Note de Cadrage Technique

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ASSISTANCE POUR L’ELABORATION
D’UNE STRATEGIE NUMERIQUE
Note de cadrage
- Aspects technologiques -
2012
Résumé du document
Au-delà de la disponibilité du haut débit pour tous qui a fait l’objet de nombreuses actions au
cours des dernières années, l’évolution des usages du numérique conduit à délivrer le très haut
débit (> 20 Mb/s) et l’ultra haut débit (100 Mb/s) aux différentes catégories d’utilisateurs. Le
présent document a pour objectif de passer en revue les différents aspects relatifs à ce
domaine et à tracer les lignes directrices d’une approche structurée permettant à la collectivité
d’opérer les choix en toute connaissance de cause.
La hiérarchie des réseaux de communications électroniques permettant de délivrer les signaux
correspondant à ces services comprend les réseaux à longue distance, les réseaux de collecte et
les réseaux d’accès ou de desserte. Les enjeux économiques majeurs étant principalement
concentrés sur cette boucle locale, il convient de comparer les technologies disponibles et de
déterminer l’architecture du réseau cible satisfaisant les objectifs ; en effet les technologies
actuelles sont insuffisantes, sauf dans le cas des réseaux câblés lorsqu’ils sont présents dans les
grandes agglomérations comme celle d’Annemasse. De plus, il convient de souligner que les
contraintes économiques et opérationnelles peuvent conduire à identifier des étapes
intermédiaires permettant une évolution progressive vers cette cible. Parmi les technologies
envisageables, la fibre optique, dans ses différentes déclinaisons FTTX, est reconnue par les
experts comme la plus appropriée, même si des solutions radio peuvent être considérées
comme outsiders dans certaines situations, à condition que les expérimentations en cours
confirment les attentes.
Au-delà du choix technologique, le document aborde la problématique de la mutualisation de
ces infrastructures et présente un certain nombre de recommandations sur l’architecture et le
dimensionnement de ces installations, notamment dans le cadre de programmes
d’aménagement, de réhabilitation ou d’enfouissement de réseaux. Une attention particulière est
portée sur le réseau terminal sur le domaine privé, surtout lorsqu’il s’agit d’immeubles collectifs
existants ou neufs pour lesquels les promoteurs, co-propriétés ou bailleurs sociaux doivent être
impliqués.
Enfin, on présente les techniques récentes de pose de câbles qui permettent d’alléger les coûts
de construction de ces infrastructures. En effet, au-delà des techniques traditionnelles, la mise
en œuvre de génie civil allégé ou la mise en place de câbles dans les réseaux d’assainissement
non visitables sont tout à fait attractives, même si elles ne sont pas applicables dans tous les
cas.
2012 – Note de cadrage technique
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Sommaire
I.
Introduction ........................................................................................................ 4
II.
Hiérarchie des réseaux de communications électroniques .............................. 4
II-1 Hiérarchie et architectures de réseaux ......................................................... 4
II-2 Principales technologies ............................................................................... 5
III.
Les architectures FTTX ..................................................................................... 6
III-1
Topologies FTTH ..................................................................................... 6
III-2
Topologies intermédiaires FTTX ............................................................. 8
IV.
Comparaison des technologies d’accès .......................................................... 10
IV-1 Comparaison débit / portée ........................................................................ 10
IV-2 Influence du taux de partage ..................................................................... 10
IV-3 Positionnement respectif et complémentarités .......................................... 11
V. La mutualisation des réseaux d’accès ............................................................... 12
V-1
La mutualisation des infrastructures .......................................................... 12
V-2 La problématique des architectures partagées ........................................... 12
V.2-a
Généralités .................................................................................................. 12
V.2-b
Le cas des réseaux câblés............................................................................. 13
V.2-c
Le cas des réseaux FTTH .............................................................................. 13
V.2-d
Options de mutualisation des PON................................................................. 13
VI.
Conséquences et recommandations générales .............................................. 15
VI-1 Stratégies de conception ............................................................................ 15
VI.1-a Réseau de collecte ....................................................................................... 15
VI.1-b Réseau d’accès ............................................................................................ 15
VI-2 Modélisation de l’infrastructure d’accès ..................................................... 16
VI-3 Règles de dimensionnement du réseau d’accès .......................................... 17
VI-4 Problématique du réseau terminal sur le domaine privé ............................ 19
VII. Techniques de pose de câbles ........................................................................ 20
VII-1
Techniques traditionnelles ................................................................... 20
VII-2
Techniques récentes ............................................................................. 21
VII.2-a Le génie civil allégé ...................................................................................... 21
VII.2-b L’utilisation du réseau d’assainissement ......................................................... 22
VIII.
IX.
Documents de référence ............................................................................. 23
Glossaire ........................................................................................................ 25
2012 – Note de cadrage technique
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I.
Introduction
Le présent document traite des enjeux que représentent les réseaux à très haut débit et ultra
haut débit. Les programmes de déploiements FTTx, annoncés par les opérateurs (France
Telecom, Free, SFR/Neuf) que par des collectivités territoriales (Sipperec, CU du Grand Nancy,
CA du Pays d’Aix, CG92, etc…), montrent que la situation évolue rapidement pour les différents
segments d’applications. A plusieurs reprises, l’ARCEP a clairement souligné le rôle des
Collectivités Territoriales dans la mise en place des infrastructures FTTH, afin de garantir leur
neutralité et leur mutualisation. Le présent document a pour objectif de passer en revue les
différents aspects relatifs à ce domaine et à tracer les lignes directrices d’une approche
structurée permettant à la collectivité d’opérer les choix en toute connaissance de cause.
II.
Hiérarchie des réseaux de communications électroniques
II-1 Hiérarchie et architectures de réseaux
Avant de comparer le positionnement respectif des différentes technologies, il convient de
considérer la hiérarchie structurelle dans les réseaux de communication. La figure 1 schématise
la situation.
Figure 1 : Hiérarchie des réseaux

Réseaux longue distance
Les réseaux longue distance (nationaux, pan-européens ou intercontinentaux) assurent
l’interconnexion entre plusieurs réseaux de collecte à travers des passerelles, souvent appelés
points de présence opérateur (POP) ; on parle alors de backbone. Dans le cas de l‘opérateur
historique, ces nœuds d’accès correspondent à la localisation des CAA (Commutateurs à
Autonomie d’Acheminement). Les technologies mises en œuvre à ce niveau sont
majoritairement des liaisons sur fibre optique, terrestres ou sous-marines.

Réseaux de collecte
Les réseaux de collecte, souvent appelés MAN, sont la base des boucles régionales,
départementales ou locales. Ces réseaux sont principalement basés sur des architectures en
boucles et des technologies fibres optiques ; en outre, on démultiplie la capacité de chacune
des fibres optiques par les techniques de multiplexage en longueur d’ondes (WDM).
En ce qui concerne les solutions techniques, on trouve en fait deux approches : l’approche
traditionnelle « télécom », basée sur SDH et ATM et une approche orientée IP connue sous le
nom MPLS (Multi Protocol Label Switching), qui présente des avantages indéniables en termes
économique et opérationnel.
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
Réseaux d’accès ou de desserte
Finalement, l’élément crucial notamment en terme économique correspond à la « chevelure »
(capillarité) qui constitue le dernier (ou le premier) bond vers les utilisateurs. C’est ce qu’on
appelle le réseau d’accès ou boucle locale. C’est le principal enjeu du déploiement du très haut
débit et de l’ultra haut débit dans la mesure où il constitue la part prépondérante des coûts de
construction des réseaux.
II-2 Principales technologies
On dispose d’une importante panoplie de technologies filaires ou hertziennes qui ont chacune
leurs avantages et inconvénients en fonction des applications.
Pour les infrastructures filaires, on trouve:
o la boucle locale cuivre est le champ d’action privilégié de l’opérateur historique France
Telecom; l’introduction des technologies xDSL apporte un certain nombre de contraintes,
notamment vis à vis des débits et de la portée ; néanmoins, il faudra considérer d’une
part l’évolution des normes (notamment ADSL 2+) qui augmente les débits en diminuant
la portée, et d’autre part les possibilités offertes par des solutions sur fibre optique
permettant de s’affranchir des limitations de portée ;
o les réseaux câblés de télédistribution, centrés sur les zones urbaines et disposant d’une
capacité multiservices ; ils mettent en œuvre une combinaison de transmission large
bande sur fibre optique et sur câble coaxial ;
o les réseaux optiques passifs, qui sont entre autres le support privilégié d’Ethernet à haut
débit (FastEthernet ou GigabitEthernet) ; ils peuvent être déployés sous la forme de
liaisons spécialisées (« point à point ») ou à partir d’architectures partagées telles que les
PON (Passive Optical Network = Réseau Optique Passif) dans diverses configurations ;
o les courants porteurs en ligne, qui sont adaptés aux réseaux locaux d’entreprise ou aux
réseaux domestiques, mais restent encore problématiques en réseau d’accès.
