DOSSIER IMAGERIE & PHOTONIQUE TECHNIQUE INSTRUMENTALE Luc FROEHLY1, Adrian H. BACHMANN2, Theo LASSER2, Florian LANG3 Topographie par interférométrie spectrale multiplexée en longueur d’onde : application à l’imagerie médicale RÉSUMÉ Cet article décrit un nouveau dispositif de topographie optique mis au point. Celui-ci permet le transfert d’une information bidimensionnelle au travers d’un canal imageur de géométrie unidimensionnelle. Le canal mis en oeuvre dans ce système est une fibre optique monomode. Son utilisation est rendue possible par l’utilisation de l’optique de Fourier spatio-temporelle et plus particulièrement par combinaison, d’une part de l’interférométrie dans le domaine spectral et, d’autre part, du multiplexage en longueur d’onde. Nous montrons ici la validité du principe de fonctionnement de ce dispositif et ses limites de résolution. MOTS-CLÉS Topographie optique, multiplexage en longueur d’onde, interférométrie spectrale I - Introduction Optique Op p q Avec l’avènement de nouvelles techniques de traitement des pathologies obstructives des voies respiratoires, la nécessité de moyens d’imagerie de faible dimension et donnant accès à une information dimensionnelle est apparue. C’est dans ce contexte initial que nous avons initié le développement d’un nouveau système d’imagerie permettant la transmission d’une information topographique bidimensionnelle au travers d’un canal de géométrie unidimensionnelle. L’endoscopie standard présente en effet deux inconvénients : d’une part elle n’apporte qu’une vision projective (profondeur de champs infinie) et d’autre part celle-ci n’est pas telecentrique, c’est-à-dire que l’échelle latérale varie avec la profondeur de champs. Le dispositif développé se base sur le couplage de deux techniques issues des années 1970 : le multiplexage en longueur d’onde d’une part (1) et, d’autre part, l’interférométrie spectrale (2) (aussi récemment renommée, dans son application à l’imagerie biomédicale, FDOCT pour Fourier Domain Optical Coherence Tomography (3, 4) ). Après une présentation succincte de ces deux techniques, nous présenterons ce nouveau dispositif d’imagerie. II - Le multiplexage en longueur d’onde : codage d’une variable d’espace en une longueur d’onde. Le principe fondamental de cette technique repose sur le fait qu’un réseau de diffraction R illuminé par une lumière polychromatique diffracte les composantes spectrales de cette lumière incidente selon différentes directions i′ obéissant à la loi des réseaux soit : k ⋅λ − sin i + sin i′ = Λ avec i angle d’incidence, k ordre de diffraction, λ longueur d’onde considérée, Λ pas du réseau. Le dispositif représenté à la figure 1 est constitué d’un masque d’amplitude a (x ), de deux lentilles L1 et L2 de distances focales f, d’un réseau de diffrac- 1 Département d’Optique P.-M. Duffieux (LOPMD) - Institut FEMTO - ST, UMR 6174 CNRS - Université de Franche-Comté - UFR Sciences, route de Gray, 25030 Besançon Cedex – E-Mail : [email protected] 2 Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne - CH-1015 Lausanne - Suisse 3 Centre Hospitalier - Universitaire Vaudois - CH-1005 Lausanne - Suisse SPECTRA ANALYSE n° 250 • Juin - Juillet - Août 2006 35 DOSSIER IMAGERIE & PHOTONIQUE TECHNIQUE INSTRUMENTALE III - Le réseau de diffraction : un corrélateur spectral Le principe de cette méthode est schématisé sur la Figure 2 : si deux impulsions de lumière séparées dans le temps de Δt arrivent sur un spectroscope (un ensemble réseau plus lentille), on observe dans le plan de sortie du spectroscope (dans le plan focal de la lentille de sortie du spectroscope) et selon un axe gradué en longueur d’onde, un spectre λ2 , (ce c ⋅ Δt 1 qui correspond à un écart en fréquence de ) et Δt présentant des cannelures espacées de Figure 1 Dispositif de codage spatial-spectral tion R de pas Λ . Le masque a (x )est éclairé par une lumière blanche. L’amplitude a(x ) de l’onde re-émise au point x après traversée du masque, est collimatée par L1, puis diffractée par R. Derrière