Approches archéologiques des économies agricoles

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Approches archéologiques des économies agricoles
Caen - jeudi 29 . vendredi 30 septembre 2011
RÉSUMÉS DES COMMUNICATIONS
conception et réalisation : Francis Bertin, UMR 6566
SOMMAIRE
Programme
page
3
Céramique et statut social : Emmanuelle Coffineau
page
5
Essai d’interprétation fonctionnelle des unités d’habitation dans le village de Courtisigny. XIIIe-XVe siècles :
Claire Hanusse et Stéphanie Dervin
page
7
Les apports de la textilotechnie à l’analyse et à la compréhension socio-économique des occupations rurales.
Synthèse de données récentes d’après des exemples datés du Néolithique au XIIe siècle dans la moitié nord de la France :
Elise Sehier
page
9
Les centres de productions et de diffusions du fer au début de l’antiquité en Normandie :
l’exemple des forges de Heudebouville, Ecoparc 2 dans l’Eure : Nolwenn Zaour, Philippe Fluzin et Dagmar Lukas
page
11
Structuration spatiale des stratégies d’élevage du néolithique européen.
Une approche macro-évolutionnaire de la transmission économique : Kate Manning
page
13
Présentation d’un projet de recherche sur l’exploitation des animaux de l’âge du Fer
à la période gallo-romaine sur le territoire des Carnutes : Grégory Bayle et Julie Rivière
page
15
Évolution des choix d’élevage durant le haut Moyen Âge, dans le Nord de la France : Jean-Hervé Yvinec
page
17
Les indices carpologiques d’exploitation des plantes fourragères et des espaces de pacage
en France médiévale méditerranéenne : Jérôme Ros, Marie-Pierre Ruas et Charlotte Hallavant
page
19
L’économie mésolithique en question : Emmanuel Ghesquière
page
21
Dynamique de l’occupation des campagnes : pratiques agro-pastorales et gestion de l’espace
par les sociétés altomédiévales. Étude de cas en Bretagne : Isabelle Catteddu
page
23
Le site du « plateau de la Mayenne », un habitat rural des VIIe-IXe siècles aux portes d’angers (maine-et-loire) : Frédéric Guérin
page
25
Premières données sur le site de La Haute-Forêt, à Carquefou (Loire-Atlantique), Antiquité-haut Moyen Âge : Alain Valais
page
27
La mesure de l’économie rurale du domaine seigneurial de Roissy-en-France aux XIIe et XIIIe s : Jean-Yves Dufour
page
29
Fonction et statut des habitats enclos de la fin de l’âge du Fer, une question de mobilier ?
L’exemple du réseau d’établissements du sud-est de l’agglomération caennaise :
Hubert Lepaumier, Chris-Cécile Vauterin, Karine Chanson et Nolwenn Zaour
page
31
Perspectives de l’étude diachronique d’un terroir en Île-de-France :
l’exemple de Charny «Les vieilles fourches» (77) : Régis Issenmann et Laëtitia Noël page
33
Étude de la «Plaine du Moulin à Vent» à Cesson (77) aux alentours du Hallstatt C : Pierre Broutin et Éric Néré
page
35
Développement agricole et fertilité : comment évaluer la paléo-fertilité des sols aux échelles de temps millénaires ?
Quelques réflexions à partir d’une étude de cas : l’agriculture rubanée en Europe :
Dominique Schwartz, Damien Ertlen, Jean-François Berger, Gourguen Davtian et Jean-Pierre Bocquet-Appel
page
37
Éléments de géographie économique d’un espace rural à l’âge du Bronze et à l’âge du Fer :
l’apport des fouilles du Parc logistique de l’Aube : Vincent Riquier, Ginette Auxiette, Françoise Toulemonde (et al.)
page
39
Modalités et périodisation du développement agricole aux confins des Eduens et des Lingons : Pierre Nouvel
page
41
Des vestiges matériels au système agraire : essai de quantification de la production d’une exploitation agricole gallo-romaine :
Vanessa Rouppert page
43
La villa de Loupian (Hérault), recherches sur l’économie des domaines en Gaule méditerranéenne : Christophe Pellecuer
page
45
La dynamique des espaces cultivés dans la longue durée : approches statistiques et spatiales du mobilier
hors-site de prospection dans le cadre du programme Archaedyn : Nicolas Poirier
page
47
Posters : page
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Caen
8 et 9 octobre 2008
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Programme
« Approches archéologiques des économies agricoles »
Jeudi 29 septembre 2011
9h00
Accueil des participants
9h30
Ouverture
François FICHET de CLAIRFONTAINE, Conservateur Régional de l’Archéologie
Jean-Marie LEVESQUE, Conservateur, Musée de Normandie,Ville de Caen
Session 1
Modérateur : Claire HANUSSE (UCBN-CRAHAM)
« Economie et mobiliers »
10h00
Introduction J. BURNOUF
10h20
Emmanuelle COFFINEAU – « Céramique et statut social au haut Moyen Âge. »
10h40 Stéphanie DERVIN et Claire HANUSSE – « Essai d’interprétation fonctionnelle des unités d’habitation dans le village
de Courtisigny. XIIIe-XVe siècles. »
11h00
Pause
11h20 Élise SEHIER – « Les apports de la textilotechnie à l’analyse et à la compréhension socio-économique des occupations rurales. Synthèse de données récentes d’après des exemples datés du Néolithique au XIIe siècle dans la moitié nord de la
France. »
11h40 Nolwenn ZAOUR, Philippe FLUZIN et Dagmar LUKAS – « Les centres de production et de diffusion du fer au début
de l’Antiquité en Normandie : l’exemple des forges de Heudebouville, Ecoparc 2, dans l’Eure. »
12h00
Discussion
12h30
Déjeuner libre
Session 2
Modérateur : Isabelle Catteddu (Inrap)
« Economies animale et végétale »
14h00 Katie MANNING – « Structuration spatiale des stratégies d’élevage du Néolithique européen. Une approche macroévolutionnaire de la transmission économique. »
14h20 Grégory BAYLE et Julie RIVIERE – « Présentation d’un projet de recherche sur l’exploitation des animaux de l’âge du
Fer à la période gallo-romaine sur le territoire des Carnutes. »
14h40 Jean-Hervé YVINEC et Vanessa CHAULET – « Evolution des choix d’élevage durant le haut Moyen Âge dans le nord
de la France. »
15h00 ROS Jérôme, RUAS Marie-Pierre, et HALLAVANT Charlotte – « Les indices carpologiques d’exploitation de plantes
fourragères et des espaces de pacage en France médiévale méditerranéenne. »
15h20
Discussion
Posters
CHARRAUD François – « Economie néolithique et ressources lithiques en Normandie. »
GUIHARD Pierre-Marie – « Des monnaies en milieu rural. Les découvertes de monnaies antiques, médiévales et modernes du
village de Courtisigny (les Fosses Saint-Ursin, Courseulles-sur-Mer). »
MOUGNE Caroline et DUPONT Catherine – « Utilisation des invertébrés marins à la Protohistoire : approches socio-économique
et environnementale. »
LEFORT Anthony – « Le site d’urville-Nacqueville : approche économique d’une occupation littorale depuis la Protohistoire »
LAURENT Amélie, LUSSON Dorothée et JESSET Sébastien – « Systèmes agraires et parcellaires à Saran, Loiret, de La Tène
finale à nos jours. »
Caen
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Vendredi 30 septembre 2012
Session 3
Modérateur : Christophe PELLECUER (MCC)
« Economie vs archéologie ; à l’échelle du site »
9h00
Emmanuel GHESQUIERE – « L’économie mésolithique en question. »
9h20
Isabelle CATTEDDU – « Dynamique de l’occupation des campagnes : pratiques agro-pastorales et gestion de l’espace
par les sociétés altomédiévales. Etude de cas en Bretagne. »
9h40 Frédéric GUERIN – « Le site du « Plateau de la Mayenne », un habitat rural des VIIe-IXe siècles aux portes d’Angers
