Module 2 – Les plantes, source de nourriture et de fibres Thème 6 – Lutte biologique et chimique Chaque année, on utilise des tonnes de produits chimiques pour lutter contre les organismes ravageurs qui nuisent à la capacité des plantes de produire des aliments et des fibres. Qu’est-ce qu’un ravageur? Organisme qui fait mourir les plantes ou qui les empêche de produire à pleine capacité. Exemples : insectes, champignons, mauvaises herbes, limaces, oiseaux. Problème des ravageurs Dans les systèmes naturels, les organismes ont des parasites, des prédateurs ou des plantes concurrentes qui aident à équilibrer le nombre d’individus. Les ravageurs qui causent le plus de dégâts sont les insectes, les champignons et les mauvaises herbes. Les mauvaises herbes volent l’humidité, les éléments nutritifs, l’espace ou la lumière d’une culture. La plupart du temps, les insectes mangent une partie de la plante. Les champignons et les bactéries peuvent causer des infections qui détruisent la plante en partie ou en entier. Les insectes et les maladies consomment plus de 50% des récoltes annuelles du Canada. Pissenlit Le pissenlit est un ravageur de première classe. (Voir page 165) Racines puissantes : longue racine pivotante qui s’ancre en profondeur dans le sol. Les pissenlits stockent des éléments nutritifs dans leurs racines. Ainsi, dès le début du printemps ils sont forts et poussent plus vite que les autres plantes. Feuilles larges : qui font de l’ombre aux plantes voisines et absorbe l’énergie du soleil. Super graines : produit des fleurs et des graines tout l’été. Chaque fleur produit des centaines de graines que le vent transporte loin. Adaptabilité : pousse bien dans les sols de toutes sortes, même les sols pauvres en éléments nutritifs. Armes chimiques : libère des agents chimiques pour ralentir la croissance de l’herbe et des autres plantes qui l’entourent. Donc, le pissenlit a plus d’eau, d’éléments nutritifs et lumière solaire pour lui. Canola et ses ravageurs Voici les pires ravageurs du canola : Chardon des champs (vivace) Folle avoine (mauvaise herbe) Ptosphaeria maculans (champignon) Sclerotinia (champignon) Champignon fusarium (champignon) Légionnaire Bertha (insecte) Punaise (insecte) Espèces introduites Chaque espèce de plante alimentaire ou de plante textile a ses mauvaises herbes, ses insectes, ses champignons ravageurs (Voir Figure 2.67). Beaucoup de ses ravageurs sont des organismes qui proviennent de pays étrangers. On les appelle « espèces exotiques » ou « espèces introduites ». Certains sont arrivées par accident et d’autres intentionnellement. Par exemple, le pissenlit a été apporté de l’Europe comme légume à salade. Les insectes et maladies qui luttent naturellement contre le pissenlit ne se retrouve pas ici. Les insectes non indigènes causent aussi des problèmes aux cultures et aux forêts. Les scolytes ont causé des dommages plutôt légers aux ormes. Cependant, elles transportent avec elles le champignon qui cause la maladie hollandaise de l’orme. Ce champignon a fait disparaître presque tous les ormes indigènes d’Amérique du Nord. Lutte contre les ravageurs Depuis le début de l’agriculture, on a essayé différents moyens de lutter contre les ravageurs. À mesure que les espèces étrangères et les ravageurs sont apparus on a mis au point des produits chimiques pour les combattre. Les herbicides, insecticides et les fongicides nous ont permis de lutter contre les mauvaises herbes, les insectes et les champignons. Les produits chimiques nous donnent des résultats impressionnants. Cependant, il existe des problèmes graves liés à l’utilisation des produits chimiques. Les préoccupations liées à la lutte chimique La bioaccumulation des polluants chimiques : les polluants comme les produits chimiques dans les pesticides peuvent s’accumuler dans la chaîne alimentaire. Les polluants sont stockés dans les organismes de la même façon que l’énergie. Ce phénomène porte le nom de « bioaccumulation ». Les résidus : le ruissellement de certains produits chimiques appliqués sur les plantes laisse des résidus dans l’eau et le sol. Parce que les pesticides ne se décomposent pas facilement, ils restent dans l’environnement et demeurent toxiques. Dommages causés aux organismes non visés : souvent l’élimination de ravageurs tue aussi d’autres organismes utiles qui ne sont pas visés par la lutte chimique. Espèces résistantes : les scientifiques ont découvert que plus l’utilisation des pesticides augmente, plus le nombre d’espèces d’insectes qui tolèrent leurs effets augmente. Les insectes deviennent résistants. (Voir Figure 2.73). Les générations suivantes d’insectes deviennent plus résistantes aux produits chimiques. La seule façon de lutter contre ces insectes est d’augmenter les doses et de trouver de nouveaux insecticides. Les doses plus fortes peuvent nuire à l’environnement. Production d’aliments biologiques Les aliments biologiques sont cultivés sans l’utilisation d’engrais chimiques artificiels ni de pesticides chimiques. Les agrobiologistes engraissent le sol avec du fumier et du compost. Ils utilisent le labourage, la rotation des cultures, le paillage, le compagnonnage des plantes, couper les mauvaises herbes, semer des graines de qualité, utiliser du savon pour lutter contre certains insectes ravageurs, le nettoyage du matériel pour éviter de répandre les mauvaises herbes et l’enlèvement manuel pour lutter contre les mauvaises herbes et les ravageurs. La production sans produits chimiques demande plus de travail et de surveillance donc elle coûte plus cher. Elle menace mois la santé et accumule moins de résidus et retourne plus de profit pour l’agrobiologiste. Lutte biologique Elle consiste à utiliser des ennemis naturels d’un ravageur pour réduire les dommages qu’il cause.