le réseau, dans la direction d’émergence i′ (sur le schéma prise égale à 0), une longueur d’onde λ telle que − Λ ⋅ sin i′ + Λ ⋅ sin i = λ est émise sous une incidence i telle que Figure 2 Transformation de Fourier temps-spectre par spectroscopie et spectre cannelé. sin i ≈ tan i = x f au premier ordre (petits angles). Si maintenant nous plaçons derrière le réseau et dans la direction i′ , un trou T de filtrage spatial, dans le plan focal de L2, nous ne sélectionnerons qu’une composante λ provenant du point x . Il apparaît ainsi une relation linéaire au premier ordre (angles faibles) entre une position x au niveau du masque et une longueur d’onde λ au niveau du trou. Ce dispositif permet donc de coder l’information spatiale a (x ) en une information spectrale a(λ ) qui peut voyager au travers d’un canal unique (fibre optique par exemple). L’intérêt de ce procédé réside dans le fait qu’il permet d’utiliser un canal sonde de petite dimension. donc à une transformation de Fourier temps-fréquence. En effet, un spectroscope constitue l’analogue temporel du montage 2f de transformation de Fourier spatiale. Ce phénomène de « battements spectraux » est schématisé sur la Figure 2. Nous pouvons tout d’abord considérer le fait que, d’après la théorie de l’optique de Fourier, chaque impulsion est constituée d’une somme d’ondes monochromatiques (c’est-à-dire temporellement illimitées) de phases, de fréquence et d’amplitude données par la transformée de Fourier du signal temporel. Le cas présenté en Figure 2 correspond uniquement deux longueurs d’onde, le « rouge » et le « bleu ». Les différentes composantes monochromatiques appartenant à chacune des deux impulsions se superposent et interfèrent. Les composantes monochromatiques de la première impulsion sont représentées en traits gras derrière le réseau alors qu’elles sont en pointillés pour la deuxième impulsion. Les interférences pouvant être constructives ou destructives pour certaines longueurs d’ondes conduisent au phénomène de cannelures observées dans le spectre. Lorsque la distance entre les deux impulsions varie (ou qu’une des deux impulsions subit une dispersion), la position des cannelures change car les relations de phase relatives entre les composantes du spectre de chaque impulsion sont modifiées. IV - Interférométrie spectrale… principe Nous venons de voir l’effet d’un réseau sur deux impulsions séparées dans le temps, une expérience vieille de 50 ans et dites du « Spectre cannelé ». Cette propriété a été utilisée pour créer l’holographie temporelle ou interférométrie spectrale. La Figure 3 présente le principe de l’holographie temporelle. Soit un train d’impulsions (E) provenant d’un milieu (la réponse impulsionnelle du milieu), à ce train d’impulsion est ajoutée une impulsion de référence (S) dont l’énergie est la même que celle contenue dans (S). L’ensemble (S) + (E) est envoyé sur le réseau de diffraction (R). Ceci donne lieu 36 SPECTRA ANALYSE n° 250 • Juin - Juillet - Août 2006 Technique instrumentale Topographie par interférométrie spectrale multiplexée en longueur d’onde : application à l’imagerie médicale a) Figure 3 Le principe de l’Holographie temporelle. (S) : impulsion de référence ; (E) : réponse temporelle analysée ; (R) : Réseau de diffraction ; (S1) : spectres cannelés respectifs ; (S2) : somme des spectres cannelés précédents. dans le plan focal du spectromètre à un ensemble de spectres cannelés (S1) dont la superposition donne (S2). Une analyse en fréquence de (S2) permet alors de remonter à la forme temporelle du signal (S) + (E). V - Couplage du multiplexage et de l’interférométrie spectrale La Figure 4 présente schématiquement le couplage entre le multiplexage en longueur d’onde, comme moyen d’encodage en x et en z, à l’interférométrie spectrale qui réalise l’opération de démultiplexage.Lorsque l’impulsion de lumière I(t) arrive sur le réseau R elle est diffractée puis focalisée par la lentille L sur l’échantillon S. Chaque point de l’échantillon se retrouve donc éclairé