(Maine-et-Loire). »
10h00
Alain VALAIS – « Le site de Carquefou la Haute Forêt, Antiquité-haut Moyen Âge. »
10h20
Jean-Yves DUFOUR – « La mesure de l’économie rurale du domaine seigneurial de Roissy-en-France aux XIIe et XIIIe s. »
10h40
Pause
11h00 Hubert LEPAUMIER, Chris-Cécile BESNARD-VAUTERIN, Karine CHANSON et Nolwenn ZAOUR – « Fonction et
statut des habitats enclos de la fin de l’âge du Fer, une question de mobilier ? L’exemple du réseau d’établissements du sud-est
de l’agglomération caennaise. »
11h20 Régis ISSENMANN et Laëtitia NOËL – « Perspectives de l’étude diachronique d’un terroir en Île-de-France : l’exemple
de Charny «Les vieilles fourches» (77). »
11h40
Pierre BROUTIN et Éric NÉRÉ – « Etude de la «Plaine du Moulin à Vent» à Cesson (77) et aux alentours au Hallstatt C. »
12h00
Discussion
12h30
Déjeuner libre
Session 4
Modérateur : Pierre OUZOULIAS (CNRS)
« Economie et systèmes agraires »
14h00 Dominique SCHWARTZ, ERTLEN D., BERGER J.-F., DAVTIAN G. et BOCQUET-APPEL J.-P. – « Développement agricole
et fertilité : comment évaluer la paléo-fertilité des sols aux échelles de temps millénaires ? Quelques réflexions à partir d’une
étude de cas : l’agriculture rubanée en Europe. »
14h30 Vincent RIQUIER, Ginette AUXIETTE, Françoise TOULEMONDE (et al.). – « Eléments de géographie économique d’un
espace rural à l’âge du Bronze et à l’âge du Fer : l’apport des fouilles du Parc logistique de l’Aube. »
15h00
Pierre NOUVEL – « Modalités et périodisation du développement agricole aux confins des Eduens et des Lingons. »
15h30 Vanessa ROUPPERT – « Des vestiges matériels au système agraire : essai de quantification de la production d’une
exploitation agricole gallo-romaine. »
16h00 Christophe PELLECUER – « La villa de Loupian (Hérault), recherches sur l’économie des domaines en Gaule méditerranéenne. »
16h30 Nicolas POIRIER – « La dynamique des espaces cultivés dans la longue durée : approches statistiques et spatiales du
mobilier hors-site de prospection dans le cadre du programme Archaedyn. »
17h00
Table ronde
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Discussion et conclusion de la table ronde
Céramique et statut social
Emmanuelle Coffineau
L
es études céramiques ont montré depuis
longtemps leur utilité pour la datation des
sites. Les avancées importantes effectuées depuis
vingt ans dans la connaissance du patrimoine
archéologique français ouvrent maintenant des
perspectives nouvelles à l’étude céramologique et
lui permettent de contribuer à la détermination du
statut social des occupants d’un site.
Cette nouvelle perspective implique la nécessité
de prendre en compte davantage de critères qu’il
n’était nécessaire pour une simple datation :
la fluctuation du statut et des usages de la céramique
selon les époques, l’affinage de critères typologiques
croisant la fonction utilitaire des poteries avec leur
éventuelle fonction de représentation sociale, le
lien entre le degré de difficulté technique liée à la
production des vases et la valeur économique de
ceux-ci.
Il est temps de faire le point sur ces nouvelles
recherches particulièrement prometteuses, de
diffuser la réflexion actuellement menée, d’ouvrir
le débat sur les précautions à prendre pour garantir
de véritables avancées scientifiques.
Emmanuelle Coffineau
Inrap Pays-de-la-Loire
Caen
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Essai d’interprétation
fonctionnelle des unités
d’habitation dans le village de
Courtisigny. XIIIe-XVe siècles
Claire Hanusse et Stéphanie Dervin
L
es fouilles du site des Fosses Saint-Ursin à
Courseulles-sur-Mer (Calvados), localisé dans
la Plaine de Caen, ont mis au jour un habitat rural
identifié comme le village de Courtisigny, déserté
à la fin du Moyen Age. La mise au jour de plusieurs
unités d’habitation réparties le long d’une voie a
permis de dessiner l’organisation topographique
d’une partie du village pour la période située entre
le XIIIe et le XVe siècle. L’identification de différents
bâtiments associés à des cours composant des
ensembles cohérents suggère qu’il existe, à cette
échelle, des unités différenciées. Sans esquiver les
limites inhérentes à ce type de démarche, cette
communication se propose, à partir de l’analyse
des structures (composition, organisation spatiale
…) mises en relation avec le mobilier découvert
(mobilier
céramique,
mobilier
métallique)
d’interpréter en termes fonctionnels les différentes
unités qui composent le village. Partant de ces
réalités observées, on s’interrogera finalement
sur la pertinence d’introduire le concept d’unité
d’exploitation familiale développé par Chayanov
pour l’appliquer à un site du second Moyen Âge.
Claire Hanusse
Université de Caen Basse-Normandie
UMR 6273 CRAHAM
Stéphanie Dervin
Inrap Basse-Normandie
UMR 6273 CRAHAM
Caen
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Les apports de la
textilotechnie à l’analyse
et à la compréhension socioéconomique
des occupations rurales.
Synthèse de données récentes d’après des
exemples datés du Néolithique au XIIe siècle
dans la moitié nord de la France
Elise Sehier
(résumé non parvenu)
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Les centres de productions et
de diffusions du fer au début
de l’antiquité en Normandie :
l’exemple des forges de Heudebouville,
Ecoparc 2 dans l’Eure
Nolwenn Zaour, Philippe Fluzin et Dagmar Lukas
L
’occupation du site de Heudebouville débute au
second âge du fer sous la forme d’enclos et se
poursuivent durant la période augustéenne sous la
forme d’une villa. C’est durant cette période que
des activités métallurgiques semblent avoir été les
plus importantes.
Des fragments de loupes de fer ont été découverts
en plusieurs exemplaires lors la fouille en 2009. Ces
éléments métallurgiques semblent pour l’instant
relativement rares. En effet, il apparaît que bien
souvent ce type de site livre plutôt essentiellement
des déchets de forge et les matériaux bruts ou
en cours d’épuration n’y sont généralement pas
présents. Cependant les analyses sur ces mobiliers
ne sont pas encore systématiques et il est tout à fait
possible que ce genre de découvertes puisse, dans
l’avenir, se généraliser.
À l’heure actuelle, les indices archéométriques sur
les activités métallurgiques pratiquées sur le site
tendent donc à montrer un travail essentiellement
tourné vers l’épuration des loupes. Cette perspective
amène alors un questionnement sur les échanges,
le commerce, le transport de ces matériaux, le
contrôle de la production et la technicité des
personnes qui s’en occupent sur place :
- Arrivent-ils directement des lieux de réduction
sous forme de loupes non épurées ou
partiellement épurés sur le site ?
- Pourquoi ce choix ?
- Quel est la main d’œuvre qui s’occupe de la
transformation de ces matériaux plus ou moins
bruts en demi-produits?
- Le produit brut coûte t-il moins cher ? Mais pour
une villa comme celle de Heudebouville, on
peut se demander si le coût de ces matériaux
est réellement important.
- Où sont produites les loupes de fer ? Il est sans
doute probable que la circulation sous forme
de loupe soit assez marginale et pourrait alors
signifier une proximité de la villa avec le lieu de
réduction.
