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LE NATURALISTE CANADIEN, VOL. 127 N
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ÉTÉ 2003
FAUNE
CHRISTIAN FORTIN
CHRISTIAN FORTIN
Vue générale d’une partie de l’aire d’étude, aux abords de
la centrale Manic 5
Christian Fortin est biologiste, chargé de projet chez la
FORAMEC
.
Jean
Doucet est biologiste, conseiller en recherche scienti que
chez
TRANSÉNERGIE
.
Section de la double emprise de ligne à 315 kV
Introduction
TransÉnergie, une division d’Hydro-Québec, exploite
un réseau d’environ 33 000 km de lignes de transport d’éner-
gie au Québec, dont 10 000 km en forêt boréale. L’ouverture
du couvert forestier associée à la création des emprises de
lignes représente donc une source potentielle signi cative de
fractionnement des habitats. Les changements écologiques
qui accompagnent la maintenance à long terme des emprises,
tout particulièrement en ce qui a trait aux questions liées à la
perte d’habitat, aux effets de bordure, aux effets de barrière et
à l’entretien chimique de ces milieux, sont peu documentés,
tout particulièrement pour la petite faune.
Les micromammifères jouent un rôle important dans
les écosystèmes forestiers ; ils se nourrissent d’une grande
variété d’insectes et de plantes; ils servent de nourriture à de
nombreux prédateurs; ils aident à la dispersion des graines et
ils permettent d’aérer et d’enrichir les sols par la confection
de terriers et la production de fèces et d’urine (Ostfeld
et al.
,
1996). Bien que l’étude de la réponse des micromammifères à
la fragmentation des habitats causée par l’industrie forestière
(Kirkland, 1990 ; Bayne et Hobson, 1998) et l’implantation
des routes (Oxley
et al.
, 1974 ; Richardson
et al.
, 1997) soit
bien documentée, l’information disponible sur les effets
des emprises de lignes de transport d’énergie sur ce groupe
d’espèces reste limitée (Schreiber et Graves, 1977 ; Johnson
et al.
, 1979 ; Doucet et Bider, 1984 ; Doucet et Brown, 1997 ;
Goldingay et Whelan, 1997).
C’est ainsi que TransÉnergie, en collaboration avec
la firme de conseillers en environnement FORAMEC, a
entrepris une étude qui aborde les questions suivantes : Est-
ce que l’abondance et la richesse spéci que en micromam-
mifères changent le long du gradient emprise-forêt (effet du
milieu) ? Est-ce que le modèle général d’utilisation de l’habi-
tat change d’une année à l’autre pour chaque espèce ? Est-ce
que les espèces à statut précaire sont moins abondantes dans
l’emprise que dans le milieu forestier ? Cet article présente les
résultats des trois premières années de l’étude (1999-2001).
Il est à noter que ce projet constitue un des quatre volets
d’une étude entreprise par TransÉnergie visant à évaluer la
biodiversité d’une emprise en milieu boréal, les autres grou-
pes d’espèces visés sont les plantes vasculaires, l’avifaune et
l’herpétofaune (Deshaye
et al.
, 2000).
Communautés de micromammifères le long
d’une emprise de lignes de transport d’énergie
électrique, située en forêt boréale
Christian Fortin et G. Jean Doucet
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LA SOCIÉTÉ PROVANCHER D’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA
FAUNE
Figure 1. Localisation de la zone d’étude
389
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Baie-Comeau
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Zone d’étude
La zone d’étude est située dans la région du réservoir
Manicouagan, au nord-est du Québec ( gure 1). Plus pré-
cisément, elle est localisée le long d’une double emprise de
lignes à 315 kV, à proximité de la route 389, juste au sud de
la centrale Manic 5. Cette emprise, d’une largeur de 95 m, a
été initialement déboisée en 1970. Depuis la construction des
lignes, la maîtrise de la végétation de l’ensemble de l’emprise
a surtout été réalisée chimiquement. La topographie régio-
nale est relativement accidentée et l’altitude varie entre 335
et 440 m le long de la section d’emprise retenue pour l’étude.
Les dépôts meubles sont plutôt minces, mais on observe
localement, près de quelques cours d’eau, des accumulations
plus importantes de dépôts uvio-glaciaires.
