
2012 – Note de cadrage technique 5
Réseaux d’accès ou de desserte
Finalement, l’élément crucial notamment en terme économique correspond à la « chevelure »
(capillarité) qui constitue le dernier (ou le premier) bond vers les utilisateurs. C’est ce qu’on
appelle le réseau d’accès ou boucle locale. C’est le principal enjeu du déploiement du très haut
débit et de l’ultra haut débit dans la mesure où il constitue la part prépondérante des coûts de
construction des réseaux.
II-2
Principales technologies
On dispose d’une importante panoplie de technologies filaires ou hertziennes qui ont chacune
leurs avantages et inconvénients en fonction des applications.
Pour les infrastructures filaires, on trouve:
o la boucle locale cuivre est le champ d’action privilégié de l’opérateur historique France
Telecom; l’introduction des technologies xDSL apporte un certain nombre de contraintes,
notamment vis à vis des débits et de la portée ; néanmoins, il faudra considérer d’une
part l’évolution des normes (notamment ADSL 2+) qui augmente les débits en diminuant
la portée, et d’autre part les possibilités offertes par des solutions sur fibre optique
permettant de s’affranchir des limitations de portée ;
o les réseaux câblés de télédistribution, centrés sur les zones urbaines et disposant d’une
capacité multiservices ; ils mettent en œuvre une combinaison de transmission large
bande sur fibre optique et sur câble coaxial ;
o les réseaux optiques passifs, qui sont entre autres le support privilégié d’Ethernet à haut
débit (FastEthernet ou GigabitEthernet) ; ils peuvent être déployés sous la forme de
liaisons spécialisées (« point à point ») ou à partir d’architectures partagées telles que les
PON (Passive Optical Network = Réseau Optique Passif) dans diverses configurations ;
o les courants porteurs en ligne, qui sont adaptés aux réseaux locaux d’entreprise ou aux
réseaux domestiques, mais restent encore problématiques en réseau d’accès.
Du côté des réseaux « radio », on trouve une panoplie assez large comprenant:
o les réseaux satellites, notamment ceux dédiés à la diffusion directe, qui proposent
maintenant des solutions bidirectionnelles pour les services de données ;
o la télévision numérique terrestre, qui remplacera progressivement le réseau de diffusion
de télévision analogique sur les antennes individuelles ou collectives ;
o la boucle locale radio, avec les normes MMDS (à 3,5 GHz), LMDS (à 26 GHz) ou MVDS (à
40 GHz) ; la nouvelle norme générique (WirelessMAN™) qui couvre ces systèmes est le
802.16, dont la version 802.16d correspond au label Wimax d’interopérabilité des
matériels dans la bande des 3,4 – 3,6 GHz ; les fréquences correspondantes ont été
attribuées par l’ARCEP ; la nouvelle norme 802.16e permettra d’introduire les
fonctionnalités liées à la mobilité, après accord de l’ARCEP ;
o dans la même perspective, mais sur des fréquences plus élevées (bande Ku entre 10,7 et
12,5 GHz ou bande Q entre 40,5 et 43,5 GHz), certains constructeurs comme Bluwan
présentent des solutions propriétaires ;
o la téléphonie mobile avec les versions successives du GSM de deuxième génération
(WAP, GPRS, EDGE) et plus récemment de l’UMTS ; les technologies propriétaires de type
QDMA, permettant de mettre en œuvre des architectures maillées (meshed networks)
basées sur la combinaison de liaisons par bonds successifs « peer to peer », où chaque
station terminale joue le rôle de répéteur / routeur ;
o les réseaux locaux radio, avec des normes comme :
802.11b, dite WiFi, et ses dérivées 802.11a, 802.11g (WiFi 2) et 802.11n ;
la norme européenne Hiperlan 2, voisine de 802.11a, mais non compatible ;
d’autres technologies comme Bluetooth ou DECT ne rentrent pas dans la catégorie
large bande et multiservices.