par une « longueur d’onde » différente suivant le principe vu précédemment. L’échantillon retrodiffuse la lumière incidente qui parcourt alors le chemin inverse. Après le réseau R on retrouve donc un signal I’(t) qui correspond à l’impulsion I(t) spectralement filtrée par le réseau R et dont les composantes sont temporellement décalées suivant une loi qui dépend directement de la topographie de l’échantillon (retard de groupe des composantes les unes par rapport aux autres plus un terme d’amplitude qui dépend de l’absorption locale de l’échantillon). Si l’on rajoute une référence temporelle au signal I’(t) par le biais d’un système interférométrique (figure 4b) puis que l’on réalise une transformation de Fourier temps-fréquence du signal complet ainsi obtenu (au moyen du spectroscope décrit dans le point III – Interférométrie spectrale…principe) on obtient un spectre cannelé. La position d’un point sur le spectre est directement l’image d’un point de l’objet et la modulation locale du spectre est inversement liée à la distance entre la composante spectrale locale b) et la référence. Ainsi une analyse par transformation de Fourier à fenêtre glissante ou par ondelette (l’alternative privilégiée par notre équipe) conduit à un affichage direct de la topographie de la ligne éclairée. VI - Dispositif d’imagerie en configuration auto compensée en dispersion Nous avions précédemment présenté un dispositif d’imagerie interférométrique dont les deux voies (référence et mesure) étaient séparées (5). Cette particularité conduit, bien évidemment, à la nécessité d’un équilibrage du montage difficile, notamment dans le cas de son application à l’endoscopie. Nous proposons ici un dispositif auto-compensé en dispersion (aux lentilles de sortie près) et symétrisé car il n’utilise qu’un seul trajet (dans le canal de transport de signal) pour à la fois la référence et le bras de mesure. Ce système est représenté sur la Figure 5. Un train d’impulsions lumineuses issues d’une source laser femtoseconde Ti-Sa est focalisé sur l’entrée d’une fibre optique monomode. À la sortie de la fibre optique le faisceau est agrandi puis collimaté. Cette onde collimatée est ensuite envoyée sur un réseau de diffraction. Les deux premiers ordres symétriques de diffraction du réseau sont utilisés : l’ordre +1 est focalisé sur un Figure 4 Principe du dispositif de topographie. a) encodage en x et en z par réseau de diffraction; b) démultiplexage par ajout d’une référence temporelle et TF optique. Figure 5 Dispositif d’imagerie « auto-compensée ». SPECTRA ANALYSE n° 250 • Juin - Juillet - Août 2006 37 DOSSIER IMAGERIE & PHOTONIQUE TECHNIQUE INSTRUMENTALE miroir et l’ordre –1 est focalisé sur l’échantillon à observer. Les signaux retropropagés provenant respectivement du miroir et de l’échantillon sont recombinés par le réseau, retraversent le cube qui les re-dirige vers le spectroscope de sortie matérialisé par le réseau et sa lentille. Le spectre cannelé obtenu est enregistré sur une caméra CCD standard. Notre dispositif peut-être considéré comme un système linéaire (au sens de la théorie du signal) et sa réponse impulsionnelle peut donc être calculée par la convolution des réponses impulsionnelles de ses différents sous-éléments. Celle-ci peut s’écrire sous la forme : ⎡ ⎛ t ⎞ ⎛ c ⋅ t ⎞⎤ ′ ′ hA (t ,θ ′ ) = ⎢tri ⎜⎜ ⎟⎟ comb ⎜⎜ λ (θ ′ ) ⎟⎟ ⎥ ⊗ ⎣⎡ r (θ ) ⋅ δ (t − τ ) + F ⋅ δ (t − τ )⎦⎤ ⎢⎣ ⎝ 2T (θ ′ ) ⎠ ⎝ ⎠ ⎥⎦ où T (θ ′ ) est la longueur de train d’onde, δ (•) le retard induit par le trajet parcouru, r (θ ′ ) la réflectivité locale de l’objet et F représente un filtre photométrique pour équilibrer le bras de référence et d’objet. Les fonctions tri et comb ensemble décrivent, pour un aller-retour d’une impulsion lumineuse, le comportement du réseau (auto-convolution de sa réponse impulsionnelle). Les autres termes sont liés au bras d’objet et au bras de référence. Passant dans le domaine fré⎡ ⎛ ν ⋅ λ (θ ′ ) ⎞ ⎤ − j 2πντ + F ⋅ e − j 2πντ ′ ⎤⎦ H A (ν ,θ ′ ) = ⎢ sinc 2 (ν T (θ ′ ))⊗ comb ⎜ ⎟ ⎥ ⋅ ⎡⎣ r (θ ′ )⋅ e c ⎝ ⎠ ⎦⎥ ⎣⎢ quentiel, nous obtenons donc la réponse fréquentielle En multipliant ce résultat avec le spectre de la source H 0 (ν ) puis en exprimant le résultat sous la forme d’une intensité celle-ci peut s’écrire sous la forme : 2 ⎡ ⎡ ⎛ d (θ ′ ) ⎞ ⎤ ⎤ H A′ (ν ,θ ′ ) = I (ν ) ⎢1 − ω (θ ′ )⋅ cos ⎢ 2π ⎜ 2 ⋅ ⎟ν ⎥ ⎥ c ⎠ ⎦⎥ ⎦⎥ ⎣⎢ ⎝ ⎣⎢ d (θ ′ ) est le retard de groupe local entre l’impulsion de référence et l’impulsion localement retro-diffusée par l’échantillon (on notera que grâce au multiplexage nous avons une correspondance θ ′ ↔ x ). I (υ ) est le terme d’enveloppe qui contient l’intensité des deux ondes et la Densité Spectrale de Puissance de la source 2 H 0 (ν ) . Le terme ω (θ ′ ) est le contraste du terme d’interférences qui ne dépend plus que de l’absorption locale de l’échantillon et non de ν . Cette propriété intéressante a pour effet d’augmenter la sensibilité du dispositif en limitant le terme DC du signal interférométrique. VII - Résolution Une analyse du système permet d’établir une relation entre résolution latérale, résolution axiale et le nombre de points résolus dans les deux dimensions. Ces trois paramètres sont en fait reliés par une relation de la forme N = Δσ .δl A ou N est le nombre d’échantillons spectraux résolus, Δσ est la bande spectrale ( en nombre d’onde) et δl A est la résolution axiale du 38 SPECTRA ANALYSE n° 250 • Juin - Juillet - Août 2006 système. Cette relation fait qu’il est possible de fixer arbitrairement deux de ces paramètres mais que le troisième est alors automatiquement fixe. 1. Zone d’observation Comme différentes couleurs codent différents endroits au niveau de l’objet, les deux longueurs d’ondes limites utilisées par notre système définissent la zone d’observation (sous forme d’une ligne droite pour le dispositif actuel) de la manière suivante : a ≈ f .Δθ ′ = f .Δλ / Λ2 − λ2 avec a dénotant l’extension latérale, f la longueur focale de la lentille, Λ = 1/G1 avec G1 fréquence spatiale du réseau, Δλ = λ 2 - λ 1 ou les λ i sont les longueurs d’ondes limites utilises par notre système. Pour notre système : a ≈ 6,9mm avec λ 1 =150nm, λ 2=850nm, f = 100mm, G1 = 600 mm-1. 2. Résolution transversale La résolution transversale peut être déduite à partir de la zone d’observation et du nombre d’échantillons spectraux résolus N. La bande passante de la source étant : Δσ = (σ 22 − σ1) = (1 / λ 22 − 1 / λ11) on obtient alors : N = Δσ /δσ δ σ11 où δ σ1 est la résolution spectrale, du spectromè- tre de codage qui est, pour un système donné, δ σ1 ≈ (k11..λ .p11 ) - 1, avec k1 l’ordre de diffraction utilisée, λ la longueur d’onde centrale du spectre et p1 le nombre de traits du réseau illuminés. La résolution spectrale vient du fait que deux « couleurs » différentes doivent être séparées d’au moins la moitie du rayon de la tache de diffraction correspondant au faisceau illuminant le réseau. La résolution transversale devient alors : δ l = a / N = λ. f / Λ2 − λ2 . p 1 t résultat que nous retrouvons directement si nous nous intéressons simplement à la résolution obtenue pour une lentille de focale f illuminée sur un diamètre. Λ2 − λ2 . p1 Cette résolution ne dépend donc en fait que de la lentille de sortie du spectromètre et du diamètre d’illumination de celle-ci. Pour notre dispositif ceci correspond à δ l ≈ 0,09 09 mm mm avec comme nouveaux tT paramètres p1 = 600 et λ = 800nm. 3. Résolution axiale Le pouvoir de résolution dans la direction axiale peut être explique d’une manière équivalente a la résolution transversale. Pour pouvoir distinguer deux points en profondeur les deux points ne doivent pas être plus Technique instrumentale Topographie par interférométrie spectrale multiplexée en longueur d’onde : application à l’imagerie médicale proche l’un de l’autre que l’ondelette est longue (similaire au critère de Rayleigh). Donc la résolution axiale est inversement proportionnelle à la résolution spectrale du spectromètre respectivement proportionnelle au diamètre de la zone du réseau éclairée. Mathématiquement ceci devient : δlA = 1 / δσσ11 ≈ k 1.