La végétation de la région à l’étude est dominée par
la pessière noire mature à sapin et mousses avec, localement,
quelques îlots de pessière noire à lichens. Les autres types
de végétation observés sont associés aux milieux humides
(végétation riveraine, tourbières) et n’occupent qu’une
très faible super cie du paysage. Outre l’épinette
noire (
Picea mariana)
et le sapin baumier (
Abies
balsamea
), quatre autres espèces arborescentes se
rencontrent dans la zone d’étude, soit le bouleau
blanc (
Betula papyrifera
), le mélèze (
Larix laricina
),
le peuplier faux-tremble (
Populus tremuloides
) et le
pin gris (
Pinus divaricata
). Dans la section d’em-
prise à l’étude, la végétation sur les sites mésiques
est dominée par une arbustaie basse en raison des
entretienscurrents. On y rencontre entre autres
le thé du labrador (
Ledum groenlandicum
), le kalmia
à feuilles étroites
(Kalmia angustifolia
) et le bleuet
(
Vaccinium angustifolium
). Ailleurs, c’est-à-dire
sur les quelques sites humides, l’herbaçaie basse
domine. Aucune trace de perturbation naturelle telle
que brûlis récent ou épidémie d’insectes n’est décelée
le long de la section d’emprise à l’étude. Cependant,
l’aire d’étude est située à proximité d’une route pavée
et dans une région où l’activité forestière est actuel-
lement intense.
Méthodes
L’échantillonnage des micromammifères a été
effectué en août 1999, 2000 et 2001 à l’aide de pièges-
fosses et de pièges-trappes disposés le long de quatre
transects perpendiculaires à l’emprise : trois sur sites
mésiques et un sur site humide. À cet effet, des permis
de piégeage ont été obtenus auprès de la Société de la
faune et des parcs du Québec. Un transect est com-
posé de 12 stations d’échantillonnage disposées tous
les 15 m et réparties successivement comme suit : six
en forêt, une en bordure, quatre en emprise et une
en bordure ( gure 2). Une station est constituée de
deux pièges-fosses et de trois pièges-trappes disposés
perpendiculairement au transect et distants de 5 m.
Les pièges-trappes sont des trappes à souris Victor et
Museum Special, alors que les pièges-fosses sont faits
de récipients de plastique (d’une contenance de deux litres)
enfoncés dans le sol. Les pièges ont été visités quotidienne-
ment le plus tôt possible dans la journée et ont été mis en
action durant trois nuits consécutives en 1999 et quatre nuits
en 2000 et 2001. L’identi cation des spécimens a été effectuée
à l’aide des documents de Lupien (2000 et 2002).
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Bordure
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Piège-V
ictor
Figure 2. Disposition des pièges le long d’un transect d’échantillonnage de micromammifères
Milieu humide situé le long de l’emprise
Dans le but d’étudier l’effet du milieu le long du
gradient emprise-forêt, chaque transect fut divisé en quatre
blocs : l’emprise, la bordure, le milieu forestier situé de 15 à
45 m de la bordure et le milieu forestier situé de 60 à 90 m de
la bordure. L’effet du milieu sur l’abondance relative totale
(nombre de captures par 100 nuits-pièges), pour chaque
espèce et pour toutes les espèces confondues, de même que
sur la richesse spécifique fut étudié à l’aide d’analyses de
variance (ANOVA) à bloc aléatoire complet (
randomized
bloc design
), en utilisant le logiciel SAS (SAS Institute, 1999)
et un seuil de signi cation de 0,05.
Résultats
Au total, 334 individus appartenant à huit espèces
ont été capturés en 1999, comparativement à 39 individus
appartenant à sept espèces en 2000 et à 218 individus appar-
tenant à neuf espèces en 2001 (tableau 1). Le campagnol à
dos roux de Gapper fut l’espèce le plus fréquemment captu-
rée au cours de l’étude. La plupart des espèces observées en
1999 et 2001 sont beaucoup moins abondantes en 2000. Le
succès de capture pour l’ensemble des espèces est d’ailleurs
13 fois inférieur en 2000 comparativement à 1999.
Le campagnol des champs est l’espèce le plus sou-
vent capturée dans l’emprise en 1999 ; la souris sauteuse des
champs domine dans ce milieu en 2000 et la musaraigne
cendrée en 2001 ( gure 3). La musaraigne cendrée et le
campagnol à dos roux de Gapper représentent les espèces le
plus fréquemment capturées en bordure et en forêt de 1999
à 2001.
