Publications de la Sorbonne 212, rue Saint-Jacques, 75005 Paris Tél. : 01 43 25 80 15 – Fax : 01 43 54 03 24 Transferts culturels et droits dans le monde grec et hellénistique Le colloque international Transferts culturels et droit dans les mondes grec et hellénistique étudie les phénomènes de réceptions, d’emprunts et d’adaptations dans la sphère juridique, depuis la naissance du droit grec, à l’époque archaïque durant l’âge des législateurs, jusqu’à l’établissement du pouvoir romain sur l’espace méditerranéen. La problématique envisagée a permis des échanges entre spécialistes venus d’horizons différents, historiens, juristes, anthro­pologues, hellénistes, romanistes, démotisants, sémitisants, orientalistes, dont les regards sur le monde grec et hellénistique sont complémentaires. Leurs deux préoccupations principales ont été, d’une part, de revenir sur les dynamiques juridiques internes au monde grec et, d’autre part, de mesurer les influences réciproques des droits des mondes grecs et des mondes « barbares ». Ce colloque complète et approfondit une première rencontre organisée en Sorbonne, durant l’année 2004 sur le thème des Transferts culturels et politique dans le monde hellénistique (Jean-Christophe Couvenhes et Bernard Legras éd., Publications de la Sorbonne, 2006). L’histoire juridique de la Méditerranée antique sur un temps long permet en effet de mesurer comment l’élargissement du monde grec avec la conquête d’Alexandre, puis la formation de l’Empire mondial des Romains ont suscité l’élaboration d’une koinè juridique, qui a offert à des peuples de traditions différentes de vivre globalement en paix dans des sociétés pour l’essentiel multiculturelles. Bernard Legras est professeur d’histoire grecque à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses recherches portent sur l’histoire institutionnelle, sociale et culturelle du monde hellénistique, en particulier sur l’Égypte ptolémaïque.Il est membre de l’unité de recherche ANHIMA (UMR 8210). Prix : 40 € ISBN : 978-2-85944-689-5 ISSN : 0290-4500 vient de paraître sous la direction de Bernard Legras BON DE COMMANDE à retourner aux Publications de la Sorbonne 212, rue Saint-Jacques, 75005 PARIS Tél. : 01 43 25 80 15 – Fax : 01 43 54 03 24 [email protected] Transferts culturels et droits dans le monde grec et hellénistique sous la direction de Bernard Legras Prix 40 € ISBN 978-2-85944-689-5 ISSN 0290-4500 Frais d’envoi : 6 € par ouvrage / 1,5 € par ouvrage supplémentaire Nombre d’exemplaires commandés : Mme, Mr .................................................................................................................. Adresse .................................................................................................................... .................................................................................................................................... .................................................................................................................................... Code postal ............................................................................................................ Ville .......................................................................................................................... Date : Signature : Veuillez libeller votre titre de paiement à l’ordre de l’Agent comptable de l’Université Paris I – Publications de la Sorbonne Introduction B ERNARD L EGRAS Depuis le premier colloque sur les transferts culturels dans le monde hellénistique, réuni en 2004 en Sorbonne, une table ronde organisée par l’équipe « Phéacie : les pratiques culturelles dans les sociétés grecques et romaines »1, la recherche sur ce concept s’est notablement enrichie. Il faut en rappeler les données, car elles ont tracé le cadre de recherche qui a nourri la réflexion dans les communications et les débats de ce colloque international de Reims, qui a rassemblé, du 14 au 17 mai 2008, des spécialistes de ces recherches croisées (Misch-forschung). Seules ces dernières permettent de mener des enquêtes sur la notion de transferts culturels. Ce deuxième colloque aura de fait permis le dialogue entre des hellénistes, historiens