géopolitique des ressources rares

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CYCLE DE CONFERENCES {Pour une culture partagée du développement durable}
Conférence
GÉOPOLITIQUE DES
RESSOURCES RARES
Les ressources fossiles et minérales cristallisent
les enjeux internationaux actuels
mardi 24 et mercredi 25 mars 2009
Synthèse des interventions
Remerciements
L’Ifore tient à adresser ses remerciements les plus sincères à toutes les personnes et organismes
qui ont collaboré à cette conférence sur la « Géopolitique des Ressources Rares ».
Tout d’abord, ces remerciements sont destinés à M. Garcin, animateur de cette conférence, et aux
différents intervenants pour leur implication et la qualité de leurs présentations.
Dans cette même lignée, nous remercions chaleureusement tous les membres du comité
scientifique indiqué ci-dessous pour leur aide et leur intérêt pour le projet.
Ensuite, nous tenons tout particulièrement à remercier l’Institut du développement durable et des
relations internationales (Iddri) et en particulier, Mme Tubiana et M. Benoît Martimort-Asso pour cette
collaboration, leur soutien et leur disponibilité tout au long de ce projet.
Enfin, nous remercions chaleureusement le Ministère de la Culture et de la Communication, et en
particulier le Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, ainsi que les différents prestataires
qui nous ont accompagnés.
COMITE SCIENTIFIQUE
Dominique Auverlot - Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. Chef du Département « Recherche,
technologies et développement durable", Centre d’Analyse Stratégique (CAS)
Claude Deroudilhe - Spécialiste du secteur énergétique. Ancien Directeur financier de Maurel &
Prom, société de gaz et pétrole indépendante. Consultant expert en négociation des contrats au
sein de sa société de conseil Telesmus
Jean Gardin - Géographe, MCF à l'Université Panthéon Sorbonne, travaillant sur les aspects
politiques de la protection de l'environnement, et sur des terrains essentiellement méditerranéens.
Jean-Michel Kehr - Chef du bureau « Eco-technologies et de la Compétitivité » à la Direction de
la Recherche et de l’Innovation, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable
et de l’Aménagement du Territoire
Richard Lavergne - Chargé de mission stratégique énergie et climat, Commissariat Général au
Développement Durable, Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de
l’Aménagement du Territoire
Jean-Loup Loyer - Chargé de mission au Département « Recherche, technologies et
développement durable » du Centre d'Analyse Stratégique. Ingénieur aéronautique de formation.
Benoît Martimort-Asso - Directeur de développement de l’Institut du Développement Durable et
des Relations Internationales (Iddri)
Barah Mikail - Chercheur sur le Moyen Orient et la géopolitique de l’eau à l’Institut de Relations
Internationales et Stratégiques (IRIS)
Aurélie Pentel - Secrétaire Générale de l’Institut de Formation de l’Environnement (IFORE)
Remerciements
Institut de Formation de l’Environnement
6, rue du général Camou - 75007 PARIS
01 42 19 25 92 – Télécopie : 01 42 19 19 76 - www.ifore.developpement-durable.gouv.fr
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REMERCIEMENTS........................................................................................................................ 2
EDITO ............................................................................................................................................... 5
ANIMATION DE LA CONFERENCE.......................................................................................... 7
Thierry Garcin............................................................................................................................ 7
LA NOTION DE RARETE, UN ENJEU EN SOI......................................................................... 9
ETAT DES LIEUX SUR LES RESSOURCES MINERALES ......................................................................... 9
Jack Testard ............................................................................................................................... 9
LA NOTION DE RARETE, UN ENJEU EN SOI....................................................................... 11
ETAT DES LIEUX SUR LES ENERGIES FOSSILES ................................................................................ 11
Philippe Sebille-Lopez.............................................................................................................. 11
LA NOTION DE RARETE, UN ENJEU EN SOI....................................................................... 18
LA RARETE, UNE NOTION RELATIVE - LE CAS DES RESSOURCES MINERALES ET DES
HYDROCARBURES .......................................................................................................................... 18
Philippe Hugon ........................................................................................................................ 18
LE PARADOXE DES POLITIQUES ACTUELLES ENTRE SECURISATION DES
APPROVISIONNEMENTS ET ECONOMIE DE RESSOURCES.......................................... 23
Jean-Loup Loyer ...................................................................................................................... 23
LE PARADOXE DES POLITIQUES ACTUELLES ENTRE SECURISATION DES
APPROVISIONNEMENTS ET ECONOMIE DE RESSOURCES.......................................... 26
Hervé Lefebvre ......................................................................................................................... 26
LES IMPACTS EN TERME DE RELATIONS INTERNATIONALES : LES RESSOURCES
COMME ELEMENT DE COOPERATION OU/ET DE TENSIONS ?................................... 28
L’INTERDEPENDANCE ENTRE ETATS IMPORTATEURS ET EXPORTATEURS ...................................... 28
Yann Richard............................................................................................................................ 28
LES IMPACTS EN TERME DE RELATIONS INTERNATIONALES : LES RESSOURCES
COMME ELEMENT DE COOPERATION OU/ET DE TENSIONS ?................................... 30
LA DIMENSION INTERNATIONALE DERRIERE DES CONFLITS LOCAUX ............................................. 30
Claude Serfati........................................................................................................................... 30
ET SI LES VERITABLES ENJEUX N’ETAIENT PAS LES PLUS VISIBLES ? : IMPACTS
LOCAUX, ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIO-HUMANITAIRES .................................... 32
Eve Tessera .............................................................................................................................. 32
ET SI LES VERITABLES ENJEUX N’ETAIENT PAS LES PLUS VISIBLES ? : IMPACTS
LOCAUX, ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIO-HUMANITAIRES .................................... 35
Caroline Ciuciu ........................................................................................................................ 35
ET SI LES VERITABLES ENJEUX N’ETAIENT PAS LES PLUS VISIBLES ? : IMPACTS
LOCAUX, ENVIRONNEMENTAUX ET SOCIO-HUMANITAIRES .................................... 37
Guido Sonnemann .................................................................................................................... 37
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UN ENJEU D’EQUITE : L’ABSENCE D’ACCES A L’ENERGIE ET LES
CONSEQUENCES EN TERME DE DEVELOPPEMENT POUR LES PAYS PAUVRES .. 39
Pierre Radanne ........................................................................................................................ 39
VERS UNE NOUVELLE GOUVERNANCE?............................................................................ 41
REINVENTER NOTRE MODE DE DEVELOPPEMENT ET DE PARTICIPATION ......................................... 41
Maximilien Rouer ..................................................................................................................... 41
VERS UNE NOUVELLE GOUVERNANCE?............................................................................ 42
REINVENTER NOTRE MODE DE DEVELOPPEMENT ET DE PARTICIPATION ......................................... 42
Laurence Tubiana .................................................................................................................... 42
CONCLUSION DE LA CONFERENCE..................................................................................... 44
Dominique Bureau ................................................................................................................... 44
PARUTION DES ACTES DU COLLOQUE............................................................................... 44
CONTACT(S) ................................................................................................................................. 44
PROCHAINS RDV DE L’IFORE ................................................................................................ 44
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Edito
L’
accès aux ressources fossiles ou minérales a de tout temps représenté un enjeu
important. Autrefois limité à quelques ressources énergétiques, pétrole, gaz ou
charbon, le développement technologique de nos sociétés élargit de façon significative
le nombre de ressources minérales qui sous-tendent nos activités économiques. Les sous-sols du
Kivu qui constituent près de 80% du Coltan, minerai indispensable à la téléphonie mobile est ainsi au
centre de toutes les convoitises.
L’augmentation et l’élargissement des besoins des pays industrialisés, combiné à celle des pays
émergents (Chine, Inde, Brésil) a généré une tension sur le prix de ces matières et modifié les
stratégies des acteurs économiques et étatiques pour garantir un approvisionnement régulier. Cette
compétition a favorisé des fusions dans l’industrie extractive, orienté la diversification des activités
des clients de ces entreprises dans la production minière ou énergétique et redéfinis les politiques
nationales de plus en plus soucieuses de constituer certains stocks stratégiques.
Mais avoir comme unique réponse à la gestion de ces ressources la mise en concurrence pour y
accéder est non seulement inéquitable mais surtout non durable. L’épuisement de ces ressources
pourrait remettre en cause la pérennité de notre développement qui, sous la pression du changement
climatique, doit de toute façon changer de trajectoire et intégrer entre autres la gestion de la rareté, la
sobriété et l’efficacité.
Qu’en est-il véritablement de la rareté de ces ressources ? Les fréquentes fluctuations des marchés
de l’énergie et des matières premières prouvent-elles le caractère plus économique que physique de
la rareté ?
Quelles sont les politiques mises en œuvre et comment répondent-elles à la dualité entre besoin
actuel d’approvisionnement et nécessaire efficacité des consommations ?
Les ressources étant géographiquement inégalement réparties, quelles sont les conséquences et les
tensions créées par l’exploitation et le commerce de celles-ci ? Quels en sont les impacts - parfois
moins évidents - en terme sociaux et environnementaux ?
Face à ces questions éminemment transversales et globales, quel est le besoin d’une nouvelle
gouvernance ? Quels en seraient les acteurs, leurs modes d’intervention et leurs niveaux d’action ?
Les crises financières, énergétiques, agricoles et environnementales qui ont ponctué l’année 2008
sont le reflet de ces différentes interrogations. Elles ont tout à la fois mis en exergue la relativité de la
rareté des ressources, les tensions qui y sont liées ainsi que le manque de coordination et de vision à
long terme, tant au niveau national, qu’international. Une nouvelle gouvernance se doit donc
d’affronter ces problèmes de vision à court-terme, sectorielles et nationales.
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Compte tenu de l’ampleur de ces enjeux, il était essentiel que l’Institut de formation de
l’environnement (IFORE), en partenariat avec l’Institut du développement durable et des relations
internationales (Iddri) aborde ces questions au sein du cycle de conférences « Pour une culture
partagée du développement durable ». Cet évènement sur la Géopolitique des Ressources
Rares permet de comprendre en quoi elles cristallisent les enjeux internationaux et pourquoi elles
sont sources de redéfinition d’une nouvelle gouvernance.
La crise actuelle représentera-t-elle une impulsion pour cette mobilisation politique internationale, ou
sera-t-elle, à l’inverse, un frein à la diffusion des principes du développement durable ?
Laurence TUBIANA
Directeur, Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) et
Chaire Développement Durable de Sciences Po
Michèle PAPPALARDO
Déléguée interministérielle et Commissaire générale au Développement durable
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Animation de la conférence
Thierry Garcin
Producteur délégué à Radio France et responsable de l’émission quotidienne
« Enjeux Internationaux » (France Culture).
Maître de conférences à HEC (Hautes Etudes Commerciales). Chercheur à Paris
V-René Descartes) et à l’université du Québec à Montréal (UQAM, Canada).
Diplômé de la Sorbonne (maîtrise ès-lettres), et docteur d’État en science politique
(Paris I-Sorbonne). Il enseigne les relations internationales (Paris I et Paris III,
Centre d’études diplomatiques et stratégiques).