- Quelle est la destination des demi-produits ? Sontils exportés ou également transformés sur place en
objets…
Nolwenn Zaour
Inrap Basse-Normandie
UMR 5060 LMC
Philippe Fluzin
CNRS
UMR 5060 LMC
Dagmar Lukas
Inrap Haute-Normandie
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Structuration spatiale des
stratégies d’élevage du
néolithique européen.
Une approche macro-évolutionnaire
de la transmission économique
Kate Manning
C
et article présente les résultats d’une analyse
biogéographique de restes fauniques du centre
et du nord-ouest de l’Europe, réalisée dans le cadre
du nouveau projet AHRC “Origines et diffusion
de la garde du bétail”. Nous avons standardisé des
données provenant de plus de 500 sites européens,
et avons identifié des procédés de stratégies
d’exploitations spatiales spécifiques aux gardiens de
troupeaux. Nous explorons le degré de variation
dans la représentation des principaux taxons
peuvent être dues à une transmission horizontale
entre sites voisins. Nous montrons que l’utilisation
de ces méthodes comparatives permet d’identifier
et de délimiter des patrons spatiaux, ce qui
souligne l’importance des procédés d’innovations
économiques à l’échelle macroscopique. Ces
méthodes sont actuellement développées dans
le cadre du nouveau projet ERC “Evolution
culturelle du nord-ouest de l’Europe” dont cette
communication présente un aperçu des objectifs
principaux ainsi que des méthodes comparatives
qui seront employées.
Kate Manning
Institute of Archaeology
University College London
Caen
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Présentation d’un projet de
recherche sur l’exploitation
des animaux de l’âge du Fer à
la période gallo-romaine sur
le territoire des Carnutes
Grégory Bayle et Julie Rivière
U
n nombre important d’études archéozoologiques ont été réalisée ces dix
dernières années en Eure-et-Loir et au nordouest du Loiret. Plusieurs de ces études couvrent
une chronologie qui s’étend de l’Âge du Fer à
la fin du Bas-Empire. Le territoire appréhendé
correspond au territoire historique des Carnutes,
mais déborde volontairement de ce cadre spatiotemporel, notamment pour quelques assemblages
datés du Hallstatt et de la période mérovingienne.
Les assemblages proviennent d’une diversité de
contextes (urbains, ruraux ou intermédiaires). Face
à cette situation est né le projet de création d’une
base de données commune, actuellement en cours
d’élaboration. Cette base de données, conçue sous
File Maker Pro est de nature analytique et vise à
devenir un véritable outil d’aide à la recherche.
L’analyse se fait à l’échelle de « l’assemblage
osseux ».
e dernier est conçu comme un regroupement
de données appartenant à une même
phase chrono-culturelle, mais également à un
regroupement de données issus de structures
archéologiques ou de rejets de nature similaire.
Parallèlement aux données archéozoologiques
(NR, PdR, NMI/espèces, classes d’âge/espèces et
hauteur au garrot/espèces), cette base comprend
également l’enregistrement des caractéristiques
topographiques
et
pédologiques/géologiques
propres à chacune des occupations. Y sont aussi
annoté les potentiels (prélèvements) ou les résultats
d’analyses paléo-environnementales. Les objectifs
de cette base de données, à moyen terme, sont de
réaliser une première synthèse archéozoologique et
de définir des axes de recherche futurs. La création
de cette base de données participe également
au renouvellement des recherches portant sur
l’organisation et l’évolution socio-économique de
ce territoire (projet d’un PCR « Romanisation de
la Beauce »).
Dans le cadre de cette communication et en
fonction de l’avancement des travaux, seront
présentés les principales thématiques et unités de
saisie de la Base de données Archéozoo Carnute,
les potentialités du corpus et les premiers résultats.
Grégory Bayle
Inrap Centre – Ile-de-France
UMR 6173 CITERES-LAT
Julie Rivière
Service archéologique de Chartres
UMR 7209 MNHN
C
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Évolution des choix d’élevage
durant le haut Moyen Âge,
dans le Nord de la France
Jean-Hervé Yvinec
L
a synthèse présentée ici rassemble, les données
issues de 83 sites ruraux, soit 68765 restes
osseux. Ces données émanent principalement de
travaux, souvent inédits de l’auteur, ainsi que de
collègues qui ont amicalement communiqué les
leurs.
L’objectif poursuivi est de caractériser les
spécificités et évolutions touchant à l’élevage
dans toute la moitié Nord de la France, ainsi que
d’éventuelles différences entre régions. Sur le plan
archéozoologique, le Haut Moyen Age est une
période complexe dans le tiers nord de la France.
De profonds bouleversements sont enregistrés dans
les choix agropastoraux, tels que cette discipline les
perçoit. Ils subissent plusieurs modifications non
négligeables entre la fin du bas empire et la fin de
la période carolingienne. Le début de la période
mérovingienne montre un retour important de
l’élevage du porc sur une partie des sites que l’on
pourrait interpréter comme un repli économique
ou au minimum comme une économie tournée
vers la satisfaction de besoins locaux. Lui fait suite,
dans la seconde partie de la période mérovingienne
et avec une amplification à la période carolingienne,
un fort accroissement de la part des bovins et des
equidae. Celui-ci témoigne très probablement d’un
accroissement des besoins en forces de travail. Il
conviendra de s’interroger sur la possibilité d’un
lien avec une céréaliculture plus développée et avec
un retour des sites dans des réseaux d’échange plus
large.
Le fort accroissement de la part des caprinés qui
se produit durant la période carolingienne suggère
un intérêt porté aux produits spécifiques de ce
taxon, et notamment à la laine des ovins. Enfin,
l’augmentation de la part des bovins réformés entre
6,5 et 9 ans laisse penser à une intensification de
la production laitière, accompagnée d’une évolution
de la structure des troupeaux (avec plus de vaches
productrices de lait réformées à partir de 6,5 ans).
Si les hypothèses concernant ces deux productions
sont vérifiées, elles pourraient dessiner l’image d’un
élevage qui s’ouvre progressivement à la vente de
produits d’origine animale sur les marchés.
Jean-Hervé Yvinec
Inrap Picardie
UMR 5197
Caen
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Les indices carpologiques
d’exploitation des plantes
fourragères et des espaces
de pacage en France
médiévale méditerranéenne
Jérôme Ros, Marie-Pierre Ruas et Charlotte Hallavant
L
es sociétés agro-pastorales utilisent diverses
ressources végétales et espaces pour nourrir
les animaux domestiques issues des pâtures
(pacages), des fourrages de fauche et des fourrages
de sous-produits de nettoyage des récoltes ou
de transformation de denrées. L’espace pastoral,
pâtures herbeuses ou arbustives consommées
directement par le bétail, comprend des terres de
nature différentes dont la fonction diffère selon le
mode d’exploitation au cours de l’année : terres
cultivées après moisson (chaumes céréaliers
pâturés) ou en rotation avec une friche, prairies
naturelles, maquis, garrigues, landes, forêts pâturées.
Les fourrages représentent un apport de plantes et
produits prélevés sous forme d’herbes, de grains ou
de rameaux feuillés, dans différents espaces cultivés
(champs, prairie artificielle) ou non (les mêmes que
ceux des pâtures selon la saison), puis transportés,
frais ou séchés, jusqu’à un lieu de consommation
(de stabulation et de parcage).
En domaine méditerranéen, la diversité bioclimatique
depuis le littoral jusqu’aux reliefs montagnards
détermine une diversité de paysages soumis à une
sécheresse estivale plus ou moins prégnante. Les
zones humides de la plaine, avant leur assèchement
médiéval ou moderne, y ont eu un rôle déterminant
pour l’irrigation naturelle ou aménagée des terres
fourragères, entre autres, que la divagation des
fleuves durant l’Holocène a pu contrarier.
