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Troisième trimestre 2016 UBS Outlook Suisse
Chère lectrice,
cher lecteur,
Editorial
Juste après que la Banque nationale suisse ait
abandonné en janvier 2015 le seuil plancher du
taux de change par rapport à l’euro, pratique-
ment tous les observateurs étaient d’accord sur
un point: la récession grave était toute program-
mée. Mais rien de tel ne s’est produit. L’an der-
nier, l’économie suisse afchait tout de même
une croissance de 0,9%, donc à peine plus
faible que la zone euro dans son ensemble. Les
experts étaient tout aussi unanimes sur le fait
que le choc du franc entraînerait une désindus-
trialisation dramatique. Or, l’analyse précise et
nuancée des faits met en évidence que c’est
moins dramatique que ce que l’on craignait au
départ. Entre-temps, économistes et politiciens
s’accordent sur le fait qu’il y aura une désindus-
trialisation au moins lente, «rampante». Nous
avons voulu tirer les choses au clair.
Dans cette édition d’UBS Outlook Suisse, nous
débattons de quelques évolutions et faits inté-
ressants, parfois même surprenants, concernant
le phénomène de la désindustrialisation si sou-
vent évoqué. Si l’on examine le nombre de per-
sonnes exerçant une activité lucrative dans l’in-
dustrie, on observe eectivement une plus forte
réduction des emplois. Depuis la forte apprécia-
tion du franc au cours de la crise nancière. Par
contre, si l’on se base sur la création de plus-va-
lues dans les secteurs industriels, l’économie
suisse afche une résistance impressionnante,
même dans les pires conditions monétaires, des
conditions qui, en particulier après la sortie de la
Grande-Bretagne de l’UE, ne devraient pas
s’améliorer. Vous trouverez les raisons et explica-
tions à cela dans les deux premiers articles de
cette édition. En outre, nous vous indiquons
comme d’habitude les perspectives pour la
conjoncture, les taux de change et les intérêts
ainsi qu’à la n, les tendances détaillées dans les
diérents secteurs économiques suisses.
Bonne lecture!
Daniel Kalt
Regional CIO Switzerland