ou jusgrécistes, épigraphistes ou papyrologues, mais aussi des égyptologues, en particulier des démotisants, des spécialistes de l’Orient sémitique et babylonien, et des romanistes. Le travail de réflexion sur le concept s’est approfondi et son intérêt pour l’historien de l’Antiquité est devenu plus apparent. La question se pose en effet de savoir comment nommer l’entrée dans une société d’un droit ou de certaines règles juridiques qui ont été élaborées dans un milieu culturellement différent au niveau géographique et/ou chronologique. On ne peut que constater la multiplicité des termes utilisés par les historiens, en particulier les historiens du droit, pour désigner ce phénomène de transfert. Jean Gaudemet en avait recensé naguère six 2 : « influence », un terme qu’il jugeait « discret » mais « vague » ; « infiltration », un terme jugé peu « flatteur » ; « pénétration », un terme « plus fort », « mais qui n’évoque que le conquérant » ; « contacts », un mot privilégié par Henry Lévy-Bruhl 3, mais qui ne « préjuge pas du résultat du contact » ; « emprunt », un terme « très général qui n’a pas de caractère technique » ; « réception », un terme familier aux juristes de toutes périodes, 1. COUVENHES et LEGRAS 2006. 2. GAUDEMET 1976. Cf. GAUDEMET 1979. 3. LÉVY-BRUHL 1954. 8 BERNARD LEGRAS mais jugé « ambigu ». Si l’on donne à « réception » son sens large à savoir « le remplacement d’un droit international par un système juridique emprunté à un autre peuple », le cas de l’Égypte ptolémaïque et romaine illustrerait son manque de pertinence : dans l’Égypte hellénistique, le droit grec est introduit par les Grecs eux-mêmes. Ils y pratiquent leur droit propre, et non un droit « reçu ». Dans l’Égypte romaine, l’introduction du droit romain ne remet pas en cause la recevabilité du droit hellénistique (et du droit égyptien) devant les tribunaux. C’est pourquoi Jean Gaudemet préférait utiliser l’expression « transfert de droit » dont il dressa une utile typologie. 1/ La résurrection d’un droit ancien (ex. la renaissance du droit romano-byzantin en Grèce en 1821) ; 2/ L’importation d’un droit étranger contemporain (ex. le code civil suisse dans la Turquie de Mustapha Kemal en 1920) ; 3/ La transplantation volontaire d’un droit (ex. le Common Law d’Angleterre vers l’Amérique) ; 4/ La transplantation involontaire (pour l’espace récepteur) d’un droit à la suite d’une annexion ou d’une colonisation (ex. le droit napoléonien lors des guerres du Premier Empire ou le droit européen dans les colonies européennes). Ce colloque a cependant adopté un intitulé où figure le terme de « transferts culturels ». Ce concept permet en effet d’insister sur le caractère global de ces transferts dans les sociétés étudiées, de mettre en avant la nécessaire porosité entre les sciences humaines en cherchant à éviter le cloisonnement entre disciplines. En plaçant ce terme dans son intitulé, le colloque entend également récuser toute hiérarchisation entre les civilisations mises en contact par les circonstances historiques dans le cadre géographique et chronologique qui est le nôtre, et refuser tout principe de hiérarchisation entre le droit grec, celui de l’Orient cunéiforme, le droit égyptien, le droit juif ou le droit romain. Les séminaires de recherches de l’équipe Phéacie, à Paris, ont permis durant quatre ans d’explorer de nouveaux dossiers documentaires ou littéraires pour évaluer sa pertinence. L’équipe rémoise du CERHIC (Centre d’Étude et de Recherches en Histoire Culturelle) a pu mettre à profit son caractère pluridisciplinaire et ses axes historiques qui traversent les périodes pour affiner un concept utile à des chercheurs d’horizons divers. Les liens humains et scientifiques établis entre ces deux équipes et les partenariats internationaux communs ont fertilisé la réflexion préparatoire à ce colloque. L’Égypte ptolémaïque a joué un rôle de laboratoire en ce domaine avec la venue à Reims d’Anne-Emmanuelle Veïsse (université Paris 1), de Jean A. Straus (université de Liège) ou de Willy Clarysse (Katholieke Universiteit Leuven). Philippe Clancier (université Paris 1) avait naguère aidé la réflexion à se nourrir au sein de l’équipe Phéacie pour