Du côté des réseaux « radio », on trouve une panoplie assez large comprenant:
o les réseaux satellites, notamment ceux dédiés à la diffusion directe, qui proposent
maintenant des solutions bidirectionnelles pour les services de données ;
o la télévision numérique terrestre, qui remplacera progressivement le réseau de diffusion
de télévision analogique sur les antennes individuelles ou collectives ;
o la boucle locale radio, avec les normes MMDS (à 3,5 GHz), LMDS (à 26 GHz) ou MVDS (à
40 GHz) ; la nouvelle norme générique (WirelessMAN™) qui couvre ces systèmes est le
802.16, dont la version 802.16d correspond au label Wimax d’interopérabilité des
matériels dans la bande des 3,4 – 3,6 GHz ; les fréquences correspondantes ont été
attribuées par l’ARCEP ; la nouvelle norme 802.16e permettra d’introduire les
fonctionnalités liées à la mobilité, après accord de l’ARCEP ;
o dans la même perspective, mais sur des fréquences plus élevées (bande Ku entre 10,7 et
12,5 GHz ou bande Q entre 40,5 et 43,5 GHz), certains constructeurs comme Bluwan
présentent des solutions propriétaires ;
o la téléphonie mobile avec les versions successives du GSM de deuxième génération
(WAP, GPRS, EDGE) et plus récemment de l’UMTS ; les technologies propriétaires de type
QDMA, permettant de mettre en œuvre des architectures maillées (meshed networks)
basées sur la combinaison de liaisons par bonds successifs « peer to peer », où chaque
station terminale joue le rôle de répéteur / routeur ;
o les réseaux locaux radio, avec des normes comme :
 802.11b, dite WiFi, et ses dérivées 802.11a, 802.11g (WiFi 2) et 802.11n ;
 la norme européenne Hiperlan 2, voisine de 802.11a, mais non compatible ;
 d’autres technologies comme Bluetooth ou DECT ne rentrent pas dans la catégorie
large bande et multiservices.
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Il faut souligner que les évolutions technologiques pourront, dans les années à venir,
compléter la palette des solutions disponibles, notamment dans le domaine de la radio.
On peut en particulier citer :
- la quatrième génération de téléphonie mobile (LTE) offrant des débits plus élevés mais
nécessitant une plus forte densification des points hauts ;
- la prochaine génération Wimax (802.16m) tendant à assurer une solution alternative au LTE.
Néanmoins, les évolutions précédentes ne seront pas susceptibles de rivaliser avec les débits
proposés sur la fibre optique.
III. Les architectures FTTX
L’introduction des technologies « fibre optique » dans le réseau d’accès découle d’un certain
nombre d’éléments convergents :
- l’augmentation des besoins des utilisateurs :
- le phénomène de convergence des applications et des terminaux, favorisé par
l’utilisation du protocole IP, conduit à utiliser un média large bande et transparent ;
- les technologies traditionnelles (cuivre) sont en train de montrer leurs limites liées aux
lois de la physique, alors que les technologies alternatives (radio, satellite, CPL) ne sont
que des solutions d’attente sur des applications ciblées.
Dans le réseau d’accès, les fibres optiques peuvent être déployées selon diverses topologies
FTTx qui indiquent le niveau plus ou moins profond de la fibre vers l’usager final : FTTN (N =
Node, jusqu’au nœud), FTTC (C = Curb, jusqu’au trottoir), FTTLA (LA = Last Amplifier,
jusqu’au dernier ampli), FTTB (B = Building, jusqu’à l’immeuble), FTTH (H = Home, jusqu’au
logement) ou même FTTD (D = Desk, jusqu’au bureau).
Figure 2 : topologies FTTx
III-1 Topologies FTTH
Dans une topologie FTTH, plusieurs systèmes peuvent être envisagés :
- les systèmes « point à point » (P2P) sont les plus simples puisque chaque client est
relié au nœud d’accès par une fibre qui lui est dédiée :
o les normes sont basées sur la famille Ethernet (802.3) telles que 100Base-FX,
1000Base-SX, 1000Base-LX/LH, 1000Base-ZX ou 10GBase-LR/ER ;
Figure 3 : FTTH point à point (P2P)
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-
les systèmes peuvent également être conçus dans une configuration en « double étoile
active », que l’on appelle AON (Active Optical Network) :
o un équipement « actif » est installé à proximité de la grappe qui regroupe les
utilisateurs d’un secteur géographique donné ;
o on parle souvent de « curb switch Ethernet » puisque l’équipement comprend la
fonction « convertisseur de media » ainsi que celle de switch/routeur ;
o la terminaison finale est de nouveau réalisée en fibre optique ;
Figure 4 : topologie FTTH en double étoile active (AON)
-
les systèmes « point à multipoint » placés sous le terme générique de PON (Passive
Optical Network) :
o un coupleur optique passif est installé en lieu et place de l’équipement actif
décrit précédemment ; par rapport aux architectures point à point, le PON
présente l’avantage de partager certains équipements entre plusieurs abonnés,
réduisant d’autant le coût de construction initial ; de plus, les conditions
d’exploitation/maintenance s’en trouvent améliorées, réduisant ainsi les coûts de
fonctionnement.
o ces systèmes recouvrent plusieurs normes qui se sont succédées au cours du
temps (A-PON, E-PON et maintenant G-PON) et définissent un certain nombre
de paramètres tels que :
 les débits (2,488 Gb/s symétriques pour le G.PON) ;
 le taux maximum de couplage optique nombre de terminaisons sur un
même PON) : 1:64 pour le G.PON ;
o le débat entre les différentes sortes de PON est encore très ouvert, d’autant plus
que d’autres normes prometteuses sont en cours de discussion (PON-DWDM,
PON à 10 Gb/s).
Figure 5 : topologie FTTH en PON
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III-2 Topologies intermédiaires FTTX
Comme on l’a indiqué précédemment, il convient d’examiner des situations intermédiaires pour
lesquelles la fibre optique ne va pas jusqu’à l’usager tout en préparant l’évolution progressive
vers le FTTH. Il s’agit de topologies FTTx pour lesquelles on peut citer quelques exemples
correspondant à des situations réelles :
- le développement par France Telecom des NRA-HD (Haute Densité) ou NRA-ZO (Zone
d’Ombre) au niveau des sous répartiteurs est une première approche permettant de
prolonger la vie de l’ADSL :
Figure 6 : NRA-HD ou ZO
l’installation des DSLAM dans ces armoires permet de réduire les longueurs de
raccordement et par voie de conséquence d’améliorer notablement l’éligibilité ;
o ces équipements sont raccordés au cœur de chaîne par l’intermédiaire de fibres
optiques, ou de liens 2 Mb/s sur paire cuivre ;
une des voies d’amélioration de l’éligibilité consiste à étendre le concept des NRA-ZO à
l’ensemble des sous-répartitions du territoire ;
o plusieurs solutions techniques sont envisageables et font actuellement l’objet
d’expérimentations dans le cadre de l’ARCEP :
 bi-injection (figure 7) : le dégroupage est mis en œuvre en même temps
au NRA et à la sous répartition ; la bande passante n’est pas totalement
utilisée de façon à éviter les pollutions occasionnées sur les voies
directes en provenance du NRA ; le débit réel s’en trouve donc réduit ;
o
-
Figure 7 : principe de la bi-injection

mise en place d’un DSLAM au niveau du sous-répartiteur (figure 8) ;
Figure 8 : dégroupage au sous-répartiteur (source E-RESO)
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
déport fibre optique à partir du DSLAM installé dans le NRA origine sur la
base de solutions de type DSL-Fibre d’IFOTEC (figure 9) ;
Figure 9 : déport au sous-répartiteur (source E-RESO)
-
les réseaux câblés HFC (FTTN ou FTTLA) constituent un second exemple :
o le réseau de transport optique se termine sur des nœuds optiques qui
desservent de 250 à 500 logements raccordables en architecture HFC ; la
terminaison est réalisée sur câble coaxial et le signal large bande est régénéré
par des amplificateurs ;
o le protocole de transmission des données est basé sur les normes EuroDOCSIS ;
o dans le cas des architectures FTTLA (Fiber To The Last Amplifier), la fibre
optique arrive en pied d’immeuble et dessert une trentaine de logements ;
Figure 10 : réseaux câblés HFC
-
les architectures Ethernet à terminaison cuivre sont un troisième exemple :
o on retrouve l’architecture de la double étoile active (AON) décrite
précédemment, mais la terminaison finale peut être réalisée sur paire cuivre,
voire en technologie CPL ;
o dans le cas d’une terminaison en pied d’immeuble (FTTB), il peut en effet être
intéressant de réutiliser une installation existante.