Différents outils déployés en France depuis
les décennies 1970-1990 dans les domaines de
l’archéozoologie, de la géo- et pédoarchéologie
et de l’archéobotanique appréhendent certains
traits des pratiques d’élevage à partir de divers
indicateurs ou vestiges directs : morphologie des
individus et composition des troupeaux, gestion
d’abattage, parasites, signatures isotopiques
dentaires de saisonnalité et mobilité pastorale,
témoins micromorphologiques de parcages ou de
stabulation (sphérolites, phosphates), structures
bâties de stabulation, traces d’aménagement de
prairies (fossés de drainage/irrigation) ou d’enclos,
indicateurs palynologiques d’emprise pastorale sur
les paysages, stigmates d’émondage sur les fragments
de bois, analyses des excréments animaux (graines,
fruits, tiges, rameaux, feuilles, phytolithes, pollens,
spores).
Parmi ces outils et sources, l’apport des vestiges
carpologiques dans la reconnaissance des
aliments du bétail est loin d’être négligeable.
Résidus fourragers, pailles de litières et déjections
contiennent les semences d’espèces cultivées et
sauvages qui témoignent des plantes consommées
par les catégories de bétail (ovi-caprin, bovin, équin,
porcin) et des milieux et formations végétales
prélevés.
La contribution portera principalement sur le
témoignage d’assemblages carpologiques de sites
implantés entre le littoral languedocien (plaine de
l’Hérault, Roussillon) et les versants est-pyrénéens
(Corbières, Pays de Sault, Cerdagne). Les cas
d’identification de fourrage grainier de céréales et
de légumineuses cultivées (avoine, orge, engrain,
seigle, vesce) dans des sites médiévaux, soulèvent la
question récurrente de l’emploi polyvalent de ces
espèces pour l’alimentation animale et humaine et
du statut de fourrage artificiel de ces productions
précédant ceux de la révolution agricole des temps
modernes telle qu’elle est définie par l’agronomie
moderne. Par ailleurs, des assemblages riches
en plantes sauvages parmi lesquelles figurent
des petites légumineuses (trèfles, luzernes), des
graminées (fléole, pâturins), des hygrophiles de
roselière (laîches, scirpes) et du ciste, mêlés aux
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graines des espèces cultivées renvoient à des
cortèges végétaux de prairie herbeuse, de garrigue
et de zones humides, ces dernières aujourd’hui
disparues.
Les critères utilisés, nombre de restes, diversité
taxinomique, association de types de restes,
cortèges
phytoécologiques
(diversité
et
indicateurs), contexte de découverte ne sont pas
toujours pertinents pour distinguer des résidus
fourragers de ceux de litières ou ces résidus et ceux
d’autres emplois (toiture végétale effondrée etc.)
en raison de leurs composants végétaux similaires.
La représentativité des différents constituants
conservés, et l’application des références multiples
et inévitables aux référentiels actuels dans
l’interprétation paléoécologique demeurent des
limites à l’interprétation.
Malgré ces obstacles, les assemblages carpologiques
invitent à discuter de l’histoire de l’exploitation de
ces formations dédiées à l’élevage, en articulation ou
non avec l’agriculture, et à émettre des hypothèses
sur leur place dans les cycles agraires médiévaux.
Jérôme Ros
Marie-Pierre Ruas
CNRS
umr 5059 CBAE
Charlotte Hallavant
UMR 5608 TRACES
Table ronde
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L’économie mésolithique
en question
Emmanuel Ghesquière
A
partir de -10000, on entre dans l’Holocène,
on assiste dans le monde en général et
en France au particulier à un spectaculaire
réchauffement climatique. Les bouleversements
sont spectaculaires : la moitié nord de la France,
occupée alors par les glaciers ou la steppe, est
reconquise par la végétation arborée. La faune
froide est remplacée par les cerfs, chevreuils
et sangliers. L’homme qui pendant la période
glaciaire n’occupe qu’épisodiquement le territoire
se réinstalle durablement. Jusqu’à récemment, on
imaginait les populations mésolithiques comme très
dispersées, vivant principalement de la prédation,
comme le montrent les dernières civilisations de
chasseurs-cueilleurs dans le monde qui vivent
dans des environnements très hostiles (Pygmées,
Iuits,…).
Il est plus que temps de mettre un terme à cette
image misérabiliste du bon sauvage pour proposer
celle de sociétés organisées. De nouveaux éléments
suggèrent maintenant une alimentation largement
diversifiée et une sédentarité de la population
probablement accompagné de comportements
violents entre groupes humains.
Peut-on aller jusqu’à imaginer une civilisation
d’horticulteurs, possédant une économie fondée
sur la noisette (ou le gland) comme base de son
alimentation. Que reste t-il alors de la révolution
néolithique ?
Emmanuel Ghesquière
Inrap Basse-Normandie
UMR 6566 CReAAH
Caen
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Dynamique de l’occupation
des campagnes :
pratiques agro-pastorales et gestion
de l’espace par les sociétés altomédiévales.
Étude de cas en Bretagne
Isabelle Catteddu
A l’issue des nombreuses fouilles rurales conduites
ces trente dernières années, le haut Moyen
Age s’est révélé une période d’héritages et de
transmissions mais également de créations. Les
sites mis au jour grâce à l’archéologie et aux études
environnementales sont le reflet de transformations
dynamiques.
Dans l’est de la Bretagne, les sites ruraux explorés
sur de grandes superficies nous ont permis,
récemment encore, d’étudier les rythmes de ces
occupations dans la longue durée.
Un examen « multiscalaire » et interdisciplinaire
des sites découverts, met en évidence les diverses
modalités d’occupation du sol et autorise une
approche agraire des terroirs dans lesquels
s’inscrivent les établissements : approche des
activités agricoles, éclairage sur la nature et vocation
des sites, structuration de l’espace...
Cette lecture dynamique des sites et de nouvelles
réflexions méthodologiques nous conduisent à
explorer la diversité des points de vue sur le cadre,
l’évolution du peuplement, l’économie et la gestion
des espaces ruraux altomédiévaux. L’approche des
sociétés rurales se fait aussi par l’intermédiaire des
paysages qu’elles créent, utilisent et font évoluer.
Réflexion méthodologique et démarche comparative
accompagnent les récentes études en cours.
Isabelle Catteddu
Inrap Bretagne
UMR 7041 ARSCAN
Caen
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Le site du « plateau de la
Mayenne », un habitat rural
des VIIe-IXe siècles aux portes
d’angers (maine-et-loire)
Frédéric Guérin
M
is en évidence durant l’été 2006 par X.
Dubillot, lors d’un diagnostic préalable à
l’aménagement d’une ZAC sise aux confins des
communes d’Angers et d’Avrillé, dans le Maineet-Loire, le site du « Plateau de la Mayenne » a
permis d’étudier - sur trois hectares - une partie
d’un établissement agricole occupé principalement
entre la fin du VIIe et le début du IXe siècle.
Si quelques témoignages gallo-romains attestent
d’une fréquentation du site antérieure au haut
Moyen Âge, c’est seulement à partir des VIe-VIIe
siècles que se mettent en place les prémices d’une
installation, laquelle ne se matérialise alors qu’au
travers de rares fossés curvilignes.
Fin VIIe/début VIIIe, ces premiers aménagements
sont recoupés par la mise en place d’un système
de fossés orthogonaux, système qui semble déjà
s’organiser par rapport à un enclos dont l’existence
n’est réellement attestée que lors de la phase
suivante.
C’est en effet dans le courant du VIIIe siècle que
la présence de l’enceinte domestique s’affirme.