Membre du comité scientifique d’Outre-terre, revue de géopolitique (Paris), et du
conseil scientifique de la Revue française de géopolitique (Paris), il a publié des
ouvrages de relations internationales (notamment, Les Grandes questions
internationales) et reçu le prix 2005 de l’Annuaire français de relations
internationales (AFRI).
Ancien auditeur à l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN), il est
juré aux concours du ministère des Affaires étrangères.
La conférence permettra un état précis des lieux et des effets de loupe sur des aspects particuliers,
en fonction de grands attendus :
● Rareté attendue des énergies non renouvelables (fossiles), rareté débattue des ressources
minérales, consommables mais souvent non périssables et recyclables. Pourquoi lier ces deux thématiques
et ces deux types de ressources, essentiels à notre vie quotidienne ?
● Questions centrales : exploration, exploitation, accès et acheminement, pollution, environnement,
rapports de force interétatiques, recherche d’une régulation internationale.
● Trois facteurs clés de la demande exponentielle depuis des décennies : les évolutions
démographiques ; les besoins en énergies des industries dans le monde ; l’essor des pays dits émergents,
dont la Chine.
● Des enjeux globaux, qui relèvent de domaines bien précis (examinés au cours de ces deux jours)
et qui mettent en jeu des autorités nombreuses (nationales et internationales, publiques et privées, ainsi
que des acteurs informels). Nécessité de réfléchir en même temps à court, moyen et long termes.
Les grandes données sur les énergies dans le domaine des énergies fossiles (chiffres clés) seront
brièvement rappelées.
Contexte actuel, car nous sommes à un moment particulier.
•
Échelle internationale
-- Domaine énergétique : réchauffement de la planète ; débats sur le post-Kyoto
(Copenhague, décembre 2009) ; vraisemblable participation des États-Unis au texte successeur de Kyoto ;
mise en valeur grandissante des énergies renouvelables
(création en janvier 2009 de l’Agence
internationale pour les énergies renouvelables, IRENA) ; rivalités de puissance (« géopolitique des tubes »).
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-- Domaine économique : mouvements de yo-yo du cours du baril (147 $, juillet 2008 ;
moins de 40 $, hiver 2008) ; mouvements d’accordéon de la demande et de la consommation ; essor des
économies émergentes ; récession mondiale actuelle et ses conséquences durables sur l’ensemble des
économies (pays industrialisés, émergents, en développement) ; effets escomptés mais incertains des
grands plans de relance ; crise de l’industrie automobile dans le monde et de secteurs gourmands en
énergie (loisirs, bâtiment mais non travaux publics…).
-- Domaine socio-politique : prise de conscience mondiale ; espoirs placés dans
« l’économie verte » ; impératifs de la « gouvernance » ; crainte de nouvelles instabilités dans certains
pays, dues à la récession mondiale.
•
Échelle européenne : « Paquet » Énergie-climat UE (décembre 2008); mise en place
de la règle des quatre « 20 » (20 % de réduction de gaz à effet de serre, 20% d’amélioration de l’efficacité
énergétique, 20 % d’énergies renouvelables, d’ici 2020) ; principe retenu de la solidarité (redistribution des
revenus tirés des quotas) et modulation des efforts selon les pays.
•
Échelle nationale : acquis du « Grenelle de l’environnement » ; lancement en janvier
2009 d’un « Grenelle de l’innovation » (Stratégie nationale de recherche et d’innovation, SNRI).
Trois ambitions, grâce aux contributions d’horizons et de disciplines variées et aux échanges avec
l’auditoire, grâce aussi à des études de cas (Irlande, Congo, Mali…) :
• sérier les enjeux ;
• évaluer les interactions ;
• dégager des priorités.
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La notion de rareté, un enjeu en soi
Etat des lieux sur les ressources minérales
Jack Testard
Responsable du département « Ressources minérales » au Bureau de
Recherches Géologiques et Minières (BRGM)
Diplomé de l’Université de Clermont Ferrand. Géologue et Chevalier de l’Ordre
National du Mérite et Conseiller du Commerce Extérieur de la France.
Expert du secteur minier privé et des instances institutionnelles françaises et
étrangères des Sciences de la Terre.
A dirigé le service des ressources minérales du BRGM depuis 1998 et a été
Président du GIP GEODERIS pour assurer l’expertise de l’Etat dans l’Aprèsmine. Il est également administrateur de la Chambre Syndicale des Industries
Minières et membre actif de la Société de l’Industrie Minérale (SIM), ainsi que de
EMIREC (groupement de recherche EUROMINES) et enfin de la « Cosmetic
valley. » de la région Centre .
A été le Directeur Général de la Société Eurogold en Turquie (mines d’or) après
avoir été au sein du BRGM, directeur adjoint des opérations en CEI et avant en
Afrique australe et de l’Est.
Après avoir rappelé les définitions principales de ce secteur économique et ce qui en fait son originalité par
rapport aux questions purement énergétiques nous en examinerons les enjeux.
Dans un monde qui change rapidement pour atteindre 9 milliards d’humains vers 2050 dont la majorité
naîtra dans les pays en voie de développement, la distribution géologique des métaux n’est liée qu’à
l’histoire géologique de la terre et cela bien avant que l’homme n’y soit apparu.
La quantité de métal sur et dans la Terre est bien au-delà de nos besoins, par contre son accessibilité, sa
récupération sont les facteurs de risque principaux en opposant les milieux fragiles et les exploitations dans
les zones de contact avec la biodiversité.
Face à un déficit d’approvisionnement annoncé, l’exploration minière connaît un essor considérable depuis
2002, à peine ralenti par la crise économique mondiale pour certaines substances. Ce cycle qui se
décompose en phase de découverte dans les années 70 puis en baisse des investissements et l’apparition
de nouveaux acteurs dans les années 80-90 se sont traduits par une période de marasme économique du
secteur jusque dans les années 2000. La reprise liée au développement des BRICs (Brésil, Russie, Inde,
Chine) se confirme dans un cycle long et avec de grandes conséquences sur nos économies malgré des
possibilités de crash momentané.
Cela se voit encore plus sur des marchés nouveaux mais stratégiques comme ceux qui concernent les
« petits métaux » dont la production est dépendante de pays à positions souvent monopolistiques .Les
crises qui peuvent affecter l’approvisionnement de ces métaux ne s’expliquent pas que par la simple
équation « offre –demande » mais aussi par d’autres facteurs tels que la rétention d’information organisée
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au niveau de l’offre, la protection d’avancées technologiques, l’insuffisance de production ou encore des
ruptures sévères et brutales de production.
Ce n’est donc pas un manque ou une rareté des réserves naturelles des métaux qu’il faut craindre et gérer
mais plutôt les conséquences incontrôlées de leur accessibilité ou de leur production dans des zones à
l’environnement fragile. En favorisant toutes les sources « vertes » de métaux par la sélectivité et
l’optimisation de leur usage, leur récupération maximale et leur recyclage nous pouvons espérer satisfaire
le demande future. Autrement dit en imposant dès maintenant « la mine du futur » .
Pour conclure par une note optimiste nous ferons référence à la prise de conscience européenne et à la
Commission Européenne qui cherche à identifier des pistes d’action communes aux Etats membres.
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La notion de rareté, un enjeu en soi
Etat des lieux sur les énergies fossiles
Philippe Sebille-Lopez
Diecteur fondateur du cabinet d'analyse géopolitique et risque pays Géopolia.
Il est spécialisé sur la géopolitique des hydrocarbures et de l'énergie et
également
chercheur
à
l’Institut
Français
de
Géopolitique
(Université Paris 8). Il est l’auteur de « Géopolitiques du pétrole », Editions
Armand Colin, 2006.
1 / Les énergies fossiles dans la consommation mondiale d’énergie primaire : historique et prévisions
Sur le graphique ci-dessous (1900 à 2000), on note le poids prépondérant du charbon à la fin du XIXème
siècle, héritage des premières décennies de la révolution industrielle ; puis le pétrole prend
progressivement la relève à partir des années 1950 : le gaz naturel devient une énergie importante plus
récemment, dans les années 1960, au moins en Europe.
Source: BP Statistical Review of World Energy, 2001.
1970
2000
2030
Population mondiale
3,7 milliards
6 milliards
8,2 milliards
Consommation mondiale en Tep
5 milliards
9,2 milliards
15,3 milliards
Consommation par habitant en Tep
1,35 Tep/hab
1,5 Tep/hab
1,9 Tep/hab
Source : AIE et BP Statistical Review of World Energy
Les énergies fossiles dans la consommation mondiale d’énergie primaire en 2007 en millions de
tonnes équivalent pétrole (Mtep)
- Pétrole: 3.889 Mtep, soit 35,7%
- Electricité d'origine hydraulique: 688 Mtep, soit 6,3%
- Gaz naturel: 2.574 Mtep, soit 23,6%
- Electricité d’origine nucléaire: 635 Mtep, soit 5,8% (des
- Charbon: 3.090 Mtep, soit 28,4%
quantités
importantes
d'électricité
sont
également
produites à partir du charbon, du gaz et de fuels).
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Il faut préciser qu’environ 10% de la consommation énergétique mondiale (non comptabilisés ci-dessus)
sont également assurés par la biomasse, c’est-à-dire pour l’essentiel par le bois de chauffe utilisé dans les
pays en développement, d’où une consommation mondiale réelle d’énergie d’environ 11,8 Gtep en 2006.
-Total énergies fossiles en 2006: 9.555 Mtep (87,8% de la consommation mondiale d’énergie primaire hors
biomasse).
-Total énergie primaire consommée (commercialisée) en 2006 : 10.878 Mtep (10,88 Gtep) contre 10,62
Gtep en 2005, soit une progression de la consommation de 2,35% en phase de hausse drastique des
coûts, surtout ceux des énergies fossiles. En 2007: total de 11,09 Gtep.
Source: BP Statistical Review of World Energy, juin 2007 et 2008
Prévisions de l’Agence Internationale de l’énergie (AIE) 2006 à 2030, « si rien ne change »
Source : AIE, novembre 2008
2 / Etat des lieux sur les énergies fossiles
2A/ Le cas des hydrocarbures (réserves, production et localisation)
L’importance des définitions
Pétrole et gaz conventionnels et non conventionnels :
- Pétrole conventionnel : de 45° API (pétrole très léger d’excellente qual ité) jusqu’à 15° API (pétrole lourd)
- Les pétroles non conventionnels sont encore plus lourds (- de 10° API) :
Sable bitumineux de l’Alberta au Canada ; les huiles extra-lourdes de l’Orénoque au Venezuela ; les
schistes bitumineux (USA, Russie, Brésil, et dans bien d’autres « petits pays », Jordanie, Albanie, Maroc,
etc.)
- Gaz naturel conventionnel :Gaz associé ou gaz humide (lié à l’exploitation pétrolière) et gaz sec (gisement
strictement gazier).
- Gaz non conventionnel : grisou (coalbed methane), gaz de schiste, voire hydrates de gaz, même si…
Outre les différents type de pétrole et de gaz ; il y a aussi différentes définitions concernant les réserves
(prouvées, probables, possibles soit les 3 P) qui découlent de la probabilité plus ou moins importante de
pouvoir extraire tout ou partie du pétrole découvert.
