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INTRODUCTION
En 1979, Deng Xiaoping popularisait le terme « xiaokang », qui apparaît
pour la première fois dans un classique de poésie du sixième siècle avant Jésus-
Christ. Ce concept renvoie, selon l’universitaire Lu Shuzeng, à une société idéale
qui procure du bien-être à tous ses citoyens. Il s’agit d’une notion poétique à
laquelle Deng Xiaoping avait décidé de donner une dimension économique, en
fixant comme objectif l’obtention d’un PIB par habitant de 800 dollars avant la fin
du XXesiècle.
La montée en puissance de la Chine dans l’économie mondiale est l’un des
événements majeurs du début du XXIème siècle. Le rythme de croissance (9,4 %
par an en moyenne depuis 1980) est inférieur à celui du Japon au moment de son
décollage, mais il paraît plus impressionnant du fait de la taille de l’économie
chinoise. Avec 1,29 milliard d’habitants, la Chine est de loin le pays le plus
peuplé, devant l’Inde (1,05 milliard) et les États-Unis (290 millions).
Depuis une vingtaine d’années, et comme d’autres pays asiatiques avant
elle, la Chine appuie sa formidable expansion sur son intégration dans les
échanges internationaux. L’ouverture de la Chine a débuté en 1979 avec la
création de zones économiques spéciales ouvertes aux investissements étrangers ;
l’adhésion de la Chine à l’OMC en 2001 marque l’aboutissement de ce processus
d’ouverture programmée et maîtrisée par le gouvernement chinois.
Le « miracle économique chinois » repose sur des facteurs de réussite
internes, mais également sur les investissements étrangers massifs que reçoit le
pays. Le pouvoir politique chinois a su les attirer vers certains secteurs, et les
canaliser, afin d’en tirer parti sans les laisser s’emparer de secteurs stratégiques.
Les investissements étrangers sont déterminants pour le développement des
échanges commerciaux.
L’importance croissante du commerce extérieur chinois bouleverse
certains marchés mondiaux, ce qui inquiète les pays industrialisés, qui perçoivent
la Chine comme une menace. C’est notamment le cas de la France. L’afflux des
produits chinois sur le marché de l’habillement, depuis la levée des quotas le
1er janvier 2005, a provoqué un véritable affolement. Mais l’inquiétude créée par
la percée chinoise sur le marché de l’habillement vient surtout de ce qu’elle paraît
annoncer l’arrivée de produits chinois dans d’autres secteurs.
Par ailleurs, la France s’inscrit en retrait dans les échanges avec la Chine,
qu’il s’agisse des exportations ou des investissements dans le pays. En effet, la
part de marché de la France ne cesse de se dégrader depuis 1997, pour atteindre
1,35 % en 2004. La France est ainsi le quinzième fournisseur du pays, loin
derrière l’Allemagne, dont la part de marché s’élève à 5,4 %. En matière
d’investissements, la France se situe au dixième rang des investisseurs étrangers,
avec 1,2 % du stock des investissements accueillis par la Chine.