RAPPORT PÉRIODE 11

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ÉDITION SPÉCIALE
Période 11 (2008-2009)
Du 04 janvier au 31 janvier 2009
ACTIVITÉS DU PROGRAMME DE PRÉVENTION
ET DE CONTRÔLE DES INFECTIONS
Période 11 (2008-2009)
L’équipe en prévention et contrôle des infections (PCI) du CSSS PierreBoucher prépare depuis le 4 janvier 2009 sa campagne d’hygiène des mains
à travers ses différentes installations. Cette « période 11 » fut consacrée à la
mise en œuvre de cette campagne.
Nous désirons profiter de cet outil qu’est le rapport périodique pour vous
présenter en « temps réel » les capsules d’information sur l’hygiène des
mains que nous avons fait parvenir à travers tout le CSSSPB.
Dans
le
prochain
rapport
périodique
(période
12),
nous
vous
communiquerons le dénouement de cette campagne et également les
résultats des surveillances locales et provinciales qui ont été effectuées à
l’hôpital et dans les centres d’hébergement pendant cette période 11.
Bonne lecture !
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On MRSA vous montrer ceci…
Tiré du New England Journal of Medecine, janvier 2009
U
n homme de 24 ans atteint de quadraplégie à la suite d’une lésion médullaire traumatique a été identifié
porteur de Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM-MRSA) au niveau des narines lors d’un
dépistage de routine. Il n’avait pas d’histoire d’infection ni de colonisation au SARM dans le passé. Pour
évaluer les risques potentiels de transmission d’infections associés au portage sain de SARM dans les narines,
une empreinte de la main d’un travailleur de la santé a été ensemencée après que celui-ci ait pratiqué un
examen abdominal du patient sans porter de gants. Les colonies de MRSA qui ont poussé sur la gélose
(CHROMagar Staph aureus) contenant 6 mg de cefoxitine/ml pour inhiber la croissance de Staph aureus sensible
à la méthicilline sont roses et montrent bien la forme des doigts et de la paume du travailleur (Figure A). Avec
l’utilisation du PCR, le gène mecA, qui confère la résistance à la méthicilline, a été amplifié à la fois des narines du
patient et de l’empreinte de main du travailleur. Une seconde gélose a été ensemencée avec la main du
travailleur après que celui-ci ait procédé à l’hygiène des mains avec un rince-mains antiseptique à base d’alcool.
Celle-ci montre un résultat négatif au SARM (Figure B). Ces images illustrent l’importance capitale de l’hygiène
des mains lors des soins aux patients, incluant ceux qui ne sont pas connus porteurs de pathogènes multirésistants.
Des mains propres… pour la vie !
Campagne d’hygiène des mains 2009 - CSSS PierrePierre-Boucher
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Période 11 (2008-2009)
Campagne d’hygiène des mains 2009 – CSSS Pierre-Boucher
SAVIEZ-VOUS QUE…
On estime, à partir de données d’études américaines, qu’il y aurait acquisition d’une
infection nosocomiale (IN) dans près de 10 % des admissions dans les hôpitaux de la
province ?
Si l’on ajoute des chirurgies d’un jour aux admissions, il y aurait, au Québec, un
nombre annuel d’IN de 80 000 à 90 000 ?
Le taux de mortalité probable attribuable à ces infections se situe entre 1 et 10 % selon
le type d’infections ?
Les IN sont très coûteuses pour la personne atteinte et sa famille, pour l’établissement
de santé et pour la société : séjour prolongé à l’hôpital, soins additionnels, journées de
travail perdues, etc. ?
Le coût des IN seraient d’environ 180 millions de dollars par année pour le système de
santé québécois ?
On sait depuis les années 1980 que l’on peut éviter au moins le tiers des IN par un
programme structuré en prévention et contrôle des infections ?
Une réduction de 30 % des IN au Québec :
permettrait d’épargner au-delà de 40 millions $ annuellement;
libérerait l’équivalent de 360 lits en réduisant les durées de séjour;
épargnerait des souffrances et des inconvénients majeurs à des personnes ?
Finalement, l’hygiène des mains est le meilleur moyen de prévenir
la transmission des
des infections nosocomiales?
nosocomiales?
Voilà ! C’était l’origine de notre slogan…
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Le père de l’hygiène des mains
« on ne croit que ce qu’on voit »
Avant Pasteur, un médecin hongrois avait deviné l’existence des germes et des
microbes responsables de maladies parfois mortelles. Mais personne ne le crut.
Né à Buda en 1818, il s’appelait Semmelweis et il mourut fou... Retour sur un
personnage hors du commun, mort il y a 140 ans.