λ.p11 Pour le dispositif utilisé δlA ≈ 0,48mm avec k1 = 1 (premier ordre de diffraction). Le nombre de points que l’on pourra résoudre axialement est évidemment le même que celui que l’on pourra résoudre transversalement puisque chaque point résolu latéralement contient aussi l’information de profondeur locale codée dans les cannelures. Bien entendu ceci n’est vrai que tant que deux points contigus sont séparés axialement de plus de δlA . La profondeur de champ est non dépendante du réseau mais uniquement de la lentille de sortie utilisée. Le critère de Rayleigh nous donne une bonne indication de celle-ci. /λ f 2 / D 2 2z0 ≈ 0,7πλ Avec D diamètre du faisceau diffracté par le réseau. Pour le système décrit ici, 2z0 ≈ 17,6 mm. VIII - Résultats expérimentaux Les résultats des expériences effectuées que nous présentons ici correspondent à l’utilisation d’une fibre monomode (coupure mode fondamental @ 760nm) d’une longueur de 1,5 m. Les résultats sont présentés sur la figure 6 parties a) et b). La figure 6a présente la configuration dans le bras de l’échantillon. Un morceau de papier incliné d’un angle θ est placé dans le bras de l’échantillon. Le spectre enregistré dans le plan du détecteur est présenté figure 6b. On distingue la variation spatiale de période des franges spectrales qui traduit les différences de délais locaux entre l’impulsion de référence et l’impulsion rétro diffusée par l’échantillon. Les basses fréquences signifient une différence de chemin plus courte et les hautes fréquences une différence plus longue. La figure 6c présente le résultat d’une une transformation en ondelette du spectre de la figure 6b, cette transformation fait apparaître directement la topographie de la ligne de l’échantillon observée. En effet, la transformée en ondelette du signal g (υ ) s’écrit ⎛ kν − aθ ′ ⎞ Wg (θ ′, d ) = ∫ g (ν )⋅ Ψ ⎜⎜ ⎟⎟ dν où ⎝ α (d ) ⎠ ⎛ kν − aθ ′ ⎞ ⎟⎟ est une ondelette mère de type Ψ ⎜⎜ ⎝ α (d ) ⎠ Morlet. Cette opération correspond à une analyse locale des fréquences du spectre qui sont alors affichées sous forme d’une hauteur particulière dans le graphe pour une position x donnée. Les variables conjuguées par transformation de Fourier sont ν et t . Le réseau, quant à lui, fait correspondre à un θ ′ donné (i.e. x ) un λ (dans l’approximation des petits angles). On peut remarquer sur les résultats expérimentaux des tavelures spectrales qui rendent comptent de l’absorption locale de l’échantillon, mais aussi des Figure 6 e e t a) b) Dispositif expérimental et résultats. a) Configuration de l’échantillon. b) Spectre cannelé enregistré. c) Transformée en ondelettes. c) tavelures déjà présentes temporellement de par la réponse impulsionnelle de l’échantillon diffusant. IX - Conclusion et perspectives Cet article constitue une présentation succincte d’un dispositif fibré de topographie optique fondé sur concept innovant d’interférométrie spectrale multiplexée en longueur d’onde. Ce dispositif dont nous avons présenté les caractéristiques en terme de résolution a fait l’objet d’une validation expérimentale. Une analyse de la littérature publiée sur ce sujet depuis 5 ans souligne que l’interférométrie spectrale semble présenter un avantage en terme de rapport signal sur bruit en comparaison avec sa version temporelle (TDOCT). Les expériences que nous avons réalisées laissent toutefois apparaître que ce rapport signal sur bruit (6, 7, 8) est encore en dessous de ce que nous devrions théoriquement obtenir. On peut invoquer pour expliquer cette différence : un mauvais couplage dans la fibre ainsi qu’une source laser instable dont le spectre n’est pas uniforme. Une prochaine étape des travaux pourrait consister à optimiser ces paramètres afin d’améliorer le rapport signal/bruit et faire de cette méthode un outil utilisable dans le domaine des sciences de la vie. BIBLIOGRAPHIE (1) ARMITAGE JD, LOHMANN A, Jap. J. of Appl. Phys., 1965, 4, suppl. 1. 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