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Importance des critères associés (techniques et économiques)
La réévaluation chaque année des réserves prouvées résulte largement, plus encore pour le pétrole que
pour le gaz, des progrès techniques, qui permettent de mieux récupérer les réserves en place. La
réévaluation des réserves ne correspond donc pas exclusivement à la découverte de nouveaux gisements.
L’impact de l’ensemble de ces différents éléments sur les chiffres des réserves : une certaine
confusion
Localisation des réserves conventionnelles d’énergie fossile (carte synthèse)
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Localisation des réserves d’hydrocarbures et aspects géopolitiques
Pétrole : forte concentration des réserves prouvées conventionnelles au Moyen-Orient ; importance des
gisements géants et supergéants, de leur arrivée à maturité et leur impact sur la production future
Source : Philippe Sébille-Lopez, in Géopolitiques du pétrole, Armand Colin, 2006
Le Golfe arabo-persique : une curiosité géologique pour les hydrocarbures
Après plus d'un siècle d'exploration, on dénombre aujourd'hui dans le monde, plus de 30.000 gisements
commerciaux, donc rentables, que l'on distingue communément de la façon suivante:
- environ 400 gisements « géants », parce que leurs réserves initialement récupérables, avant toute
production sont supérieures à 70 millions de tonnes, soit plus de 500 millions de barils;
- et parmi eux, 50 gisements « super-géants » dont les réserves initiales récupérables dépassent les 700
millions de tonnes, soit plus de 5 milliards de barils.
Ces 400 gisements, qui ne représentent numériquement, que 1,3% des gisements commercialement
exploités, constituent pourtant 60% des réserves prouvées et dans ce groupe, les 50 gisements qualifiés de
« super-géants » correspondent à eux-seuls à plus de 40% des réserves mondiales. Or 60% de ces
gisements « super-géants » sont situés au Moyen-Orient. Ceci explique pourquoi cette région concentre
près de deux tiers des réserves mondiales et les cinq pays les mieux dotés au plan mondial. Le déclin de
ces gisements géants sera un élément majeur de la survenance prochaine du plateau de production (cf
infra).
Si l’essentiel des réserves de pétrole conventionnel se trouve au Moyen-Orient, il y a toutefois plusieurs
polémiques majeures concernant notamment les cinq plus importants détenteurs de réserves (Arabie
saoudite, Iran, Irak, Koweït, E.A.U.) qui ont tous plus ou moins réévalué leurs réserves au moment de
l’instauration des quotas OPEP et du contre-choc pétrolier de 1986. (cf tab ppt).
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Les grands acteurs de la planète pétrole
Les 13 pays de l’Opep plus quelques autres (Russie, USA, Chine, Canada, Mexique, Norvège, etc.) (cf tab
ppt)
Gaz naturel : des réserves prouvées conventionnelles en théorie mieux réparties mais une très forte
concentration dans six pays (66%)
Source : Philippe Sébille-Lopez, in Géopolitiques du pétrole, Armand Colin, 2006
Il y a trois grands marchés régionaux de consommation du gaz naturel (USA, Europe, Asie industrialisée) et
quelques grands acteurs pour les exportations. Ces marchés vont devenir de plus en concurrentiel pour
leurs approvisionnements à mesure que la demande de gaz va augmenter. Il faut aussi intégrer les
problèmes des pays de transit (Russie/Ukraine) et le rôle du GNL comme source alternative et nouvelle
forme d’approvisionnement, mais aussi peut-être à terme comme catalyseur d’un marché mondial du gaz et
non plus régional. Le GNL existe pourtant depuis les années 1960.
Les grands acteurs du gaz naturel et du GNL : une douzaine de pays au niveau mondial
(Cf 2 tab ppt + carte flux GNL)
Pétrole et gaz : le poids des compagnies nationales par rapport à celui des compagnies privées (Cf
graphique ppt)
Pour les réserves comme pour la production, les compagnies pétrolières privées, y compris les grandes
majors comme ExxonMobil, Shell, BP, ChevronTexaco, Total, etc., ne représentent qu’environ 5% à 10%
pour les réserves, 20% pour la production, c’est-à-dire de petits pourcentages au niveau mondial.
Des réserves à la production du pétrole et du gaz et quelques questions annexes dont les fameux
pics (peak oil notamment)
D’où beaucoup d’incertitudes et un certain flou sur la durée de vie des réserves et la survenance des pics
pétrolier (peak oil) et gazier qui pourraient être surtout dus au manque d’investissement bien plus qu’au
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déclin des réserves proprement dites. Pour le pétrole conventionnel toutefois, ce déclin est estimé autour de
5% par an. Il a bien sûr une incidence sur les investissements, qui, pour seulement maintenir à niveau la
production d’une année sur l’autre doivent intégrer ce facteur. Le déclin lié à l’arrivée à maturité de certains
gisements est particulièrement sensible dans certains pays, comme le Mexique, notamment sur les très
gros gisements.
Pour conclure sur les réserves et le fameux peak oil, on semble surtout s’acheminer vers un plateau de
production, plutôt que vers une chute brutale de la production lié au déclin des réserves (peak oil). Le
groupe Total après plusieurs révisions à la baisse et dans temps de la production situe désormais ce
plateau autour de 2015 à 89 Mb/j. On est aujourd’hui en 2009 à environ 85 Mb/j.
Une production pétrolière de plus en plus coûteuse : le poids croissant de la production offshore, la forte
hausse des coûts de production liée aux pénuries de matériels dans l’offshore profond, mais aussi de
moyens humains (sauf pour le charbon, une constante dans l’ensemble du secteur énergétique filière
nucléaire comprise).
Les grands pays consommateurs de pétrole et de gaz (Cf tab ppt)
Dans le monde, une vingtaine de pays (pour 192 pays à l’ONU), consomment environ 80% du pétrole et du
gaz naturel produit chaque année. La composition de ce panel de pays varie peu. A l’inverse, selon le type
de réserves évoqué, le classement pays change et avec lui un peu de la géopolitique des hydrocarbures,
voire même des énergie fossiles, puisque le charbon peut notamment être transformé en carburant, ceci
depuis les années 1920.
2B / Le cas du charbon est assez différent
L’énergie fossile la mieux répartie géographiquement, malgré là encore de très fortes concentrations dans
quelques pays, des coûts d’investissements moins importants et donc une énergie économiquement très
compétitive, malgré les problématiques environnementales.
Total 9 pays:
816 Mt
2.511 Mt
2.242 Mt
Part des 9 pays:
R = 90%
P = 87%
C = 76%
Sources : BP Statistical Review of World Energy 2005, juin 2006
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3 / Quelques problématiques associés aux énergies fossiles
Climat et CO2
Encore plus que pour le gaz et le pétrole, la question du captage, du transport et du stockage du CO2 lié à
l’usage du charbon, qui est la plus polluante des trois énergies fossiles est importante. Mais sur la question
du CO2, des quotas de droits d’émissions et/ou de la taxe carbone, les pays industrialisés n’ont pas encore
pu se mettre d’accord, notamment l’Europe et les Etats-Unis, qui préconisent au mieux deux systèmes
différents. Difficile dans ces conditions d’inciter les pays émergents à s’impliquer sur cette question. Ce sera
l’un des enjeux du sommet de Copenhague fin 2009.
Le nationalisme pétro-gazier
C’est un facteur de hausse des coûts, même si la récession économique et la baisse de la demande qu’elle
entraîne pourraient légèrement modifier la donne dans certains pays. Car avec la chute des cours du brut, à
partir du second semestre 2008, plusieurs pays ont à la fois des problèmes pour boucler leur budget, mais
aussi pour investir dans le développement de leur production future.
Ouverture des secteurs amont pétro-gazier : difficultés d’accès aux réserves pour les Cies internationales
privées (Arabie saoudite, Koweït, Mexique secteur amont/production totalement fermé, Irak en cours
d’ouverture…)
Les investissements considérables requis dans le secteur de l’énergie entre 2006 et 2030 : plus de
20.000 milliards de dollars selon l’AIE (Cf tab ppt)
La hausse des cours du brut depuis 2003 et son impact sur le prix du gaz découlent directement de
l’insuffisance des investissements dans le secteur pétrolier depuis le contrechoc pétrolier de 1986, avec des
prix du baril peu élevés. D’où les fusions entre grandes compagnies privées à la fin des années 1990 pour
faire des économies d’échelle, mais aussi assurer leur existence face à la concurrence contre d’éventuels
rachat et/ou prises de contrôle et enfin investir dans la production pour assurer leur avenir. La crise
économique et financière que nous traversons ne devrait pas favoriser la mobilisation de ces capitaux, ce
qui pourrait se traduire à terme par une nouvelle envolée des prix des hydrocarbures.
Conclusion
Energies fossiles, climat et environnement : à long terme et par delà les dogmatismes
Il ne faut surtout pas opposer les énergies fossiles, au nucléaire et/ou aux différentes énergies
renouvelables. La résolution de l’équation énergétique globale d’ici 2050 devra faire appel à toutes les
formes d’énergies disponibles.
Les énergies fossiles restent indispensables à un horizon prévisible. Il faudra toutefois apprendre à mieux
les utiliser (charbon propre), de façon plus rationnelle, là où elles sont le moins substituables (transport) en
attendant des progrès significatifs de la R&D, dans laquelle il faut investir massivement en attendant de
pouvoir basculer avec certitude vers des nouveaux modèles économico-industriels, voire comportementaux
et sociétaux, de développement plus durables.
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La notion de rareté, un enjeu en soi
La rareté, une notion relative - Le cas des ressources minérales
et des hydrocarbures
Philippe Hugon
Directeur de Recherche à l’IRIS.
Professeur émérite à Paris X Nanterre, agrégé en sciences économiques.
Consultant pour de nombreux organismes internationaux et nationaux d'aide
au développement (Banque mondiale, BIT, Commission européenne, OCDE,
Ministère des Affaires étrangères, PNUD, UNESCO). Auteur de « Géopolitique
de l’Afrique » (Editions Armand Collin, 2006)
Les ressources du sous-sol ne sont pas produites par l’homme mais elles sont des facteurs de
production. Sur l’échelle de temps humain, elles sont épuisables.
I/ Les différentes facettes de la rareté
La rareté est au cœur de plusieurs représentations qui s'affrontent. Nous en distinguerons 4
principales.
1. La rareté physique
Le point de vue des géologues, des géographes, des ingénieurs, des malthusiens : accroissement de la
consommation supérieure aux ressources disponibles. Ex : rapport Meadows Halte à la croissance (1972).
La consommation d’hydrocarbure
- Les consommations d’énergie primaire mondiale en 2006 : 11,8 milliards TEP ; consommations finales :
8,2 milliards TEP. Pétrole : 37% de l'énergie mondiale ; charbon : 26%.
