1 Rois 17. 17 à 24 / Luc 7. 11 à 17 « Jeune homme, je te le dis, lève

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1 Rois 17. 17 à 24 / Luc 7. 11 à 17
« Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! »
La famille est à la base de la société, elle en constitue un élément
essentiel. Elle est ce lieu où commence pour chaque individu
l’apprentissage de la vie en communauté. Elle est dans le plan de
Dieu, une nécessité pour l’homme. Le constat que nous trouvons
en Gen. 2. 18, où « L’Eternel Dieu dit : Il n’est pas bon que
l’homme soit seul », ne vaut pas seulement pour le mariage, mais
aussi pour toute vie sociale. Nous avons besoin de relation avec
Dieu mais aussi avec d’autres humains. La famille proche comme
la famille de l’église est une grâce de Dieu, elle est nécessaire à
l’épanouissement et à la croissance de chacun. Mais il est vrai
aussi qu’elle est parfois source de difficultés, de frictions,
d’incompréhension et même de souffrance. Dans toute belle
relation, il y a souffrance, ne serait-ce qu’à l’heure de la
séparation de la mort à laquelle nul n’échappe. Mais Dieu aime la
famille, il souhaite, il veut des familles heureuses. Il a même des
promesses spécifiques pour elle. L’histoire de la veuve de
Sarepta, comme de celle de Naïn, nous montre à quel point Dieu
est attentif à tout ce qui se vit dans la famille. Son amour pour
elle, comme dans un sens plus large, pour l’église, est réel et
profond. Dieu a une sensibilité particulière pour la famille, pour
nos familles, pour son église.
En ces temps où l’on parle beaucoup de crise de société et donc
de la famille, où beaucoup sont touchés au milieu de nous et
autour de nous, je vous invite à méditer à partir de ces deux
histoires. Quels sont les parcours de ces deux familles, les
circonstances de leur rencontre avec Dieu, pourquoi et comment
Dieu est-il intervenu dans leur vie ?
1°) Qui sont ces familles, quels sont leurs parcours ?
La lecture des textes nous met en présence de deux familles qui se
ressemblent. Toutes les deux ont déjà vécu des joies avec la
venue d’un enfant. Et toutes les deux ont vécu des drames avec la
perte de leur époux. Situation d’autant plus terrible lorsqu’on sait
le statut des veuves à leur époque. C’était souvent une vie
marquée par la précarité et la fragilité, la dépendance d’autrui.
Ces deux femmes ont dû faire preuve de courage et d’humilité.
Elles ont dû s’interroger sur le sens de leur épreuve, sur Dieu. Et
voila que toutes les deux, doivent faire face à une nouvelle
épreuve, plus terrible encore, la perte de leur enfant unique !
Mais il semble que ces familles ont eu aussi des parcours
différents, en dehors du fait qu’elles n’ont pas vécu en des lieux
et des temps identiques. A Sarepta, c’est une veuve que Dieu a
choisit pour sauver la vie du prophète Elie. Le texte qui précède
nous le dit. C’est un temps de famine, et Dieu va
miraculeusement nourrir le prophète Elie, ainsi que cette veuve et
son fils chez qui il est accueilli. C’est une veuve qui craint Dieu,
qui a fait preuve de générosité et de foi. Elle a expérimenté la
puissance de Dieu, sa bonté et sa fidélité. Elle a vécu une belle
expérience spirituelle au service d’un homme de Dieu hors du
commun. A Naïn, c’est une veuve anonyme. On ne sait
pratiquement rien de son passé ni de ce qu’elle est devenu plus
tard. On ne sait pas si elle craignait Dieu ou pas, si elle avait foi
ou pas. Seul Luc nous en parle. Tout ce qu’on sait d’elle, c’est
que son épreuve a suscité un mouvement de compassion
important dans la ville.
Ce qui nous montre que tout peut arriver à tous, nul n’est à l’abri.
La foi, l’expérience spirituelle, pas plus que le service pour Dieu
ne peut être une protection contre l’adversité. Bien d’autres
exemples bibliques l’attestent. Ne soyons jamais étonnés ou
découragés de cela. Les difficultés, comme les interventions de
dieu peuvent survenir indépendamment de nos parcours spirituels.
2°) Dans quelles circonstances ces deux familles vont-elle
avoir une rencontre avec Dieu ?
