille d’Esse
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