la Babylonie hellénistique. La nécessité épistémologique du comparatisme a été de fait souvent rappelée quelle que soit l’époque ou l’espace géographique. Les enseignements de Louis Gernet restent d’actualité ! Les conclusions du civilisationniste Michael Werner, spécialiste du monde franco-allemand, l’inventeur avec Michel Espagne de ce concept, ont été méditées à l’aide d’un I N T RO D U C T I O N 9 livre où il prolonge sa réflexion avec Bénédicte Zimmermann, De la comparaison à l’histoire croisée 4. La table ronde de 2004 intitulée « Transferts culturels et politique dans le monde hellénistique » s’était tournée vers trois directions : le politique et les institutions ; le politique et le droit ; le politique et la religion. Il s’agit maintenant de concentrer l’analyse sur un objet scientifique encore plus précis : les droits de l’Antiquité. Il faut souligner en second lieu l’intérêt renouvelé pour les thèmes identitaires, les modes de contact et leur formalisation théorique. La réflexion sur l’ethnicité, née essentiellement dans les pays anglo-saxons, est devenue un axe de recherche puissant pour toutes les périodes de l’Antiquité. Le thème identitaire s’est affirmé tant par l’essor d’une archéologie des identités culturelles, par les recherches sur la construction du masculin et du féminin, que par la réintroduction du politique dans ce champ de réflexion marqué par la publication d’un beau dossier dans la Revue des études anciennes de Bordeaux en 2006, sous la direction de François de Polignac et de Pauline Schmitt Pantel 5. Il faut aussi mentionner l’intense débat scientifique sur la « romanisation » relancé par le dossier des Annales de 2004 coordonné par Jean Andreau et Jean-Pierre Vallat. La discussion sur ce concept a été reprise dans un dossier réuni par Sylvain Jaillard et Giusto Traina dans la livraison 2006 des Mélanges de l’École française de Rome, section Antiquité 6. Les collègues romanistes présents ont eu tout loisir (dans leur temps de communication et dans les discussions) de mentionner des données qui doivent convoquer (je cite) « tous les domaines de nos disciplines : l’histoire du droit [nommée en premier], l’histoire des religions, l’histoire de l’architecture et l’histoire des usages linguistiques 7 ». Or ce concept est lié à celui de l’hellénisation. D’abord parce qu’il pose aux hellénistes des difficultés méthodologiques et historiographiques voisines, mais aussi parce que, dans certains espaces orientaux, « la romanisation-hellénisation » est un processus de longue durée, qui dépasse les coupures chronologiques traditionnelles (ainsi à Palmyre, à Doura… ou en Égypte). L’important réside surtout dans le fait que ce débat a donné une nouvelle actualité scientifique à tout ce qui touche aux idées de « coexistence ou fusion », d’« acculturation ou de permanence », d’« acculturation et de contre-acculturation », d’« hybridation », de « bricolage » ou de « métissage ». Les lecteurs du dossier des MEFRA savent combien Patrick Le Roux estime que la notion de « métissage » lui semble « parmi les plus fécondes aujourd’hui et paraîtrait adaptée à l’objet culturel par l’idée de réciprocité, de combinaison, de mélange, de mixité 8 ». C’est en intégrant ces 4. WERNER et ZIMMERMANN 2004. Le livre est paru peu après la table ronde de 2004, Transferts culturels et politique dans le monde hellénistique. 5. POLIGNAC et SCHMITT PANTEL 2006. 6. JANNIARD et TRAINA 2006. 7. JANNIARD et TRAINA 2006, p. 71. 8. LE ROUX 2006, p. 162. 10 BERNARD LEGRAS données d’une discussion en constant renouvellement que nos débats sur les transferts culturels se sont désormais organisés. Je mentionnerai en troisième lieu l’intérêt croissant pour les études de longue durée et les périodes charnière, qui imposent le décloisonnement entre disciplines. C’est pourquoi il a paru intéressant de rassembler dans ce colloque des études larges sur le monde des poleis grecques de l’archaïsme à la période impériale romaine, en reprenant l’utile division, droit archaïque et classique, droit hellénistique et droit grec dans l’Empire romain. La cité grecque n’est pas morte à Chéronée, non plus que le droit grec issu des poleis. L’espace