- Les grandes inégalités de consommation du pétrole Etats-Unis : ¼ de la consommation pétrolière
mondiale, premier importateur et 3ème producteur mondial. Consommation énergétique par tête : 8TEP
contre moins de 500 kgs dans les pays en développement et 1 TEP en Chine (5 planètes seraient
nécessaires si le niveau de consommation était celui des américains). Chine : 18 autos pour 1000 habitants
contre 520 en UE et 770 aux Etats-Unis.
- L'explosion de la consommation, au-delà de la crise mondiale. Consommation d’énergie primaire
multipliée par 1,8 entre 2000 et 2030. 2/3 de la hausse résulterait des pays en développement et émergents
notamment de la Chine
Les perspectives de hausse de la demande mondiale de +50 % d’ici 2030 avec un seuil mondial de 100
millions barils jours;
Les limites des réserves et le « pick oil »
- Controverses et secrets sur les réserves mondiales, des énergies fossiles: petro optimistes versus petro
pessimistes + 1000 milliards barils de réserve d'hydrocarbures? Ex de la date du pick oil (120 M B/J 2030,
2040?). Mirage qui s’éloigne au fur et à mesure qu’on s’en rapproche.
- Les incertitudes des technologies : d’extraction et de découvertes (forages maritimes profonds, pétroles
non conventionnels, de substitution (énergies nouvelles renouvelables, hydrogène), d’économies ( efficacité
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énergétique renforcée, piles à combustibles dans la motorisation de l'automobile, isolation thermique du
résidentiel, activités tertiaires…).
Les nécessités des trois 20% de l’UE : efficacité énergétique, énergies renouvelables, émission de GES.
« L'âge de pierre n'a pas disparu avec le manque de pierres » Cheick Yamani
Proximité et différences avec les produits miniers - Croissance de la consommation. Perspectives pour
la Chine 2016 : 35% du charbon, 34% de l'acier, 31% du nickel, 29% de l'énergie, 28% du cuivre, 26% de
l'aluminium, 14% de l'argent mondiaux
-Réserves prouvées et possibles supérieures aux hydrocarbures et différentes selon les produits. Diversité
selon les zones. Afrique : pas d’épuisement minier dans un horizon de 100 à 200 ans (sauf uranium,
phosphate).
2. La rareté économique et le rôle des prix
Les ressources naturelles sont un capital. Les extractions de minéraux et d'hydrocarbures sont très
capitalistiques (exploration, extraction, infrastructures de transports…) et supposent une technologie
avancée.
Deux questions pour l’évaluation économique de la rareté des ressources épuisables. Celle du rythme
optimal d’exploitation (règle de Hotteling, question du taux d’actualisation) et celle de l’évaluation de la
rareté.
2.1 Les prix expriment la rareté mais celle-ci dépend aussi des prix.
Les prix et la rareté dépendent des découvertes futures, des nouvelles technologies et du rythme de
progrès technique et des substitutions d’utilisation des produits qui sont largement fonction des prix relatifs
et des mesures incitatives ou fiscales. La rareté est liée aux efforts d'investissement. Rôle du cash flow des
compagnies pour financer la prospection, l’innovation technologique, la diversification…
2.2 Le prix du marché est composé de deux éléments : le cout marginal d’exploitation et la rente de
rareté.
Débat chez les économistes sur le prix de référence : d’une ressource épuisable, Y a-t-il possibilité de
nouvelles découvertes, ?
Y a-t-il accroissement du coût d’extraction (rente différentielle ricardienne)?
Y a-t-il substitut possible ?
Erreur de prévision. Selon Jevons (1869) The question of coal, il devait y avoir explosion du prix du charbon
en Grande Bretagne du fait :
-1/ de l’existence d’un stock fini de charbon ;
-2/ de l’accroissement prévisible du coût d’extraction ;
-3/ de l’absence de substituts envisageables. Il prévoyait pour les années 1960 une consommation 13 fois
supérieure à celle constatée.
2.3 Les marchés reflètent mal la rareté des ressources du sous sol
Le rôle des marchés mondiaux physique et à terme (marché des contrats) : offre, demande, stock, prix. Jeu
des acteurs et des spéculateurs.
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Les limites du marché:
Les externalités, les marchés non concurrentiels
La myopie des marchés
Extrême volatilité des prix. Les marchés sur réactifs ; les produits du sous sol sont des produits financiers
liés aux fonds de placement.
3. Rareté environnementale et biosphère: le point de vue écologique
- Problème de la planète finie, des équités intergénérationnelles, de la vie à crédit de ceux qui gaspillent les
ressources non renouvelables,
-Liens entre ressources d’énergie fossile et changement climatique
- Nuisances écologiques du pétrole, de l’uranium, du charbon et des mines: pollutions atmosphériques de
proximité, effets de GES, déchets nucléaires,
- Principe de précaution dans un univers incertain. valeur d’option, accordée à une réversibilité (ex d’une
centrale nucléaire ou des déchets nucléaires) ; valeur d’existence du capital naturel
- La rareté liée à l’empreinte écologique suppose une confrontation entre plusieurs systèmes de valorisation
et un débat public.
4. Rareté géopolitique et les logiques impériales. Le point de vue de l'économie politique
- Le rôle géopolitique de la rareté et des prix.
Rareté compétitive : Prix du pétrole facteur de compétitivité. Prix géopolitique sensible à toute perturbation
politique créant un déséquilibre entre l'offre et la demande : prix du baril marginal
Les relations entre les oligopoles et les Etats propriétaires des ressources.
- Droits de propriété aux Etats des ressources du sous sol: 80 % des réserves de pétrole concentrées dans
30 pays dont la plupart sont à haut risque. Rôle des cartels, des nationalisations ou privatisations.
- Concessions aux oligopoles avec permis d'exploration et d'exploitation. Rôle des oligopoles ayant la
maîtrise de la technologie, les capacités de financement. Enjeu des contrats léonins ou non, des accords de
troc non transparents, des liens entre corrupteurs et corrompus. .
- Enjeu des réserves et de la rareté comme secret des Etats et des compagnies.
II/ Les enjeux des ressources du sous sol
Ambivalence des ressources naturelles: facteurs de croissance et développement versus malédiction des
ressources naturelles, corruption et conflits.
1. Les stratégies des pays développés et émergents et des oligopoles
- Stratégies d’accès aux territoires, de sécurisation des approvisionnements et les transports.
- Mondialisation avec fin des chasses gardées post coloniales mais logiques impériales de présence
militaire et non recours aux seuls marchés pour assurer la sécurité énergétique ou minière (ex de la
convoitise de l’Afrique entre l’Europe, les Etats-Unis, la Chine et l’Inde). Les enjeux stratégiques de
sécurisation des exploitations et des routes maritimes (Mer rouge, Océan Indien versus golfe de Guinée).
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- Les stratégies de diversification des risques géopolitiques (Afrique, 10% des réserves) et des partenaires.
Les accords de coopération ex gaz algérien, russe pour l'Europe, uranium pour Areva, coltan pour
utilisateurs des téléphones,
- Les stratégies des oligopoles de repositionnement sur les on shore et off shore. Combat de titans des
groupes miniers.
2. Le rôle ambivalent des ressources minières et pétrolières dans le développement.
Le capital naturel représente en Afrique 26% de la valeur du capital total (immatériel, technique) contre 2 à
3% dans les pays développés. Dans certains pays pétroliers la part est supérieure à 60%.
- Utilisation des rentes: arbitrage entre non exploitation d'une ressource se valorisant, affectation de la rente
à des produits de substitution ou à des investissements physiques et sociaux gérant l'après hydrocarbure
ou de l'après mines.
- Ressources minières et pétrolières stratégiques pour de nombreux Etats. Potentiel de financement de la
croissance et du développement
- Effets de malédiction des ressources naturelles et de « dutch disease ». L’évolution des « kleptocraties
pétrolières ». Les pillages et gaspillages des ressources (ex de la RDC)..
- La gestion de l’après pétrole ou de l'après mine (ex de Nauru), diversification des économies.
3. Le rôle des ressources naturelles dans les conflits
80% des PMA ont connu un conflit armé au cours des 15 dernières années. Un pays disposant de
ressources pétrolières a 3 fois plus de risques de connaître un conflit qu’un pays non pourvu.
Les guerres énergétiques de convoitise et de gaspillage des ressources d’hydrocarbures et des ressources
minières. Les ressources naturelles (coltan, couleur du bitume, odeur de l’argent, goût du sang), diamant,
pétrole, « La merde du diable », uranium (en zone Touareg au Niger). Celles-ci permettent la captation de
rentes et sont sources de financements des conflits (trafics d’armes, financement des acteurs).
Conclusion : Quelles stratégies?
- La rente de ressources épuisables doit être affectée aux trois autres formes de capital humain, physique
et naturel pour le meilleur régime de croissance (règle de Hatwick).
-Stabilisation des ressources. Ex gestion de la Norvège ou du Botswana; fonds de stabilité
intergénérationnel.
- Prévention des guerres énergétiques: transparence des comptes (« publiez ce que vous payez », société
d’exploitation, partage plus égal des rentes, mise en œuvre de l’Initiative de transparence des industries
extractives (ITIE), gestion des instabilités et des chocs : ex des fonds de stabilisation intergénérationnels.
- Prévention des guerres de pillage minier : réintégration des milices dans des armées, réaffectation des
ressources minières aux investissements collectifs, contrôle des filières internationales (trafiquants,
Processus de Kimberley.
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Quels effets de la crise mondiale ?
Effets à court terme: baisse des prix et des actifs des compagnies ; accroissement de la volatilité et des
incertitudes.
Repositionnement des compagnies: ex Chinalco versus Rio Tinto
Déplacement territorial des raretés.
Restructuration des modes de production et de consommation économisant les ressources du sous sol?
Croissance verte, tertiarisation, mode de consommation et de production moins énergivore ?
Référence(s) :
- Philippe Hugon, « Géopolitique de l’Afrique » (Editions Armand Collin, 2006)
- Philippe Hugon, « L’économie de l’Afrique » (La Découverte, 2009)
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Le paradoxe des politiques actuelles entre sécurisation des
approvisionnements et économie de ressources
Jean-Loup Loyer
Chargé de mission au Département "recherche, technologies et développement
durable" du Centre d'analyse stratégique. Ingénieur aéronautique de formation, il
s'intéresse plus particulièrement aux secteurs de haute technologie (économie
numérique, espace, technologies vertes...), en rapport avec l'innovation, l'industrie
et le développement durable. Il a participé à l'exercice de prospective "France
2025", au rapport "Perspectives sur le véhicule grand public à 2030" présidé par
Jean Syrota: http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=728
La résolution du paradoxe « sécurisation des approvisionnements et économie des ressources
énergétiques » est différente selon l’échelle géographique. Néanmoins, ces deux politiques doivent être
menées en parallèle pour prétendre être efficaces dans la lutte contre le réchauffement climatique, dans le
cadre d’une coopération internationale forte et contraignante.