Figure 11 : curb switch Ethernet
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IV.
Comparaison des technologies d’accès
Nous présentons maintenant les éléments comparatifs du positionnement de ces technologies
vis-à-vis des objectifs du très haut débit et de l’ultra haut débit. On examinera successivement
les aspects suivants : correspondance entre applications (services) et débits, comparaison
entre débit et portée et influence du taux de partage des ressources.
IV-1 Comparaison débit / portée
Une façon de comparer les technologies est de les placer sur une matrice bidimensionnelle
débit / portée telle que présentée sur la figure 12.
Figure 12 : Comparaison débit / portée
On voit que les seules technologies susceptibles de délivrer l’ultra haut débit avec des portées
suffisantes sont :
- les réseaux câblés, dont l’implantation ne concerne que les grandes agglomérations ;
- la fibre optique sur la base d’architectures point à point basées sur les normes Ethernet
ou les architectures PON ;
- les technologies radio telles que Bluwan.
IV-2 Influence du taux de partage
Pour les architectures « partagées » (point à multipoint), le même flux va supporter des
données relatives à différents usagers. Cette situation est systématique pour les technologies
radio mais aussi pour certaines technologies filaires telles que les réseaux câblés, le CPL ou les
réseaux PON. Les ressources sont partagées à partir du dernier nœud du réseau, que celui-ci
soit la station de base pour la radio, le nœud optique pour un réseau câblé ou l’équipement
OLT placé au NRO pour les PON. En fonction du nombre d’usagers raccordés sur ce nœud et la
capacité totale disponible sur le secteur desservis, on peut déterminer le débit moyen
disponible pour chaque usager en fonction du taux de pénétration des services. Il faut
également formuler les remarques suivantes :
- dans le cas de services triple play comportant une offre de services de télévision
diffusée (multicast), il est utile, lorsque cela est possible, de partager les ressources en
fonction des types de services de façon à réserver aux services diffusés une bande
suffisante pour garantir la QoS adéquate ;
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-
plus la densité de logements est réduite, notamment pour les zones rurales (en
hameaux ou en habitat dispersé), plus les limitations de portée des solutions radio sont
critiques ;
la recherche de la satisfaction des besoins peut conduire à multiplier les nœuds, et donc
à renchérir de façon significative le coût des réseaux de collecte à mettre en place pour
irriguer ces poches.
En conséquence, les solutions radio sont généralement inadaptées pour le très haut et l’ultra
haut débit, sauf les solutions de type Bluwan qui peuvent s’avérer attractive dans certains cas.
IV-3 Positionnement respectif et complémentarités
Selon la situation, certaines technologies s’avèrent plus adaptées sans que pour autant il ne
soit pas judicieux de rechercher les synergies et les complémentarités.
Dans les zones à forte ou moyenne densité de population, la situation est assez ouverte
dans la mesure où une ou plusieurs technologies peuvent être raisonnablement candidates :
- le câble est un candidat de choix dans les agglomérations et la norme EuroDOCSIS 3.0
permettra de proposer des services de données de forte capacité sans pour autant
proposer des débits symétriques ; il peut migrer de façon naturelle et progressive vers
le FTTH, même en partant d’une architecture HFC très répandue ;
- dans les autres cas, les architectures FTTH semblent les plus appropriées ; néanmoins,
les solutions intermédiaires FTTX, telles que le dégroupage au sous-répartiteur qui
améliorent l’éligibilité des solutions xDSL, permettront d’étaler dans le temps les
investissements tout en préparant la migration vers le réseau cible ;
- cette approche est également applicable aux zones plus rurales.
Vis à vis des zones rurales délaissées par les opérateurs en raison d’une faible densité
d’utilisateurs potentiels et de coûts très importants de construction des infrastructures, il est
important de rechercher les combinaisons de technologies permettant de satisfaire au moins
une partie des besoins. De telles approches sont souvent le fait de petites structures locales
mettant en œuvre un certain nombre d’expérimentations. Parmi celles-ci, on peut citer à titre
d’exemple :
- dans des zones sub-urbaines, la combinaison de liaisons optiques non guidées (FSO)
pour le déport du cœur de réseau, puis la desserte radio en WiFi ; c’est le cas de
l’expérimentation menée par les Communes de Sillé le Guillaume (Sarthe) ;
- en zone rurale à habitât regroupé (hameaux) :
o avec un accès satellite bidirectionnel combiné à une desserte locale en WiFi ou
CPL : ces solutions semblent encore très fragiles du point de vue de la qualité de
services ;
o avec l’utilisation des technologies CPL à la fois sur les réseaux de moyenne et
basse tension : les limitations liées au taux de partage des débits disponibles et
à la distance par rapport au poste de transformation sont très contraignantes.
En tout état de cause, aucune de ces solutions ne permet d’offrir des accès à très haut ou ultra
haut débit.
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V.
La mutualisation des réseaux d’accès
V-1
La mutualisation des infrastructures
Le cadre réglementaire dans lequel se situe l’intervention des collectivités territoriales en
matière d’aménagement numérique du territoire impose que les infrastructures mises en place
soient neutres et ouvertes vis-à-vis des opérateurs de services. Lorsque le schéma retenu
consiste à offrir de la fibre « noire », la situation est particulièrement simple puisque chaque
paire de fibres est allouée à un seul opérateur. La mutualisation se limite alors à 2 niveaux :
- la couche d’infrastructure physique, composée notamment des fourreaux, des chambres
et des locaux techniques ;
- la couche d’infrastructure optique passive, comprenant notamment les câbles optiques,
les boîtiers d’épissurage et les baies de brassage.
Les objectifs de mutualisation entre plusieurs opérateurs sont bien connus et les solutions de
mise en œuvre bien maîtrisées. Dès que la mutualisation concerne des infrastructures activées,
on est amené à prendre en compte la couche d’architecture réseau qui comprend les
équipements actifs qui dépendent des choix techniques réalisés pour le système lui-même. Les
contraintes sont directement dépendantes des technologies utilisées dans le réseau d’accès.
Celles liées au dégroupage du réseau cuivre au niveau du NRA ont été largement débattues.
Les autres technologies doivent être examinées avec précaution.
V-2
V.2-a
La problématique des architectures partagées
Généralités
Dans le réseau d’accès, on est en présence de deux grandes familles d’architecture physique :
- les architectures point à point (P2P) pour lesquelles chaque terminaison d’usager est
reliée au nœud de rattachement par l’intermédiaire d’un support physique dédié :
o on parle généralement de réseau en étoile, même si le regroupement des
supports dans des câbles conduit à une topologie arborescente (voiries) ;
o dans ce cas, le flux de données (au sens électrique du terme) ne comporte que
les éléments relatifs à l’usager concerné ; l’intégrité des liaisons est préservée ;
o ce principe s’applique également quand plusieurs liaisons individuelles sont
multiplexées sur le même support sans que les flux de données eux-mêmes
soient mélangés ; c’est le cas de l’utilisation du multiplexage en longueur d’onde
(WDM) qui permet de réduire le nombre de fibres nécessaires ;
- les architectures point à multipoint (PMP) pour lesquelles les données relatives à un
usager spécifique sont insérées dans un flux à très haut débit qui véhicule les données
de tous les utilisateurs situés dans la même zone de couverture du système. On parle
alors de système mutualisé.
Pour les systèmes « partagés » (point à multipoint), le même flux va donc supporter des
données relatives à différents usagers qui sont clients de différents FAI. La question n’est pas
tant sur la faisabilité technique que sur la capacité des FAI à accepter d’utiliser de tels
systèmes :
- mécanismes d’authentification et de routage et mode de livraison ;
- règles de séparation des FAI (garantie de débit par système, par client) ;
- règles d’exploitation : priorisation des flux, infos par client, trafic FAI par flux ;
- services : nombre de VLANs par abonné, multicast…..