hellénistique offre un champ privilégié pour mesurer les phénomènes de réception, d’adaptation, de transition tant à l’intérieur du monde des « vieilles » cités grecques que sur les terres conquises à l’hellénisme par les armées d’Alexandre, où les Grecs cohabitent désormais avec des « Barbares ». Il s’agira de mesurer comment le droit public ou privé a contribué à construire les États nés de la conquête, et de voir comment s’est élaborée la transition d’une domination à une autre, comment s’organisent les solutions de continuity and change, de « rupture et de continuité ». On sait que cette problématique de la transition entre l’Empire achéménide et les royaumes hellénistiques, vers 350-300 av. n.è., a été posée en termes stimulants lors du colloque de 2004 organisé au Collège de France par Pierre Briant et Francis Joannès, où il a été question de faire la part des traditions achéménides, des traditions macédoniennes et des innovations hellénistiques 9. L’un des enjeux du colloque de Reims a été de chercher à mettre en valeur la part de transferts culturels dans le champ juridique dans les royaumes hellénistiques, de chercher à dégager d’éventuels points communs et de marquer les différences de scénarios dans un espace qu’il faudrait en fait nommer les mondes hellénistiques. Il s’agissait aussi de s’interroger sur les causes et les limites de ces transferts. Paul Koschaker avait estimé que les transferts de droit sont liés à des rapports de puissance (Machtfrage) nés de la puissance militaire ou de la supériorité admise à une époque donnée d’un droit sur l’autre. On sait que c’est le cas du Code civil allemand autour de 1900, ou du droit romain qui n’a pas été imposé aux pérégrins grecs de l’Empire, mais qui s’est diffusé grâce à la concession généreuse et massive de la Ciuitas Romana et au fait qu’il est apparu à beaucoup comme supérieur en pratique aux divers droits locaux. Il a fallu aussi se demander comment ces transferts ont permis à des peuples de culture différente de vivre ensemble, s’ils ont été générateurs d’affrontements ou de paix. L’un des grands intérêts de ce colloque a été d’examiner – selon une idée chère à Jean-Marie Bertrand – si le droit a vraiment pu – selon une conception qu’il juge trop optimiste – faciliter la vie commune de peuples issus de cultures différentes10. 9. BRIANT et JOANNÈS 2006. 10. BERTRAND 2006. I N T RO D U C T I O N 11 La problématique de ce colloque a été envisagée dans un double cadre, chronologique et spatial. Un premier ensemble de réflexions s’est structuré autour des Transferts culturels et construction des droits dans le monde grec archaïque et classique avec les interventions de Jean-Christophe Couvenhes (université Paris IV-Sorbonne), Martin Dreher (Otto-von-Guericke-Universität Magdeburg), Michael Gagarin (University of Texas at Austin), Karen R. Kristensen (University of Southern Denmark, Odense), Alberto Maffi (Facoltà di Giurisprudenza dell’Università di Milano-Bicocca), Françoise Ruzé (université de Caen) et Gerhard Thür (Universität Graz). Un deuxième volet a réuni les communications sur les Transferts culturels en Grèce d’Europe et en Asie Mineure durant l’époque hellénistique et romaine avec les travaux d’Ilias N. Arnaoutoglou (Académie d’Athènes), Athina Dimopoulou-Piliouni (université d’Athènes), Michele Faraguna (Università di Trieste), Andréas Helmis (université d’Athènes), Dimitris Karambelas (université d’Athènes) et Julie Vélissaropoulos (Académie d’Athènes). Un troisième thème, les Interactions juridiques en Orient et en Égypte hellénistiques, a réuni Damien Agut-Labordère (Collège de France), Schafik Allam (Universität Tübingen), Sydney A. Aufrère (CNRS, Montpellier III), Philippe Clancier (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Sophie Démare-Lafont (université Paris II Panthéon-Assas, EPHE), Mark Depauw (Katholieke Universiteit Leuven) et Francis Joannès (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Un quatrième champ d’études consacré aux Transferts culturels dans les droits du monde gréco-romain a accueilli les études d’Élizabeth Deniaux (université Paris Ouest Nanterre-La Défense), Henri-Louis Fernoux (université Rennes II