Le campagnol des champs est principalement cap-
turé en emprise (F=21,74 ; dl=3 ; p=0,0002) ; aucun individu
de cette espèce n’a d’ailleurs été capturé en forêt. Par contre,
seulement 3 % des campagnols à dos roux ont été capturés
dans l’emprise. L’effet du milieu est aussi fortement signi ca-
tif pour cette espèce (F=17,25 ; dl=3 ; p=0,0004). Le succès de
capture est relativement semblable d’un milieu à l’autre pour
le campagnol-lemming boréal (p=0,963
)
, le campagnol-
lemming de Cooper (p=0,175), le phénacomys (p=0,787),
la souris sauteuse des champs (p=0,066) et la musaraigne
cendrée (p=0,170). De même, il n’y a pas d’effet signi catif
du milieu sur l’abondance relative totale, toutes espèces con-
fondues (F=0,77 ; dl=3 ; p=0,540).
La richesse spéci que, quant à elle, différait légè-
rement d’un milieu à l’autre ( gure 3 ; F = 3,87 ; dl = 3 ;
p = 0,050). Elle était supérieure dans l’emprise
et en bordure,
comparativement au milieu forestier 15-45 m et au milieu
forestier 60-90 m, qui ne différaient pas signi cativement
l’un de l’autre.
Deux espèces susceptibles d’être désignées menacées
ou vulnérables au Québec (Beaulieu, 1992) ont été capturées
dans l’emprise, soit la musaraigne pygmée et le campagnol-
lemming de Cooper. Le faible nombre de captures ne permet
cependant pas d’analyser l’effet du milieu pour ces espèces.
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LA SOCIÉTÉ PROVANCHER D’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA
FAUNE
Tableau 1
Espèces et nombres de micromammifères capturés dans la région du réservoir Manicouagan, 1999-2001
1999
624 nuits-pièges
2000
932 nuits-pièges
2001
937 nuits-pièges
Total
Campagnol à dos roux de Gapper
Clethrionomys gapperi
104
12
86
202
Campagnol des champs
Microtus pennsylvanicus
76
2
6
84
Campagnol-lemming boréal
Synaptomys borealis
45
0
0
45
Campagnol-lemming de Cooper
Synaptomys cooperi
23
0
1
24
Phénacomys d’Ungava
Phenacomys intermediu
s
23
0
0
23
Musaraigne cendrée
Sorex cinereus
53
11
95
159
Musaraigne pygmée
Sorex hoyi
4
1
7
12
Musaraigne arctique
Sorex arcticus
0
0
4
4
Souris sauteuse des champs
Zapus hudsonius
1
11
8
20
Souris sauteuse des bois
Napaeozapus insignis
0
1
10
11
Souris sylvestre
Peromyscus maniculatus
0
1
1
2
Non identi ée
5
0
0
5
Total
334
39
218
591
Discussion
Variations interannuelles
L’abondance des micromammifères peut fluctuer
considérablement d’une année à l’autre en fonction d’une
variété de facteurs dépendants et indépendants de la densité
et dont les effets sont encore peu compris (Taitt et Krebs,
1985 ; Lidicker, 1988 ; Brooks
et al.
, 1998 ; Fryxell
et al.
, 1998).
Les résultats observés au cours des trois années d’étude à
Manic 5 vont dans ce sens. Bien qu’aucune donnée précise
sur les conditions abiotiques (température, épaisseur du
couvert de neige, etc.) ne soit disponible pour l’aire d’étude,
il est probable que la forte diminution dans l’abondance de
la plupart des espèces, observée entre 1999 et 2000, soit liée
à des facteurs indépendants de la densité des populations.
En effet, le fait que cette baisse de population soit rapide et
observée au cours de la même année dans un groupe d’espè-
ces ayant des besoins assez différents, par exemple les cam-
pagnols par rapport aux musaraignes, laisse croire davantage
à une réponse commune à des variables environnementales
plutôt qu’à des interactions trophiques ou à des facteurs
dépendants de la densité. Une baisse importante d’abon-
dance de micromammifères en 2000, par rapport à 1999, fut
aussi observée au sud de l’aire d’étude, à proximité du poste
Manic 2 (Francis Bélisle, comm. pers.), suggérant que cette
diminution apparente des populations a probablement eu
lieu à l’échelle régionale. Bien que la présente étude puisse
avoir eu un certain effet sur les communautés de micro-
mammifères étudiées, nous ne croyons pas que cet effet soit
suf sant pour expliquer le déclin survenu en 1999 et en 2000.