Probablement agrandi vers le nord-ouest, l’enclos
d’habitat, de plan trapézoïdal, renferme une surface
de 2200 m2. Doté de fossés plus larges (1,60 m à 2,90
m) sur ses façades nord-est, sud-est et sud-ouest,
l’enclos comporte par ailleurs une entrée ménagée
au sud-est : matérialisée par une interruption des
fossés, celle-ci affiche une largeur de près de 5 m.
Sans doute bordé par un talus, l’espace interne de
l’enclos n’a livré qu’un petit nombre de structures ;
parmi celles-ci on dénombre quelques fosses, un
foyer et surtout un bâtiment sur poteaux. Selon
l’hypothèse la plus probable, l’édifice, de plan carré,
semble avoir occupé une surface de 30 m2 environ ;
toutefois, un développement plus important n’est
pas à exclure, eu égard aux quelques impacts
détectés au sud-est. Dans cette perspective, la
construction pourrait atteindre près de 56 m2.
Hors de l’enceinte, un puits appareillé d’un mètre
de diamètre vient prendre place à l’ouest, à moins
de 7 m de distance. Au sud-est, c’est un groupe de
fosses dont certaines évoquent des silos (?) qui
vient s’insérer à proximité de l’accès à l’habitat.
En dehors de ces éléments, le reste du périmètre
fouillé ne comporte que peu de structures, hormis
les fossés qui, tout en étant visiblement influencés
par l’enclos d’habitat, s’organisent néanmoins en
parcelles de tailles variables (160 à 1408 m2).
Situées en marge de l’installation, deux probables
sépultures en coffrage de schiste ardoisier prennent
place à une cinquantaine de mètres au sud de
l’enclos domestique.
Relativement riche en mobilier céramique,
l’implantation du haut Moyen Âge a livré par ailleurs
des restes de scories ; celles-ci attestent d’une petite
activité métallurgique (forge ?). Des fragments d’un
lissoir en verre issus du diagnostic témoignent pour
leur part du traitement des étoffes.
Au regard de sa configuration - enceinte
quadrangulaire associée à un parcellaire orthogonal - et de son extension - attestée sur 9 hectares
par le diagnostic -, l’habitat agricole du « Plateau
de la Mayenne » se distingue nettement des
installations rurales de la même période observées
dans les Mauges, à quelques dizaines de km au
sud de la Loire. Dans ce territoire, les gisements,
cernés par des enclos isolés de dimensions
modestes, évoquent de petites unités familiales,
alors que l’implantation angevine, beaucoup plus
étendue, semble relever pour sa part d’un dispositif
renvoyant à un autre statut (domaine ?).
Quoi qu’il en soit, selon l’étude de la céramique,
l’établissement est abandonné dans le courant du
Caen
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H O M M E S
AU X
IXe siècle. Cette désertion, qui est à mettre en
miroir avec les troubles que connaît alors la région
d’Angers (conflit avec la Bretagne, raids scandinaves),
va s’accompagner par le développement de la forêt,
laquelle, confirmée par les sources du début du XIIe,
ne va disparaître qu’à partir du début du XXe siècle,
avec la création de l’aérodrome d’Angers/Avrillé.
Frédéric Guérin
Inrap Pays-de-la-Loire
Table ronde
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2
Premières données sur le site
de La Haute-Forêt,
à Carquefou
(Loire-Atlantique), Antiquitéhaut Moyen Âge
Alain Valais
C
arquefou se situe à la périphérie orientale
de l’agglomération nantaise qui, depuis une
dizaine d’années, connaît une urbanisation extrêmement rapide. La centaine d’hectares concernée
par un projet de ZAC a fait l’objet de deux opérations de diagnostic qui ont permis de repérer
des vestiges appartenant principalement à l’époque
antique et au haut Moyen Âge. Deux fouilles ont
été déclenchées à la suite de ces campagnes de
sondages, en 2007 et 2009. Les données qui vont
être présentées sont provisoires, le rapport de la
principale fouille étant en voie d’achèvement.
Les indices les plus anciens remontent à l’Âge du
Bronze avec la découverte de quelques très rares
structures issues d’une ou deux tranchées de diagnostic. L’Âge du Fer est mieux représenté, avec la
découverte d’une partie d’un enclos curviligne. Le
mobilier issu de cet ensemble appartient à La Tène
ancienne. Un four quadrangulaire peut être également associé à cette phase, comme l’indiquent les
résultats d’une datation C14. Cette structure a été
repérée à 250 m au sud de l’enceinte, qui semble
avoir abrité un habitat, ainsi qu’en témoigne le lot
céramique recueilli dans le remplissage du fossé.
Toutefois ces indices d’occupation de La Tène
demeurent relativement anecdotiques à l’échelle
de cette opération qui a abouti au décapage et à
l’exploration de 5 hectares. Les deux périodes majeures restent les périodes antique et médiévale.
A la suite du diagnostic, la fouille a confirmé la
présence d’un très vaste enclos antique associé
à quelques limites parcellaires. Plusieurs chemins
desservent ce qui semble constituer les vestiges
d’un habitat. Cependant, son existence apparaît
uniquement au travers d’un mobilier archéologique
parfois abondant, rejeté dans les fossés de l’enclos.
On peut également noter les découvertes de plu-
sieurs incinérations et d’au moins un puits. Cette
implantation remonte principalement au deuxième
siècle de notre ère.
Pour le haut Moyen Âge, d’autres indices probants
d’habitat, consistant en rejets domestiques (céramiques à trous de suspension et fragments de
meule), ont été recueillis dans le remplissage de
fossés qui reprennent sensiblement les orientations
définies au cours de l’Antiquité. Les céramiques du
haut Moyen Âge découvertes sont des productions
modelées que l’on hésite encore à attribuer soit
aux Ve/VIe siècles, soit à la période carolingienne.
Aucune structure ne semble pouvoir être clairement associée à cette phase du haut Moyen Âge, à
part deux fours datés l’un du Ve ou VIe, vide de tout
mobilier ; et l’autre, qui a livré un tesson avec trou
de suspension, de l’époque carolingienne. La partie
nord-est de la fouille, située en dehors des limites
du site antique, est occupée par un vaste complexe
fossoyé attribué à l’époque mérovingienne (fin du
VIe siècle/VIIe siècle). Il se compose de plusieurs
enclos, deux enceintes au moins pouvant être distinguées au sein de cet ensemble. Elles présentent
des fossés imposants dont le remplissage a livré
l’essentiel du mobilier. Les lots céramiques les plus
abondants sont issus d’un fossé commun à ces
deux enceintes, assurément habitées. La première,
au sud, mesure de 25 à 30 m de côté, avec une
entrée au sud-ouest. La seconde, au nord, est environ deux fois plus vaste et dotée d’un accès plus
élaboré au sud-est, associé à deux gros trous de
poteau. D’autres enclos de moindre envergure se
rattachent à cette occupation. Ces derniers sont
délimités par des fossés de faible gabarit qui, pour
la plupart, n’ont pas livré de mobilier. Il s’agit sans
doute de limites de parcelles agricoles. Un chemin
nord-sud longe tout le côté oriental de ce vaste
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complexe fossoyé, dont la phase d’occupation principale est centrée sur le VIIe siècle. Quelques indices
nous indiquent cependant que cet état bien caractérisé est venu en oblitérer presque totalement un
plus ancien, dont il s’avère plus difficile de cerner la
chronologie. Après le VIIe siècle ou le début du VIIIe
siècle et jusqu’au début du second Moyen Âge, les
indices d’occupation se font beaucoup moins nombreux. De nouvelles limites parcellaires sont mises
en place autour du XIIIe siècle, tandis qu’une zone
d’habitat s’établit dans la partie nord de la fouille,
non loin de la ferme actuelle de « La Haute Forêt
», et une seconde plus au sud, au sein d’un nouvel
enclos curviligne. A la fin du Moyen Âge, l’occupation se rapproche encore de la l’actuelle ferme, et
d’autres limites parcellaires sont établies au sein
d’un réseau viaire dont les principaux axes existent
au moins depuis l’époque romaine.