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V.2-b
Le cas des réseaux câblés
Sur un réseau câblé de type HFC, basé sur le multiplexage fréquentiel (FDM), le principe de
mutualisation du média (fibre ou coaxial) est facile à mettre en œuvre puisque l’on peut allouer
des plages de fréquences aux différents services, donc à des opérateurs différents, tant en voie
descendante qu’en voie remontante. C’est d’ailleurs ainsi que l’opérateur NC-Numéricâble a fait
cohabiter il y a plusieurs années deux offres d’accès à haut débit à Internet (AOL et NC). Cette
possibilité n’est pas réellement prise en compte puisque, dans la grande majorité des cas,
l’opérateur de l’infrastructure de réseau et l’opérateur de services ne forment qu’une seule et
même entité. En fait, la seule « recommandation » de l’ARCEP est de réduire la taille des
poches avant tout en poussant la terminaison fibre plus près des clients (deep fiber), ce qui
n’est d’ailleurs pas suffisant, puisque l’introduction de la norme DOCSIS 3.0 serait nécessaire
pour offrir 100 Mb/s par abonné.
V.2-c
Le cas des réseaux FTTH
Comme on l’a vu dans le bulletin précédent, plusieurs architectures FTTH peuvent être
considérées : point à point (P2P), double étoile active (AON) et point à multipoint (PON). Les
architectures « point à point » répondent par définition à l’objectif de mutualisation puisque
chaque client final est relié au centre de rattachement par une (ou deux) fibre(s) optique(s) qui
lui est dédiée. Il faut également souligner que la portion terminale du réseau est toujours
basée sur une topologie en étoile donc point à point.
V.2-d
Options de mutualisation des PON
Dans la configuration système de référence, on a vu que les différents flux relatifs aux clients
appartenant à la même zone géographique sont véhiculés par le même flux PON à très haut
débit. Il est donc nécessaire de mettre en place les mécanismes d’exploitation permettant aux
différents opérateurs de services qui partagent ce même flux de maîtriser la gestion de ses
abonnés (regroupement des V-LAN), de s’assurer de la qualité du service qui leur est fourni
(par exemple : débit garanti) et de l’intégrité des données (clients et exploitation) vis-à-vis de
l’opérateur de l’infrastructure et des autres opérateurs de services. L’ensemble de ces
problèmes peut conduire à de fortes réticences qui pourraient affaiblir les projets de
déploiement de ces technologies dans les réseaux d’accès mutualisés.
Il parait important de considérer d’autres solutions basées sur les couches physiques plus
basses sans interférer sur les éléments liés au système lui-même.
La première approche consiste à valoriser les potentialités en terme de multiplexage en
longueur d’ondes (WDM). Une longueur d’onde spécifique (donc un flux spécifique) est allouée
à chaque opérateur de services. Les signaux correspondants sont insérés sur la fibre optique
au niveau du POP par l’intermédiaire d’un multiplexeur optique (composant passif). A l’autre
extrémité (figure 13) les ONT sont spécialisés (longueur d’onde spécifique).
Figure 13 : séparation par WDM
2012 – Note de cadrage technique
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Cela implique une mise en œuvre plus délicate au niveau des composants optoélectroniques
qui doivent émettre dans la bonne plage de longueur d’onde, ce qui conduit à des surcoûts non
négligeables. Le problème est encore plus délicat pour la voie retour qui fonctionne
traditionnellement dans la plage 1300 nm. De plus, il faut noter que les équipementiers
n’offrent pas encore ces solutions à leur catalogue.
La seconde approche, que l’on peut appeler « mutualisation passive », est basée sur l’existence
de la fonction de brassage, telle que décrite précédemment, localisée sur un point de flexibilité
passif dans le réseau. Il s’agit en fait, sans rien modifier par rapport à la situation d’origine, de
spécialiser les OLT tout en conservant la capacité totale du brassage des PON, puisque
n’importe quel ONT de la zone peut être raccordé sur un des PON. Comme le montre la figure
14, les ONT ne sont différenciés que par leur raccordement physique (jarretiérage) au PON du
FAI correspondant. On voit également cohabiter des systèmes point-à-multipoint et des
systèmes point à point, découlant du choix des opérateurs de services.
Figure 14 : séparation des PON (mutualisation passive)
Par rapport au déploiement traditionnel, il n’y a presque aucun impact économique :
- le dimensionnement du réseau de capillarité finale et des baies de brassage est
strictement identique ;
- la granularité de la partie amont (entre les OLT et les coupleurs) peut conduire à
quelques fibres supplémentaires, de même que pour les châssis destiné à recevoir les
cartes PON au fil de l’eau.
L’analyse précédente a montré les avantages indéniables du dernier scénario présenté. Il faut
rappeler également que les principaux avantages des PON sur les autres architectures sont les
suivants :
- le nombre de fibres à ramener au nœud de rattachement optique est réduit par rapport
au point à point :
o cela simplifie fortement la problématique du brassage des fibres ;
o cette situation est particulièrement cruciale dans le cas de la desserte vers les
usagers résidentiels ;
- les coûts d’exploitation des systèmes PON sont plus faibles que ceux liés aux autres
systèmes.
2012 – Note de cadrage technique
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On doit néanmoins souligner une dernière difficulté potentielle relative au terminal d’abonné
(ONT). En effet, certains intervenants indiquent que l’usager doit avoir la possibilité de choisir
plusieurs FAI selon le service souhaité alors que le principe de mutualisation passive affecte
l’ONT considéré à un seul FAI. Cette situation nous semble strictement théorique puisque, d’un
point de vue commercial, les offres des FAI combinant l’ensemble des services (triple play)
seront toujours plus attractives que des offres fractionnées.
VI.
Conséquences et recommandations générales
VI-1 Stratégies de conception
VI.1-a Réseau de collecte
En règle générale, les réseaux de collecte peuvent être mis en place au niveau régional,
départemental ou local. Ces réseaux sont des dorsales qui interconnectent les principaux
nœuds de l’infrastructure, à savoir les zones considérées comme stratégiques par la collectivité
(NRA, points de présence des opérateurs, principales zones d’activités, principales
administrations….). Son architecture, qui s’appuie autant que possible sur les infrastructures
existantes, doit satisfaire un certain nombre d’objectifs parmi lesquels on peut citer :
- les débits relatifs aux flux qui doivent être échangés entre les différents nœuds ;
- la position géographique respective des différents nœuds ;
- la sécurisation des liaisons (double routage) ;
- l’évolutivité du réseau en termes de capacité et d’extension géographique.
L’architecture est généralement basée sur des boucles maillées en technologie fibre optique.
Pour atteindre certaines zones un peu excentrées, ces boucles peuvent être complétées par
des branches spécifiques, sans fournir le même niveau de sécurisation.
Compte tenu des contraintes relatives aux différentes architectures FTTH (P2P ou PON)
décrites au chapitre III, il est important d’optimiser le positionnement des principaux nœuds du
réseau de collecte qui assureront l’interface avec les réseaux de desserte. L’optimisation du
positionnement de ces NRO (nœuds de raccordement optique) correspond à un compromis
technico-économique puisque l’on cherchera à réduire le nombre de ces sites techniques pour
des raisons d’optimisation de l’exploitation.
VI.1-b Réseau d’accès
Lors de la conception d’une infrastructure de desserte, il convient de disposer d’une vision à
long terme sur les fonctions que celle-ci devra satisfaire à un horizon de plus de 20 ans.
Par rapport à la description en couches présentée au § VI-1, on peut faire les remarques
suivantes :
- les couches les plus basses sont des éléments très structurants :
o elles constituent un élément important du patrimoine des collectivités ;
o contrairement aux équipements, notamment actifs, leur amortissement est
généralement calculé sur une période longue ;
- ces éléments structurants sont le plus souvent les plus stables et ne font pas l’objet de
prise de risque inconsidéré :
o le graphe de cheminement des fourreaux et des câbles sera presque toujours
calqué sur la topographie des voieries ;
o on peut sans risque garantir qu’au final le réseau sera « tout optique ».
2012 – Note de cadrage technique
15
Dans la plupart des cas, l’architecture cible FTTH sera mise en œuvre dès l’origine par décision
stratégique des acteurs dans une logique d’aménagement à long terme. Par ailleurs, en
fonction des opportunités, on pourra envisager une mise en œuvre par paliers successifs avant
d’atteindre la cible. En cas de paliers, l’architecture devra impérativement autoriser l’évolution
des solutions mises en œuvre : les nœuds constituant le graphe du réseau devront
éventuellement héberger des équipements actifs ou passifs selon le palier considéré. Pour
faciliter la transition d’un palier au suivant, on disposera de points de flexibilité permettant
d’articuler les éléments. Certains nœuds seront définis comme points de flexibilité ; ils
permettront la transition sans nécessité de modifier l’ensemble.
