Approches archéologiques des économies agricoles Caen - jeudi 29 . vendredi 30 septembre 2011 RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS conception et réalisation : Francis Bertin, UMR 6566 SOMMAIRE Programme page 3 Céramique et statut social : Emmanuelle Coffineau page 5 Essai d’interprétation fonctionnelle des unités d’habitation dans le village de Courtisigny. XIIIe-XVe siècles : Claire Hanusse et Stéphanie Dervin page 7 Les apports de la textilotechnie à l’analyse et à la compréhension socio-économique des occupations rurales. Synthèse de données récentes d’après des exemples datés du Néolithique au XIIe siècle dans la moitié nord de la France : Elise Sehier page 9 Les centres de productions et de diffusions du fer au début de l’antiquité en Normandie : l’exemple des forges de Heudebouville, Ecoparc 2 dans l’Eure : Nolwenn Zaour, Philippe Fluzin et Dagmar Lukas page 11 Structuration spatiale des stratégies d’élevage du néolithique européen. Une approche macro-évolutionnaire de la transmission économique : Kate Manning page 13 Présentation d’un projet de recherche sur l’exploitation des animaux de l’âge du Fer à la période gallo-romaine sur le territoire des Carnutes : Grégory Bayle et Julie Rivière page 15 Évolution des choix d’élevage durant le haut Moyen Âge, dans le Nord de la France : Jean-Hervé Yvinec page 17 Les indices carpologiques d’exploitation des plantes fourragères et des espaces de pacage en France médiévale méditerranéenne : Jérôme Ros, Marie-Pierre Ruas et Charlotte Hallavant page 19 L’économie mésolithique en question : Emmanuel Ghesquière page 21 Dynamique de l’occupation des campagnes : pratiques agro-pastorales et gestion de l’espace par les sociétés altomédiévales. Étude de cas en Bretagne : Isabelle Catteddu page 23 Le site du « plateau de la Mayenne », un habitat rural des VIIe-IXe siècles aux portes d’angers (maine-et-loire) : Frédéric Guérin page 25 Premières données sur le site de La Haute-Forêt, à Carquefou (Loire-Atlantique), Antiquité-haut Moyen Âge : Alain Valais page 27 La mesure de l’économie rurale du domaine seigneurial de Roissy-en-France aux XIIe et XIIIe s : Jean-Yves Dufour page 29 Fonction et statut des habitats enclos de la fin de l’âge du Fer, une question de mobilier ? L’exemple du réseau d’établissements du sud-est de l’agglomération caennaise : Hubert Lepaumier, Chris-Cécile Vauterin, Karine Chanson et Nolwenn Zaour page 31 Perspectives de l’étude diachronique d’un terroir en Île-de-France : l’exemple de Charny «Les vieilles fourches» (77) : Régis Issenmann et Laëtitia Noël page 33 Étude de la «Plaine du Moulin à Vent» à Cesson (77) aux alentours du Hallstatt C : Pierre Broutin et Éric Néré page 35 Développement agricole et fertilité : comment évaluer la paléo-fertilité des sols aux échelles de temps millénaires ? Quelques réflexions à partir d’une étude de cas : l’agriculture rubanée en Europe : Dominique Schwartz, Damien Ertlen, Jean-François Berger, Gourguen Davtian et Jean-Pierre Bocquet-Appel page 37 Éléments de géographie économique d’un espace rural à l’âge du Bronze et à l’âge du Fer : l’apport des fouilles du Parc logistique de l’Aube : Vincent Riquier, Ginette Auxiette, Françoise Toulemonde (et al.) page 39 Modalités et périodisation du développement agricole aux confins des Eduens et des Lingons : Pierre Nouvel page 41 Des vestiges matériels au système agraire : essai de quantification de la production d’une exploitation agricole gallo-romaine : Vanessa Rouppert page 43 La villa de Loupian (Hérault), recherches sur l’économie des domaines en Gaule méditerranéenne : Christophe Pellecuer page 45 La dynamique des espaces cultivés dans la longue durée : approches statistiques et spatiales du mobilier hors-site de prospection dans le cadre du programme Archaedyn : Nicolas Poirier page 47 Posters : page 49 Caen 8 et 9 octobre 2008 Page 3 D E S H O M M E S AU X C H A M P S 2 Programme « Approches archéologiques des économies agricoles » Jeudi 29 septembre 2011 9h00 Accueil des participants 9h30 Ouverture François FICHET de CLAIRFONTAINE, Conservateur Régional de l’Archéologie Jean-Marie LEVESQUE, Conservateur, Musée de Normandie,Ville de Caen Session 1 Modérateur : Claire HANUSSE (UCBN-CRAHAM) « Economie et mobiliers » 10h00 Introduction J. BURNOUF 10h20 Emmanuelle COFFINEAU – « Céramique et statut social au haut Moyen Âge. » 10h40 Stéphanie DERVIN et Claire HANUSSE – « Essai d’interprétation fonctionnelle des unités d’habitation dans le village de Courtisigny. XIIIe-XVe siècles. » 11h00 Pause 11h20 Élise SEHIER – « Les apports de la textilotechnie à l’analyse et à la compréhension socio-économique des occupations rurales. Synthèse de données récentes d’après des exemples datés du Néolithique au XIIe siècle dans la moitié nord de la France. » 11h40 Nolwenn ZAOUR, Philippe FLUZIN et Dagmar LUKAS – « Les centres de production et de diffusion du fer au début de l’Antiquité en Normandie : l’exemple des forges de Heudebouville, Ecoparc 2, dans l’Eure. » 12h00 Discussion 12h30 Déjeuner libre Session 2 Modérateur : Isabelle Catteddu (Inrap) « Economies animale et végétale » 14h00 Katie MANNING – « Structuration spatiale des stratégies d’élevage du Néolithique européen. Une approche macroévolutionnaire de la transmission économique. » 14h20 Grégory BAYLE et Julie RIVIERE – « Présentation d’un projet de recherche sur l’exploitation des animaux de l’âge du Fer à la période gallo-romaine sur le territoire des Carnutes. » 14h40 Jean-Hervé YVINEC et Vanessa CHAULET – « Evolution des choix d’élevage durant le haut Moyen Âge dans le nord de la France. » 15h00 ROS Jérôme, RUAS Marie-Pierre, et HALLAVANT Charlotte – « Les indices carpologiques d’exploitation de plantes fourragères et des espaces de pacage en France médiévale méditerranéenne. » 15h20 Discussion Posters CHARRAUD François – « Economie néolithique et ressources lithiques en Normandie. » GUIHARD Pierre-Marie – « Des monnaies en milieu rural. Les découvertes de monnaies antiques, médiévales et modernes du village de Courtisigny (les Fosses Saint-Ursin, Courseulles-sur-Mer). » MOUGNE Caroline et DUPONT Catherine – « Utilisation des invertébrés marins à la Protohistoire : approches socio-économique et environnementale. » LEFORT Anthony – « Le site d’urville-Nacqueville : approche économique d’une occupation littorale depuis la Protohistoire » LAURENT Amélie, LUSSON Dorothée et JESSET Sébastien – « Systèmes agraires et parcellaires à Saran, Loiret, de La Tène finale à nos jours. » Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 5 D E S H O M M E S AU X C H A M P S 2 Vendredi 30 septembre 2012 Session 3 Modérateur : Christophe PELLECUER (MCC) « Economie vs archéologie ; à l’échelle du site » 9h00 Emmanuel GHESQUIERE – « L’économie mésolithique en question. » 9h20 Isabelle CATTEDDU – « Dynamique de l’occupation des campagnes : pratiques agro-pastorales et gestion de l’espace par les sociétés altomédiévales. Etude de cas en Bretagne. » 9h40 Frédéric GUERIN – « Le site du « Plateau de la Mayenne », un habitat rural des VIIe-IXe siècles aux portes d’Angers (Maine-et-Loire). » 10h00 Alain VALAIS – « Le site de Carquefou la Haute Forêt, Antiquité-haut Moyen Âge. » 10h20 Jean-Yves DUFOUR – « La mesure de l’économie rurale du domaine seigneurial de Roissy-en-France aux XIIe et XIIIe s. » 10h40 Pause 11h00 Hubert LEPAUMIER, Chris-Cécile BESNARD-VAUTERIN, Karine CHANSON et Nolwenn ZAOUR – « Fonction et statut des habitats enclos de la fin de l’âge du Fer, une question de mobilier ? L’exemple du réseau d’établissements du sud-est de l’agglomération caennaise. » 11h20 Régis ISSENMANN et Laëtitia NOËL – « Perspectives de l’étude diachronique d’un terroir en Île-de-France : l’exemple de Charny «Les vieilles fourches» (77). » 11h40 Pierre BROUTIN et Éric NÉRÉ – « Etude de la «Plaine du Moulin à Vent» à Cesson (77) et aux alentours au Hallstatt C. » 12h00 Discussion 12h30 Déjeuner libre Session 4 Modérateur : Pierre OUZOULIAS (CNRS) « Economie et systèmes agraires » 14h00 Dominique SCHWARTZ, ERTLEN D., BERGER J.