Alain Valais
Inrap Pays-de-la-Loire
Table ronde
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AU X
C H A M P S
2
La mesure de l’économie
rurale du domaine seigneurial
de Roissy-en-France aux XIIe
et XIIIe s
Jean-Yves Dufour
S
ur le site du château de Roissy-en-France (Vald’Oise), les volumes particulièrement élevés des
silos laissent envisager un stockage dépassant les
capacités de production du domaine.
A partir de la seconde phase d’occupation du
château de Roissy, nous avons cherché à discuter
d’économie rurale, sujet rarement abordé par les
archéologues. Fondée sur des volumes de stockage
et des calculs de rendement très simples, dont la
pertinence reste bien sur ouverte, la démarche
bénéficie d’une bonne quantité d’informations
archivistiques, agronomiques, carpologiques et
archéologiques. Ces données réunies nous amènent
à réfléchir sur les raisons de l’abandon des silos
souterrains.
Au cours de la première moitié du XIIIe s., les silos
souterrains bien phasés de Roissy autorisent une
capacité minimale de stockage de 58,21 m3. A partir
de ces volumes, nous avons suivi une démarche
d’évaluation des rendements et des surfaces
nécessaires à leurs produits.
Si dans la maison principale, 3 silos domestiques
suffisent à nourrir en pain 11-12 personnes à l’année,
les silos étudiés dans la basse cour permettent de
nourrir 62 personnes à l’année.
Un surplus de 22 m3 de stockage n’est a priori pas
destiné à la nourriture animale.
S’il était réservé au stockage hivernal des semences
destinées à la sole de printemps, ce surplus
permettrait d’estimer un domaine arable de 290 ha,
ce qui est démesuré.
Les données archivistiques ne font état que d’une
réserve seigneuriale de 29 ha. Encore utilisons
nous le plus grand des arpents disponibles
régionalement, celui des eaux et forêts ; sur la base
de rendements moyens1, nos calculs montrent que
1 - C’est-à-dire ne tenant pas compte des chiffres excellents.
ce domaine permet de nourrir 60 personnes et le
cheptel adéquat à un tel domaine. Seuls 2,3 m3 de
stockage suffisent alors pour ensemencer la sole
de printemps.
Dans un système d’économie féodale, le surplus
de céréales constaté par le surplus de silos, peut
tout simplement s’expliquer par des prélèvements
seigneuriaux effectués au-delà de la réserve.
Dans l’hypothèse maximale d’une redevance en
nature (champart) perçue sur tout le domaine utile
de 100 arpents (ce qui ne laisse guère de place aux
censives), 9,38 m3 supplémentaires sont nécessaires
au stockage de la redevance. Le lignage demeurant
dans la maison principale n’en consomme a priori
que 4,72 m3. Un minimum de 6 m3 de stockage
toujours disponibles constatés sur le site ne peut
s’expliquer que par un autre prélèvement, le
principal impôt agraire connu, la dîme.
La restitution progressive aux établissements
religieux des dîmes inféodées par les seigneurs
laïcs, les nouveaux besoins en numéraire de
l’aristocratie, et surtout la volonté du pouvoir royal
de contrôler le commerce des grains pour le bien
public, provoquent dès la seconde moitié du XIIIe
s., la quasi disparition du stockage souterrain des
grains.
Jean-Yves Dufour
Inrap Ile-de-France
UMR 7041, équipe environnementale
Caen
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Fonction et statut des habitats
enclos de la fin de l’âge du Fer,
une question de mobilier ?
L’exemple du réseau d’établissements
du sud-est de l’agglomération caennaise
Hubert Lepaumier, Chris-Cécile Vauterin,
Karine Chanson et Nolwenn Zaour
I
nitiées dès la fin des années soixante-dix par
Claude Lorren, les recherches archéologiques
menées sur le plateau sud-est de l’agglomération
caennaise n’ont cessé depuis de se développer.
Depuis une vingtaine d’années, ce secteur est soumis
à une forte pression foncière due au développement
économique de l’agglomération et à l’implantation
de grandes zones industrielles et zones d’activités
concertés (ZI sud, ZAC du MIR, ZAC de l’Étoile,
ZAC Object’Ifs sud, ZAC Parc d’Activités, …).
Dans un cadre géographique restreint, limité
aux communes de la périphérie sud-est de
l’agglomération caennaise, 13 sites enclos attribués
au second âge du Fer ont fait l’objet d’une fouille
partielle ou globale. Ce réseau d’établissements a
déjà fait l’objet de plusieurs approches (Marcigny et
al. 2006 ; Van de Bossche et al. 2009 ; Lepaumier et
al. 2011) visant à proposer des pistes de réflexions
quant aux modes de fonctionnement des campagnes
gauloises. Mais l’approche visant à établir la carte
d’identité des différents sites de ce secteur sur la
base des mobiliers qu’ils ont livré n’a pas encore
été tentée. Or, si les structures reconnues sur ces
sites permettent de par leur nombre, leur étendue,
leur organisation, ou encore l’importance de leur
creusement, d’envisager leur fonction, nature ou
statut, cette approche doit tout aussi bien pouvoir
être menée à partir des vestiges mobiliers. Sur les
13 sites du corpus ce ne sont pas moins de 45700
restes céramiques, près de 31000 restes osseux
(faune) et plus de 300 objets métalliques sans
compter les divers éléments de terre cuite (pesons,
fusaïoles, pièces techniques, …) ou bien encore les
éléments lithiques (meules, pesons, …) qui sont
susceptibles d’alimenter cette réflexion.
Marcigny et al., 2006 : Marcigny (C.), Flotté (D.),
Desloges (J.), Renault (V.) - « Les petits ruisseaux font les
grandes rivères », l’exemple de la périphérie sud de Caen
(Calvados). Une archéologie des réseaux locaux. Quelles
surfaces étudier pour quelle représentativité ? Actes de la
table ronde des 14 et 15 juin 2005 (Châlons-en-Champagne).
Les Nouvelles de l’Archéologie, n° 104-105, p. 61-63.
Lepaumier et al., 2011 : Lepaumier (H.), Vauterin (C.C.), Le Goff (E.), Villaregut (J.) - Un réseau de fermes
en périphérie caennaise. L’âge du Fer en Basse-Normandie.
Gestes funéraires en Gaule au second âge du Fer. Actes du
XXXIIIe colloque international de l’AFEAF (Caen 2009).
Annales Littéraires de l’Université de Franche-Comté
(Presses Universitaire de Franche-Comté), n° 881, série
« Environnement, sociétés et archéologie », n° 14, vol 1,
p. 139-158.
Van den Bossche et al., 2009 : Van Den Bossche (B.),
Carpentier (V.), Marcigny (C.). - Évolution des formes de
l’exploitation agricole dans la campagne normande (250030 avant J.-C.). L’exemple des fouilles préventives de la
périphérie sud de Caen. Revue Archéologique de l’Ouest, n°
26 (2009), p. 57-83.
Hubert Lepaumier
Inrap Basse-Normandie
UMR 6566 CReAAH
Chris-Cécile Vauterin
Inrap Basse-Normandie
Karine Chanson
Inrap Basse-Normandie
Nolwenn Zaour
Inrap Basse-Normandie
UMR 5060 LMC
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Perspectives de l’étude
diachronique d’un terroir
en Île-de-France :
l’exemple de Charny «Les vieilles fourches»
(77)
Régis Issenmann et Laëtitia Noël
L
a présente communication a pour objectif
de présenter le projet de fouille de Charny
/ Fresnes « Les Vieilles Fourches / La Pièce de
Choisy », débuté en mars 2011 et qui s’achèvera
fin 2013.