La question la plus cruciale pour la collectivité est de déterminer jusqu’où elle compte intervenir
dans le cadre de la réglementation en vigueur. Alors qu’il est indéniable que les deux couches
passives sont à considérer d’office, on peut s’interroger sur l’activation de l’infrastructure. En
effet, le cycle de renouvellement des équipements est très court et l’on peut penser qu’il n’est
pas du rôle de la collectivité de faire le choix du système qui sera utilisé par les opérateurs de
services.
Sur la base de notre expérience, nous pensons devoir mettre en évidence plusieurs
pistes de réflexion importantes :
* même si l’activation est retenue par la collectivité, le catalogue des services
offerts aux opérateurs devra toujours inclure la location de fibres noires,
notamment du fait de la demande des grands fournisseurs d’accès Internet ;
* même si la collectivité envisage d’activer son infrastructure, elle doit concevoir
les deux couches les plus basses (passives) de manière autonome :
° celles-ci devront être capables de supporter successivement ou
simultanément différents types de systèmes (point à point et point à multipoint) ;
° en fonction des conditions économiques et concurrentielles, la collectivité
pourra décider de n’activer les infrastructures, pendant une période déterminée,
que dans les zones où l’appétence des opérateurs doit être dynamisée (incitée) ;
° la mise en œuvre doit être systématiquement prévue dans le cadre de toute
opération d’aménagement, de rénovation urbaine et d’enfouissement des réseaux ;
* en conséquence, le principe de mutualisation impose de disposer de points de
flexibilité permettant l’évolutivité et l’adaptabilité de l’infrastructure.
VI-2 Modélisation de l’infrastructure d’accès
Le niveau central de l’architecture du réseau d’accès (de desserte) est le nœud d’accès (NA)
que l’on appelle quelquefois NRO (nœud de raccordement optique) par analogie avec les NRA
du réseau téléphonique de France Telecom. Le niveau le plus proche de l’abonné peut être
défini sous le terme générique PR (point de raccordement). Entre ces deux points, comme on
l’a vu précédemment, il est nécessaire de définir des nœuds de flexibilité (NF).
2012 – Note de cadrage technique
16
Figure 15 : description fonctionnelle du réseau d’accès
Le nœud d’accès est généralement installé dans un local technique adapté, éventuellement
dans un shelter. Ils hébergent les équipements actifs du réseau d’accès et ceux qui assurent
l’interface avec le réseau de collecte ou de contribution. Les nœuds de flexibilité sont installés
dans des armoires de trottoir (comme c’est le cas pour les sous répartiteurs du réseau
téléphonique cuivre) ou des locaux techniques en pied d’immeuble. Ils permettent d’assurer la
mutualisation de manière transparente vis-à-vis de la couche système ; dans le cas des PON,
ils accueillent les coupleurs optiques. Les points de raccordement sont des petits coffrets
installés en borne, sur façade ou dans les gaines verticales des immeubles. Ils assurent
l’interface avec le câble de branchement (drop).
Selon la configuration de l’habitat, ces différentes fonctions ne sont pas positionnées au même
endroit, notamment quand on distingue les zones d’habitat collectif et pavillonnaire. De plus,
comme le montre la figure 16, certains de ces éléments sont installés dans le domaine privé, ce
qui implique un certain nombre de contraintes supplémentaires (voir § VII-4).
Figure 16 : positionnement physique des nœuds
VI-3 Règles de dimensionnement du réseau d’accès
Par rapport au modèle en trois couches, il faut noter que plus la couche a un poids économique
élevé, plus sa définition et sa réalisation doivent être pérennes. Pour les deux couches passives
qui constituent la base du patrimoine des Collectivités Territoriales, l’aménageur doit largement
dimensionner le nombre et le type de fourreaux ainsi que des chambres afin de permettre la
mutualisation.
2012 – Note de cadrage technique
17
Si l’on reprend la modélisation du paragraphe précédent, les recommandations relatives aux
différents tronçons sont les suivantes :
- à partir du nœud de flexibilité jusqu’au PR (figure 17) :
o la topologie est toujours point à point (en étoile) quel que soit le système
considéré (point à point ou point à multipoint) ; en effet, dans le cas des PON,
les coupleurs optiques sont localisés au NF ;
o en conséquence, le nombre de fibres optiques doit permettre de raccorder tous
les logements ou entreprises de la zone de desserte ;
o les fourreaux doivent avoir une capacité suffisante pour raccorder tous les
logements ou entreprises de la zone ;
- entre le NA et les nœuds de flexibilité :
o les fourreaux doivent avoir la capacité pour recevoir tous les câbles optiques
permettant de raccorder à terme tous les logements ou entreprises de la zone
quel que soit le système considéré (point à point ou point à multipoint) ;
o néanmoins, les câbles optiques peuvent être installés par palier, avec un premier
palier à 30%.
Figure 17 : dimensionnement des infrastructures
Il convient de noter que ce dimensionnement correspond à l’hypothèse où l’aménageur est une
collectivité territoriale qui a pour objectif de mettre en place une couverture équi-répartie sur
l’ensemble du territoire. Il ne correspond pas nécessairement à celui qui serait réalisé par un
opérateur privé, celui-ci étant guidé par des considérations de rentabilité le conduisant à cibler
les zones les plus rentables et à dimensionner les infrastructures que pour atteindre une
hypothèse de taux de pénétration partiel, celui-ci n’atteignant jamais 100% en moyenne.
Dimensionnement et déploiement des systèmes PON
L’ingénierie de déploiement du réseau passif doit permettre de faciliter le phasage de mise en
place des équipements :
- comme tous les logements ne demanderont pas à être raccordées en même temps, la
montée en charge des débits nécessaires sur chaque PON s’étalera sur plusieurs
années, permettant ainsi de réaliser une mise en service progressive du système ;
- les fibres qui devront être activées pourront être brassées au niveau des points de
flexibilité (OLT ou coupleur/splitter) de façon à charger les OLT qui auront été activés
initialement avant de mettre en service de nouveaux OLT
- le positionnement des coupleurs optiques dans le réseau passif est très important :
o même si les coupleurs optiques peuvent être installés en cascade (par exemple
1:8 suivi de 1:4), il est souhaitable de réduire le nombre de points de flexibilité
sur l’ensemble d’un territoire de façon à simplifier la maintenance du réseau ;
o par la suite, on prendra l’hypothèse qu’un seul niveau de couplage est prévu ;
2012 – Note de cadrage technique
18
-
le cas échéant, ces baies de brassage/couplage peuvent être installées à proximité
immédiate des OLT.
La figure 18 montre un exemple de dimensionnement pour desservir des ZAE.
Figure 18 : exemple de dimensionnement dans les ZAE
Ce dimensionnement, qui conduit à quantifier le nombre de PON nécessaires pour desservir
une zone donnée, découle de l’optimisation autour de 2 paramètres :
- la somme des débits individuels des entreprises ne doit pas dépasser le débit maximum
du PON (2,5 Gb/s) ; ce paramètre doit également prendre en compte le taux de
contention retenu par l’opérateur en fonction de ses critères de garantie de débit ;
- le nombre d’entreprises servies par le même OLT ne peut pas dépasser 32 (64
théorique) ; néanmoins, ce taux varie également avec la distance entre la zone à
desservir et le POP de rattachement.
Enfin, l’optimisation devra conduire au meilleur compromis entre le nombre de POP de
rattachement, qui ne doit pas être trop élevé pour simplifier l’exploitation et la maintenance, et
les longueurs moyennes des PON qui influent directement le coût du génie civil.
Le nombre de point de couplage optique en cascade sur un même PON n’est pas
nécessairement limité à 1 seul, par exemple dans une armoire en entrée de zone d’activité.
Même si ce schéma est souhaitable pour optimiser les coûts d’exploitation puisqu’il réduit le
nombre de nœuds d’intervention sur un territoire donné, l’expérience de déploiement réel sur
le terrain montre, comme sur la figure 17, que la desserte de petites zones d’activités distantes
peut conduire à introduire deux niveaux de couplage optique.
VI-4 Problématique du réseau terminal sur le domaine privé
La partie terminale du réseau doit être examinée avec attention, puisqu’elle implique le
domaine privé.
Pour les zones d’habitat individuel, l’infrastructure structurante se termine au niveau d’une
chambre de raccordement et éventuellement d’une borne de trottoir qui accueille le coffret de
raccordement (PR). L’adduction vers le logement individuel est sous la responsabilité de
chaque propriétaire. Si plusieurs fourreaux sont en place, l’opérateur occupera l’un d’entre eux
pour passer son câble.
Dans le cas des immeubles collectifs, le câblage interne de l’immeuble doit être réalisé de façon
à garantir la mutualisation entre plusieurs opérateurs.