-F., DAVTIAN G. et BOCQUET-APPEL J.-P. – « Développement agricole et fertilité : comment évaluer la paléo-fertilité des sols aux échelles de temps millénaires ? Quelques réflexions à partir d’une étude de cas : l’agriculture rubanée en Europe. » 14h30 Vincent RIQUIER, Ginette AUXIETTE, Françoise TOULEMONDE (et al.). – « Eléments de géographie économique d’un espace rural à l’âge du Bronze et à l’âge du Fer : l’apport des fouilles du Parc logistique de l’Aube. » 15h00 Pierre NOUVEL – « Modalités et périodisation du développement agricole aux confins des Eduens et des Lingons. » 15h30 Vanessa ROUPPERT – « Des vestiges matériels au système agraire : essai de quantification de la production d’une exploitation agricole gallo-romaine. » 16h00 Christophe PELLECUER – « La villa de Loupian (Hérault), recherches sur l’économie des domaines en Gaule méditerranéenne. » 16h30 Nicolas POIRIER – « La dynamique des espaces cultivés dans la longue durée : approches statistiques et spatiales du mobilier hors-site de prospection dans le cadre du programme Archaedyn. » 17h00 Table ronde 29 - 30 septembre 2011 Page 6 Discussion et conclusion de la table ronde Céramique et statut social Emmanuelle Coffineau L es études céramiques ont montré depuis longtemps leur utilité pour la datation des sites. Les avancées importantes effectuées depuis vingt ans dans la connaissance du patrimoine archéologique français ouvrent maintenant des perspectives nouvelles à l’étude céramologique et lui permettent de contribuer à la détermination du statut social des occupants d’un site. Cette nouvelle perspective implique la nécessité de prendre en compte davantage de critères qu’il n’était nécessaire pour une simple datation : la fluctuation du statut et des usages de la céramique selon les époques, l’affinage de critères typologiques croisant la fonction utilitaire des poteries avec leur éventuelle fonction de représentation sociale, le lien entre le degré de difficulté technique liée à la production des vases et la valeur économique de ceux-ci. Il est temps de faire le point sur ces nouvelles recherches particulièrement prometteuses, de diffuser la réflexion actuellement menée, d’ouvrir le débat sur les précautions à prendre pour garantir de véritables avancées scientifiques. Emmanuelle Coffineau Inrap Pays-de-la-Loire Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 7 Essai d’interprétation fonctionnelle des unités d’habitation dans le village de Courtisigny. XIIIe-XVe siècles Claire Hanusse et Stéphanie Dervin L es fouilles du site des Fosses Saint-Ursin à Courseulles-sur-Mer (Calvados), localisé dans la Plaine de Caen, ont mis au jour un habitat rural identifié comme le village de Courtisigny, déserté à la fin du Moyen Age. La mise au jour de plusieurs unités d’habitation réparties le long d’une voie a permis de dessiner l’organisation topographique d’une partie du village pour la période située entre le XIIIe et le XVe siècle. L’identification de différents bâtiments associés à des cours composant des ensembles cohérents suggère qu’il existe, à cette échelle, des unités différenciées. Sans esquiver les limites inhérentes à ce type de démarche, cette communication se propose, à partir de l’analyse des structures (composition, organisation spatiale …) mises en relation avec le mobilier découvert (mobilier céramique, mobilier métallique) d’interpréter en termes fonctionnels les différentes unités qui composent le village. Partant de ces réalités observées, on s’interrogera finalement sur la pertinence d’introduire le concept d’unité d’exploitation familiale développé par Chayanov pour l’appliquer à un site du second Moyen Âge. Claire Hanusse Université de Caen Basse-Normandie UMR 6273 CRAHAM Stéphanie Dervin Inrap Basse-Normandie UMR 6273 CRAHAM Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 9 Les apports de la textilotechnie à l’analyse et à la compréhension socioéconomique des occupations rurales. Synthèse de données récentes d’après des exemples datés du Néolithique au XIIe siècle dans la moitié nord de la France Elise Sehier (résumé non parvenu) Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 11 Les centres de productions et de diffusions du fer au début de l’antiquité en Normandie : l’exemple des forges de Heudebouville, Ecoparc 2 dans l’Eure Nolwenn Zaour, Philippe Fluzin et Dagmar Lukas L ’occupation du site de Heudebouville débute au second âge du fer sous la forme d’enclos et se poursuivent durant la période augustéenne sous la forme d’une villa. C’est durant cette période que des activités métallurgiques semblent avoir été les plus importantes. Des fragments de loupes de fer ont été découverts en plusieurs exemplaires lors la fouille en 2009. Ces éléments métallurgiques semblent pour l’instant relativement rares. En effet, il apparaît que bien souvent ce type de site livre plutôt essentiellement des déchets de forge et les matériaux bruts ou en cours d’épuration n’y sont généralement pas présents. Cependant les analyses sur ces mobiliers ne sont pas encore systématiques et il est tout à fait possible que ce genre de découvertes puisse, dans l’avenir, se généraliser. À l’heure actuelle, les indices archéométriques sur les activités métallurgiques pratiquées sur le site tendent donc à montrer un travail essentiellement tourné vers l’épuration des loupes. Cette perspective amène alors un questionnement sur les échanges, le commerce, le transport de ces matériaux, le contrôle de la production et la technicité des personnes qui s’en occupent sur place : - Arrivent-ils directement des lieux de réduction sous forme de loupes non épurées ou partiellement épurés sur le site ? - Pourquoi ce choix ? - Quel est la main d’œuvre qui s’occupe de la transformation de ces matériaux plus ou moins bruts en demi-produits? - Le produit brut coûte t-il moins cher ? Mais pour une villa comme celle de Heudebouville, on peut se demander si le coût de ces matériaux est réellement important. - Où sont produites les loupes de fer ? Il est sans doute probable que la circulation sous forme de loupe soit assez marginale et pourrait alors signifier une proximité de la villa avec le lieu de réduction. - Quelle est la destination des demi-produits ? Sontils exportés ou également transformés sur place en objets… Nolwenn Zaour Inrap Basse-Normandie UMR 5060 LMC Philippe Fluzin CNRS UMR 5060 LMC Dagmar Lukas Inrap Haute-Normandie Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 13 Structuration spatiale des stratégies d’élevage du néolithique européen. Une approche macro-évolutionnaire de la transmission économique Kate Manning C et article présente les résultats d’une analyse biogéographique de restes fauniques du centre et du nord-ouest de l’Europe, réalisée dans le cadre du nouveau projet AHRC “Origines et diffusion de la garde du