Haute-Bretagne), Christophe J. Goddard (CNRS, New York University, université de Reims Champagne-Ardenne), Edward M. Harris (Durham University), Sylvie Pittia (université de Reims Champagne-Ardenne), Ghislaine Stouder (École française de Rome) et Maria S. Youni (université Démocrite de Thrace). Cette deuxième rencontre internationale sur les transferts culturels dans l’Antiquité méditerranéenne a tenu à rendre hommage à une figure majeure de la recherche sur les institutions et le droit de la Grèce ancienne, Henri Van Effenterre, professeur émérite à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui nous a quittés le 3 novembre 2007. Comme beaucoup de participants à ce colloque, j’ai été son élève. Avec Françoise Ruzé, François Aron, Jean-Marie Bertrand et Joseph Mélèze, je lui dois, dans l’université où j’étais alors étudiant, ma formation fondamentale d’helléniste. Après les disparitions de Pierre Vidal-Naquet et de Jean-Pierre Vernant, il revient aux nouvelles générations d’affirmer l’intérêt de nos études dans le monde qui est le nôtre et de les ancrer solidement dans les paysages universitaires de l’œcoumène du XXIe siècle. À une époque où le destin de la recherche en sciences humaines et sociales peut paraître à bien des égards menacé (le fait n’est pas 12 BERNARD LEGRAS spécifiquement français), il est important d’affirmer dans un colloque universitaire ouvert à tous, en particulier aux étudiants, que l’histoire ancienne – et singulièrement l’histoire de la Grèce ancienne – sait renouveler ses problématiques et séduire intellectuellement les nouvelles générations. Les participants au colloque ont exprimé tout leur respect et leur gratitude envers l’un des savants les plus féconds et les plus rayonnants dans le monde de la recherche sur les droits de l’Antiquité, Joseph Mélèze Modrzejewski, retenu à Paris/Châtenay-Malabry en raison des lourdes contraintes qui pesaient sur sa vie familiale. Ils savent qu’il est le seul membre fondateur survivant de l’Association internationale pour l’histoire du droit grec et hellénistique, une association qui maintient avec constance et panache le dynamisme des rencontres connues sous le nom de Symposia. Tous connaissent le rôle qu’il a joué pour donner à l’enseignement des droits de l’Antiquité, de la jusgrécistique et de la papyrologie juridique une vraie place dans la vie universitaire française, ainsi que pour établir des liens solides entre symposiarques. La présence du professeur Gerhard Thür qui assume la codirection internationale des Symposia avec Eva Cantarella, Michael Gagarin et Joseph Mélèze Modrzejewski après la disparition de son spiritus mouens, Hans-Julius Wolff, ainsi que de nombreux fidèles de ces rencontres atteste de la vitalité de cette équipe internationale de recherches qui organise en septembre 2011 à Paris (INHA), dans le cadre de l’UMR 8210 ANHIMA, sa dix-huitième rencontre. Elle marque le quarantième anniversaire de son existence, puisque le premier Symposion de droit grec et hellénistique s’est réuni en 1971. Les travaux de cette association, dont les membres ne payent ni cotisation annuelle ni droits d’inscription dans les colloques, mais sont seulement unis par des liens de philia, sont commodément recensés par thème dans les actes du XVe Symposion (Salerne) en 2007 11. De toute évidence, l’un des enjeux de ce colloque a été de mesurer l’apport de la jusgrécistique, qui s’est constituée en discipline autonome depuis les travaux Ludwig Mitteis, pour l’étude croisée des droits de l’Antiquité12. Je voudrais remercier, au nom des deux équipes d’accueil organisatrices – Phéacie, qui fut à l’initiative du colloque, et le CERHIC –, l’université de Reims Champagne-Ardenne qui nous a accueillis dans la Maison de la Recherche du Campus Croix-Rouge, les conseils scientifiques des universités Paris 1 et Paris 7, ainsi que la Ville de Reims pour leur soutien financier. Je désirerais aussi exprimer ma gratitude à Pauline Schmitt-Pantel (Phéacie/Paris 1) et à Jean-Pierre Vallat (Phéacie/Paris 7) qui n’ont pas ménagé leur peine pour aider à la mise en place du colloque, à Patrick Demouy, professeur d’histoire médiévale à Reims, et à Ricardo Gonzalez-Villaescusa, 11. MÉLÈZE MODRZEJEWSKI 2007. 