2012 – Note de cadrage technique
19
Deux situations peuvent de présenter :
- la construction est réalisée à l’initiative d’un opérateur : même si l’obligation de
mutualisation semble acceptée par des opérateurs comme Free, aucune règle précise
n’a été édictée, tant sur les aspects d’exploitation que sur les conditions économiques ;
- la construction est réalisée à l’initiative des aménageurs, des bailleurs sociaux ou des
syndics de copropriétés : il est beaucoup plus facile d’imposer un cahier des charges ;
- il parait souhaitable qu’une seule entité soit habilitée pour intervenir en exploitation et
maintenance ;
- dans les deux cas, la mise en place d’un répartiteur optique en pied d’immeuble semble
attractive.
La deuxième solution s’impose d’elle-même lorsqu’il s’agit d’un nouveau programme
d’aménagement. Il conviendrait alors que le cahier des charges soumis à l’aménageur impose
les spécifications techniques de ces installations. Dans le cas d’immeubles existants, une
discussion avec les bailleurs et les syndics s’impose. Comme dans le cas des logements
individuels, la question reste ouverte pour traiter le câblage horizontal entre la gaine technique
et chaque logement. Un câblage à 100% est à considérer.
VII. Techniques de pose de câbles
Les techniques de pose de câbles ont un impact énorme sur les coûts de construction,
notamment dans le réseau d’accès où le poids économique du génie civil est toujours
prépondérant. C’est pourquoi les industriels ont cherché à développer des solutions techniques
permettant de réduire les coûts au mètre linéaire. Néanmoins, elles imposent des contraintes
qui ne les rendent pas applicables dans tous les cas.
VII-1 Techniques traditionnelles
Les techniques traditionnelles présentent l’avantage d’être bien maîtrisées et largement
répandues. On trouve notamment :
- la pose de câbles au treuil : elle se pratique de moins en moins ; l’effort de traction
pour les câbles à fibres optiques est généralement de 220 daN en continu et 270 daN
en reprise ;
- la pose du câble par « soufflage – tirage » : cette méthode aussi appelée "push-pull"
consiste à pousser le câble mécaniquement tout en le tirant par la tête à l'aide d'un
furet étanche poussé par de l'air comprimé ;
- la pose du câble par soufflage (air) : c’est sans doute la méthode la plus pratiquée de
par le monde aujourd'hui. Le câble est toujours poussé mécaniquement, mais
contrairement à la méthode précédente, il n'est pas tiré par la tête à l'aide d'un furet,
mais par un très fort courant d'air qui passe à grande vitesse le long du câble et qui par
sa viscosité l'agrippe sur l'ensemble de sa surface pour le tirer à l'intérieur du fourreau.
2012 – Note de cadrage technique
20
-
-
-
Cette méthode est de loin la moins contraignante pour le câble qui n'est exposé qu'à de
très faibles tractions ;
pose du câble par flottage (eau) : cette méthode est identique à celle du soufflage ;
seul le médium change, l’eau remplace l'air. Les performances obtenues grâce à cette
technique sont supérieures à celles du soufflage ;
pose de micro-câbles par soufflage à l’air dans des micro-tubes : on distingue
principalement deux familles de câbles :
o les micro-câbles de diamètre extérieur de 0,8 à 3 mm ;
o les mini-câbles de diamètre extérieur de 3 à 8 mm ;
pose en aérien sur appui communs EDF ou PTT.
VII-2 Techniques récentes
Dans le domaine de la construction de nouvelles infrastructures haut débit, les industriels ont
cherché à développer des solutions techniques permettant de réduire les coûts au mètre
linéaire à partir de deux pistes de réflexion :
- l’amélioration de la vitesse de réalisation et de fermeture de la tranchée est un premier
facteur, conduisant à utiliser des machines de plus en plus sophistiquées ;
- l’élément complémentaire est la réduction de la taille des tranchées à réaliser, rendue
possible par la densification des câbles optiques conduisant à utiliser des mini structures
qui permettent de simplifier les techniques de pose.
Par ailleurs, on a cherché également à valoriser des infrastructures existantes, non liées au
domaine des télécommunications, pour éviter la création de génie civil. C’est ainsi qu’on a vu
se développer les techniques d’installation dans les réseaux de distribution du gaz ou les
réseaux d’assainissement, initialement dans les infrastructures visitables (comme à Paris) et
semi visitables. Actuellement, ces technologies évoluent fortement et le présent dossier donne
les éclairages nécessaires en terme technique et économique, sans oublier de souligner les
contraintes opérationnelles qui découlent de leur utilisation.
VII.2-a Le génie civil allégé
Deux types de techniques sont actuellement pratiqués :
- la micro-tranchée : la profondeur se situe entre 30 et 40 cm de la surface du sol ;
- la saignée : la profondeur est ramenée à 10 cm.
Les éléments de coût sont principalement liés à la vitesse de pose qui est nettement plus
rapide qu’avec les techniques traditionnelles :
- pour la micro-tranchée, on peut poser de 300 à 600 mètres linéaires par jour :
o le prix est de 46 €/m, à comparer à 80 €/m en traditionnel (sous chaussée) ;
- pour la saignée, on peut atteindre 1000 mètres linéaires par jour :
o le prix est alors de 25-30 €/m, à comparer à 60 €/m en traditionnel (trottoir).
2012 – Note de cadrage technique
21
Evidemment, ces techniques ne sont pas généralisables. Elles imposent en particulier que les
conditions suivantes soient remplies : tracés linéaires, forte dépendance du revêtement de la
chaussée ou du trottoir.
Compte tenu de la profondeur des ouvrages, ceux-ci sont nettement plus sensibles à des
phénomènes perturbateurs, qui induiront des risques plus élevés pour les ruptures de liaisons
avec une augmentation significative des coûts d’exploitation/maintenance et une réduction de
la fiabilité du réseau (disponibilité du service) :
- sensibilité aux terrassements intrus provoqués par des tiers ;
- sensibilité aux efforts radiaux et aux vibrations (passage des véhicules).
Enfin, la mise en œuvre de ces technologies impose la révision des règlements de voirie.
VII.2-b L’utilisation du réseau d’assainissement
Dans le cas des conduites visitables semi visitables (> 1200 mm de diamètre), on pose
généralement une goulotte en haut de la conduite, destinée à recevoir les câbles.
Dans le cas des conduites non visitables, plusieurs technologies sont disponibles :
- la pose par robot :
o le même robot (équipé de différentes têtes) pose successivement des brides
(sans percement de la conduite) puis des fourreaux par clipsage ;
on peut descendre jusqu’à des conduites de 250 à 300 mm de diamètre ;
la mise en œuvre concerne principalement le réseau des eaux pluviales ainsi que
celui des eaux usées ;
la pose de câble tendu entre deux regards d’accès :
o le câble n’est pas protégé dans un fourreau ;
enfin, il faut également citer une solution particulièrement attractive dans le cadre de
programmes de réhabilitation consistant à intégrer des fourreaux au chemisage.
o
o
-
Dans le cas de la pose par robot, on peut comparer deux solutions disponibles en France :
- la solution FAST (Fiber Access by Sewer Tubes) développée par la société suisse KaTé :
o le même robot (équipé de différentes têtes) pose successivement des brides
(sans percement de la conduite) puis des fourreaux par clipsage ;
o les clips sont posés tous les 1,50 mètres de façon à s’assurer que les conduits
(fourreaux) soient plaqués contre la paroi (sans flèche) pour éviter l’accrochage
d’éléments perturbateurs ;
o deux types de conduits sont envisageables : Ø 11,5 mm pouvant recevoir un
câble de 144 fibres et Ø 15,5 mm pouvant recevoir un câble de 216 fibres ;
o selon la taille, on peut installer jusqu’à 6 ou 9 conduits en parallèle ;
o les conduits résistent à des pressions allant jusqu’à 150 bars, ce qui rend le
procédé compatible avec le nettoyage sous pression utilisé par les opérateurs
spécialisés ;
2012 – Note de cadrage technique
22
on peut équiper les réseaux à raison d’environ 100 mètres par jour ;
les conduits sont en acier inoxydables (type V4A) ce qui augmente fortement les
coûts ;
o le coût moyen est de l’ordre de 80 €/ mètre, ce qui est nettement plus élevé que
la solution des micro-tranchées ;
o KaTé examine actuellement l’utilisation de gaines PEHD pour réduire les coûts.
plus récemment, la société Sogetrel a développé le système « easyfiber » basé sur le
même principe ; en raison des choix retenus (clips plus simples, conduits en PEHD), le
système est beaucoup moins coûteux que FAST, mais il présente des limitations
importantes :
o on ne peut installer qu’un seul conduit (Ø 26 mm) recevant un câble de 480
fibres ;
o la dimension minimale des conduites d’assainissement est plus importante que
dans le cas de FAST dans la mesure où la règle utilisée par la profession est que
la section du conduit ne doit pas dépasser 1,5 % de la section totale de la
conduite ;
o enfin, il n’y a pas encore de retour d’expérience.
o
o
-
Une comparaison des deux solutions en termes de nombre de fibres maximum en fonction du
diamètre des conduites, et tenant compte des contraintes d’occupation par les fourreaux
(rapport des diamètres < 1,5 %) montre que la solution Katé est beaucoup plus souple
quoique nettement plus coûteuse. La solution Sogetrel semble attractive dans la mesure où le
nombre de fibres n’est pas trop élevé, notamment dans des déploiements PON.