bétail”. Nous avons standardisé des données provenant de plus de 500 sites européens, et avons identifié des procédés de stratégies d’exploitations spatiales spécifiques aux gardiens de troupeaux. Nous explorons le degré de variation dans la représentation des principaux taxons peuvent être dues à une transmission horizontale entre sites voisins. Nous montrons que l’utilisation de ces méthodes comparatives permet d’identifier et de délimiter des patrons spatiaux, ce qui souligne l’importance des procédés d’innovations économiques à l’échelle macroscopique. Ces méthodes sont actuellement développées dans le cadre du nouveau projet ERC “Evolution culturelle du nord-ouest de l’Europe” dont cette communication présente un aperçu des objectifs principaux ainsi que des méthodes comparatives qui seront employées. Kate Manning Institute of Archaeology University College London Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 15 Présentation d’un projet de recherche sur l’exploitation des animaux de l’âge du Fer à la période gallo-romaine sur le territoire des Carnutes Grégory Bayle et Julie Rivière U n nombre important d’études archéozoologiques ont été réalisée ces dix dernières années en Eure-et-Loir et au nordouest du Loiret. Plusieurs de ces études couvrent une chronologie qui s’étend de l’Âge du Fer à la fin du Bas-Empire. Le territoire appréhendé correspond au territoire historique des Carnutes, mais déborde volontairement de ce cadre spatiotemporel, notamment pour quelques assemblages datés du Hallstatt et de la période mérovingienne. Les assemblages proviennent d’une diversité de contextes (urbains, ruraux ou intermédiaires). Face à cette situation est né le projet de création d’une base de données commune, actuellement en cours d’élaboration. Cette base de données, conçue sous File Maker Pro est de nature analytique et vise à devenir un véritable outil d’aide à la recherche. L’analyse se fait à l’échelle de « l’assemblage osseux ». e dernier est conçu comme un regroupement de données appartenant à une même phase chrono-culturelle, mais également à un regroupement de données issus de structures archéologiques ou de rejets de nature similaire. Parallèlement aux données archéozoologiques (NR, PdR, NMI/espèces, classes d’âge/espèces et hauteur au garrot/espèces), cette base comprend également l’enregistrement des caractéristiques topographiques et pédologiques/géologiques propres à chacune des occupations. Y sont aussi annoté les potentiels (prélèvements) ou les résultats d’analyses paléo-environnementales. Les objectifs de cette base de données, à moyen terme, sont de réaliser une première synthèse archéozoologique et de définir des axes de recherche futurs. La création de cette base de données participe également au renouvellement des recherches portant sur l’organisation et l’évolution socio-économique de ce territoire (projet d’un PCR « Romanisation de la Beauce »). Dans le cadre de cette communication et en fonction de l’avancement des travaux, seront présentés les principales thématiques et unités de saisie de la Base de données Archéozoo Carnute, les potentialités du corpus et les premiers résultats. Grégory Bayle Inrap Centre – Ile-de-France UMR 6173 CITERES-LAT Julie Rivière Service archéologique de Chartres UMR 7209 MNHN C Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 17 Évolution des choix d’élevage durant le haut Moyen Âge, dans le Nord de la France Jean-Hervé Yvinec L a synthèse présentée ici rassemble, les données issues de 83 sites ruraux, soit 68765 restes osseux. Ces données émanent principalement de travaux, souvent inédits de l’auteur, ainsi que de collègues qui ont amicalement communiqué les leurs. L’objectif poursuivi est de caractériser les spécificités et évolutions touchant à l’élevage dans toute la moitié Nord de la France, ainsi que d’éventuelles différences entre régions. Sur le plan archéozoologique, le Haut Moyen Age est une période complexe dans le tiers nord de la France. De profonds bouleversements sont enregistrés dans les choix agropastoraux, tels que cette discipline les perçoit. Ils subissent plusieurs modifications non négligeables entre la fin du bas empire et la fin de la période carolingienne. Le début de la période mérovingienne montre un retour important de l’élevage du porc sur une partie des sites que l’on pourrait interpréter comme un repli économique ou au minimum comme une économie tournée vers la satisfaction de besoins locaux. Lui fait suite, dans la seconde partie de la période mérovingienne et avec une amplification à la période carolingienne, un fort accroissement de la part des bovins et des equidae. Celui-ci témoigne très probablement d’un accroissement des besoins en forces de travail. Il conviendra de s’interroger sur la possibilité d’un lien avec une céréaliculture plus développée et avec un retour des sites dans des réseaux d’échange plus large. Le fort accroissement de la part des caprinés qui se produit durant la période carolingienne suggère un intérêt porté aux produits spécifiques de ce taxon, et notamment à la laine des ovins. Enfin, l’augmentation de la part des bovins réformés entre 6,5 et 9 ans laisse penser à une intensification de la production laitière, accompagnée d’une évolution de la structure des troupeaux (avec plus de vaches productrices de lait réformées à partir de 6,5 ans). Si les hypothèses concernant ces deux productions sont vérifiées, elles pourraient dessiner l’image d’un élevage qui s’ouvre progressivement à la vente de produits d’origine animale sur les marchés. Jean-Hervé Yvinec Inrap Picardie UMR 5197 Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 19 Les indices carpologiques d’exploitation des plantes fourragères et des espaces de pacage en France médiévale méditerranéenne Jérôme Ros, Marie-Pierre Ruas et Charlotte Hallavant L es sociétés agro-pastorales utilisent diverses ressources végétales et espaces pour nourrir les animaux domestiques issues des pâtures (pacages), des fourrages de fauche et des fourrages de sous-produits de nettoyage des récoltes ou de transformation de denrées. L’espace pastoral, pâtures herbeuses ou arbustives consommées directement par le bétail, comprend des terres de nature différentes dont la fonction diffère selon le mode d’exploitation au cours de l’année : terres cultivées après moisson (chaumes céréaliers pâturés) ou en rotation avec une friche, prairies naturelles, maquis, garrigues, landes, forêts pâturées. Les fourrages représentent un apport de plantes et produits prélevés sous forme d’herbes, de grains ou de rameaux feuillés, dans différents espaces cultivés (champs, prairie artificielle) ou non (les mêmes que ceux des pâtures selon la saison), puis transportés, frais ou séchés, jusqu’à un lieu de consommation (de stabulation et de parcage). En domaine méditerranéen, la diversité bioclimatique depuis le littoral jusqu’aux reliefs montagnards détermine une diversité de paysages soumis à une sécheresse estivale plus ou moins prégnante. Les zones humides de la plaine, avant leur assèchement médiéval ou moderne, y ont eu un rôle déterminant pour l’irrigation naturelle ou aménagée des terres fourragères, entre autres, que la divagation des fleuves durant l’Holocène a pu contrarier. Différents outils déployés en France depuis les décennies 1970-1990 dans les domaines de l’archéozoologie, de la géo- et pédoarchéologie et de l’archéobotanique appréhendent certains traits