D`Homère

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L’Odyssée
D’Homère
Les quatre premiers chants de l’Odyssée évoquent l’histoire de
la cour d’Ithaque durant les vingt années d’absence du roi
Ulysse.
Pénélope, la fidèle épouse du héros parti combattre les
Troyens, doit résister aux assauts répétés de ses prétendants
qui tentent de la convaincre de la mort de son mari, afin de
s'emparer du pouvoir en l’épousant.
Aidée par Mentor, un fidèle compagnon d’Ulysse, elle élève
seule son fils Télémaque. Ce dernier, devenu adulte, décide de
partir à la recherche de son père.
Avec la protection de la déesse Athéna, il entame sa propre
épopée, la « Télémachie ».
Pénélope et Télémaque, céramique attique,
v. 440 av. J.-C.
Odyssée, Chants I à IV.
Alors que Télémaque recherche son père, Ulysse pour sa
part échoue après dix années d’errance sur une plage de la
Phéacie.
Recueilli par Nausicaa qui s’en éprend, il est introduit au
palais du père de la jeune fille, le roi Alcinoos. Pendant la
réception que le roi donne en son honneur, Ulysse révèle sa
véritable identité et, pressé par ses hôtes, leur raconte alors
les aventures qu’il a vécues pendant ces longues années :
« À la fin de la guerre de Troie, j’ai cherché à rentrer dans
mon île d’Ithaque avec mes compagnons. Sur le chemin du
retour, nous nous sommes trouvés entraînés dans une
dramatique errance de plus de dix ans dont je suis le seul
survivant. Après avoir combattu les Cicones, nous avons
affronté les Lotophages, grands consommateurs d’un fruit
qui soulage des tourments de l’âme. »
Antonio Canova, la Danse des fils d'Alcinoos, 1787-1792. Bas-relief en plâtre,
140 x 267 cm. Musée Correr, Venise.
Odyssée, Chants VI à IX.
« Puis, nous avons été capturés par le cyclope Polyphème, fils
du dieu Poséidon, qui a dévoré plusieurs de mes amis. Par la
ruse, je suis parvenu à enivrer le géant et, une fois celui-ci
endormi, lui ai transpercé son unique œil avec un pieu acéré,
avant de prendre la fuite avec les survivants.
J’ai ensuite rendu visite au dieu Éole qui m’a offert des vents
favorables et m’a également confié une outre renfermant tous
les vents violents. Mes compagnons, poussés par la curiosité,
ont ouvert le dangereux sac. La terrible tempête qui a suivi nous
a fait échouer sur l’île des Lestrygons, des géants
anthropophages qui ont à leur tour dévoré nombre de mes
compagnons. »
Jacob Jordaens, Ulysse dans l'antre de Polyphème, 1630. 61 x 297 cm.
Musée Pouchkine, Moscou.
Odyssée, Chants IX et X.
« Avec les survivants, nous avons débarqué sur l’île de Circé,
une magicienne ayant le pouvoir de transformer les hommes
en animaux. Utilisant de nouveau la ruse, je suis parvenu à
m’attirer la sympathie de la magicienne qui nous a offert
l’hospitalité pendant un an. Puis, afin de rentrer en toute
sécurité à Ithaque, je suis descendu dans le monde des morts
pour y consulter le devin Tirésias. J’y ai croisé de nombreuses
âmes, notamment celles de ma mère Anticlée et de mes amis
Agamemnon et Achille, qui ont péri pendant la guerre de
Troie. »
Circé et les hommes à
têtes d'animaux, IIIe
siècle
av. J.-C. Bas-relief,
détail d'un sarcophage
étrusque provenant de
Torre San Severo.
Collection Faina, Musée
civique, Orvieto (Italie).
Odyssée, Chants X et
XI.
« Reprenant notre voyage, nous avons rencontré les
Sirènes, créatures à tête de femme et à corps d’oiseau qui,
par leurs chants envoûtants, attirent les marins contre les
récifs. Grâce à l’avertissement de Circé, j’avais ordonné à
mes hommes de boucher leurs oreilles avec de la cire. Pour
ma part, je m’étais fait solidement attacher au mât du navire
afin de pouvoir écouter sans danger les mélodieuses voix
féminines. »
Stamnos attique à figures rouges, v. 480 av. J.-C. British Museum, Londres.
