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DYNAMIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR BURKINABÈ DANS
LE PROCESSUS D’INTÉGRATION DE L’UEMOA
Période : 1999-2012
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Aout 2013
Résumé
Dans le contexte de la libéralisation et de la mondialisation, l’intégration régionale est
devenue l’un des moyens sur lesquels s’appuient les économies pour accroitre leurs
avantages dans le commerce international. Dans le prolongement de cette idée, il convient
de s’interroger sur le rôle du commerce extérieur burkinabè dans son processus d’intégration
dans la zone UEMOA.
L’objet de la présente est d’étudier l’évolution des indicateurs du commerce burkinabè avec
ses partenaires de l’UEMOA entre 1999 et 2012. Cette note se propose de présenter, dans un
premier temps, un bref aperçu sur les performances du commerce extérieur burkinabè. Elle
consistera également à mettre en exergue l’intégration de Burkina dans l’UEMOA à travers
ses échanges commerciaux. Enfin, elle conclue par une proposition pour le renforcement des
relations économiques entre les pays de l’UEMOA
.
Abstract
In the context of liberalization and the globalization, the regional integration is become one
of the means to increase the profit in international trade. In the extension of it idea, it is
justifiable to question on the role of Burkina international trade in his integration in
WAEMU.
The aim of this paper is to study the evolution of international trade indicators of Burkina
with his partners of WAEMU (West African Economic and Monetary Union) between 1999
and 2012. It proposes to show, at the first time, a short presentation of the performance of
international trade of Burkina. It consists, secondly to show integration of Burkina in
WAEMU through international trade. It concludes by a proposition to empower the
economics relations between the countries of WAEMU.
2
Introduction
Avec la mondialisation et les mutations rapides de la technologie, les pays pauvres très
faiblement industrialisés se battent pour se tailler une place. Un marché mondial dominé par
les produits occidentaux, chinois, japonais et bientôt indiens, telle est aujourd’hui l’image de
la mondialisation. Cette ouverture commerciales à l’échelle internationale est devenue un
choix irréversible pour la plus part des pays.
Le désarmement des barrières au commerce promu par l’OMC est un grand pas vers la
libéralisation totale des échanges entre les pays. L’adhésion du Burkina Faso à l’OMC depuis
le 3 juin 1995 atteste de sa volonté d’entrer dans la libéralisation des échanges commerciaux
que cette organisation s’est fixé comme but ultime de son existence. L’une des questions la
plus couramment posée par les gouvernements burkinabè, comme la plus part des pays en
développement, est celle de savoir comment faut-il s’y prendre pour que cette adhésion ne
soit pas un simple effet de mode, mais plutôt une occasion pour le Burkina Faso de
s’enrichir.
La politique commerciale commune mise en place par l’UEMOA, en particulier l’Union
douanière, a eu une influence positive sur l’évolution structurelle du commerce
intracommunautaire1. La participation au commerce intracommunautaire est cependant
inégale. Le Burkina fait parti des pays qui contribue le plus à l’importation et qui contribue le
moins à l’exportation. Quel jugement fait-on de l’évolution des échanges commerciaux entre
le Burkina et ses partenaires de la zone UEMOA ? Quelle est la place de l’intégration
régionale dans les échanges burkinabè et quelles sont les mesures à prendre pour renforcer
le commerce intracommunautaire? Ce sont ses questions qui ont motivé notre réflexion sur
la dynamique du commerce extérieur du Burkina Faso durant la période 1999 et 2012.
1. Union économique et monétaire Ouest Africaine
La tendance stratégique de regroupement économique des Etats, motivée tout d’abord par
la proximité géographique de ces derniers, prolifère dans la plupart des régions au monde.
En effet, peu nombreux sont les régions les pays ne s’intègrent pas dans un processus
dynamique de coopération, visant à soutenir leur prospérité économique et leur présence
dans l’économie mondiale. Les régions africaines ne sont pas en marge de l’évolution
actuelle du régionalisme. La particularité de l’Afrique subsaharienne est qu’elle a très vite
compris la nécessité de se regrouper et de créer des unions supranationales au lendemain
des indépendances.