À cet effet, les résultats préliminaires de 2002 indiquent un
succès de capture global similaire à 2001,218 individus
avaient été prélevés. Ces résultats, tout comme ceux de
Brooks
et al.
(1998), indiquent l’importance des études à
long terme a n de caractériser avec exactitude le dynamisme
des communautés de petits mammifères.
La variation interannuelle dans l’utilisation de l’habi-
tat pour chacune des espèces n’est pas claire compte tenu du
faible nombre de captures obtenues pour certaines espèces,
principalement en 2000. Cependant, les résultats de 2000
et de 2001 semblent cohérents par rapport à ceux de 1999.
En effet, le campagnol à dos roux de Gapper semblait éviter
l’emprise au cours des trois années alors que le campagnol
des champs ne fut jamais capturé en forêt au cours de cette
période. De même, la musaraigne cendrée fut capturée dans
tous les habitats de 1999 à 2001 alors que la souris sauteuse
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Figure 3. Abondance relative (nombre de captures par 100 nuits-pièges) et richesse
spéci que (RS) des micromammifères le long d’un gradient d’habitat allant de l’emprise
au milieu forestier adjacent, août 1999, 2000 et 2001
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9
RS
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3
RS
=
9
des champs semble avoir évité le
milieu forestier lorsqu’elle fut captu-
rée en 2000 et en 2001.
Variations
interspéci ques
Les résultats de la présente étude
indiquent que le contraste entre une
emprise de 95 m de largeur et le milieu
forestier adjacent est suffisant pour
influencer labondance relative de
micromammifères en forêt boréale.
En effet, l’habitat créé par l’emprise
favorise grandement la présence
du campagnol des champs, celui-ci
n’étant trouvé presque exclusivement
que dans ce type de milieu. Le campa-
gnol des champs est considéré comme
une espèce typique des milieux ouverts
herbacés (Yahner, 1983 ; Kirkland, 1990 ;
Simon
et al.
, 1998), la strate herbacée
dense étant recherchée comme couvert
par cette espèce (Geier et Best, 1980).
De même, aucune des 20 souris sau-
teuses des champs n’a été capturée en
forêt. Cette espèce serait favorisée par
louverture du couvert forestier à la
suite des coupes forestières (Kirkland,
1990 ; Gagné, 1997).
Par contre, l’habitat créé par l’em-
prise semble peu favorable au campa-
gnol à dos roux de Gapper, ce dernier
étant beaucoup plus abondant en forêt
et en bordure de celle-ci. Le campa-
gnol à dos roux est en effet considéré
comme une espèce caractéristique
des milieux boisés et il est habituel-
lement rare ou absent des milieux de
coupes, sauf si ceux-ci correspondent
à de petites superficies intégrées à
un paysage essentiellement forestier
(Hayward
et al.
, 1999). Cette espèce
n’est pas adaptée pour survivre dans
des conditions où le taux d’humi-
dité est faible (Getz, 1968). Il semble donc que l’emprise à
l’étude représente une certaine perte d’habitat pour cette
espèce. Similairement, dans une étude réalisée au Nouveau-
Brunswick, Sekgororoane et Dilworth (1995) ont observé
que le campagnol à dos roux de Gapper utilisait surtout la
zone boisée de l’écotone créé par des coupes et ne s’aventu-
rait pas au-delà des cinq premiers mètres de la zone coupée.
De même, Labbé (1997) observa, au sud du Québec, que la
coupe forestière affectait le campagnol à dos roux, qui était
moins abondant dans les coupes que dans les lisières boisées
riveraines.
Variations interhabitats
Les résultats de cette étude suggèrent que la richesse
spéci que en petits mammifères le long d’une emprise de
95 m située en forêt boréale est au moins égale, sinon supé-
rieure, à celle de la forêt mature adjacente. Au Tennessee,
Johnson
et al.
(1979) ont observé que la richesse spéci que
était égale ou supérieure le long d’une emprise de lignes de
91 m de largeur comparativement à celle du milieu forestier.
De même, la richesse spéci que en petits mammifères est en
général supérieure après une coupe forestière récente en forêt
boréale (Kirkland, 1990 ; Gagné, 1997). Cette différence dans
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