des pratiques d’élevage à partir de divers indicateurs ou vestiges directs : morphologie des individus et composition des troupeaux, gestion d’abattage, parasites, signatures isotopiques dentaires de saisonnalité et mobilité pastorale, témoins micromorphologiques de parcages ou de stabulation (sphérolites, phosphates), structures bâties de stabulation, traces d’aménagement de prairies (fossés de drainage/irrigation) ou d’enclos, indicateurs palynologiques d’emprise pastorale sur les paysages, stigmates d’émondage sur les fragments de bois, analyses des excréments animaux (graines, fruits, tiges, rameaux, feuilles, phytolithes, pollens, spores). Parmi ces outils et sources, l’apport des vestiges carpologiques dans la reconnaissance des aliments du bétail est loin d’être négligeable. Résidus fourragers, pailles de litières et déjections contiennent les semences d’espèces cultivées et sauvages qui témoignent des plantes consommées par les catégories de bétail (ovi-caprin, bovin, équin, porcin) et des milieux et formations végétales prélevés. La contribution portera principalement sur le témoignage d’assemblages carpologiques de sites implantés entre le littoral languedocien (plaine de l’Hérault, Roussillon) et les versants est-pyrénéens (Corbières, Pays de Sault, Cerdagne). Les cas d’identification de fourrage grainier de céréales et de légumineuses cultivées (avoine, orge, engrain, seigle, vesce) dans des sites médiévaux, soulèvent la question récurrente de l’emploi polyvalent de ces espèces pour l’alimentation animale et humaine et du statut de fourrage artificiel de ces productions précédant ceux de la révolution agricole des temps modernes telle qu’elle est définie par l’agronomie moderne. Par ailleurs, des assemblages riches en plantes sauvages parmi lesquelles figurent des petites légumineuses (trèfles, luzernes), des graminées (fléole, pâturins), des hygrophiles de roselière (laîches, scirpes) et du ciste, mêlés aux Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 21 D E S H O M M E S graines des espèces cultivées renvoient à des cortèges végétaux de prairie herbeuse, de garrigue et de zones humides, ces dernières aujourd’hui disparues. Les critères utilisés, nombre de restes, diversité taxinomique, association de types de restes, cortèges phytoécologiques (diversité et indicateurs), contexte de découverte ne sont pas toujours pertinents pour distinguer des résidus fourragers de ceux de litières ou ces résidus et ceux d’autres emplois (toiture végétale effondrée etc.) en raison de leurs composants végétaux similaires. La représentativité des différents constituants conservés, et l’application des références multiples et inévitables aux référentiels actuels dans l’interprétation paléoécologique demeurent des limites à l’interprétation. Malgré ces obstacles, les assemblages carpologiques invitent à discuter de l’histoire de l’exploitation de ces formations dédiées à l’élevage, en articulation ou non avec l’agriculture, et à émettre des hypothèses sur leur place dans les cycles agraires médiévaux. Jérôme Ros Marie-Pierre Ruas CNRS umr 5059 CBAE Charlotte Hallavant UMR 5608 TRACES Table ronde 29 - 30 septembre 2011 Page 22 AU X C H A M P S 2 L’économie mésolithique en question Emmanuel Ghesquière A partir de -10000, on entre dans l’Holocène, on assiste dans le monde en général et en France au particulier à un spectaculaire réchauffement climatique. Les bouleversements sont spectaculaires : la moitié nord de la France, occupée alors par les glaciers ou la steppe, est reconquise par la végétation arborée. La faune froide est remplacée par les cerfs, chevreuils et sangliers. L’homme qui pendant la période glaciaire n’occupe qu’épisodiquement le territoire se réinstalle durablement. Jusqu’à récemment, on imaginait les populations mésolithiques comme très dispersées, vivant principalement de la prédation, comme le montrent les dernières civilisations de chasseurs-cueilleurs dans le monde qui vivent dans des environnements très hostiles (Pygmées, Iuits,…). Il est plus que temps de mettre un terme à cette image misérabiliste du bon sauvage pour proposer celle de sociétés organisées. De nouveaux éléments suggèrent maintenant une alimentation largement diversifiée et une sédentarité de la population probablement accompagné de comportements violents entre groupes humains. Peut-on aller jusqu’à imaginer une civilisation d’horticulteurs, possédant une économie fondée sur la noisette (ou le gland) comme base de son alimentation. Que reste t-il alors de la révolution néolithique ? Emmanuel Ghesquière Inrap Basse-Normandie UMR 6566 CReAAH Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 23 Dynamique de l’occupation des campagnes : pratiques agro-pastorales et gestion de l’espace par les sociétés altomédiévales. Étude de cas en Bretagne Isabelle Catteddu A l’issue des nombreuses fouilles rurales conduites ces trente dernières années, le haut Moyen Age s’est révélé une période d’héritages et de transmissions mais également de créations. Les sites mis au jour grâce à l’archéologie et aux études environnementales sont le reflet de transformations dynamiques. Dans l’est de la Bretagne, les sites ruraux explorés sur de grandes superficies nous ont permis, récemment encore, d’étudier les rythmes de ces occupations dans la longue durée. Un examen « multiscalaire » et interdisciplinaire des sites découverts, met en évidence les diverses modalités d’occupation du sol et autorise une approche agraire des terroirs dans lesquels s’inscrivent les établissements : approche des activités agricoles, éclairage sur la nature et vocation des sites, structuration de l’espace... Cette lecture dynamique des sites et de nouvelles réflexions méthodologiques nous conduisent à explorer la diversité des points de vue sur le cadre, l’évolution du peuplement, l’économie et la gestion des espaces ruraux altomédiévaux. L’approche des sociétés rurales se fait aussi par l’intermédiaire des paysages qu’elles créent, utilisent et font évoluer. Réflexion méthodologique et démarche comparative accompagnent les récentes études en cours. Isabelle Catteddu Inrap Bretagne UMR 7041 ARSCAN Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 25 Le site du « plateau de la Mayenne », un habitat rural des VIIe-IXe siècles aux portes d’angers (maine-et-loire) Frédéric Guérin M is en évidence durant l’été 2006 par X. Dubillot, lors d’un diagnostic préalable à l’aménagement d’une ZAC sise aux confins des communes d’Angers et d’Avrillé, dans le Maineet-Loire, le site du « Plateau de la Mayenne » a permis d’étudier - sur trois hectares - une partie d’un établissement agricole occupé principalement entre la fin du VIIe et le début du IXe siècle. Si quelques témoignages gallo-romains attestent d’une fréquentation du site antérieure au haut Moyen Âge, c’est seulement à partir des VIe-VIIe siècles que se mettent en place les prémices d’une installation, laquelle ne se matérialise alors qu’au travers de rares fossés curvilignes. Fin VIIe/début VIIIe, ces premiers aménagements sont recoupés par la mise en place d’un système de fossés orthogonaux, système qui semble déjà s’organiser par rapport à un enclos dont l’existence n’est réellement attestée que lors de la phase suivante. C’est en effet dans le courant du VIIIe siècle que la présence de l’enceinte domestique s’affirme. Probablement agrandi vers le nord-ouest, l’enclos d’habitat, de plan trapézoïdal, renferme