Le 10 janvier 1994 à Dakar, les chefs d’état et de gouvernements des sept pays de l’Afrique
de l’Ouest ayant en commun l’usage d’une monnaie commune, le franc CFA ont signé un
accord d’intégration régionale, le traité créant l’UEMOA (Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine). Il s’agit du Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Niger, le
Sénégal et le Togo. Ils ont été rejoints par la Guinée Bissau le 2 mai 1997 faisant passer le
nombre de membres à 8.
1 Stratégie régionale de mise en œuvre du programme d’aide pour le commerce de l’UEMOA
3
L’UEMOA avec une superficie de 3,5 millions de km2 et comptant une population totale de
près de 95 millions d’habitants a défini des objectifs claire à atteindre. Elle s’ingéniera à : a)
renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des Etats membres dans
le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement juridique rationalisé et
harmonisé ; b) assurer la convergence des performances et des politiques économiques des
Etats membres par l'institution d'une procédure de surveillance multilatérale ; c) créer entre
les Etats membres un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens,
des services, des capitaux et le droit d'établissement des personnes exerçant une activité
indépendante ou salariée, ainsi que sur un tarif extérieur commun et une politique
commerciale commune ; d) instituer une coordination des politiques sectorielles nationales,
par la mise en œuvre d'actions communes et éventuellement de politiques communes
notamment dans les domaines suivants : ressources humaines, aménagement du territoire,
transports et télécommunications, environnement, agriculture, énergie, industrie et mines ;
e) harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, les
législations des Etats membres et particulièrement le régime de la fiscalité.
L’UEMOA se caractérise par la reconnaissance d’une même unité monétaire le Franc CFA
dont l’émission est confiée à un institut d’émission : la Banque Centrale des Etats de
l’Afrique de l’Ouest(BCEAO). Pour atteindre l’objectif de création effective d’un marché
commun, l’UEMOA s’est dotée de dispositif d’harmonisation des politiques économiques et
budgétaires, d’une politique agricole, d’une politique d’aménagement du territoire
communautaire, d’une politique de transports et des télécommunications, d’une politique
énergétique commune, d’une politique industrielle commune, dun code minier
communautaire et d’une politique communautaire d’aménagement de l’environnement.
2. Situation du commerce extérieur burkinabè
L’économie burkinabè dans son ensemble a une relation très marquée avec les humeurs de
Mère nature. Elle a quand même enregistré de bons sultats macroéconomiques. Le taux
de croissance annuel moyen du PIB (Produit intérieur brut) entre 1999 et 2012 s’estimerait à
8,9% et équivaudrait à une multiplication par 3 de celui-ci. D’importants progrès ont été
accomplis en termes de libéralisation de l’économie et de développement du secteur privé.
Une analyse du commerce extérieur du pays permettra de cerner la structuration des
échanges extérieurs et d’avoir des éléments de compréhension de la force des liens
commerciaux avec les partenaires.
Le Burkina entretient des relations commerciales avec presque tous les pays du monde. Avec
une économie embryonnaire, très faiblement industrialisée et à une production agricole très
dépendante des aléas climatiques, le Burkina ne fait pas de bénéfices dans le commerce
international depuis 1960. La valeur des importations a toujours été largement supérieure à
celle des exportations et la période 1999-2012 ne fait pas une exception à cette règle. Les
graphiques ci-dessous permettent d’apprécier l’évolution globale du commerce extérieur du
pays entre 1999 et 2012.
4
Graphique1 : Exportation et Importation en million de FCFA
Graphique2 : cumule des exportations et importations
en million de FCFA entre 1999 et 2012
Source : Institut national de la statistique et de la démographie(INSD)
Entre 1999 et 2012, les déficits commerciaux annuels cumulés atteignent la valeur de près
de 5 504 milliards de FCFA. L’exploitation industrielle de l’or a conduit à amoindrir
continuellement le déficit depuis 2009 jusqu’à une valeur minimale de 104 milliards de FCFA
en 2011. En 2012, le déficit s’est creusé davantage en passant à près de 636 milliards de
FCFA.
Les partenaires burkinabè au commerce international sont repartis dans tous les continents
mais à des proportions très variées. L’Europe est le premier continent partenaire du Burkina
dans le commerce international avec des parts de 52,1% en 1999 ; 44,5% en 2005 et 48,7%
en 2012. Il s’agit essentiellement de l’Europe occidental dont les échanges avec le Burkina
ont fait 80,9% du total des échanges avec l’Europe en 1999 et 76,1% en 2012. Le tableau 1
donne l’évolution des parts des échanges de chaque continent avec le Burkina.
