Démonstration – 1.
L’addition est bien définie. On prend
a0
s0
=
a
s
et
b0
t0
=
b
t
. On doit vérifier que
at+bs
st
=
a0t0+b0s0
s0t0
.
On a
sa0
=
s0a
et
tb0
=
t0b
et on vérifie les identités
s0t0
(
at
+
bs
) =
s0att0
+
s0t0bs
=
sa0t0t
+
s0stb0
=
st
(
a0t0
+
s0b0
).
La multiplication est bien définie. On doit vérifier que
ab
st
=
a0b0
s0t0
dès que
a0
s0
=
a
s
et
b0
t0
=
b
t
. Mais ici, on a
s0t0ab =sa0tb0=sta0b0. D’où ab
st =a0b0
s0t0.
0
1est un neutre pour l’addition : a
s+0
1=a×1+s×0
s×1=a
s.
L’inverse additif de a
s=−a
s. En effet, a
s+−a
s=as−as
s2=0
s2=0
1.
a
s+b
t+c
u=at+bs
st +c
u=atu+bsu+cst
stu =a
s+bu+ct
tu =a
s+b
t+c
u. Donc +est associative.
a
s+b
t=at+bs
st =bs+at
ts =b
t+a
s.S−1Aest bien un groupe additif.
1
1est un neutre pour ×.
a
s×b
t×c
u=ab
st ×c
u=abc
stu =a
s×bc
tu =a
s×b
t×c
u. Donc ×est associative.
a
s×b
t=ab
st =ba
ts =b
t×a
s. Donc ×est commutative.
2. a
sb
t+c
u
=
a
sbu+ct
tu
=
abu+act
stu
=
sabu+sact
stsu
=
ab
st +ac
su
=
a
s×b
t+a
s×c
u
car
s
s
d
v
=
d
v
. Donc
×
est
distributive par rapport à +.
Donc (S−1A, +,×)est bien un anneau.
3. ϕ:A−→ S−1A
a7−→ a
1
est un morphisme de groupes. On a
ϕ
(1) =
1
1
= 1
S−1A
,
ϕ
(
a
+
b
) =
a+b
1
=
a+b
1×1
=
a
1
+
b
1
=
ϕ
(
a
) +
ϕ
(
b
),
ϕ
(
a×b
) =
a×b
1
=
a×b
1×1
=
ϕ
(
a
)
×ϕ
(
b
). On a
Ker ϕ
=
{x∈A / x
1
=
0
1∈S−1A}
=
{x∈A/x×
1 =
0}={0}. Dans S−1A, on a s
1×1
s=s
s=1
1. Donc ϕ(S)⊂(S−1A)×.
4. ψ:A−→ B
est un morphisme d’anneaux tel que
ψ
(
S
)
⊂B×
si
a
s∈S−1A
. On pose
hψa
s
=
ψ
(
a
)
×
(
ψ
(
s
))
−1
.
C’est bien défini parce que si
a
s
=
a0
s0
, alors
s0a
=
sa0
et donc, dans
B
,
ψ
(
s0
)
ψ
(
a
)
ψ
(
s
)
−1
=
ψ
(
s0a
)
ψ
(
s
)
−1
=
ψ
(
sa0
)
ψ
(
s
)
−1
=
ψ
(
a0
). D’où
ψ
(
s0
)
ψ
(
a
)
ψ
(
s
)
−1
=
ψ
(
a0
)et donc
ψ
(
a
)
ψ
(
s
)
−1
=
ψ
(
a0
)
ψ
(
s0
)
−1
. Cette application est
bien définie. On peut vérifier que c’est un morphisme d’anneaux. C’est le seul que fasse commuter
Aϕ//
ψ""
S−1A
hψ
B
Si
h0
ψ
vérifie cette condition, on doit avoir
h0
ψa
1
=
ψ
(
a
) =
hψa
1
. Donc aussi,
h0
ψs
1
=
hψs
1
. Puis
h0
ψ1
s
=
h0
ψs
1−1
=
hψs
1−1
=
hψs
1
. En définitive,
h0
ψa
s
=
h0
ψa
1×1
s
=
h0
ψa
1×h0
ψ1
s
=
hψa
1×hψ1
s=hψa
s.
Si S=A\ {0}alors S−1Aest un corps a
t−1=t
asi a6= 0, qui factorise tout plongement A →Lpour tout corps L.
2. Conclusion : bilan de la localisation
2.1. Niveau 1 : CAPES et Master Enseignement
Z⊂Qet Qest le corps des fractions de Z.
K[X]⊂K(X)et K(X)est le corps des fractions de K[X].
Un élément générique du corps des fractions d’un anneau
A
est
N
D
avec
N∈A
le numérateur et
D∈A\ {
0
}
le
dénominateur. On a N
D=M
C⇐⇒ CN =DM ⇐⇒ CN
CD =DM
CD .
On attend aussi une compétence de calcul sur les fractions (factorisation, ppcm, pgcd dans Z,etc.)
2.2. Niveau 2 : Compétences exigibles en Licence 3
Localisation S−1Aavec Aun anneau intègre et Sune partie de A.
Généralisation immédiates du
2.1.
:
N
D
=
M
C⇐⇒ CN
=
DM
dans
A
intègre avec
C, D ∈S
qui se généralise à
C, D ∈A\ {0}et A\ {0}est aussi multiplicative. Z⊂Qse généralise A →S−1A
a7−→ a
1
.
Propriété universelle : (f:S−1A−→ B)⇐⇒ (ϕ:A−→ Btel que ϕ(S)⊂B×).
S−1A
est la construction ad hoc pour faire un sur-anneau de
A
dans lequel les éléments de
S
sont inversibles. 0
/∈S
,
car on ne peut jamais diviser par 0.
T⊂S,T−1A →S−1A
a
t7−→ a
t
.
Pour S=A\ {0}, on obtient le corps des fractions de Aqui contient aussi tous les localisés de S−1Ade A.
Exemple
Z⊂ {10n/ n ∈N}−1Z
| {z }
=D
⊂Q
2.3. Niveau 3 : Pour aller plus loin
L’hypothèse
A
est intègre simplifie les preuves et la présentation. Il est toute à fait possible de localiser vis-à-vis de
S⊂Acommutatif quelconque. Sdoit être multiplicative.
3