12. LEGRAS 2009, p. 83-84. I N T RO D U C T I O N 13 professeur d’archéologie des mondes antiques à Reims, qui ont conjugué leurs efforts pour faire découvrir le patrimoine archéologique et historique de la ville, ainsi qu’aux ingénieurs de l’équipe rémoise, Jérôme Malois et Marie-Hélène Morell, pour l’organisation matérielle du colloque. Mes remerciements chaleureux vont aussi à Anne Jacquemin et à Jean-Michel David qui m’ont apporté un soutien précieux dans la conception de ce volume, ainsi qu’à Damien Agut-Labordère qui accepté de relire tous les textes en égyptien hiéroglyphique et démotique. Que Magali Cullin qui a fait, avec talent, le travail d’édition soit particulièrement remerciée, ainsi que François de Polignac, directeur de l’UMR 8210 ANHIMA (dans laquelle l’équipe Phéacie s’est unie, en janvier 2010, avec le Centre Gustave Glotz et le Centre Louis Gernet), pour son constant soutien envers cette publication. Que l’équipe des Publications de la Sorbonne, en particulier son directeur Bertrand Hirsch, soit associée à ces remerciements pour une aide toujours très efficace. Il me faut enfin exprimer mes vifs remerciements à tous les collègues et amis qui ont accepté de présider, comme modérateurs, les séances de travail du colloque : Pierre Ellinger (université Paris 7), Jean-Louis Ferrary (Institut de France, EPHE IVe section), Stella Georgoudi (EPHE, Sciences religieuses), Didier Marcotte (université de Reims Champagne-Ardenne), Claire Prévotat (université de Reims Champagne-Ardenne) et Pauline Schmitt-Pantel (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne). Je dirai enfin toute ma reconnaissance à Jean-Marie Bertrand qui a activement participé à la préparation intellectuelle de ce colloque et dont la présence, lors de l’ouverture de la rencontre, était à la fois un honneur et une preuve d’amitié. 14 BERNARD LEGRAS Bibliographie BERTRAND 2006 : Bertrand J.-M., « Quelques mots de conclusion », dans COUVENHES et LEGRAS 2006, p. 151-156. BRIANT et JOANNÈS 2006 : Briant P. et Joannès F. (éd.), La transition entre l’empire achéménide et les royaumes hellénistiques, Paris, 2006. COUVENHES et LEGRAS 2006 : Couvenhes J.-C. et Legras B. (éd.), Transferts culturels et politique dans le monde hellénistique, Paris, 2006. GAUDEMET 1976 : Gaudemet J., « Les transferts de droit », L’Année sociologique, 27 (1976), p. 37-47 [= Sociologie historique du droit, Paris, 2000, p. 91-119]. GAUDEMET 1979 : Gaudemet J., « Les modalités de la réception du droit à la lumière de l’Histoire comparative », dans Le nuove frontiere del diritto e il problema dell’Unificazione (Bari, 1975), I, Milan, 1979, p. 418-435. JANNIARD et TRAINA 2006 : Janniard S. et Traina G. (éd.), « Sur le concept de “romanisation”. Paradigmes historiographiques et perspectives de recherche », Mélanges de l’École française de Rome-Antiquité, 118/1 (2006), p. 71-79. LE ROUX 2006 : Le Roux P., « Regarder vers Rome aujourd’hui », dans JANNIARD et TRAINA 2006, p. 159-166. LEGRAS 2009 : Legras B., « Historien de l’Égypte grecque et romaine : trois parcours intellectuels croisés », Anabases, 10 (2009), p. 75-88. LÉVY-BRUHL 1954 : Lévy-Bruhl H., « Note sur les contacts entre les systèmes juridiques », Symbolae Taubenschlag = Eos, 48 (1954), p. 27-33. MÉLÈZE MODRZEJEWSKI 2007 : Mélèze Modrzejewski J., « De Rheda à Salerno-quinze Symposia », dans Symposion 2005. Vorträge zur griechischen und hellenistischen Rechtsgeschichte (Salerne, 14-18 septembre 2005), E. Cantarella (éd.), Vienne, 2007, p. 413-437. POLIGNAC et SCHMITT PANTEL 2006 : Polignac F. de et Schmitt Pantel P., « L’individu et la communauté. Regards sur les identités en Grèce ancienne », Revue des études anciennes, 108/1 (2006), p. 6-153. WERNER et ZIMMERMANN 2004 : Werner M. et Zimmermann B. (éd.), De la comparaison à l’histoire croisée, Paris, 2004. Table des matières BERNARD LEGRAS Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 TRANSFERTS CULTURELS ET CONSTRUCTION DES DROITS DURANT L’ÉPOQUE ARCHAÏQUE ET CLASSIQUE MICHAEL GAGARIN The laws of Crete. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17 KAREN RØRBY KRISTENSEN Defining “legal place” in archaic and early classical Crete. . . . . . . . . . . . . 