La situation actuelle
La France fait partie des pays industrialisés les moins concernés par ces problématiques. Premièrement,
l’intensité énergétique du pays ne cesse de décroître (-10% entre 1995 et 2006 pour un taux de
dépendance énergétique de 51,4 %). Deuxièmement, le mix énergétique français est plutôt équilibré dans
son ensemble (nucléaire 42% soit 85% de la production d’électricité, pétrole 33% surtout dans les
transports, gaz 15%, énergies renouvelables ou propres 6%, charbon 4%). Enfin, l’approvisionnement
énergétique est également relativement diversifié (pays du Golfe mais aussi Afrique du Nord, Scandinavie,
Mer du Nord, Russie, Canada…) et les autorités françaises sont à même de l’assurer : présence sur tous
les continents grâce à son réseau diplomatique, multinationales de l’énergie dont l’Etat est souvent
actionnaire (85% pour EDF, 36% pour GDF Suez, 87% pour Areva…), nombreuses organisations expertes
dans le domaine…
Au niveau européen, malgré d’indéniables progrès, deux problèmes majeurs subsistent. Tout d’abord, les
situations de dépendance énergétique – et donc les intérêts associés - varient grandement entre les pays
(utilisation importante du charbon en Allemagne, du gaz en Europe de l’Est…), ce qui se traduit par une
insuffisante intégration de politiques énergétiques nationales considérées comme régaliennes. Ensuite, sur
un plan technique, les réseaux ne sont pas suffisamment intégrés (interconnexions gazières ou
électriques).
Au niveau mondial, les travaux du GIEC ont légitimé la coopération internationale dans la lutte contre le
changement climatique. Pour autant, les intérêts géostratégiques divergents de puissances de plus en plus
nombreuses rendent la mise en œuvre pratique encore floue : absence d’autorité de régulation mondiale,
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difficiles accords contraignants post-Kyoto, marché mondial du carbone et/ou transferts de technologies
embryonnaires…
Une situation possible en 2025 (voire 2050) ?
Dans la lutte impérative contre le réchauffement climatique, les solutions sont à chercher en priorité dans
les technologies et la régulation internationale.
Les ruptures technologiques souvent espérées ont rarement lieu. En effet, le rythme du progrès scientifique
et technique est largement indépendant de l’actualité et des financements ponctuels de R&D : dans le
domaine de l’énergie, il faut environ 25 ans pour qu’une technologie nouvelle se diffuse massivement. Les
technologies énergétiques de 2025 - et probablement de 2050 - sont donc connues ; leur amélioration et
leur diffusion dépendront des financements alloués aux démonstrateurs et aux infrastructures. Ainsi, selon
l’AIE (scénario « bleu »), une division par 2 des émissions mondiales de CO2 d’ici 2050 passe par une
1
utilisation plus rationnelle de l’énergie (54% du potentiel de réduction) et le recours à des technologies de
2
production plus propres (46% ). Pour la France, les secteurs à cibler sont les transports (34% des
3
4
émissions de CO2 avec un potentiel de réduction de 31% ), le résidentiel-tertiaire (22%, 56% ), l’industrie
(25%, 18%)…
Malgré la prise de conscience mondiale, une régulation forte à l’échelle internationale semble difficile à
atteindre, tant les obstacles sont nombreux. La plupart des technologies mentionnées ci-dessus restent
coûteuses et difficiles à déployer (transferts de technologies, financements, ressources humaines…) ; les
pays industrialisés ne veulent pas voir leur niveau de vie diminuer alors que les pays en développement
aspirent à les rejoindre ; les incertitudes scientifiques - liées aux carences de la modélisation - demeurent
quant aux impacts exacts du réchauffement climatique sur la planète. Toutefois, il existe toute une série de
mesures possibles dans le cadre d’un accord post-Kyoto :
•
La décision d’objectifs chiffrés par pays. Pour parvenir à une diminution par 2 des émissions
mondiales d’ici 2050, il faudrait une division par 4 des émissions des pays développés, par 2 des
pays émergents et par 1,1 des autres pays ;
•
Un principe d’équité entre pays, assorti de transferts financiers et technologiques du Nord vers le
Sud et des délais accordés aux pays en développement ;
•
Un marché mondial des permis d’émissions avec plafonnement du prix des permis associé à
une redistribution des éventuels bénéfices;
•
Des objectifs sectoriels transnationaux de réduction de gaz à effet de serre afin d’éviter les
délocalisations
1
30% avec l’amélioration de l’efficacité énergétique et de la substitution, 24% par une utilisation plus rationnelle des
hydrocarbures dans les consommations finales
2
21% par les énergies renouvelables, 19% par la capture et le stockage du carbone, 6% par le nucléaire
3
Transport ferroviaire, progrès dans les motorisations thermiques et efforts sur les véhicules hybrides et/ou électriques
4
Renforcement des normes d’isolation, développement des énergies renouvelables, rénovation thermique des
bâtiments et substitution du fioul par des énergies moins carbonées (bois, pompes à chaleur…)
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Les Etats-Unis semblent avoir pris conscience de leur dépendance aux hydrocarbures et des dangers liés
5
au changement climatique , mais les inerties demeurent nombreuses. Dans le même temps, l’essor
économique chinois implique la consommation de grandes quantités de matières premières énergétiques
(mais aussi minérales), par un système de production parfois vétuste et morcelé. Par son histoire et ses
engagements récents, une Union Européenne exemplaire serait à même de prendre la tête des
négociations internationales, en faisant l’intermédiaire entre les Etats-Unis et les pays en développement. A
ce titre, les négociations de Copenhague à la fin 2009 devraient permettre d’éclairer les positions
respectives des acteurs et ainsi esquisser l’avenir de la coopération internationale quant à la gestion des
ressources rares.
Référence(s) :
•
Perspectives énergétiques de la France à l’horizon 2020-2050 (rapport Syrota), 2007, Centre
d’analyse stratégique
http://www.strategie.gouv.fr/article.php3?id_article=523
•
Prospective France 2025 -Groupe « Ressources rares », 2009, Centre d’analyse stratégique (à
paraître)
5
L’administration Obama s’est ainsi prononcé en faveur de la création en 2012 d’un marché des émissions de gaz
carbonique de type « Cap and Trade ».
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Le paradoxe des politiques actuelles entre sécurisation des
approvisionnements et économie de ressources
Hervé Lefebvre
Chef du département des marchés et services d’efficacité énergétique à
l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME).
Docteur en économie appliquée. Expert national sur plusieurs Implementing
Agreement de l’Agence Internationale de l’Energie (Demand Side Management
IA et Efficiency Electrical End-use Equipment IA).
L’ensemble des réseaux énergétiques connaît des transformations profondes liées aux dispositifs
réglementaires, aux contraintes économiques et à l’intégration des technologies de l’information pour
l’optimisation de la gestion de ces réseaux.
La structure nationale des systèmes énergétiques de réseaux est la conséquence directe de la décision de
1946 qui nationalisait les entreprises énergétiques d’électricité et de gaz, en rassemblant les sociétés de
production, distribution et transport en établissement unique : Electricité de France (EDF) et Gaz de France
(GDF). En conséquence, la structure de nos systèmes énergétiques est centralisée, centralisation renforcée
pour l’électricité par le choix politique de développer le parc de production nucléaire.
Ce modèle va connaître une profonde mutation du fait de l'harmonisation des politiques énergétiques dans
le cadre de l'Union Européenne. Dès la fin des années 1990, l'Union Européenne met en avant les deux
grandes priorités du système énergétique européen :
-
la libéralisation des marchés ;
-
la sécurité d'approvisionnement.
Et ces deux priorités pour le système énergétique européen s'inscrivent dans un contexte plus globalisant
qui est relatif à la protection de l'environnement.
Sur la base de ce contexte historique et réglementaire, le système énergétique national connaît une
profonde mutation marquée par :
-
l'ouverture des marchés de l'énergie ;
-
le développement de la production décentralisée ;
-
le développement des offres de services d'efficacité énergétique ;
-
le développement des technologies de l'information pour la gestion des offres énergétiques.
Le système énergétique centralisé fait place à un système ouvert dans lequel se multiplient les
intervenants, tant du côté de l'offre que de la demande, l'information ne suit plus un canal unidirectionnel
mais des canaux multidirectionnels nécessitant une gestion optimisée pour dimensionner les réseaux au
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plus juste, sécuriser l’approvisionnement et répondre aux obligations de réduction de nos impacts sur
l’environnement.
Pour répondre à ces contraintes, de nombreux règlements (européens ou nationaux) sont entrés en vigueur
comme :
-
La résolution législative du Parlement européen du 17 décembre 2008
-
la directive efficacité énergétique
-
la directive pour les produits consommant de l’énergie
-
la Loi de programme fixant les orientations de la politique énergétique (Loi POPE)
-
la loi Grenelle
A partir de ces obligations réglementaires et de cas concrets nous essaierons de montrer les liens entre
sécurisation d’approvisionnement et économie de ressources, mais également que nous ne devons et ne
pouvons pas tout attendre du législatif.
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Les impacts en terme de relations internationales : les
ressources comme élément de coopération ou/et de tensions ?
L’interdépendance entre Etats importateurs et exportateurs
Yann Richard
Maître de conférences, UFR de Géographie - Université Paris 1 Panthéon
Sorbonne
Spécialiste des relations de l’Union européenne avec ses voisins orientaux
Coordinateur de l’ « Atlas de l’Europe dans le Monde » (La Documentation
française, 2009) avec Clarisse Didelon (Université du Havre) et Claude
Grasland (Université Paris 7 Denis Diderot)
L’Union européenne est de plus en plus dépendante de l’extérieur pour son approvisionnement
énergétique. En outre, elle fait face en permanence à des risques de rupture de ses approvisionnements
car ceux-ci viennent de régions (Moyen Orient, Afrique du Nord) ou traversent des régions (Proche Orient)
réellement ou potentiellement instables. Pour diversifier ses approvisionnements, l’Union s’est de plus en
plus tournée vers la Russie dans les années 1990 car celle-ci possède des atouts nombreux à ses yeux,
notamment des réserves de gaz considérables.
Depuis une dizaine d’années, l’Union tente d’organiser avec la Russie un partenariat énergétique fondé sur
un dialogue permanent. Malheureusement, ce « partenariat » n’est pas fiable pour de nombreuses raisons :
•
premièrement, plusieurs spécialistes se demandent à bon droit si la Russie est en mesure d’assurer
l’approvisionnement à long terme de l’Union européenne, compte tenu de son retard technologique,
de l’insuffisance de ses investissements, de l’obsolescence de ses équipements et de l’épuisement
rapide des sites de forage actuellement exploités.
•
ensuite, derrière un consensus de façade sur quelques grands principes généraux, la Russie et
l’Union européenne ont en réalité des désaccords nombreux et profonds sur de nombreux sujets :
-
niveau de dépendance de l’UE vis-à-vis des fournisseurs extérieurs ;
-
fermeture du marché russe, alors que le marché européen s’ouvre ;
-
refus russe de ratifier la charte de l’énergie ;
-
difficulté pour les investisseurs de sécuriser leurs investissements et les rentabiliser ;
-
types de contrats de livraison ;
Aussi leur relation dans le domaine énergétique, pourtant nécessaire pour des raisons qui seront exposées
(épuisement des ressources du côté de l’Union, recherche d’un excédent commercial confortable pour la
Russie), prend plus l’allure d’un dialogue de sourds que d’un réel partenariat.