« Après avoir vaincu en pleine mer Charybde (le
tourbillon meurtrier) et Scylla (un monstre sanguinaire à
six têtes), nous avons échoué sur une île où se trouvaient
les troupeaux de vaches d’Apollon. En s’emparant de
quelques bêtes contre ma volonté, mes hommes affamés
ont provoqué la colère du dieu qui a déclenché une
tempête dont seul je suis sorti indemne. »
Bateau antique,
v. 650 av. J.-C. Cratère étrusque trouvé à Cerveteri. Musée du
Capitole, Rome.
Odyssée, Chant XII.
« Seul survivant de ce désastre, j’ai été rejeté sur les rives
d’Ogygie, l’île de la nymphe Calypso. La belle amoureuse m’a
retenu prisonnier pendant huit années, me promettant
bonheur et immortalité. Finalement, la déesse Athéna a
interféré en ma faveur auprès des dieux afin que la nymphe
me laisse rejoindre mon épouse Pénélope. »
Arnold Böcklin, Ulysse et Calypso, 1882. Huile sur toile, 104 x 150 cm.
Kunstmuseum, Bâle.
Odyssée, Chants I, V et XII.
« Alors que je croyais enfin toucher au but, une nouvelle
tempête m’a frappé. Le dieu Poséidon, fou de rage de
l’humiliation que j’avais fait subir à son fils (le cyclope
Polyphème), était à l’origine de ce nouveau désastre qui m’a
fait échouer sur vos rives phéaciennes. »
Ainsi se termine le récit d’Ulysse au roi Alcinoos qui, touché
par cette histoire, offre au héros une embarcation lui
permettant de rentrer enfin à Ithaque.
Poséidon (ou Zeus),
480-470 av. J.-C. Musée archéologique
national, Athènes.
Odyssée, Chant XIII.
Lorsqu’il débarque sur l’île d’Ithaque, Ulysse revêt des
vêtements de mendiant sur les conseils d’Athéna.
Accueilli par le porcher Eumée, il retrouve son fils
Télémaque — également de retour après un songe —
auquel il révèle son identité. Les deux hommes se dirigent
vers le palais où ils espèrent confondre les prétendants de
Pénélope.
Sur place, dissimulé sous ses loques, Ulysse se fait
admettre comme mendiant au banquet des prétendants où il
n’est reconnu que par son fidèle chien Argos et sa vieille
servante Euryclée.
Vue de l'île d'Ithaque.
Odyssée, Chants XIV à XIX.
Durant la longue absence d’Ulysse, la fidèle Pénélope avait
promis à ses prétendants de se choisir un époux après avoir
rendu un dernier hommage au héros : tisser un drap
mortuaire pour le vieux père de ce dernier, Laërte.
Afin de gagner du temps, elle défaisait inlassablement la
nuit le travail qu’elle avait fait le jour. Mais les prétendants
s’impatientaient.
Bernardino di Betto, dit Pinturicchio, le Retour d'Ulysse, v. 1509. Fresque
transposée sur toile,
125,5 x 152 cm. National Gallery, Londres.
Odyssée, Chant XX.
Aussi, l’astucieuse Pénélope décide-t-elle d’organiser un
concours dont l’hypothétique vainqueur gagnera le droit de
l’épouser : il lui suffira pour cela de tendre l’arc magique que
seul Ulysse sait manipuler, puis de tirer une flèche.
Tous les participants échouent... à l’exception d’un
seul : Ulysse, toujours déguisé en mendiant. Le héros se
retourne ensuite contre les prétendants qu’il exécute avec
l’aide de Télémaque.
Ulysse et l’épreuve de l’arc, gravure anonyme non datée.
Odyssée, Chants XXI-XXII.
Ulysse révèle enfin sa véritable identité à Pénélope qui
l’accueille avec des pleurs de joie.
Sous le regard bienveillant de la déesse Athéna — qui
retarde le lever du soleil afin de prolonger les retrouvailles
—, Ulysse relate ses aventures à son épouse, étendue à
ses côtés dans le lit nuptial.
La déesse intervient une dernière fois en faveur du héros
contre lequel les habitants d’Ithaque se sont révoltés. La
paix règne à nouveau dans le royaume.
Pénélope et Ulysse, v. 450 av. J.C. Plaque en terre cuite provenant
probablement d'un relief ornant un
coffret en bois produit sur l'île de
Milo, 18,2 x 15,5 cm. Musée du
Louvre, Paris.
Odyssée, Chants XXIII-XXIV.
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