Cette fouille, située dans le nord du département
de la Seine-et-Marne, est effectuée préalablement
à l’agrandissement de la zone de stockage de
déchets gérée par Véolia. Le diagnostic réalisé en
amont par l’équipe de Paul Brunet (Inrap) a porté
sur une surface de 75 hectares. Les observations
faites lors de cette opération ont mis en évidence
la présence d’occupations de nature et de périodes
diverses dont deux probables nécropoles (l’une
de l’âge du Bronze, l’autre de La Tène), au moins
deux établissements ruraux (l’un de La Tène,
l’autre d’époque romaine), et des ensembles de
fossés formant, au vu du mobilier trouvé et des
orientations, plusieurs systèmes parcellaires.
Quelques occupations ponctuelles du Paléolithique
et du Moyen-Âge ont également été relevées. Après
révision de son projet, la société Véolia a finalement
décidé de construire ses futurs aménagements sur
une surface réduite portant ainsi l’aire de fouille à
34 hectares.
La réalisation d’une opération archéologique sur
une telle surface offre l’opportunité d’étudier
l’occupation et l’évolution d’un micro-terroir sur
une longue période.
A ce titre, elle se concentrera sur trois grandes
orientations :
- la caractérisation de la nature et de la fonction des
structures découvertes, et donc, par extension,
des occupations auxquelles elles participent.
- l’identification et la description de l’évolution des
formes et des modalités de l’occupation de ce
territoire sur le long terme.
- la caractérisation de l’impact de l’anthropisation
du secteur sur l’environnement naturel,
et, réciproquement, de celui du contexte
environnemental dans les choix et les modalités
d’implantation humaine.
L’investigation ayant débuté depuis peu, il ne pourra
s’agir ici que de présenter ce projet, les données
collectées lors du diagnostic et de la première phase
de fouille, les problématiques en jeu, les méthodes
utilisées pour y répondre, et les perspectives
d’étude de l’économie agricole de ce terroir dans
un cadre diachronique.
Régis Issenmann
Laëtitia Noël
Evéha SA
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Étude de la «Plaine du Moulin
à Vent» à Cesson (77)
aux alentours du Hallstatt C
Pierre Broutin et Éric Néré
S
itué au niveau de la bordure occidentale du
plateau briard qui domine les vallées de la
Seine et de l’Yerres, on trouve la ville nouvelle
de Sénart (77) sur laquelle le suivi archéologique
est systématique depuis bientôt vingt ans. Les
opérations étudiées présentement concernent des
chantiers de diagnostics et de fouilles qui se sont
déroulés entre 2005 et 2010 sur la commune de
Cesson et sur quelques sites proches. Sur plus de
135 ha, on peut suivre l’évolution de l’occupation
allant de l’extrême fin du Bronze final jusqu’au
Hallstatt moyen.
On constate au-delà que ce type d’installation est
loin d’être isolé sur le secteur. Une trentaine de
pôles d’occupations de même nature se répartissent
entre les communes de Réau, de Cesson, de VertSaint-Denis, de Savigny-le-Temple, de Lieusaint
et Moissy-Cramayel. Cette présentation est une
première étude qui sert de test à un projet plus
global.
Il y a encore vingt ans, les perspectives de recherches
montraient des sites relativement isolés pour ces
périodes. A partir de l’étude récente des types de
structures archéologiques et des quelques données
économiques basées sur la culture matérielles ces
occupations montrent au contraire une situation
d’ouverture et de contacts apportant un éclairage
nouveau sur notre connaissance de ces populations.
Ainsi, il semble qu’entre l’extrême fin du Bronze
final et le Hallstatt moyen, on puisse percevoir un
véritable changement de modèle socio-économique.
Pierre Broutin
Éric Néré
Inrap
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Développement agricole
et fertilité :
comment évaluer la paléo-fertilité des sols
aux échelles de temps millénaires ? Quelques
réflexions à partir d’une étude de cas :
l’agriculture rubanée en Europe
Dominique Schwartz, Damien Ertlen, Jean-François Berger,
Gourguen Davtian et Jean-Pierre Bocquet-Appel
A priori, la nature des sols et leur potentiel
agronomique sont un des facteurs explicatifs de la
répartition des implantations humaines. Mais faire
le lien entre les caractéristiques des sols et ces
implantations est délicat. La reconstitution de l’état
des sols du passé est un exercice difficile lorsqu’on
s’adresse à des échelles de temps pluri-millénaires.
Les cartes pédologiques décrivent l’évolution
actuelle des sols. Or, ceux-ci peuvent être très
différents des sols qu’ont connu les populations du
passé, entre évolution progressive (pédogenèse)
et régressive (érosion). Il est de plus nécessaire
d’appréhender les sols type par type, le temps
minimum pour la pédogenèse étant très variable, de
200 ans (sols hydromorphes) à 5000 ans (luvisol-sol
brun lessivé) en passant par tous les intermédiaires.
Les systèmes de représentation cartographique
ne facilitent pas toujours ce travail. Un moyen
d’éviter ces écueils est d’établir des cartes relatives
de paléo-fertilité, en considérant que si la fertilité
absolue a pu évoluer, la hiérarchie des classes
relatives de fertilité n’a pas évolué. Il importe
toutefois de réfléchir aux critères de fertilité, qui
ont pu considérablement changer selon le niveau
technologique et les pratiques agropastorales des
civilisations concernées et selon l’évolution du
couvert végétal sous l’impact combiné des sociétés
et des variations du climat. Ainsi, les facteurs
physiques favorisant ou non le travail du sol sont
dans un certain nombre de cas prépondérants sur
les facteurs chimiques. La démarche est illustrée
par une cartographie de la fertilité des sols de l’aire
du Néolithique rubané en Europe, qui montre que
l’affirmation ancienne d’une stricte relation entre
couverture loessique et sites rubanés est loin d’être
établie.
Dominique Schwartz
Damien Ertlen
Jean-François Berger
Gourguen Davtian
Jean-Pierre Bocquet-Appel
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Éléments de géographie
économique d’un espace rural
à l’âge du Bronze et à l’âge
du Fer :
l’apport des fouilles du Parc logistique
de l’Aube
Vincent Riquier, Ginette Auxiette, Françoise Toulemonde (et al.)
L
es opérations d’archéologie préventive du Parc
Logistique de l’Aube s’inscrivent dans le cadre du
suivi archéologique systématique de l’urbanisation
croissante de l’agglomération troyenne. A l’heure
actuelle, la plaine de Troyes a été explorée sur plus
de 1000 hectares en diagnostic et une centaine
d’hectares ont été fouillés exhaustivement. Sous
cet angle, cet espace géographique acquiert la
valeur d’une véritable zone-test pour analyser
la dynamique d’organisation de l’espace par
les communautés humaines tout au long de la
protohistoire, richement documentée. Au cœur de
cette zone, le Parc occupe une place de choix par
son étendue (250 ha) et le nombre de découvertes
réalisées sur les premières fenêtres de fouille (25
ha). En travaillant sur ces deux niveaux de focale
spatiale, les données disponibles pour la période
chronologique comprise entre le début de l’âge du
Bronze et la fin du premier âge du Fer permettent
d’approcher les grandes tendances économiques
de l’espace rural dans ce secteur. L’analyse spatiale
conduit aussi à simuler à grands traits, les rythmes
d’évolution de l’occupation du sol.