une surface de 2200 m2. Doté de fossés plus larges (1,60 m à 2,90 m) sur ses façades nord-est, sud-est et sud-ouest, l’enclos comporte par ailleurs une entrée ménagée au sud-est : matérialisée par une interruption des fossés, celle-ci affiche une largeur de près de 5 m. Sans doute bordé par un talus, l’espace interne de l’enclos n’a livré qu’un petit nombre de structures ; parmi celles-ci on dénombre quelques fosses, un foyer et surtout un bâtiment sur poteaux. Selon l’hypothèse la plus probable, l’édifice, de plan carré, semble avoir occupé une surface de 30 m2 environ ; toutefois, un développement plus important n’est pas à exclure, eu égard aux quelques impacts détectés au sud-est. Dans cette perspective, la construction pourrait atteindre près de 56 m2. Hors de l’enceinte, un puits appareillé d’un mètre de diamètre vient prendre place à l’ouest, à moins de 7 m de distance. Au sud-est, c’est un groupe de fosses dont certaines évoquent des silos (?) qui vient s’insérer à proximité de l’accès à l’habitat. En dehors de ces éléments, le reste du périmètre fouillé ne comporte que peu de structures, hormis les fossés qui, tout en étant visiblement influencés par l’enclos d’habitat, s’organisent néanmoins en parcelles de tailles variables (160 à 1408 m2). Situées en marge de l’installation, deux probables sépultures en coffrage de schiste ardoisier prennent place à une cinquantaine de mètres au sud de l’enclos domestique. Relativement riche en mobilier céramique, l’implantation du haut Moyen Âge a livré par ailleurs des restes de scories ; celles-ci attestent d’une petite activité métallurgique (forge ?). Des fragments d’un lissoir en verre issus du diagnostic témoignent pour leur part du traitement des étoffes. Au regard de sa configuration - enceinte quadrangulaire associée à un parcellaire orthogonal - et de son extension - attestée sur 9 hectares par le diagnostic -, l’habitat agricole du « Plateau de la Mayenne » se distingue nettement des installations rurales de la même période observées dans les Mauges, à quelques dizaines de km au sud de la Loire. Dans ce territoire, les gisements, cernés par des enclos isolés de dimensions modestes, évoquent de petites unités familiales, alors que l’implantation angevine, beaucoup plus étendue, semble relever pour sa part d’un dispositif renvoyant à un autre statut (domaine ?). Quoi qu’il en soit, selon l’étude de la céramique, l’établissement est abandonné dans le courant du Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 27 D E S H O M M E S AU X IXe siècle. Cette désertion, qui est à mettre en miroir avec les troubles que connaît alors la région d’Angers (conflit avec la Bretagne, raids scandinaves), va s’accompagner par le développement de la forêt, laquelle, confirmée par les sources du début du XIIe, ne va disparaître qu’à partir du début du XXe siècle, avec la création de l’aérodrome d’Angers/Avrillé. Frédéric Guérin Inrap Pays-de-la-Loire Table ronde 29 - 30 septembre 2011 Page 28 C H A M P S 2 Premières données sur le site de La Haute-Forêt, à Carquefou (Loire-Atlantique), Antiquitéhaut Moyen Âge Alain Valais C arquefou se situe à la périphérie orientale de l’agglomération nantaise qui, depuis une dizaine d’années, connaît une urbanisation extrêmement rapide. La centaine d’hectares concernée par un projet de ZAC a fait l’objet de deux opérations de diagnostic qui ont permis de repérer des vestiges appartenant principalement à l’époque antique et au haut Moyen Âge. Deux fouilles ont été déclenchées à la suite de ces campagnes de sondages, en 2007 et 2009. Les données qui vont être présentées sont provisoires, le rapport de la principale fouille étant en voie d’achèvement. Les indices les plus anciens remontent à l’Âge du Bronze avec la découverte de quelques très rares structures issues d’une ou deux tranchées de diagnostic. L’Âge du Fer est mieux représenté, avec la découverte d’une partie d’un enclos curviligne. Le mobilier issu de cet ensemble appartient à La Tène ancienne. Un four quadrangulaire peut être également associé à cette phase, comme l’indiquent les résultats d’une datation C14. Cette structure a été repérée à 250 m au sud de l’enceinte, qui semble avoir abrité un habitat, ainsi qu’en témoigne le lot céramique recueilli dans le remplissage du fossé. Toutefois ces indices d’occupation de La Tène demeurent relativement anecdotiques à l’échelle de cette opération qui a abouti au décapage et à l’exploration de 5 hectares. Les deux périodes majeures restent les périodes antique et médiévale. A la suite du diagnostic, la fouille a confirmé la présence d’un très vaste enclos antique associé à quelques limites parcellaires. Plusieurs chemins desservent ce qui semble constituer les vestiges d’un habitat. Cependant, son existence apparaît uniquement au travers d’un mobilier archéologique parfois abondant, rejeté dans les fossés de l’enclos. On peut également noter les découvertes de plu- sieurs incinérations et d’au moins un puits. Cette implantation remonte principalement au deuxième siècle de notre ère. Pour le haut Moyen Âge, d’autres indices probants d’habitat, consistant en rejets domestiques (céramiques à trous de suspension et fragments de meule), ont été recueillis dans le remplissage de fossés qui reprennent sensiblement les orientations définies au cours de l’Antiquité. Les céramiques du haut Moyen Âge découvertes sont des productions modelées que l’on hésite encore à attribuer soit aux Ve/VIe siècles, soit à la période carolingienne. Aucune structure ne semble pouvoir être clairement associée à cette phase du haut Moyen Âge, à part deux fours datés l’un du Ve ou VIe, vide de tout mobilier ; et l’autre, qui a livré un tesson avec trou de suspension, de l’époque carolingienne. La partie nord-est de la fouille, située en dehors des limites du site antique, est occupée par un vaste complexe fossoyé attribué à l’époque mérovingienne (fin du VIe siècle/VIIe siècle). Il se compose de plusieurs enclos, deux enceintes au moins pouvant être distinguées au sein de cet ensemble. Elles présentent des fossés imposants dont le remplissage a livré l’essentiel du mobilier. Les lots céramiques les plus abondants sont issus d’un fossé commun à ces deux enceintes, assurément habitées. La première, au sud, mesure de 25 à 30 m de côté, avec une entrée au sud-ouest. La seconde, au nord, est environ deux fois plus vaste et dotée d’un accès plus élaboré au sud-est, associé à deux gros trous de poteau. D’autres enclos de moindre envergure se rattachent à cette occupation. Ces derniers sont délimités par des fossés de faible gabarit qui, pour la plupart, n’ont pas livré de mobilier. Il s’agit sans doute de limites de parcelles agricoles. Un chemin nord-sud longe tout le côté oriental de ce vaste Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 29 D E S H O M M E S complexe fossoyé, dont la phase d’occupation principale est centrée sur le VIIe siècle. Quelques indices nous indiquent cependant que cet état bien caractérisé est venu en oblitérer presque totalement un plus ancien, dont il s’avère plus difficile de cerner la chronologie. Après le VIIe siècle ou le début du VIIIe siècle et jusqu’au début du second Moyen Âge, les indices d’occupation se font beaucoup moins nombreux. De nouvelles limites parcellaires sont mises en place autour du XIIIe siècle, tandis qu’une zone d’habitat s’établit dans la partie nord de la fouille, non loin de la ferme actuelle