Pour dépasser ces difficultés et sécuriser ses approvisionnements, l’Union européenne peut mettre en
œuvre plusieurs stratégies qui seront exposées sous forme de scénarios dans la dernière partie de cette
présentation :
•
scénario de la diversification réussie : avec deux variantes ;
•
scénario du renforcement du lien Russie – UE : avec deux variantes également.
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Mais quelle que soient les stratégies retenues, l’Union ne pourra pas espérer peser réellement sur ses
fournisseurs si elle n’est pas davantage unie et si elle n’est pas capable de mettre en œuvre une politique
commune en matière d’approvisionnement et de consolider son marché intérieur. C’est d’autant plus
nécessaire que la Russie elle-même est revenue en force dans ce qu’elle considère comme sa zone
d’influence naturelle.
Part de l'UE 27 dans les exportations de la Russie
100
90
80
Pourcentages
70
60
Minérais
Exportations totales
50
Gaz naturel
Pétrole
40
30
20
10
0
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Part des minéraux* dans les exportations de la Russie
90
80
70
Pourcentage
60
Vers l'UE 27
50
Vers la CEI
40
Vers le Monde
30
20
10
0
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Minéraux : charbon, pétrole, gaz, coke, produits pétroliers raffinés.
Référence(s) :
- Clarisse Didelon, Claude grasland, Yann Richard (dir.), 2008, Atlas de l'Europe dans le monde, Paris,
La Documentation française
- Pierre Beckouche, Yann Richard, Atlas d'une nouvelle Europe, Paris, Autrement, 2008
- Susanne Nies, Gaz et pétrole vers l'Europe, Paris, La Documentation française
- Philippe Sébille-Lopez, 2006, Géopolitique du pétrole, Paris, Colin
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Les impacts en terme de relations internationales : les
ressources comme élément de coopération ou/et de tensions ?
La dimension internationale derrière des conflits locaux
Claude Serfati
Enseignant-chercheur en économie à l’Université de Saint-Quentin-enYvelines.
Responsable de l'axe Mondialisation, Gouvernance, Développement durable
(MGDD) au sein du C3ED (Centre d'Economie et d'Ethique pour
l'Environnement et le Développement)
Les conflits armés pour les ressources ont touché dans les dernières décennies plus d’un tiers des
pays du Sud. Les noms qui leur sont donnés – ‘guerres pour les ressources’, ‘guerres ethniques’, ‘guerres
civiles’ , ‘nouvelles guerres’ – soulignent la difficulté d’en définir avec précision les enjeux et contours. Elles
seraient selon certaines analyses, différentes sur plusieurs points (objectifs, méthodes, financement, ..) des
guerres inter-étatiques ‘classiques’. Ces conflits sont les plus fréquents depuis la seconde guerre mondiale.
Au cours des dernières décennies, près de 80 conflits de ce type ont eu lieu. Ils ont causé des millions de
victimes et le déplacement de dizaines de millions de personnes. En 2007, plus d’une vingtaine de conflits
étaient en cours.
La littérature économique s’est tardivement intéressée à ces nouvelles guerres après que la
Banque mondiale eut constitué en 1999 un groupe de recherche sur l’«analyse économique des guerres
civiles, des crimes et de la violence ». La tonalité dominante des études produites par la Banque Mondiale
était que ces conflits, pour violents qu’ils soient, survenaient dans des pays qui étaient à l’écart de la
mondialisation et qui adoptaient des règles de ‘mauvaise gouvernance’. La présence de ressources
naturelles dans une partie non négligeable des pays en conflits constitue un facteur aggravant, un ‘fléau’
puisqu’il livre les populations et les territoires à l’appétit de groupes prédateurs.
Cette analyse a fait l’objet de critiques. La corrélation entre ressources naturelles et conflits armés semble
trop réductrice. Plus important est le fait que les relations entre ces conflits et les processus de
mondialisation sont sous-estimées. Les conflits armés n’ont pas lieu ‘ailleurs’, et sont au contraire souvent
reliés par différents canaux – financiers, commerciaux, humains – aux autres régions de la planète, y
compris les pays développés. La présence d’acteurs transnationaux au cœur de ces conflits locaux atteste
des nouvelles interactions qui sont créées entre les différents niveaux d’échelle (continentaux, nationaux,
locaux).
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Référence(s) : Principales publications 2008 et 2009 :
•
(Sous la direction de C. Serfati), Une économie politique de la sécurité, Karthala, 2009, Paris
•
(avec Audrey Aknin) « Guerres pour les ressources, rente et mondialisation », Mondes en
développement 2008/3
•
Coordinateur d’un dossier (6 articles) sur le thème « Défense, finance et innovation » Innovations.
Cahiers d'économie de l'innovation, 28, 2008/2 (Auteur de deux articles)
•
"Financial dimensions of transnational corporations, global value chain and technological
innovation", Journal of Innovation Economics, n°2, 2008
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Et si les véritables enjeux n’étaient pas les plus visibles ? :
Impacts locaux, environnementaux et socio-humanitaires
Eve Tessera
Juriste en droit, diplômée d'un master en Droit International Public.
Elève avocate à l'Ecole de Formation des Barreaux de Paris.
Responsable du pôle Industries Extractives au sein de Sherpa. Coordinateur
LUTTER CONTRE LA CRIMINALITE ECONOMIQUE ET FINANCIERE
Présentation de Sherpa
Objet
Sherpa est une association à but non lucratif, créée en 2001 par William Bourdon, avocat au barreau de
Paris.
Son objet est de lutter contre la criminalité économique et financière en vue de garantir le droit au
développement des peuples. Plus précisément, Sherpa entend prévenir et réparer les atteintes aux droits
de l’homme commises par les acteurs économiques, qu'ils soient publics ou privés.
Moyens d'action
−
actions judiciaires extra judiciaires à l'encontre des multinationales qui violent les Droits de l'Homme
−
des actions de plaidoyer dirigées vers les décideurs politiques mais aussi à la société civile et l'opinion
public dans son ensemble
−
des actions de recherche et de développement des outils juridiques existants ainsi que leur
amélioration.
Mise en perspective
Sherpa travaille sur de nombreuses affaires, dans tous les domaines : industrie extractive, forestière,
agroalimentaire, lutte contre la corruption/ bonne gouvernance.
Les entités visées sont aussi bien des entreprises multinationales, que des acteurs économiques publics
tels que les IFI ou certains chefs de gouvernements.
Obstacles
L’ensemble de ces acteurs bénéficient souvent d’une certaine impunité, en raison de l’inefficacité des lois
locales ou l’absence de volonté politique. Aussi, la démarche, en ce qui concerne les multinationales est de
responsabiliser les sociétés mères qu’on considère comme responsable des agissements de leur filiales à
l’étranger.
Cependant, il est parfois difficile d’agir avec les outils existants car les entrerprises transnationales
naviguent entre deux sphères du droit : le droit national et le droit international. Aussi, nous essayons de
développer de nouveaux outils juridiques pour appréhender cette situation.
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L'exploitation des ressources naturelles et la responsabilité des acteurs économiques
Enjeux sociaux, humanitaires et environnementaux
Parmi les différents moyens mis en œuvre pour responsabiliser les acteurs économiques, Sherpa mène des
actions judiciaires et extra judiciaires afin d'interpeller les sociétés multinationales et d'obtenir réparation
des préjudices causés par leurs activités.
Cette présentation se veut extrêmement concrète et tend à illustrer les impacts sociaux, humanitaires et
environnementaux des activités minières au travers de trois cas précis.
Cas n°1 : COMILOG: « Licenciement sans droit au Congo »
Faits: La Société COMILOG (Compagnie minière de l'Ogooué), implantée au Gabon dés 1957, débute ses
activités dans la République du Congo en 1959. Elle y emploie près de mille salariés congolais pour
organiser le transport de manganèse d’une mine située au Gabon vers le port congolais de Pointe Noire en
vue de son exportation. En 1992, COMILOG annonce la cessation de toute activité au Congo et le
licenciement des 868 travailleurs congolais.
Enjeux sociaux: La société, par ce licenciement, a violé plusieurs dispositions du droit du travail congolais
mais n'a versé aucune indemnité à ses salariés. 16 ans après les faits, les 868 salariés de COMILOG
Congo n’ont toujours pas reçu la moindre réparation. Près de l'ensemble de ces travailleurs n’ont pu
retrouvé un emploi et ne touchent aucune pension.
Action de Sherpa: Sherpa s'est engagée à défendre les droits sociaux de 868 salariés congolais devant le
Conseil des Prud'hommes de Paris afin de réclamer le versement des indemnités chiffrées à plus de 60
millions suite à la rupture brutale et injustifiée de leur contrat de travail.
Cas n°2 : Les mines d'or de SADIOLA
Faits: Le dépôt d’or de Sadiola est exploitée depuis 1992 par la société canadienne IAMGOLD et la société
sud-africaine Anglo American Corporation. Le site industriel qui comprend une mine à ciel ouvert d’où sont
extraites les roches contenant les minerais aurifères, est la plus grosse mine d’or au Mali et jouit
présentement du plus bas coût au monde pour l’or.
Enjeux environnementaux, sanitaires et sociaux: Cette exploitation a produit de nombreux impacts
environnementaux, parmi lesquels la raréfaction de l'eau, couplée à la pollution de la nappe phréatique et
cours d'eau et la pollution de l'air par l'émission de poussières nocives. Des intoxications en raison de
l'utilisation du cyanure, de la présence de l'arsenic et d'autres métaux lourds mettent gravement en danger
la vie des habitants. En outre, d'autres risques socio-humanitaires sont à envisager, liés à l'afflux humain et
les conditions de travail des salariés.
Action de Sherpa: Sherpa a été mandaté par l'association des ressortissants de la commune de Sadiola en
France (ARACSF) et d’anciens ouvriers de la mine de Sadiola au Mali vivant aujourd’hui en Europe, afin de
diligenter une enquête sur les cas d’anciens ouvriers de la SEMOS aujourd’hui atteint de maladies
invalidantes ou décédés. Sherpa est à l’étude de plusieurs stratégies juridiques.
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Cas n°3 : Le Corrib Gas Project
Faits: Le « Corrib gas project » est un projet contrôlé par un consortium contrôlé par des filiales des
entreprises hollandaise Shell, l’entreprise publique norvégienne Statoil et l'entreprise américaine Marathon
Oil Corporation. Il concerne la construction controversée d’un gazoduc et d'une usine de traitement au nord
ouest de l'Irlande.
Enjeux environnementaux et sécuritaires: Ce projet pose en effet plusieurs problèmes liés à la sécurité et la
santé des habitants, l'environnement ainsi que le respect de certains droits de l'Homme. D'une part, la
raffinerie menace de polluer un grande source d'eau potable. En outre, le gazoduc devrait transporter sous
de très hautes pressions un gaz inodore, à la composition inconnue en passant à 70 mètres des
habitations. Enfin, plusieurs droits, reconnus par la convention Européenne des droits de l'homme, ont été
bafoués par les entreprises, telles que le droit à la vie privée, le droit à un environnement sain, droit à la
propriété privée.