Vincent Riquier,
Ginette Auxiette,
Françoise Toulemonde
Inrap Champagne et Picardie
UMR 7041 ArScAn
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Modalités et périodisation
du développement agricole
aux confins des Eduens
et des Lingons
Pierre Nouvel
L
es opérations de prospection aériennes et
terrestres, de sondages, de fouilles programmées
et préventives menées sur les plateaux de BasseBourgogne, dans la région de Noyers-sur-Serein
(Yonne) mettent à la disposition de la recherche
un corpus de qualité regroupant environ 400 sites
ruraux. Ces établissements correctement datés et
dont l’organisation est généralement correctement
appréhendée, illustrent essentiellement la période
couvrant le second âge du Fer, l’époque romaine
et le premier moyen-âge. Parallèlement, des relevés
réalisés en forêt et une forte couverture en
photographie aérienne permettent de documenter
les systèmes de parcellaires associés à ces
exploitations à caractère presqu’exclusivement
agricole. Cette surface d’environ 300 km², reconnue
sur plus de 60% de sa surface apparait donc comme
une zone atelier privilégiée pour mesurer la nature
et l’évolution des systèmes agraires sur le temps
long, depuis la protohistoire jusqu’à l’époque
carolingienne.
Les analyses menées permettent de mettre
en évidence des phénomènes cycliques de
densification et de déprises sur ces plateaux, qu’il
est tentant de lier à des contraintes structurelles,
environnementales et agronomiques ».
Pierre Nouvel
Université de Franche-Comté
UMR 6249
Caen
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Page 43
Des vestiges matériels au
système agraire :
essai de quantification de la production
d’une exploitation agricole gallo-romaine
Vanessa Rouppert
(résumé non parvenu)
Caen
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Page 45
La villa de Loupian (Hérault),
recherches sur l’économie
des domaines en Gaule
méditerranéenne
Christophe Pellecuer
D
ans le domaine géographique considéré, le
développement de l’archéologie de la villa,
contre toute idée reçue, est récent, dépendant
d’abord de la recherche programmée en Provence
comme en Languedoc, puis accentué par la montée
en puissance de l’archéologie préventive. C’est
donc depuis peu que la documentation disponible
permet d’aborder la question de la restitution
de l’économie du domaine. La communication
proposée aura pour fil conducteur les réflexions
engagées lors de l’étude de cas conduite à Loupian,
tout en conservant l’objectif d’une approche
régionale. On abordera des expériences aussi
diverses que les efforts de quantification des
productions, des tentatives de restitution où la
viticulture occupe une place centrale, le dessin de
l’espace domanial, la modélisation et la piste de
la simulation informatique, enfin la contribution,
parfois inespérée, des études environnementales.
Christophe Pellecuer
Ministère de la Culture et de la Communication
UMR 5140 TESAM
Caen
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La dynamique des espaces
cultivés dans la longue durée :
approches statistiques et spatiales
du mobilier hors-site de prospection dans
le cadre du programme Archaedyn
Nicolas Poirier
Le programme ArchaeDyn a pour but de définir
des indicateurs quantitatifs dans le temps sur la
densité et les flux de peuplement et d’activités
économiques ainsi que sur les emprises spatiales
d’espaces exploités. Il propose d’éclairer la
question des articulations entre les différents
niveaux d’intégration du système territorial par
une approche multiscalaire et pluridisciplinaire
fondée sur la recherche d’indicateurs quantitatifs et
spatiaux communs.
Un groupe de travail dédié aux espaces cultivés a
développé un protocole d’analyse des épandages
agraires identifiés grâce au mobilier «hors-site»
de prospection, de leur rapport aux sites habités,
et de la modélisation de leur dynamique spatiale
et diachronique, notamment par la définition
d’indicateurs pertinents pour estimer la stabilité
et la durabilité de l’investissement humain.
Ces indicateurs dépassent la seule information
synchronique que constitue le calcul de la densité de
tesson à chaque phase chronologique. Ils ont pour
objectif de mesurer la durée globale de l’occupation
agraire au sein de chaque unité de collecte et la
stabilité de cette occupation par la prise en
compte des ruptures lisibles dans la chronologie
du mobilier récolté. La combinaison de ces deux
informations permet enfin d’estimer la durabilité de
l’investissement humain de la Protohistoire à nos
jours.
La distribution de ces indicateurs est ensuite
comparée
aux
caractéristiques
socioenvironnementales
au
moyen
d’analyses
multivariées dans le but d’éclairer les choix opérés
par les sociétés successives dans l’implantation
de leurs finages (notamment par rapport au tissu
de peuplement, au relief ou aux sols). L’approche
quantitative permet enfin la comparaison de ces
choix entre différentes zones-ateliers et illustre les
modalités locales de la mise en valeur de l’espace
rural dans la longue durée.
Sur le plan socio-économique, ces études apportent
notamment une contribution renouvelée au dossier
débattu de la croissance agraire du haut Moyen Age1.
Les principaux résultats concernent l’identification
de phases de croissance agraire relativement
précoces – entre le VIIIe et le Xe siècle – reposant
tantôt sur la céréaliculture, tantôt sur l’élevage en
fonction des contextes et des potentialités locales.
Nicolas Poirier
CNRS USR 3124 MSHE Ledoux
1 - La croissance agricole du haut Moyen Age. Chronologie,
modalités, géographie, Centre culturel de l’abbaye de Flaran, Dixièmes Journées internationales d’histoire, 9-11
septembre 1988, Auch: CDT du Gers.
- Devroey, J.-P., 2008. Une société en expansion ? Entre
Seine et Rhin à la lumière des polyptiques carolingiens
(780-920). In Movimientos migratorios, asentamientos y expansion (siglos VIII-XI) - En el centenario del professor José
Maria Lacarra (1907-2007), XXXIV Semana de Estudios
Medievales Estella, 16 a 20 de julio de 20072, Pampolona,
pp. 231-261.
Caen
29 - 30 septembre 2011
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D E S
H O M M E S
AU X
C H A M P S
2
Posters
CHARRAUD François « Economie néolithique et ressources lithiques en
Normandie. »
GUIHARD Pierre-Marie
« Des monnaies en milieu rural. Les découvertes de
monnaies antiques, médiévales et modernes du village de
Courtisigny (les Fosses Saint-Ursin, Courseulles-sur-Mer). »
MOUGNE Caroline et DUPONT Catherine
« Utilisation des invertébrés marins à la Protohistoire :
approches socio-économique et environnementale. »
LEFORT Anthony
« Le site d’urville-Nacqueville : approche économique d’une
occupation littorale depuis la Protohistoire »
LAURENT Amélie
« Systèmes agraires et parcellaires à Saran, Loiret, de La
Tène finale à nos jours. »
Caen
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M usée de Normandie, c hâteau de Caen - auditorium du Château
Coordination :
Vincent CARPENTIER - Inrap Basse-Normandie,
Centre Michel de Boüard, CRAHAM - UMR 6273 (CNRS/Université de Caen
Basse-Normandie [UCBN])
Cyril MARCIGNY - Inrap Basse-Normandie
CReAAH - UMR 6566 (Universités de Rennes 1, Rennes 2 et Nantes/CNRS/MCC)
Comité d’organisation :
Pierre BAUDUIN, UCBN-CRAHAM
Marc FELLER, Inrap Basse-Normandie
François FICHET de CLAIRFONTAINE, CRA Basse-Normandie
Dominique MARGUERIE, CNRS-CReAAH
Table ronde organisée par :
Inrap, Institut National de Recherches Archéologiques Préventives
Centre Michel de Boüard, CRAHAM - Centre de Recherches Archéologiques et Historiques Anciennes
et Médiévales, UMR 6273 (CNRS/UCBN)
Centre de Recherche en Archéologie, Archéosciences, Histoire
CReAAH, UMR 6566 (Universités de Rennes 1, Rennes 2, Le Mans et Nantes/CNRS/MCC)
Musée de Normandie, Ville de Caen
Ministère de la Culture et de la Communication
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