de « La Haute Forêt », et une seconde plus au sud, au sein d’un nouvel enclos curviligne. A la fin du Moyen Âge, l’occupation se rapproche encore de la l’actuelle ferme, et d’autres limites parcellaires sont établies au sein d’un réseau viaire dont les principaux axes existent au moins depuis l’époque romaine. Alain Valais Inrap Pays-de-la-Loire Table ronde 29 - 30 septembre 2011 Page 30 AU X C H A M P S 2 La mesure de l’économie rurale du domaine seigneurial de Roissy-en-France aux XIIe et XIIIe s Jean-Yves Dufour S ur le site du château de Roissy-en-France (Vald’Oise), les volumes particulièrement élevés des silos laissent envisager un stockage dépassant les capacités de production du domaine. A partir de la seconde phase d’occupation du château de Roissy, nous avons cherché à discuter d’économie rurale, sujet rarement abordé par les archéologues. Fondée sur des volumes de stockage et des calculs de rendement très simples, dont la pertinence reste bien sur ouverte, la démarche bénéficie d’une bonne quantité d’informations archivistiques, agronomiques, carpologiques et archéologiques. Ces données réunies nous amènent à réfléchir sur les raisons de l’abandon des silos souterrains. Au cours de la première moitié du XIIIe s., les silos souterrains bien phasés de Roissy autorisent une capacité minimale de stockage de 58,21 m3. A partir de ces volumes, nous avons suivi une démarche d’évaluation des rendements et des surfaces nécessaires à leurs produits. Si dans la maison principale, 3 silos domestiques suffisent à nourrir en pain 11-12 personnes à l’année, les silos étudiés dans la basse cour permettent de nourrir 62 personnes à l’année. Un surplus de 22 m3 de stockage n’est a priori pas destiné à la nourriture animale. S’il était réservé au stockage hivernal des semences destinées à la sole de printemps, ce surplus permettrait d’estimer un domaine arable de 290 ha, ce qui est démesuré. Les données archivistiques ne font état que d’une réserve seigneuriale de 29 ha. Encore utilisons nous le plus grand des arpents disponibles régionalement, celui des eaux et forêts ; sur la base de rendements moyens1, nos calculs montrent que 1 - C’est-à-dire ne tenant pas compte des chiffres excellents. ce domaine permet de nourrir 60 personnes et le cheptel adéquat à un tel domaine. Seuls 2,3 m3 de stockage suffisent alors pour ensemencer la sole de printemps. Dans un système d’économie féodale, le surplus de céréales constaté par le surplus de silos, peut tout simplement s’expliquer par des prélèvements seigneuriaux effectués au-delà de la réserve. Dans l’hypothèse maximale d’une redevance en nature (champart) perçue sur tout le domaine utile de 100 arpents (ce qui ne laisse guère de place aux censives), 9,38 m3 supplémentaires sont nécessaires au stockage de la redevance. Le lignage demeurant dans la maison principale n’en consomme a priori que 4,72 m3. Un minimum de 6 m3 de stockage toujours disponibles constatés sur le site ne peut s’expliquer que par un autre prélèvement, le principal impôt agraire connu, la dîme. La restitution progressive aux établissements religieux des dîmes inféodées par les seigneurs laïcs, les nouveaux besoins en numéraire de l’aristocratie, et surtout la volonté du pouvoir royal de contrôler le commerce des grains pour le bien public, provoquent dès la seconde moitié du XIIIe s., la quasi disparition du stockage souterrain des grains. Jean-Yves Dufour Inrap Ile-de-France UMR 7041, équipe environnementale Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 31 Fonction et statut des habitats enclos de la fin de l’âge du Fer, une question de mobilier ? L’exemple du réseau d’établissements du sud-est de l’agglomération caennaise Hubert Lepaumier, Chris-Cécile Vauterin, Karine Chanson et Nolwenn Zaour I nitiées dès la fin des années soixante-dix par Claude Lorren, les recherches archéologiques menées sur le plateau sud-est de l’agglomération caennaise n’ont cessé depuis de se développer. Depuis une vingtaine d’années, ce secteur est soumis à une forte pression foncière due au développement économique de l’agglomération et à l’implantation de grandes zones industrielles et zones d’activités concertés (ZI sud, ZAC du MIR, ZAC de l’Étoile, ZAC Object’Ifs sud, ZAC Parc d’Activités, …). Dans un cadre géographique restreint, limité aux communes de la périphérie sud-est de l’agglomération caennaise, 13 sites enclos attribués au second âge du Fer ont fait l’objet d’une fouille partielle ou globale. Ce réseau d’établissements a déjà fait l’objet de plusieurs approches (Marcigny et al. 2006 ; Van de Bossche et al. 2009 ; Lepaumier et al. 2011) visant à proposer des pistes de réflexions quant aux modes de fonctionnement des campagnes gauloises. Mais l’approche visant à établir la carte d’identité des différents sites de ce secteur sur la base des mobiliers qu’ils ont livré n’a pas encore été tentée. Or, si les structures reconnues sur ces sites permettent de par leur nombre, leur étendue, leur organisation, ou encore l’importance de leur creusement, d’envisager leur fonction, nature ou statut, cette approche doit tout aussi bien pouvoir être menée à partir des vestiges mobiliers. Sur les 13 sites du corpus ce ne sont pas moins de 45700 restes céramiques, près de 31000 restes osseux (faune) et plus de 300 objets métalliques sans compter les divers éléments de terre cuite (pesons, fusaïoles, pièces techniques, …) ou bien encore les éléments lithiques (meules, pesons, …) qui sont susceptibles d’alimenter cette réflexion. Marcigny et al., 2006 : Marcigny (C.), Flotté (D.), Desloges (J.), Renault (V.) - « Les petits ruisseaux font les grandes rivères », l’exemple de la périphérie sud de Caen (Calvados). Une archéologie des réseaux locaux. Quelles surfaces étudier pour quelle représentativité ? Actes de la table ronde des 14 et 15 juin 2005 (Châlons-en-Champagne). Les Nouvelles de l’Archéologie, n° 104-105, p. 61-63. Lepaumier et al., 2011 : Lepaumier (H.), Vauterin (C.C.), Le Goff (E.), Villaregut (J.) - Un réseau de fermes en périphérie caennaise. L’âge du Fer en Basse-Normandie. Gestes funéraires en Gaule au second âge du Fer. Actes du XXXIIIe colloque international de l’AFEAF (Caen 2009). Annales Littéraires de l’Université de Franche-Comté (Presses Universitaire de Franche-Comté), n° 881, série « Environnement, sociétés et archéologie », n° 14, vol 1, p. 139-158. Van den Bossche et al., 2009 : Van Den Bossche (B.), Carpentier (V.), Marcigny (C.). - Évolution des formes de l’exploitation agricole dans la campagne normande (250030 avant J.