Action de Sherpa: Il s'agit de déposer au nom de la communauté locale Pobal Chill Chomain une
circonstance spécifique sur le fondement des principes directeurs de l’OCDE à l'encontre du consortium
Shell, Marathon et Statoil. L'objectif est d'obtenir la délocalisation du projet dans un endroit loin des
habitations et des zones protégées sensibles et de responsabiliser les entreprises sur les impacts
environnementaux et sécuritaires de leurs activités.
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Et si les véritables enjeux n’étaient pas les plus visibles ? :
Impacts locaux, environnementaux et socio-humanitaires
Caroline Ciuciu
Responsable Affaires Publiques
Direction Communication et Développement Durable
ERAMET
ERAMET est un groupe minier et métallurgique français dont la configuration actuelle remonte à 1999.
Organisé en trois branches (Eramet Nickel, Eramet Manganèse et Eramet Alliages), le Groupe déploie avec
près de 16 000 collaborateurs ses activités sur les cinq continents, dans une vingtaine de pays.
Les activités minières du Groupe se concentrent sur deux matières premières minérales non énergétiques
mais stratégiques : le nickel et le manganèse. Ces métaux non ferreux et leurs composés sont, en effet,
utilisés dans de nombreuses applications industrielles et domestiques (fabrication d’acier inoxydable utilisé
dans la construction et les bâtiments ou encore dans la fabrication d’équipements et d’ustensiles ménagers,
fabrication des batteries de véhicules hybrides, des piles électriques, etc.…). Les sites miniers du Groupe
sont implantés en Nouvelle-Calédonie et au Gabon, et des projets sont à l’étude dans d’autres régions du
monde.
Conscient des enjeux socio-économiques, sanitaires et environnementaux que présentent ses activités
minières et métallurgiques, le Groupe s’inscrit dans une démarche de développement durable et manifeste
une volonté constante d’amélioration et de progrès.
Cette démarche se manifeste d’abord sur le plan économique par une participation significative des
autorités locales au capital des filiales du Groupe exploitant les sites miniers. Le Groupe veille aussi à
favoriser l’activité économique autour de ses sites, en coordination avec les communautés, que ce soit en
amont des projets (programme de Local Development Support en Indonésie), au cours de l’exploitation des
sites (recours privilégié à la sous-traitance locale, soutien financier à des programmes de microcrédits,
etc.), ou encore lors de la fermeture de certaines infrastructures (administration d’un Parc au Gabon et
développement d’activités d’écotourisme et d’aquaculture).
En matière sociale, le Groupe a recours à la main d’œuvre locale et favorise, par des actions de formation
et de mobilité géographique et fonctionnelle intra-Groupe, le développement d’un vivier de cadres locaux. A
titre d’exemple, les sociétés COMILOG et SETRAG, filiales du Groupe au Gabon, emploient au total 2800
personnes dont près de 50 collaborateurs sont des expatriés. En Nouvelle-Calédonie, 100% du personnel
non cadre est d’origine locale et 44 % du personnel cadre seulement est expatrié. Les filiales locales
participent à de multiples programmes de formation des cadres comme le Programme « Cadres Avenir »,
créé en Nouvelle Calédonie à l’issue des Accords de Matignon, et apportent un soutien actif à l’éducation et
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à la formation des jeunes (financement de programmes de lutte contre l’échec scolaire, de bourses
universitaires, dons de matériels et de livres). En matière de rémunération, de protection sociale, de
sécurité, de conditions de travail et plus largement de conditions de vie, le Groupe veille à ce qu’une
approche commune soit déployée sur tous ses sites, autorisant une adaptation au contexte local. Le
Groupe participe également à des programmes ambitieux de protection sanitaire, tel le programme Gamma
de lutte contre le Sida au Gabon, initié en novembre 2006.
Dans ces différents domaines, ERAMET veille à ce que les actions qu’il accompagne soient conduites en
cohérence avec les politiques nationales et les autorités et communautés locales et n’aient ni pour vocation
ni pour résultat de se substituer aux politiques et plans d’action des pays d’implantation.
En matière environnementale enfin, le Groupe s’attache à mettre en valeur durablement les ressources des
mines qu’il exploite. Cette démarche passe tout d’abord par la recherche constante d’une utilisation plus
efficiente de la ressource en améliorant les techniques d’extraction et de traitement des minerais, les
évolutions de procédés nécessitant souvent plusieurs années. A cet effet, le Groupe dispose d’un centre de
recherche et d’un centre d’Ingénierie, basés en Région Parisienne. ERAMET Research a ainsi développé
un nouveau procédé, pour le projet Indonésien, permettant de traiter des minerais à faible teneur en nickel
et de mieux maitriser l’impact environnemental de leur exploitation. L’autre facette de la politique du Groupe
vise à limiter l’empreinte environnementale des sites miniers en préservant la diversité des espèces et des
écosystèmes et à réhabiliter les sites anciens dont il a hérités. Initiée dans les années 1970 en Nouvelle
Calédonie (mise en verse des stériles miniers et travaux de reconstitution de la couverture végétale sur les
anciens sites miniers en partenariat avec des organismes de recherche), cette démarche est déployée sur
les autres sites du Groupe et notamment dans le cadre du projet Greenfield de Weda Bay en Indonésie.
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Et si les véritables enjeux n’étaient pas les plus visibles ? :
Impacts locaux, environnementaux et socio-humanitaires
Guido Sonnemann
Administrateur de Programme de la Division de Technologie, Industrie et
Economie (DTIE) du Programme des Nations Unies pour l’Environnement
(PNUE) où il travaille dans le Service de Consommation et Production
Durables à Paris. Ses responsabilités professionnelles sont dans les domaines
de l’innovation durable et de la responsabilité étendue de producteur.
Ccoordinateur du secrétariat de l’Initiative sur le Cycle de Vie, et un des
initiateurs du Groupe d'experts Internationaux sur la Gestion Durable des
Ressources
L’accès aux ressources fossiles ou minérales a de tout temps représenté un enjeu important. Autrefois
limité à quelques ressources énergétiques, pétrole, gaz ou charbon, le développement technologique de
nos sociétés élargit de façon significative le nombre de ressources minérales qui sous-tendent nos activités
économiques. L’augmentation et l’élargissement des besoins des pays industrialisés, combiné à celle des
pays émergents a généré une tension sur l’environnement quand a jamais vu auparavant.
La presse s’est faite largement l’écho du premier rapport de l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire
de la planète, Millenium Ecosystem Assessment, qui vise à renforcer la capacité à gérer durablement les
écosystèmes pour le bien-être de l’humanité. Née de la demande faite par le Secrétaire général des
Nations Unies en 2000, cette évaluation a rassemblé 1 360 experts venus de 95 pays.
Ce travail monumental, réalisé durant 4 ans par la communauté scientifique (anthropologues, écologues,
biologistes, économistes), rassemble pour la première fois de façon complète et intégrée les connaissances
sur des services que les hommes tirent de la nature, quels services rendent les milieux à la société,
comment la société inter-agit avec ces milieux, et quels impacts ces actions ont sur l’évolution de ces
milieux.
Ce rapport dresse un bilan très pessimiste, même si une amélioration du bien être des hommes est
observée dans beaucoup de régions du monde : environ 60 % des services fournis par les écosystèmes et
qui permettent la vie sur terre (par ex. la fourniture d’eau douce, les stocks de pêche, la régulation de l’air et
de l’eau, la régulation des climats régionaux, des risques naturels et des parasites), sont dégradés ou
surexploités. Les scientifiques avertissent que les effets négatifs de cette dégradation risquent de
s’aggraver de façon significative dans les 50 ans qui viennent. La conclusion essentielle de cette évaluation
est que les sociétés humaines ont le pouvoir de desserrer les contraintes qu’elles exercent sur les services
naturels de la planète, tout en continuant à les utiliser pour obtenir un meilleur niveau de vie pour tous.
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L’utilisation des ressources énergétiques, pétrole, gaz ou charbon, est clairement liée au changement
climatique. La production de l’énergie à partir de ces ressources et son utilisation notamment pour la
mobilité, le logement et la nourriture a comme résultat des émissions de CO2 qui sont responsables du
changement climatique.
L’extraction des ressources minérales contribue directement à la dégradation des écosystèmes. En même
temps, certaines ressources minérales sont nécessaires pour des technologies durables qui permettent
d’épargner de l’énergie comme les technologies de l'information et de la communication et de produire
l’énergie avec moins d’émissions de CO2 comme les technologies d’énergies recouvrables. Cela veut dire
que l’époque ‘après les ressources fossiles’ aura aussi des impacts environnementaux importants.
Face à ces questions éminemment transversales et globales sur la gestion durable de ressources, et en
particulier sur les impacts environnementaux le Programme des Nations Unies pour l’Environnement
(PNUE) a récemment établi un groupe d'experts internationaux sur la gestion durable des ressources. Ce
groupe a pour but de fournir des évaluations scientifiques indépendantes, cohérentes et à vertus politique
sur l'utilisation durable de ressources naturelles et en particulier leurs impacts sur l'environnement sur tout
le cycle de vie, et de contribuer à une meilleure compréhension de la façon de découpler la croissance
économique des impacts sur l'environnement.
Référence(s) :
http://www.unep.fr/scp/rpanel/
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Un enjeu d’équité : l’absence d’accès à l’énergie et les
conséquences en terme de développement pour les pays
pauvres
Pierre Radanne
Expert dans les politiques énergétiques nécessaires à la lutte contre le
changement climatique.
Ancien directeur adjoint du cabinet de Dominique Voynet au Ministère de
l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement.
Est l’un des meneurs de l'équipe qui conduit activement la France à la
ratification du Protocole de Kyoto.
Ancien Président de l’ADEME de 1998 à 2003.
Membre de la Mission Interministérielle de l’Effet de Serre où il conduit une
étude de prospective long terme (2 ans) qui aboutit à réalisation des scénarios
dits « Facteur 4 » pour la France et à l'écriture d'un rapport sur lequel
s'appuiera la loi POPE (Programme fixant les Orientations de Politiques
Energétiques) de 2005 établissant l'engagement de division par 4 des
émissions de gaz à effet de serre en France.
Fondateur en 2004 de Futur Facteur 4, EURL spécialisée sur les questions de
politiques énergétiques.
o
Rareté
Les ressources minérales sont rares par nature tandis que les besoins de l’humanité vont croissants. Ces
dernières années ont été lourdes d’enseignements en la matière. L’effet de l’extension de la population
habitant dans des pays industrialisés qui est passée ces dernières décennies de 1 à 4 milliards d’habitants
est là pour attester la pression que peut induire une hausse de la demande quand l’offre ne peut suivre. Il
s’en est en effet d’abord suivi une hausse des prix des hydrocarbures, des matières premières minérales et
des produits agricoles, puis dans un deuxième temps une crise financière là où des ménages étaient à leur
capacité maximale d’endettement pour une acquisition immobilière qui les a conduit à l’insolvabilité.
o
Incertitudes
En fait, les ressources restent mal connues pour trois raisons : d’abord, l’inventaire des gisements est très
inégalement poussé (important pour le pétrole, mais très partiel pour le charbon), ensuite parce que
l’accessibilité à ces ressources est très variable (peu prévisible dans le cas du pétrole), et enfin parce que
les Etats ne veulent souvent pas que le niveau de leurs ressources soit expertisé par des spécialistes
extérieurs (car plus on proclame des ressources importantes, plus on pèse dans la négociation des
marchés). L’incertitude sur l’évaluation des ressources est encore ensuite amplifiée les écarts de coûts
d’extraction et de traitement qui les rend exploitables ou non.