VIII. Documents de référence
Un certain nombre de documents publics peuvent être consultés pour préciser ou approfondir
certains aspects abordés dans le présent document :
- les dossiers de synthèse de l’ARCEP et du GRACO (anciennement CRIP) :
o le guide à l’attention des élus et collectivités territoriales de décembre 2004
intitulé : « Points de repère sur L’intervention des collectivités locales dans les
télécommunications »;
o le guide à l’attention des élus et collectivités territoriales de mars 2006 intitulé :
« Points de repère sur l’équipement très haut débit des zones d’activité» ;
o le guide juridique à l’attention des opérateurs locaux et collectivités de mars
2007 intitulé « Droits et obligations des opérateurs et fournisseurs de
services » ;
o le guide à l’attention des élus et collectivités territoriales de mai 2008 intitulé :
« L’intervention des collectivités territoriales dans les communications
électroniques» ;
o le guide à l’attention des élus et collectivités territoriales de juillet 2011 intitulé :
« La montée vers le très haut débit sur l’ensemble du territoire » ;
o le guide à l’attention des Collectivités Territoriales de juillet 2012 intitulé ; « le
déploiement de la fibre optique jusqu’à l’abonné : Glossaire et schéma
terminologique » ;
- les documents de recommandations techniques :
o le cahier du CREDO de septembre 2011 intitulé « Les conditions pour que la
Montée en Débit (MeD) sur cuivre ne soit pas un frein au déploiement du
FttH » ;
o le guide du CREDO de juillet 2012 intitulé « Guide de mise en place des réseaux
d’accès FTTH : Le déploiement sur l’ensemble du territoire à l’exception des
zones très denses ».
2012 – Note de cadrage technique
23
le guide édité par la F3I relatif à la norme NF C 15-100 sur le câblage VDI des
logements et au guide UTE C 90-483 ;
les études à caractère général :
o le guide pratique pour la mise à disposition de fibres et fourreaux dans les zones
d’activités (AVICCA – février 2006) ;
o l’étude réalisée par l’IDATE intitulée « étude sur le développement du très haut
débit en France » (mars 2006) ;
o le document de l’IDATE intitulé « déploiement FTTH – quand et pourquoi ? »
(DigiWorld – novembre 2006) ;
o analyse de la mise en place d’une sous boucle locale optique (BLO) en France
(Caisse des Dépôts – septembre 2007) ;
o étude sur les zones blanches (AVICCA – novembre 2007) ;
o l’étude de la couverture des territoires réalisée en 2008 pour le compte de l’ARF
(Association des Régions de France) avec le soutien de la Caisse des Dépôts et
de l’AVICCA ;
o le guide édité par la mission ECOTER : « Développement durable et très haut
débit ».
o
-
2012 – Note de cadrage technique
24
IX.
Glossaire
Acronyme
Terminologie
Définition
A
ADSL
Asymmetric Digital
Subscriber Line
Analogique (signal)
ATM
Asynchronous Transfer
Mode
AON
Active Optical Network
(aussi appelé double étoile
active)
Technologie de transmission de signaux numériques sur
les paires cuivre utilisées dans le réseau de distribution
du RTC
Un signal analogique (de télévision par exemple) est une
représentation sous forme électrique ou optique d’un
paramètre donné (par exemple, l’intensité d’un signal
électrique) de façon continue en fonction du temps ;
pour la partie « image » de la télévision, il représente la
variation de la luminance (ou de la chrominance) de
l’image quand les différents points de l’écran sont
balayés (voir « numérique »)
Technique de transfert asynchrone et de commutation
de paquets qui permet de multiplexer des données
numériques sur une même ligne de transmission
Réseau de fibre optique jusqu’à l’abonné (FTTH) point-àmultipoint utilisant un équipement actif de répartition
des flux au sein de la boucle locale
B
BLR
Boucle Locale Radio
Backbone
Backhaul
Terme regroupant l’ensemble des techniques « sans fil »
mises en œuvre dans les installations fixes de la boucle
locale, en opposition avec les solutions câblées
Réseau de télécommunications longue distance
Réseau de télécommunications de collecte (réseau
intermédiaire entre le réseau longue distance et le
réseau local)
C
CAA
CAPEX
CATV
CMTS
CPL
Centre à Autonomie
d’Acheminement
CAPital EXpenditure
Community Antenna
Television
Cable Modem Termination
System
Courants Porteurs en
Ligne
Central de commutation du réseau téléphonique
commuté
Coûts d’investissement ; ils n’interviennent qu’une fois,
au début du projet
Réseaux d’Antennes Communautaires
Équipements situés dans les têtes de réseau ou les
centres intermédiaires, et assurant l’interface avec les
modems câbles installés du coté usager.
Technique de transmission de données permettant
d’utiliser le câblage « courants forts » à l’intérieur du
logement (indoor) ou au niveau final du réseau de
distribution BT de l’EDF (outdoor)
D
DOCSIS
Data Over Cable System
Interoperability
Specifications
DSLAM
Digital Subscriber Line
Access Multiplexer
2012 – Note de cadrage technique
Spécification de communication entre les modems câbles
et les équipements de terminaison ; développée par le
Consortium MCNS (voir ce mot), elle a été approuvée
sous forme de norme par l’IUT
Équipement d’interface avec le répartiteur cuivre du CAA
25
DSP
Délégation de Service
Public
Procédure à la disposition des acteurs publics permettant
de subventionner une entreprise privée pour remplir une
mission de service public comme par exemple la
construction et la commercialisation d’un réseau de
télécommunications ; la subvention n’est donné qu’au
début du projet
European
Telecommunication
Standardization Institute
Ethernet
Organisme Européen chargé de la normalisation pour
l’ensemble du domaine des télécommunications
Fournisseur d’Accès
Internet
Fast Ethernet
Faisceau Hertzien
Frequency Modulation
Fibre Optique
Voir IAP
E
ETSI
EuroDOCSIS
Protocole réseau de niveau 2 normalisé sous le nom
IEEE 802.3 et utilisé à l’origine dans les LAN, qui tend à
se répandre dans les réseaux d’accès ; permet des
débits jusqu’à 10 Mbps ; ses évolutions sont le Fast
Ethernet (100 Mbps) et le Gigabit Ethernet (1 Gbps)
Version européenne de DOCSIS
F
FAI
FEthernet
FH
FM
FO
FSAN
Full Service Access
Network
FSO
Free Space Optic
FTF
Fiber To the Feeder
FTTB
Fiber To The Building
FTTC
Fiber To The Curb
FTTD
Fiber To The Desk
FTTH
Fiber To The Home
FTTN
Fiber To The Node
FTTU
Fiber To The User
Evolution d’Ethernet permettant des débits de 100 Mbps
Modulation de fréquence
Guide d’ondes optiques permettant de transporter des
signaux sur des grandes distances
Terme générique regroupant les normes de réseaux
d’accès optiques, notamment la recommandation G.982
d’IUT-T.