-C.). L’exemple des fouilles préventives de la périphérie sud de Caen. Revue Archéologique de l’Ouest, n° 26 (2009), p. 57-83. Hubert Lepaumier Inrap Basse-Normandie UMR 6566 CReAAH Chris-Cécile Vauterin Inrap Basse-Normandie Karine Chanson Inrap Basse-Normandie Nolwenn Zaour Inrap Basse-Normandie UMR 5060 LMC Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 33 Perspectives de l’étude diachronique d’un terroir en Île-de-France : l’exemple de Charny «Les vieilles fourches» (77) Régis Issenmann et Laëtitia Noël L a présente communication a pour objectif de présenter le projet de fouille de Charny / Fresnes « Les Vieilles Fourches / La Pièce de Choisy », débuté en mars 2011 et qui s’achèvera fin 2013. Cette fouille, située dans le nord du département de la Seine-et-Marne, est effectuée préalablement à l’agrandissement de la zone de stockage de déchets gérée par Véolia. Le diagnostic réalisé en amont par l’équipe de Paul Brunet (Inrap) a porté sur une surface de 75 hectares. Les observations faites lors de cette opération ont mis en évidence la présence d’occupations de nature et de périodes diverses dont deux probables nécropoles (l’une de l’âge du Bronze, l’autre de La Tène), au moins deux établissements ruraux (l’un de La Tène, l’autre d’époque romaine), et des ensembles de fossés formant, au vu du mobilier trouvé et des orientations, plusieurs systèmes parcellaires. Quelques occupations ponctuelles du Paléolithique et du Moyen-Âge ont également été relevées. Après révision de son projet, la société Véolia a finalement décidé de construire ses futurs aménagements sur une surface réduite portant ainsi l’aire de fouille à 34 hectares. La réalisation d’une opération archéologique sur une telle surface offre l’opportunité d’étudier l’occupation et l’évolution d’un micro-terroir sur une longue période. A ce titre, elle se concentrera sur trois grandes orientations : - la caractérisation de la nature et de la fonction des structures découvertes, et donc, par extension, des occupations auxquelles elles participent. - l’identification et la description de l’évolution des formes et des modalités de l’occupation de ce territoire sur le long terme. - la caractérisation de l’impact de l’anthropisation du secteur sur l’environnement naturel, et, réciproquement, de celui du contexte environnemental dans les choix et les modalités d’implantation humaine. L’investigation ayant débuté depuis peu, il ne pourra s’agir ici que de présenter ce projet, les données collectées lors du diagnostic et de la première phase de fouille, les problématiques en jeu, les méthodes utilisées pour y répondre, et les perspectives d’étude de l’économie agricole de ce terroir dans un cadre diachronique. Régis Issenmann Laëtitia Noël Evéha SA Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 35 Étude de la «Plaine du Moulin à Vent» à Cesson (77) aux alentours du Hallstatt C Pierre Broutin et Éric Néré S itué au niveau de la bordure occidentale du plateau briard qui domine les vallées de la Seine et de l’Yerres, on trouve la ville nouvelle de Sénart (77) sur laquelle le suivi archéologique est systématique depuis bientôt vingt ans. Les opérations étudiées présentement concernent des chantiers de diagnostics et de fouilles qui se sont déroulés entre 2005 et 2010 sur la commune de Cesson et sur quelques sites proches. Sur plus de 135 ha, on peut suivre l’évolution de l’occupation allant de l’extrême fin du Bronze final jusqu’au Hallstatt moyen. On constate au-delà que ce type d’installation est loin d’être isolé sur le secteur. Une trentaine de pôles d’occupations de même nature se répartissent entre les communes de Réau, de Cesson, de VertSaint-Denis, de Savigny-le-Temple, de Lieusaint et Moissy-Cramayel. Cette présentation est une première étude qui sert de test à un projet plus global. Il y a encore vingt ans, les perspectives de recherches montraient des sites relativement isolés pour ces périodes. A partir de l’étude récente des types de structures archéologiques et des quelques données économiques basées sur la culture matérielles ces occupations montrent au contraire une situation d’ouverture et de contacts apportant un éclairage nouveau sur notre connaissance de ces populations. Ainsi, il semble qu’entre l’extrême fin du Bronze final et le Hallstatt moyen, on puisse percevoir un véritable changement de modèle socio-économique. Pierre Broutin Éric Néré Inrap Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 37 Développement agricole et fertilité : comment évaluer la paléo-fertilité des sols aux échelles de temps millénaires ? Quelques réflexions à partir d’une étude de cas : l’agriculture rubanée en Europe Dominique Schwartz, Damien Ertlen, Jean-François Berger, Gourguen Davtian et Jean-Pierre Bocquet-Appel A priori, la nature des sols et leur potentiel agronomique sont un des facteurs explicatifs de la répartition des implantations humaines. Mais faire le lien entre les caractéristiques des sols et ces implantations est délicat. La reconstitution de l’état des sols du passé est un exercice difficile lorsqu’on s’adresse à des échelles de temps pluri-millénaires. Les cartes pédologiques décrivent l’évolution actuelle des sols. Or, ceux-ci peuvent être très différents des sols qu’ont connu les populations du passé, entre évolution progressive (pédogenèse) et régressive (érosion). Il est de plus nécessaire d’appréhender les sols type par type, le temps minimum pour la pédogenèse étant très variable, de 200 ans (sols hydromorphes) à 5000 ans (luvisol-sol brun lessivé) en passant par tous les intermédiaires. Les systèmes de représentation cartographique ne facilitent pas toujours ce travail. Un moyen d’éviter ces écueils est d’établir des cartes relatives de paléo-fertilité, en considérant que si la fertilité absolue a pu évoluer, la hiérarchie des classes relatives de fertilité n’a pas évolué. Il importe toutefois de réfléchir aux critères de fertilité, qui ont pu considérablement changer selon le niveau technologique et les pratiques agropastorales des civilisations concernées et selon l’évolution du couvert végétal sous l’impact combiné des sociétés et des variations du climat. Ainsi, les facteurs physiques favorisant ou non le travail du sol sont dans un certain nombre de cas prépondérants sur les facteurs chimiques. La démarche est illustrée par une cartographie de la fertilité des sols de l’aire du Néolithique rubané en Europe, qui montre que l’affirmation ancienne d’une stricte relation entre couverture loessique et sites rubanés est loin d’être établie. Dominique Schwartz Damien Ertlen Jean-François Berger Gourguen Davtian Jean-Pierre Bocquet-Appel Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 39 Éléments de géographie économique d’un espace rural à l’âge du Bronze et à l’âge du Fer : l’apport des fouilles du Parc logistique de l’Aube Vincent Riquier, Ginette Auxiette, Françoise Toulemonde (et al.) L es opérations d’archéologie préventive du Parc Logistique de l’Aube s’inscrivent dans le cadre du suivi archéologique systématique de l’urbanisation croissante de l’agglomération troyenne. A l’heure actuelle, la plaine de Troyes a été explorée sur plus de 1000 hectares en diagnostic et une centaine d’hectares ont été fouillés exhaustivement. Sous cet angle, cet espace géographique acquiert la valeur d’une véritable zone-test pour analyser la dynamique d’organisation de l’espace par les communautés humaines tout au long de la protohistoire, richement documentée. Au cœur de cette zone, le Parc occupe une place de choix par son étendue (250 ha) et le nombre de découvertes réalisées sur les premières fenêtres de fouille (25 ha). En travaillant sur ces deux niveaux de focale spatiale, les données disponibles pour la période chronologique comprise entre le début de l’âge du Bronze et la fin du premier âge du Fer permettent d’approcher les grandes tendances économiques de l’espace rural dans ce secteur. L’analyse spatiale conduit aussi à simuler à grands traits, les rythmes d’évolution de l’occupation du sol. Vincent Riquier, Ginette Auxiette, Françoise Toulemonde Inrap Champagne et Picardie UMR 7041 ArScAn Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 41 Modalités et périodisation du développement agricole aux confins des Eduens et des Lingons Pierre Nouvel L es opérations de prospection