Les
relations
entre l'empire des Han et
les
Xiongnu
Xiongnu repose sur l'élevage nomade5. En réalité, les habitants des steppes
sont aussi des agriculteurs et des artisans sédentaires d'origine chinoise ou
indigène. Cette population vit parfois dans des agglomérations fortifiées par
des remparts quadrangulaires en terre battue empruntés à la tradition
chinoise6. La vie dans la steppe leur offre un certain nombre d'avantages par
rapport à celle menée en deçà de la Grande Muraille. Exerçant des activités
complémentaires à l'élevage, ils bénéficient de la protection militaire des
Xiongnu. Pour assurer la défense, certaines forteresses dépourvues
d'habitations ont pu être occupées exclusivement par l'armée.
Les Xiongnu accueillent tout homme valide et probablement aussi des
femmes. Vivant à cheval entre les troupeaux et la chasse à l'arc, tous les
adultes sont en mesure de devenir des cavaliers armés en cas de besoin.
Mobiles, rapides et d'une grande efficacité, ces troupes permettent de
contrôler les ethnies soumises ainsi que de négocier avec les Han7.
Les piliers de l'économie xiongnu sont l'élevage, le commerce de
chevaux, de bétail, de peaux et de produits animaux avec leurs voisins. Quant
à l'organisation politique, le chef
chanyu
H^P est aussi l'ambassadeur de son
peuple. La division interne du pouvoir serait calquée sur un modèle tribal
reposant sur des petits groupes autonomes 8. Pour des raisons pratiques,
notamment l'éparpillement sur les grandes étendues de pâturages où paissent
les troupeaux, les familles et les clans vivent dispersés et ne se rencontrent
que pour des célébrations ou pour réaliser des travaux communs. Les grands
chefs,
avec l'aide de leur appareil administratif, s'efforcent sans cesse de
5 Comme par exemple
Shiji
110,
p.
2879 et les trouvailles d'une majorité des sites xiongnu
en Mongolie et en Transbaïkalie.
6 L'agglomération fortifiée d'Ivolga en Transbaïkalie en est un exemple représentatif. Voir
Davydova
A.
V.,
Ivolginskij arkheologicheskij
kompleks,
Vol.
1,
Ivolginskoe
gorodishche,
Saint-Pétersbourg
:
Fond Aziatika, 1996.
7
Shiji
110,
p.
2879, 2894-2895.
8
Shiji
110,
p.
2890-2891.
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