Mauvaise r´
eduction des vari´
et´
es de Drinfeld 575
isomorphe au couple (JF,d(ˇ
π),LF,d(π)⊗|−|1−d
2),où ˇ
πest la repr´
esentation
contragr´
ediente de π. Dans ce cas, cette multiplicit´
eest´
egale à 1.
Ce r´
esultat de nature locale est prouv´
e par voie globale en utilisant les
vari´
et´
es de modules des faisceaux elliptiques de Drinfeld ou plutôt leurs
variantes compactes dues à Stuhler. On choisit une courbe projective X,
irr´
eductible, lisse et g´
eom´
etriquement connexe sur κ. On fixe deux places
distinctes oet ∞de Xque pour simplifier on supposera rationnelles sur
le corps des constantes κ. On identifie Oau compl´
et´
e de l’anneau local de
Xen la place o. On fixe une algèbre à division D, centrale sur le corps
des fonctions de X,dedimensiond
2ramifi´
ee seulement en deux places
x1,x2distinctes des places ∞,oet telle que Dxi(i=1,2)est une algèbre
à division. On pose X0=X\{∞,x1,x2}et on choisit un faisceau d’ordres
maximaux Dde D.
Pour tout id´
eal Ide l’anneau Ades fonctions r´
egulières sur X\{∞},
les D-faisceaux elliptiques d´
efinis par Stuhler peuvent être munis de I-
structures de niveaux. Pour d´
efinir leurs vari´
et´
es de modules MI,oau dessus
de Spec(Oo), il faut pour o∈V(I), utiliser la notion de base de Drinfeld.
Pour Id´
ecrivant l’ensemble des id´
eaux de A,lessch´
emas MI,os’organisent
enunsystèmeprojectif qui,vialescorrespondancesg´
eom´
etriquesde Hecke,
est muni d’une action de (D∞)×.
Pour tout id´
eal Ide A, on considère la cohomologie l-adique de la fibre
g´
en´
erique de MI,oet plus particulièrement son groupe en degr´
em
´
edian
Hd−1
ηo,I.C’estunQ
lespace vectoriel de dimension finie muni d’une action
de WF. Pour Ivariable, les Hd−1
ηo,Iforment un système inductif. L’action
de (D∞)×sur le système projectif des MI,o, induit ´
evidemment une action
de (D∞)×sur la limite inductive Hd−1
ηodes Hd−1
ηo,I. Cette limite est une
repr´
esentation globale de (D∞)××WFdont la description est donn´
ee en
termes automorphes dans [17].
On prouve l’´
equivalent du th´
eorème de Serre-Tate pour les D-faisceaux
elliptiques, et on obtient en particulier que le compl´
et´
e de l’anneau de MI,o
en n’importe quel point supersingulier de sa fibre sp´
eciale, est isomorphe
à l’anneau Defd
nd´
efini ci-dessus, où nest la multiplicit´
edeodans I.
On en d´
eduit alors, à l’aide d’un th´
eorème de Berkovich ([1]), que l’espace
vectoriel Ud(ξ), en tant que repr´
esentation de GLd(F)×WF, est «contenu»
dans Hd−1
ηo. Le point essentiel de la preuve du th´
eorème est que la diff´
erence
entre ces deux repr´
esentations ne contient pas de repr´
esentations cuspidales
de GLd(F).
Pour d´
emontrer ce fait, on est amen´
eà´
etudier plus en d´
etail la fibre
sp´
eciale de MI,o.Ond
´
efinit une stratification de cette fibre telle que le
polygone de Newton soit constant en tous les points g´
eom´
etriques d’une
même strate. Pour tout entier htel que 1 ≤h≤d, on obtient alors un sous-
sch´
ema localement ferm´
eM=h
I,ode pure dimension d−h(r´
esultat conjectur´
e
parRapoport). Enparticulier M=d
I,oestl’ensembledes points supersinguliers.
Cette stratification est compatible aux morphismes de restriction du niveau