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o
Turbulences
Mais ce rapport entre les limitations sur les ressources et leur traduction en terme de hausse des prix n’est
ni facilement prévisible ni homogène. Il convient donc d’analyser finement ce à quoi conduisent ces
incertitudes sur les ressources. Elles prennent la formes de turbulences qui se traduisent par :
La cohabitation de jugements contradictoires au plan des experts et des acteurs économiques ;
De fortes variations des cours des matières premières avec des comportements spéculatifs en
phase de hausse des prix et à l’inverse un repli accru en phase de chute ;
Une neutralisation de la prospective et, pire, des comportements d’anticipation par la réalisation
d’investissements.
Dès lors deux attitudes rationnelles attendues ne sont pour le moins pas au rendez-vous :
Des comportements d’économie des ressources en prévision de leur hausse future, parce que
celle-ci est loin d’être régulière alors que les attentes de rentabilité sont rapides et n’acceptent
pas l’incertitude ;
o
Et donc, ce faisant, on ne se situe pas dans la théorie élaborée par Pigou.
Equité
Bien évidemment, les effets de cette incertitude varient fortement en creusant les inégalités entre les pays
et les couches de population :
La stabilisation des prix en phase de forte hausse est obtenue quand le niveau de renoncement
à consommer est atteint par les populations ou les pays les plus pauvres ;
Les hausses de prix frappent davantage les populations rurales que les populations urbaines ;
La capacité à investir en incertitude est aussi plus faible dans les pays pauvres ;
Les préjudices économiques occasionnés sont plus durables dans les pays pauvres ;
La phase de développement la plus gourmande en matières premières est la phase
d’équipement (construction massive de bâtiments, d’infrastructures et mise en place pour y
contribuer d’un appareil industriel) ;
Et évidemment, plus la réalisation du développement d’un pays sera tardive, plus la hausse
future des prix des ressources pénalisera ce pays alors que les pays industrialisés connaîtront
eux une phase de dématérialisation de leur économie.
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Vers une nouvelle gouvernance?
Réinventer notre mode de développement et de participation
Maximilien Rouer
PDG et associé fondateur de BeCitizen. Expert scientifique, technique et
économique sur les enjeux liés à l’environnement (changement climatique,
énergie, biodiversité, ressources, toxicité/santé). Concepteur de la vision de
l’Economie Positive qui réconcilie croissance économique et environnement.
Intervenant reconnu (500 interventions) auprès de Chefs d’Entreprise sur le
thème « L’Environnement, nouvelle opportunité de croissance » , notamment
auprès de l'APM (Association pour le Progrès du Management), et au sein de
journées parlementaires.
Ancien expert au Conseil National du Développement Durable, nommé par le
premier Ministre Jean Pierre Raffarin en 2003.
Expert, depuis 2008, auprès du Conseil Général de l’Environnement et du
Développement Durable (CGEDD) en 2008 et nommé par Jean-Louis Borloo,
Ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de
l'aménagement du territoire (MEEDDAT).
Collabore régulièrement avec l'INSEAD, HEC, l'ESCP, AgroParisTech, l'Ecole
Centrale Paris et l'Essec. Chroniqueur mensuel au quotidien La Tribune depuis
2005. Diplômé d’AgroParisTech (ex INA-PG) et Maître ès Biologie cellulaire et
Physiologie végétale (Université Paris VII)
•1 – Panorama du changement de contexte
a. Passage d’un climat stable à instable
b. Passage de ressources peu chères à chères (énergie et matières premières)
c.
Refus croissant des toxicités chroniques
d. Émergence rapide de consommateurs géants
•
•2 – Présentation de pistes de solutions, illustrées par des exemples d’entreprises les
ayant mis en œuvre
a. De l’économie linéaire à l’économie circulaire
b. Vers l’économie positive…
•3 – Pour une gouvernance qui réconcilie économie et environnement
a. La convergence des intérêts des différents acteurs
b. Principes d’action : circularité, finalité & fonctionnalité sur les modes de développement,
complémentarité & coopération entre stakeholders sur les modes de gouvernance
Référence(s) :
- Maximilien Rouer, « Réparer la Planète, la révolution de l'économie positive » (JC Lattès).
Institut de Formation de l’Environnement
6, rue du général Camou - 75007 PARIS
01 42 19 25 92 – Télécopie : 01 42 19 19 76 - www.ifore.developpement-durable.gouv.fr
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Vers une nouvelle gouvernance?
Réinventer notre mode de développement et de participation
Laurence Tubiana
Directrice de l'Iddri et de la Chaire de Développement Durable de Sciences Po
(Paris).
Membre du CCICED (China Council for International Cooperation on
Environment and Development) et du conseil scientifique du l'Ecole des Ponts ;
membre du conseil d'administration de l'IFPRI (International Food Policy
Institute) et du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche
agronomique pour le développement).
De 1997 à 2002, elle a été chargée de mission sur les questions
d'environnement mondial et conseillère pour l'environnement auprès du
Premier ministre. Elle a été membre du Conseil d’analyse économique.
Laurence Tubiana est diplômée de l’IEP (Institut d’études politiques) de Paris
et docteur en sciences économiques.
La géopolitique des ressources rares illustre les paradoxes de la globalisation et les défaillances de la
gouvernance mondiale. L’intégration économique s’est accompagnée jusqu’en 2008 d’une longue période
de croissance fondée en grande partie sur une consommation accrue de ressources naturelles
renouvelables mais aussi minières et fossiles. Les hausses des prix des matières premières des années
2006/2007 sont venues rappeler le caractère instable du système d’échanges et les coûts économiques et
politiques associés à cette instabilité. Tensions politiques sur l’accès aux ressources notamment pétrolières
ou forestières, course pour l’appropriation de terres cultivables, réaffirmation de principes de souveraineté
nationale sur des ressources patrimoniales mondiales : les exemples se sont multipliés pour démontrer que
le système économique global est incapable d’intégrer le long terme et la rareté des ressources et ne
dispose pas de mécanisme de régulation capable de fournir les signaux, de définir des normes, des
principes et des règles susceptibles de le conduire vers le développement durable.
Ce constat de carence se confirme avec l’analyse actuelle du système de régulation mondiale. Ce système
est aujourd‘hui fragmenté notamment du point de vue de son architecture, il est jugé inéquitable et
inefficace et, à mesure que de plus en plus de sociétés sont touchées par la globalisation, illégitime.
Il est jugé illégitime car la distance perçue entre ceux qui prennent des décisions qui ont un impact global et
ceux qui subissent concrètement les effets de ces décisions apparaît de moins en moins acceptable. Il est
jugé inéquitable car la gestion des biens collectifs mondiaux et la résolution des problèmes communs
réclament des actions collectives et coordonnées plus nombreuses et plus amples. Or les conditions
politiques et économiques de ces actions collectives ont profondément changé : il n’existe plus de
leadership de la puissance dominante, davantage de pays veulent, et peuvent, peser sur la définition des
règles et réclament un rééquilibrage politique dans les processus internationaux. La demande d’équité
entre les pays se renforce aussi à mesure que les moyens de communication et d'information permettent de
juger des contributions et des efforts demandés à chacun et de s’informer sur la répartition des richesses
produites.
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Enfin et plus globalement les différents mécanismes de régulation ne parviennent pas à organiser
efficacement la production des biens publics mondiaux même si dans certains domaines des évolutions
positives sont constatées. Ces évolutions sont cependant largement le produit d’initiatives nationales plutôt
que d’efforts réellement coordonnés.
La refondation du système est donc sans surprise au cœur des discussions internationales et touche tout
les domaines des marchés financiers aux marchés agricoles à la lutte contre le changement climatique ou
contre l’érosion de la biodiversité. Faut-il partir de l’éclatement du système de la multiplicité des acteurs
publics mais aussi privés, qui y jouent un rôle, et bâtir un ou des mécanismes coordination qui se fondent
sur ce caractère « décentralisé » ? Faut-il au contraire rechercher des formes plus centralisées de
régulation?
Référence(s) :
Regards sur la terre 2009 : Parution
L'édition 2009 de l'annuel du développement durable Regards sur la
terre, initiative conjointe de l'Iddri, l'AFD et les Presses de Sciences Po, sortie en
librairie le 5 février 2009.
Au sommaire de cette édition : un dossier thématique consacré à la Gouvernance
du développement durable, le bilan des événements 2008 et l'agenda des
grands rendez-vous de l'année à venir, et les repères du développement durable.
Cette année, Rajendra K. Pachauri (TERI) assure la direction scientifique de
l'ouvrage aux côtés de Pierre Jacquet (AFD) et Laurence Tubiana (Iddri).
En savoir + :
http://www.regardssurlaterre.fr/
http://www.iddri.org/Publications/Ouvrages/Regards-sur-la-Terre-2009
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Conclusion de la conférence
Dominique Bureau
Délégué Général du Conseil Economique pour le Développement Durable Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de
l’Aménagement du Territoire (MEEDDAT)
Parution des actes du colloque
Les
actes
complets
de
cette
conférence
seront
mis
en
ligne
sur
le
site
de
l’Ifore :
http://www.ifore.developpement-durable.gouv.fr/
Vous serez avertis par courriel de cette parution.
A ce compte-rendu seront ajoutés les noms des personnes présentes.
Contact(s)
IFORE
6 avenue du général Camou
Pauline Gandaubert
75007 Paris
01 42 19 22 57
01 42 19 25 92
[email protected]
Prochains RDV de l’Ifore
Pour suivre l’actualité des futures conférences organisées par l’Ifore et regarder les comptesrendus des précédentes, rendez-vous sur le site de l’Ifore, Rubrique « Pôle Développement Durable » Partie gauche « Conférences-Colloques »
> Conférence « Géopolitique des ressources naturelles renouvelables », 29 et 30 juin 2009
S’inscrivant dans la continuité de la conférence « Géopolitique des Ressources Rares », cette rencontre
permettra d’étudier les problématiques relatives aux ressources naturelles renouvelables.
Pourquoi le caractère renouvelable de ces ressources est à nuancer ? Quelles sont les logiques
gestionnaires contemporaines à l’origine de la surconsommation des ressources naturelles renouvelables
et quels sont les impacts conflictuels qui en découlent ? Comment parvenir à une gestion durable de ces
ressources ?
Nous tenterons de répondre à ces questions au Ministère de l’ l'Ecologie, de l'Energie, du Développement
Durable et de l'Aménagement du Territoire, à Paris, les 29 et 30 juin 2009.
Contact : Camille Legros, 01 42 19 22 57, [email protected]
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