Médecin à Vienne
Né dans une famille de commerçants hongrois aisés, Philip Semmelweis étudie
le droit puis la médecine à Vienne. Docteur en 1844, il entre comme assistant
dans le service d’obstétrique de l’hôpital général de Vienne. Il y remarque le
nombre important de décès de femmes en couches, frappées par ce que l’on
appelle les fièvres puerpérales.
Des hôpitaux mortels
"Parmi les pauvres femmes qui ont accouché à l’Hôtel-Dieu, on a remarqué
que, dans le mois de février, de vingt de ces femmes en couches à l’Hôtel-Dieu, à
peine en réchappait-il une". C’est un médecin français qui fait ce constat en
1785, mais la situation est la même partout en Europe. En 1835 encore, on
affirme : "Il y trois tombeaux vivants : l’hôpital des Enfants trouvés, celui des
Enfants malades et la Maternité". Seules les femmes les plus pauvres accouchent
à l’hôpital, qui offre la gratuité des soins.
On ne connaît pas les mécanismes de ces fièvres puerpérales. On les attribue
tantôt au froid, tantôt à la chaleur, à l’humidité, aux "miasmes" de l’air ou même
à la rétention du lait dans l’abdomen au point qu’on les surnomme parfois
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"fièvres de lait". En fait, elles ont une origine infectieuse, due à l’ignorance des
règles les plus élémentaires d’asepsie. Elles peuvent emporter en quelques
heures les femmes les plus robustes ou les laisser gravement malades pendant
plusieurs semaines.
Les médecins responsables
Philip Semmelweis devine en 1846 les vrais mécanismes de la contagion. C’est
l’observation des taux de mortalité qui le met sur la piste : les femmes meurent
moins en accouchant à leur domicile, à la maternité des sages-femmes de Vienne
ou même dans la rue qu’à l’hôpital. Un comble ! Il arrive à la conclusion que les
fièvres puerpérales sont véhiculées par les médecins eux-mêmes lorsqu’ils
passent des salles de dissection et d’autopsie aux salles d’accouchement sans se
laver les mains ni changer de blouses.
On ne croit que ce qu’on voit
Semmelweis demande alors que ses collègues se lavent les mains avant tout
examen d’une patiente. Mais personne n’accepte alors l’idée de "germes
invisibles" qui passeraient de corps en corps pour tuer. On se moque de lui et son
chef de service, qu’il harcèle de ses remarques, choisit de le révoquer. Dans un
nouveau service à Vienne, il instaure le lavage et le brossage des mains des
médecins dans du chlorure de chaux entre les salles d’autopsie et les salles
d’accouchement : la mortalité des femmes chute de moitié. Puis il demande aux
médecins de se laver les mains entre chaque patiente et de nettoyer
soigneusement les instruments utilisés : la mortalité tombe à 0,20 %. Certains
sont convaincus, comme cet ami qui réalise alors qu’il a tué sans le savoir sa
cousine enceinte et se jette sous un train. Mais ni la conviction de quelques
médecins ni les chiffres pourtant éloquents ne suffisent à faire admettre ses
thèses auprès de l’Ordre. Ses détracteurs, la direction de l’hôpital et de
nombreux médecins du ministère ne peuvent admettre l’invisible. Semmelweis
est à nouveau révoqué.
Contesté jusqu’à sa mort
Rentré à Budapest, Semmelweis exerce pendant six ans à la maternité de Pest et y
fait tomber la mortalité par fièvre puerpérale à 0,85 %. Il reste pourtant contesté,
moqué, critiqué, traverse des périodes de dénuement extrême et perd peu à peu
la raison. Interné dans un asile de fous, il connaît une fin bien triste, puisqu’il
meurt en 1865 d’une blessure mal lavée, tué par ces fameux microbes que lui seul
redoutait. Une revanche de l’invisible en quelque sorte…
Source : Extrait de texte de Marie-Odile Mergnac, historienne et généalogiste française
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Recommandations pour l’hygiène des mains lors des soins
A. Il faut se laver les mains à l’eau et au savon :
a) Lorsqu’elles sont visiblement souillées, contaminées ou souillées par des matières
protéiques, du sang ou d’autres liquides biologiques ;
b) Si une exposition à des micro-organismes sporulés (par exemple Clostridium
difficile) est fortement suspectée ou confirmée ;
c) Après être allé aux toilettes ;
d) En présence d’un cas de gale.