Technologie de liaison point à point mettant en œuvre la
transmission des signaux par un faisceau optique en
transmission libre (non guidée) dans l’atmosphère
Architecture de réseau de CATV mettant en œuvre les
technologies optiques jusqu’à des nœuds desservant des
zones de plusieurs milliers de logements
Architecture de réseau de distribution sur fibres optiques
où la terminaison optique est située en pied d’immeuble
et dessert les logements situés dans l’immeuble (10 à
50)
Architecture de réseau de distribution sur fibres optiques
où la terminaison optique est située sur le trottoir et
dessert un faible nombre de logements (10 à 20)
Architecture de réseau d’entreprise sur fibres optiques
où la terminaison optique est située au niveau de
chaque station de travail
Architecture de réseau de distribution sur fibres optiques
où la terminaison optique est située dans le logement
des usagers
Architecture de réseau de distribution sur fibres optiques
où la terminaison optique dessert un nombre important
de logements (250 à 1000)
Architecture de réseau de distribution où la terminaison
optique est située chez chaque usager
G
GEthernet
Gigabit Ethernet
2012 – Note de cadrage technique
Evolution d’Ethernet permettant des débits de 1 Gbps
26
GPRS
Global Packet Radio
Service
GSM
Global System for Mobiles
Evolution de la norme GSM de deuxième génération
permettant, par l’introduction de techniques de
transmission par paquets, d’augmenter les débits
Norme européenne de téléphonie cellulaire très
répandue dans le monde, en concurrence avec la norme
CDMA
H
HDSL
High speed Digital
Subscriber Line
Hybrid Fiber Coax
Variante symétrique de l’ADSL permettant d’augmenter
les débits
Architecture de réseau large bande basée sur
l’introduction de technologies optique sur le transport,
tout en assurant la distribution finale vers les abonnés
par des technologies coaxiales arborescentes
Fournisseur d’accès Internet
Organisme américain de standardisation
IP
Internet Access Provider
Institute of Electrical and
Electronic Engineers
Internet Protocol
ISP
Internet Service Provider
HFC
I
IAP
IEEE
Mis au point par Vinton Cerf et Robert Kahn au début
des années 70, ce protocole de communications attribue
à chaque machine une adresse qui permettra l’échange
d’informations, transmises de manière discontinue (par
paquets).
Fournisseur de services Internet
L
LAN
LMDS
Local Area Network
Local Multipoint
Distribution Service
Réseau local – Réseau d’entreprise
Version particulière du MMDS
M
MAN
MMDS
MPEG
MPLS
Metropolitan Area Network Réseau métropolitain de télécommunications
Multichannel Multipoint
Système de distribution large bande utilisant la diffusion
Distribution System
terrestre sur des fréquences allant de 1 à plusieurs
dizaines de GHz
Motion Picture Expert
Groupe ayant défini les standards de compression
Group
d’images animées dits MPEG et notamment MPEG-2 mis
en œuvre dans les normes DVB
MultiProtocol Label
Standard permettant l’optimisation du routage des
Switching
paquets IP dans un réseau d’opérateur ; il est
indépendant des protocoles des couches 2 et 3 de l’ISO
Multiplexage
Technique permettant la transmission simultanée (et
sans mélange) d’images, de sons et de données sur le
même support de transmission ; il existe plusieurs types
de multiplexage : fréquentiel ou temporel
Mutualisation
On appelle mutualisation le partage d’une infrastructure
de télécommunication entre plusieurs opérateurs
N
NA
NIU
Noeud d’Accès
Network Interface Unit
NO
Nœud Optique
NRA
Nœud de Raccordement
d’Abonnés
2012 – Note de cadrage technique
Equipement d’interface entre l’installation d’abonné et
le(s) réseau(x)
Equipement de ligne interfaçant le réseau de transport
optique et le réseau de distribution coaxial (dans une
architecture HFC)
Terme utilisé dans le contexte du dégroupage pour
désigner le local de raccordement associé au CAA
27
Numérique (signal)
Un signal numérique est représenté par une suite
discontinue de nombres (0 et 1 en langage binaire); il
découle souvent d’un “codage” du signal analogique qui
attribue à chaque niveau un code spécifique
OLT
Optical Line Termination
ON
ONT
Optical Node
Optical Network Terminal
ONU
Optical Network Unit
OPEX
OPerational EXpenditure
Terminaison optique du réseau d’accès située dans le
central de rattachement
Nœud optique (voir ce mot)
Terminaison optique du réseau d’accès située chez
l’usager
Terminaison optique du réseau d’accès située du coté
abonné
Coûts opérationnels ; l’ensemble des coûts récurrents
comptés annuellement
O
P
PABX
PON
Private Automatic Branch
Exchange
Personal Area Network
Plesiochronous Digital
Hierarchy
Passive Optical Network
PPP
Partenariat Public Privé
PAN
PDH
Autocommutateur de téléphonie privée
Hiérarchie numérique mise en œuvre dans les réseaux
de télécommunication (2, 34, 140 Mb/s…)
Terme générique regroupant les architectures de réseau
d’accès de type partagé et basées sur les technologies
fibres optiques. Elles se déclinent généralement en PONRF (radiofréquence), E-PON (PON Ethernet) et A-PON
(PON ATM)
Procédure à la disposition des acteurs publics leur
permettant de faire remplir une mission de service public
par une entreprise privée en échange d’une
rémunération annuelle
Q
QoS
Quality of Service
Terme notamment utilisé pour déterminer la qualité des
services de télécommunications (accès Internet,
téléphonie) sur le câble
RF
R-LAN
Radio Frequency
Radio LAN
RNIS
Réseau Numérique à
Intégration de Services
RTC
Réseau Téléphonique
Commuté
Fréquence radio
Réseau local mettant en œuvre des technologies radio
(DECT, WiFi)
Réseau de télécommunications numériques, remplaçant
le réseau analogique et fournissant aux usagers des
services plus nombreux et de meilleure qualité. Chez
France Telecom, le service s’appelle NUMERIS.
Réseau téléphonique général
R
S
SDH
SDSL
SI
Synchronous Digital
Hierarchy
Single line Digital
Subscriber Line
Service Information
2012 – Note de cadrage technique
Hiérarchie de transmission numérique synchrone
(CCITT) ; ex : 155 Mb/s
Variante symétrique de l’ADSL permettant d’augmenter
les débits
Un ensemble informatique cohérent permettant la
gestion, le stockage et le traitement d’information au
sein d’une entreprise ; chez les opérateurs, il existe
généralement un SI gérant les informations concernant
son infrastructure de télécommunications
28
SIG
Système d’Information
Géographique
STB
Set-Top Box
SR
Sous Répartiteur
SRO
Sous Répartiteur Optique
SI comprenant une base de données géographiques
permettant la géo-localisation des infrastructure sur des
fonds plans informatiques (comme ceux utilisés dans
Mappy ou Google Maps par exemple)
Terminal d’abonné recevant les signaux en provenance
du réseau, et assurant le traitement pour interfacer avec
les terminaux audiovisuels proprement dits (voir
également IRD)
Point de flexibilité du RTC situé entre le NRA et l’abonné
et permettant un brassage secondaire des lignes
d’abonnés ; il est généralement constitué d’une armoire
de rue
Equivalent du SR précédent dans un réseau de fibre
optique jusqu’à l’abonné (FTTH)
T
TNT
Télévision Numérique
Terrestre
U
UMTS
UWB
Universal Mobile
Norme GSM dite de troisième génération
Telecommunication System
Ultra Wide Band
Protocole de transmission radio à très haut débit sur très
courtes distances
V
VDSL
VLAN
VoIP
Very high Digital
Subscriber Line
Virtual LAN
Voice Over IP
VPN
Virtual Private Network
Version particulière de l’ADSL autorisant des débits très
élevés (52 Mb/s) sur des courtes distances
Voir WAN
Mise en oeuvre des services de téléphonie sur le
Protocole Internet. Plusieurs normes sont disponibles,
notamment H.323 et SIP
Alors que le WAN traditionnel est basé sur des lignes
louées à l’opérateur, le VPN est déployé sur des
infrastructures partagées, notamment à travers le
protocole IP en utilisant le réseau Internet public
(Internet VPN) ou en utilisant des liens IP privés (IP
VPN)
W
WAN
Wide Area Network
WDM
Wavelength Division
Multiplexing
WiFi
Wireless Fidelity
W-LAN
Wireless LAN
WWW
World Wide Web
2012 – Note de cadrage technique
Réseau d’entreprise s’étendant au-delà des limites du
territoire privé, et permettant la pise en place
d’applications telles que Intranet, Extranet ou la
connexion de télétravailleurs fixes ou nomades (voir
aussi V.LAN)
Système de multiplexage en longueurs d’onde mis en
œuvre dans les transmissions sur fibres optiques et
partageant la ressource de transmission (la fibre) entre
plusieurs flux transmis par des lasers spécifiques
émettant à des longueurs d’ondes différentes ; à
l’arrivée le signal optique est filtré pour isoler les
différents signaux élémentaires
Label lié aux matériels conformes aux normes IEEE
802.11
Réseau local sans fil (voir R-LAN)
Le réseau des réseaux. Mettant en œuvre les protocoles
IP, il est issu du réseau ARPANET mis en place aux Etats
Unis par le Ministère de la Défense
29
X
XDSL
X Digital Subscriber Line
Terme
générique
regroupant
l’ensemble
des
technologies permettant la transmission de services haut
débit sur les supports à paires torsadées cuivre
traditionnels
Z
ZAC
Zone d’Aménagement
Concertée
2012 – Note de cadrage technique
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