Là encore, il y a des similitudes et des différences. Similitudes
dans la situation éprouvante qui est la leur. Ces deux femmes sont
au bout et à bout de tout. On ne peut imaginer circonstances plus
dramatiques, plus désespérées et sans issue ! Mais il y a aussi des
différences. A Sarepta, alors que l’on vient de vivre de grands
miracles, des signes évidents de la bonté et de la fidélité de Dieu,
les choses basculent sans aucune raison apparente, si ce n’est la
mention d’une faute. Mention qui tient davantage à une croyance
populaire qu’à une réalité. Mais on a un prophète de Dieu. Il y a
une lueur d’espoir, un recours. A Naïn, il n’y a rien, aucune
espérance, tout est fini, on pleure et on enterre. C’est plus
dramatique encore, c’est fini. A Sarepta, à travers le prophète, on
va vers Dieu. A Naïn, en Jésus, c’est Dieu qui va au devant de la
famille en souffrance ou tout du moins ce qu’il en reste. En Jésus,
Dieu vient à la rencontre de tous ceux qui souffrent. A Sarepta, il
y a rencontre suite à un mouvement vers Dieu, une prière. A
Naïn, il y a rencontre sans aucun préalable. C’est la grâce en
Jésus, un hasard de rencontre diront les uns, une volonté divine
diront les autres, ceux qui croient en la souveraine bienveillance
de Dieu. Mais ce qui caractérise ces deux femmes, c’est leur
souffrance, leur désarroi devant une situation qui les dépasse. Et
ce qui va motiver l’intervention de Dieu, c’est seulement son
regard d’amour et de compassion.
Ceci pour dire qu’il n’y a pas toujours de schéma bien défini de
rencontre avec Dieu. En Jésus, Dieu est venu vers tous. Il vient
aujourd’hui encore vers tous, croyants ou pas. Il n’a pas d’autre
motivation que l’amour. Il vient rencontrer chacun là où il est, et
même et surtout, celui qui est à l’extrémité. Quelle bonne
nouvelle, quelle espérance pour tous !
3°) Comment Dieu intervient-il dans l’expérience humaine ?
A Sarepta, il y a un prophète qui prie, qui invoque Dieu et qui le
supplie de toutes ses forces. Elie fait appel à la miséricorde de
Dieu et à sa compassion : « Eternel, mon Dieu, je t’en prie, que
l’âme de cet enfant revienne au-dedans de lui ! ». Il y a une
prière fervente qui touche le cœur de Dieu (Jacq. 5. 16). A
Sarepta, il y a aussi un Dieu qui entend et qui écoute la voix de
l’homme. Un Dieu qui répond à la prière, « L’Eternel écouta la
voix d’Elie, et l’âme de l’enfant revint au-dedans de lui, et il fut
rendu à la vie ». Et le prophète peut se présenter devant la mère
avec l’enfant en vie.
A Naïn, l’expérience est différente. Deux cortèges se rencontrent
dans cette ville. Une foule nombreuse et enthousiaste suit Jésus.
Ils sont dans l’effervescence des miracles qu’ils ont vus. Mais
voilà que ce cortège en rencontre un autre, plutôt convoi funèbre.
Peut être y a-t-il un certain malaise dans la foule, désir d’éviter ce
convoi. Mais Jésus regarde, il voit ce cortège, cette femme qui
souffre. Elle n’a peut être même pas vu Jésus tant elle souffre.
C’est Jésus qui la voit, qui voit sa peine, il sait ce qu’elle vit, il
n’a pas besoin qu’on lui dise quoique ce soit. Jésus est alors saisi
d’une émotion profonde, c’est si dur ce que cette veuve est en
train de vivre ! Alors, sans qu’on ne lui demande rien, Jésus lui
parle : « Ne pleure pas ! » Puis il s’approche du cercueil, le
touche, et tout s’arrête. Jésus parle à celui qui est mort : « Jeune
homme, je te le dis, lève-toi ! ». Et le miracle se produit sans
aucune autre condition. Jésus ne demande rien, il remet le fils à sa
mère et tous s’interrogent et sont émerveillés.
« Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! »
Aujourd’hui encore, Jésus donne vie. Il est la résurrection et la
vie. Il est venu donner la vie et la vie éternelle à tous ceux qui
croient. Aujourd’hui il veut ressusciter les morts spirituels, ceux
qui sont perdus pour l’éternité. Il dit encore : « Jeune homme,
lève-toi…, viens à moi, donne-moi ton cœur, ta vie. Lève-toi et
soit sauvé, confesse tes péchés et croit que j’ai tout payé à la croix
pour toi ». Aujourd’hui, Dieu veut aussi donner vie à tout ce qui
est mort en nous.
9/06/13
Aujourd’hui encore, le Seigneur n’est pas indifférent à tout ce que
nous vivons dans nos familles. Il sait, il voit, il est attentif
sensible à tout ce que nous vivons. Il tient compte en particulier
de ce que peut vivre une mère, un père, les membres d’une
famille, les membres d’une église. Il est un Dieu de relation dans
le mystère de sa « tri-unité », et dans sa relation avec ses
créatures. Il est là pour restaurer, apporter la vie et l’espérance là
où il n’y en a plus. Il a vaincu la mort. Il agit de façon diverses,
davantage en fonction de sa compassion que de nos bonnes
œuvres.
Dieu aime la famille, les individus qui la composent, il aime la
famille de l’église. Ne doutons pas de sa compassion. N’hésitons
pas à faire appel à lui, à exprimer nos soucis, nos attentes. Il
donne vie à ce qui est mort, il remet debout et en marche même
ce qui semble fini, par une seule parole.
Soyons fidèles, persévérants et confiants. A Sarepta comme Naïn
comme à Issy, Dieu est le même.
Pasteur Joël Mikaélian
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