B. Utiliser un rince-mains antiseptique à base d’alcool pour l’hygiène des mains de routine
dans toutes les autres situations cliniques décrites ci-dessous si les mains ne portent pas de
traces visibles de souillures :
a) Avant et après le contact direct avec un patient/résident ;
b) Après avoir retiré les gants ;
c) Avant de manipuler un dispositif invasif (que des gants soient portés ou non) ;
d) Après tout contact avec des liquides biologiques ou des excrétions, des
muqueuses, une peau lésée ou après avoir pansé des plaies ;
e) Au moment de passer d’un site contaminé à un site propre sur le corps d’un
même patient au cours des soins qui lui sont prodigués ;
f) Après avoir touché des objets (matériel médical compris) à proximité immédiate
du patient ;
g) Après s’être mouché ;
h) Avant de préparer, de manipuler, de servir ou de manger des aliments et avant de
nourrir un patient/résident
i) Chaque fois qu’on se demande si on doit le faire.
C. Il ne faut pas porter de faux-ongles ni de bijoux contondants au cours de contacts directs
avec les patients/résidents. Il faut également garder les ongles naturels courts (moins de
5mm de longueur).
D. Il faut laver les mains des patients/résidents lorsque ceux-ci en sont incapables ou ont de
mauvaises habitudes d’hygiène. Il faut les aider à se laver les mains lorsqu’ils reviennent
des toilettes, avant les repas et avant qu’ils quittent leur chambre.
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Corrigé du quiz de la Campagne d’hygiène des mains
CSSS PierrePierre-Boucher
1.
La mesure la plus
plus importante pour éviter la transmission des infections est l’hygiène des mains.
Vrai. Il est démontré qu’une bonne hygiène des mains peut réduire de façon significative la transmission des
2.
infections. Par exemple, en Suisse, une augmentation d’à peine 20% de l’hygiène des mains s’est traduite par
une réduction de 40% du taux d’infections nosocomiales.
L’hygiène des mains avec un rincerince-mains à base d’alcool est plus efficace que le lavage des mains avec de l’eau
et du savon lorsque les mains ne sont pas visiblement souillées.
Vrai. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande l’utilisation d’un rince-mains à base d’alcool
pour le nettoyage routinier des mains, dans la plupart des situations cliniques, lorsque les mains ne sont pas
souillées. Ce produit, est plus rapide et plus efficace, puisqu’il tue les microorganismes.
3.
4.
Je n’ai pas besoin de me laver les mains après le retrait des gants.
Faux. Les mains peuvent être contaminées lors du retrait des gants ou en raison de microperforations qui se
créent avec l’usage. De plus, lorsque recouvertes de gants, les mains deviennent chaudes et humides, ce qui
favorisent la prolifération des microbes. Le port de gants ne remplace pas l’hygiène des mains.
Les rincerince-mains antiseptiques à base d’alcool sont
sont plus irritants pour les mains que le lavage des mains avec de
l’eau et du savon.
Faux. Les rince-mains à base d’alcool contiennent suffisamment de produit émollient (ex. glycérine) pour éviter
le risque d’assécher la peau. Une étude publiée en 2000 a démontré que la teneur en eau de l’épiderme
augmente lors de l’utilisation prolongée de rince-mains à base d’alcool, alors qu’elle chute lors de l’utilisation
répétée de l’eau et du savon pour l’hygiène des mains.
5.
La durée minimale recommandée pour l’hygiène
l’hygiène des mains avec le rincerince-mains à base d’alcool est de 20
secondes.
Vrai. L’OMS recommande de procéder à l’hygiène des mains pendant 20 à 30 secondes pour permettre un
6.
contact du produit à base d’alcool avec toutes les surfaces de nos mains.
Les bagues,
bagues, le vernis et les ongles artificiels peuvent héberger de grandes concentrations de germes et être
impliqués dans la transmission d’infections.
Vrai. Une grande partie des microorganismes recueillis, lors des soins, se retrouvent au bout des doigts sous le
repli des ongles. Pour cette raison, il est important d’avoir les ongles courts (<5 mm) afin de faciliter le
nettoyage. De plus, la présence de vernis à ongles écaillés peut augmenter la charge microbienne. Les bagues,
quant à elles, peuvent abriter des microbes et déchirer les gants.
7.
L’hygiène des mains avec un rincerince-mains à base d’alcool est adéquate après un contact avec un patient/résident
ayant un Clostridium difficile.
Faux. L’efficacité des rince-mains à base d’alcool est sous-optimale contre les spores du CD. Les études ont
8.
démontré qu’il est préférable de se laver les mains au lavabo avec de l’eau et du savon afin d’éliminer
mécaniquement la majorité des bactéries sporulées.
Les 4 moments importants de l’hygiène des mains sont :
Avant de toucher au patient/résident ou à son environnement;
Avant une intervention aseptique;
Après un risque de contact avec du liquide organique;
Après un contact avec le patient/résident ou son environnement.
Vrai. Ces 4 moments couvrent la majorité des situations pour lesquelles, lors de la prestation de soins,
l’hygiène des mains est essentielle pour la sécurité des patients/résidents, mais également pour la sécurité du
personnel.
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