aériennes et terrestres, de sondages, de fouilles programmées et préventives menées sur les plateaux de BasseBourgogne, dans la région de Noyers-sur-Serein (Yonne) mettent à la disposition de la recherche un corpus de qualité regroupant environ 400 sites ruraux. Ces établissements correctement datés et dont l’organisation est généralement correctement appréhendée, illustrent essentiellement la période couvrant le second âge du Fer, l’époque romaine et le premier moyen-âge. Parallèlement, des relevés réalisés en forêt et une forte couverture en photographie aérienne permettent de documenter les systèmes de parcellaires associés à ces exploitations à caractère presqu’exclusivement agricole. Cette surface d’environ 300 km², reconnue sur plus de 60% de sa surface apparait donc comme une zone atelier privilégiée pour mesurer la nature et l’évolution des systèmes agraires sur le temps long, depuis la protohistoire jusqu’à l’époque carolingienne. Les analyses menées permettent de mettre en évidence des phénomènes cycliques de densification et de déprises sur ces plateaux, qu’il est tentant de lier à des contraintes structurelles, environnementales et agronomiques ». Pierre Nouvel Université de Franche-Comté UMR 6249 Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 43 Des vestiges matériels au système agraire : essai de quantification de la production d’une exploitation agricole gallo-romaine Vanessa Rouppert (résumé non parvenu) Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 45 La villa de Loupian (Hérault), recherches sur l’économie des domaines en Gaule méditerranéenne Christophe Pellecuer D ans le domaine géographique considéré, le développement de l’archéologie de la villa, contre toute idée reçue, est récent, dépendant d’abord de la recherche programmée en Provence comme en Languedoc, puis accentué par la montée en puissance de l’archéologie préventive. C’est donc depuis peu que la documentation disponible permet d’aborder la question de la restitution de l’économie du domaine. La communication proposée aura pour fil conducteur les réflexions engagées lors de l’étude de cas conduite à Loupian, tout en conservant l’objectif d’une approche régionale. On abordera des expériences aussi diverses que les efforts de quantification des productions, des tentatives de restitution où la viticulture occupe une place centrale, le dessin de l’espace domanial, la modélisation et la piste de la simulation informatique, enfin la contribution, parfois inespérée, des études environnementales. Christophe Pellecuer Ministère de la Culture et de la Communication UMR 5140 TESAM Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 47 La dynamique des espaces cultivés dans la longue durée : approches statistiques et spatiales du mobilier hors-site de prospection dans le cadre du programme Archaedyn Nicolas Poirier Le programme ArchaeDyn a pour but de définir des indicateurs quantitatifs dans le temps sur la densité et les flux de peuplement et d’activités économiques ainsi que sur les emprises spatiales d’espaces exploités. Il propose d’éclairer la question des articulations entre les différents niveaux d’intégration du système territorial par une approche multiscalaire et pluridisciplinaire fondée sur la recherche d’indicateurs quantitatifs et spatiaux communs. Un groupe de travail dédié aux espaces cultivés a développé un protocole d’analyse des épandages agraires identifiés grâce au mobilier «hors-site» de prospection, de leur rapport aux sites habités, et de la modélisation de leur dynamique spatiale et diachronique, notamment par la définition d’indicateurs pertinents pour estimer la stabilité et la durabilité de l’investissement humain. Ces indicateurs dépassent la seule information synchronique que constitue le calcul de la densité de tesson à chaque phase chronologique. Ils ont pour objectif de mesurer la durée globale de l’occupation agraire au sein de chaque unité de collecte et la stabilité de cette occupation par la prise en compte des ruptures lisibles dans la chronologie du mobilier récolté. La combinaison de ces deux informations permet enfin d’estimer la durabilité de l’investissement humain de la Protohistoire à nos jours. La distribution de ces indicateurs est ensuite comparée aux caractéristiques socioenvironnementales au moyen d’analyses multivariées dans le but d’éclairer les choix opérés par les sociétés successives dans l’implantation de leurs finages (notamment par rapport au tissu de peuplement, au relief ou aux sols). L’approche quantitative permet enfin la comparaison de ces choix entre différentes zones-ateliers et illustre les modalités locales de la mise en valeur de l’espace rural dans la longue durée. Sur le plan socio-économique, ces études apportent notamment une contribution renouvelée au dossier débattu de la croissance agraire du haut Moyen Age1. Les principaux résultats concernent l’identification de phases de croissance agraire relativement précoces – entre le VIIIe et le Xe siècle – reposant tantôt sur la céréaliculture, tantôt sur l’élevage en fonction des contextes et des potentialités locales. Nicolas Poirier CNRS USR 3124 MSHE Ledoux 1 - La croissance agricole du haut Moyen Age. Chronologie, modalités, géographie, Centre culturel de l’abbaye de Flaran, Dixièmes Journées internationales d’histoire, 9-11 septembre 1988, Auch: CDT du Gers. - Devroey, J.-P., 2008. Une société en expansion ? Entre Seine et Rhin à la lumière des polyptiques carolingiens (780-920). In Movimientos migratorios, asentamientos y expansion (siglos VIII-XI) - En el centenario del professor José Maria Lacarra (1907-2007), XXXIV Semana de Estudios Medievales Estella, 16 a 20 de julio de 20072, Pampolona, pp. 231-261. Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 49 D E S H O M M E S AU X C H A M P S 2 Posters CHARRAUD François « Economie néolithique et ressources lithiques en Normandie. » GUIHARD Pierre-Marie « Des monnaies en milieu rural. Les découvertes de monnaies antiques, médiévales et modernes du village de Courtisigny (les Fosses Saint-Ursin, Courseulles-sur-Mer). » MOUGNE Caroline et DUPONT Catherine « Utilisation des invertébrés marins à la Protohistoire : approches socio-économique et environnementale. » LEFORT Anthony « Le site d’urville-Nacqueville : approche économique d’une occupation littorale depuis la Protohistoire » LAURENT Amélie « Systèmes agraires et parcellaires à Saran, Loiret, de La Tène finale à nos jours. » Caen 29 - 30 septembre 2011 Page 51 M usée de Normandie, c hâteau de Caen - auditorium du Château Coordination : Vincent CARPENTIER - Inrap Basse-Normandie, Centre Michel de Boüard, CRAHAM - UMR 6273 (CNRS/Université de Caen Basse-Normandie [UCBN]) Cyril MARCIGNY - Inrap Basse-Normandie CReAAH - UMR 6566 (Universités de Rennes 1, Rennes 2 et Nantes/CNRS/MCC) Comité d’organisation : Pierre BAUDUIN, UCBN-CRAHAM Marc FELLER, Inrap Basse-Normandie François FICHET de CLAIRFONTAINE, CRA Basse-Normandie Dominique MARGUERIE, CNRS-CReAAH Table ronde organisée par : Inrap, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives Centre Michel de Boüard, CRAHAM - Centre de Recherches Archéologiques et Historiques Anciennes et Médiévales, UMR 6273 (CNRS/UCBN) Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire CReAAH, UMR 6566 (Universités de Rennes 1, Rennes 2, Le Mans et Nantes/CNRS/MCC) Musée de Normandie, Ville de Caen Ministère de la Culture et de la Communication