Tableau 1: Part( en %) des échanges burkinabè avec les continents
Année
1999
2005
Afrique
29,2
30,3
Amérique
3,8
5,9
Asie
14,5
19,0
Europe
52,1
44,5
Océanie
0,2
0,3
Pays nd
0,3
0,0
Source : INSD
L’Afrique vient en deuxième position comme partenaire au commerce international du
Burkina (25,3% en 2012) suivi de l’Asie (16,4% en 2012). Les échanges burkinabè avec
l’Afrique se font essentiellement avec les pays de l’Afrique occidentale dont le poids varie de
95,7% en 1999 et 89,6% en 2005 à 72,4% en 2012. Le Burkina échange très peu avec le
contient Américain mais il y a une tendance à l’augmentation des échanges avec ce
continent. Les échanges burkinabè avec le continent américain sont passés de 3,8% en 1999
à 8,5% en 2012. Le commerce avec l’Océanie est quasi-inexistant.
0
200 000
400 000
600 000
800 000
1 000 000
1 200 000
1 400 000
1 600 000
1 800 000
2 000 000
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Importation
Exportation
10 522
390
5 018 789
Importation
Exportation
1999 - 2012
5
Pour la plus part des continents, la part des importations dans les échanges excèdent 50%.
Globalement la part des importations dans les échanges commerciaux n’a pas beaucoup
varié. Elle est passée de 72,6% en 1999 à 61,1% en 2012. Les échanges avec l’Europe ont
pris un nouveau tournant en 2010 puisque le solde du commerce burkinabè avec ce
continent est positif depuis cette date contrairement aux autres continents.
3. Situation du commerce burkinabè avec les pays de l’UEMOA
Le Burkina est un pays membre de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de
l’Ouest(UEMOA). A ce titre, il entretient une forte relation fraternelle et commerciale avec
les pays frères. En plus, la proximi géographique des pays membres joue beaucoup en
faveur des échanges commerciaux à l’intérieure de l’UEMOA.
Tableau 2 : Part(en %) des échanges burkinabè avec l’Afrique et l’UEMOA
1999
2005
2012
AFRIQUE
29,2
30,3
25,3
UEMOA
24,2
22,1
14,3
Source : INSD
Les échanges burkinabè avec les pays de l’UEMOA ont représenté 24,2%(tableau 2) de ses
échanges totaux dans le monde en 1999 et 14,3% en 2012. Les poids de l’Afrique et de
l’UEMOA dans les échanges avec le Burkina ont baissé au profit de ceux d’autres partenaires
tels que la Suisse, les Etats-Unis d’Amérique et la Grande Bretagne. Entre 1999 et 2012, la
part des échanges avec la Suisse est passée de 7,8% à 24,9% ; celle des Etats-Unis de 2,6% à
5% et celle de la Grande Bretagne de 1,7% à 5,2%.
La baisse du poids des échanges avec les pays de l’UEMOA comparativement au reste du
monde est en fait un phénomène global. En effet, durant la période 2000-2010, les
exportations intra-UEMOA ont augmenté de 7,4%(Tableau 3) alors que les échanges extra-
UEMOA ont augmenté de 8,6%. Ce qui a davantage réduit le poids du commerce intra-
communautaire dans le commerce total.
Tableau 3 : Croissance moyenne des échanges intra-UEMOA et hors UEMOA
2000-2004
2005-2010
2000-2010
Exportations intra-UEMOA
6,8%
5,9%
7,4%
Echanges hors UEMOA
7,3%
9,7%
8,6%
Sources : extrait de BCEAO, Analyse de l'évolution du commerce extérieur de biens
et services de l'UEMOA au cours de la période 2000-2011
La Cote d’Ivoire est le premier et principal partenaire commercial du Burkina au sein de
l’UEMOA. Partenaire historique, au sein de l’UEMOA, ce pays entretient une relation
commerciale privilégiée avec le Burkina. Elle a été en 1999, le deuxième partenaire mondial
du Burkina avec 20,3% de la part des échanges derrière la France (26%). En 2012, elle
conserve sa place avec 7,1% mais cette fois derrière la Suisse (24,9%).
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