31 GERHARD THÜR Rechtstransfer aus dem Vorderen Orient im archaischen griechischen Prozess. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 MARTIN DREHER Die Rechtskultur der Westgriechen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 FRANÇOISE RUZÉ Tyrannie grecque et royautés orientales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 JEAN-CHRISTOPHE COUVENHES L’introduction des archers scythes, esclaves publics, à Athènes : la date et l’agent d’un transfert culturel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 ALBERTO MAFFI Les transferts de droit d’une cité à l’autre en Grèce ancienne . . . . . . . . . . 119 506 T R A N S F E RT S C U LT U R E L S E T D RO I T S TRANSFERTS CULTURELS EN GRÈCE D’EUROPE ET EN ASIE MINEURE DURANT L’ÉPOQUE HELLÉNISTIQUE ET ROMAINE MICHELE FARAGUNA Diritto, economia, società : riflessioni su eranos tra età omerica e mondo ellenistico . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129 ANDRÉAS HELMIS Du juridique au religieux : punitions divines et amendes au profit des dieux dans les inscriptions funéraires grecques d’Asie Mineure . . . . . . . . . . . . . 155 ATHINA DIMOPOULOU-PILIOUNI La Bonne Fortune et son rôle civique dans les cités grecques et romaines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 DIMITRIS KARAMBÉLAS Transfers and tensions in the dreams of Graeco-Roman antiquity. Imperial appearances in Artemidorus Daldianus and Aelius Aristides. . . . 181 JULIE VÉLISSAROPOULOS-KARAKOSTAS Moschos Moschiônos : un Juif à Oropos au cours de l’époque hellénistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191 ILIAS N. ARNAOUTOGLOU Cultural transfer and law in hellenistic Lycia: the case of Symmasis’ foundation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205 INTERACTIONS JURIDIQUES EN ORIENT ET EN ÉGYPTE HELLÉNISTIQUES SOPHIE DÉMARE-LAFONT La culture juridique grecque et la pratique contractuelle mésopotamienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227 FRANCIS JOANNÈS Les enjeux de l’enregistrement officiel des contrats à Uruk. . . . . . . . . . . . 241 PHILIPPE CLANCIER Les compétences judiciaires des temples babyloniens à l’époque hellénistique et parthe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255 TA B L E D E S M AT I È R E S 507 DAMIEN AGUT-LABORDÈRE « La vache et les policiers » : pratique de l’investissement dans l’Égypte tardive . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269 SCHAFIK ALLAM Aux origines de la katagraphè . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283 MARK DEPAUW Cultural transfer and the evolution of formal aspects of Demotic papyrus contracts in hellenistic Egypt . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309 SYDNEY H. AUFRÈRE Manéthôn de Sébennytos, médiateur de la culture sacerdotale du Livre sacré ? Questions diverses concernant l’origine, le contenu et la datation des Ægyptiaca . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 321 TRANSFERTS CULTURELS DANS LES DROITS DU MONDE GRÉCO-ROMAIN SYLVIE PITTIA La dîme de Sicile, modèles et adaptations d’un impôt . . . . . . . . . . . . . . . 355 GHISLAINE STOUDER Le droit des ambassadeurs : particularismes romains et universalité des pratiques . . . . . . . . . . . . . . . . 393 ÉLIZABETH DENIAUX Les Orientaux et la citoyenneté des cités d’Italie : l’exemple d’Archias et des Italiens de Délos (fin du IIe et début du Ier siècle avant J.-C.). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 419 EDWARD M. HARRIS Hypotheca in Roman Law and ὑποθήκη in Greek Law . . . . . . . . . . . . . . . 433 MARIA S. YOUNI Droit grec et influences romaines dans le contrat de vente d’une esclave en Macédoine romaine . . . . . . . . . 443 HENRI-LOUIS FERNOUX Le rôle du démos dans les procédures de décision dans les cités d’Asie Mineure à l’époque impériale . . . . . . . . . . . . . . . . . . 459 508 T R A N S F E RT S C U LT U R E L S E T D RO I T S CHRISTOPHE J. GODDARD Les sénateurs comme miroirs du prince. Un marqueur symbolique de l’Antiquité tardive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 479 BERNARD LEGRAS Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 497