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Théorie de l’évolution
Histoire des idées, concepts clés, exemples.
UPMC – Préparation à l’Agrégation interne SVTU
Septembre 2009
David Laloi (david.lalo[email protected])
La conception du vivant jusqu’au XVIII
e
siècle
- Les objets biologiques (organes, organismes) montrent une telle
complexité, une telle adéquation à leur fonction, qu’ils ne peuvent
qu’être le résultat d’une création intentionnée.
- La compréhension du monde naturel (vivant et minéral) se fait
dans un cadre religieux (théologie naturelle).
«Je me retrouve sur une plage déserte et y découvre une
montre, j’observe ses rouages, ses mécanismes, sa
complexité. Alors je ne peux admettre qu’elle soit le fruit du
hasard, ce qui serait trop improbable. Elle ne peut qu’être le
résultat du travail intentionné d’un artisan, d’une finalité. »
La métaphore utilisée de W. Paley (Natural Theology, 1802) explique
bien cette conception du vivant :
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- Chaque espèce a été créée une fois et ne varie plus au cours de
son histoire (fixisme).
- Les objets biologiques (organes, organismes) montrent une telle
complexité, une telle adéquation à leur fonction, qu’ils ne peuvent
qu’être le résultat d’une création intentionnée.
- La compréhension du monde naturel (vivant et minéral) se fait
dans un cadre religieux (théologie naturelle).
- Le concept d’espèce est alors basé sur la seule ressemblance
entre les individus. Les espèces sont totalement disjointes les
unes des autres.
La conception du vivant jusqu’au XVIII
e
siècle
Au XVIII
e
siècle : de nouvelles données
- La Terre est beaucoup plus vieille que l’on ne le pensait.
Estimé à ~ 6 000 ans sur la base des textes bibliques.
Les travaux, notamment en géologie, suggèrent un âge beaucoup plus
important, de quelques 100 000
ers
d’années
(Buffon aurait abouti à un calcul
de quelques millions d’années mais ne l’a pas publié)
.
- Développement de la paléontologie des espèces
apparaissent puis disparaissent.
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Une vision différente du monde vivant – l’idée d’évolution
J-B. Lamarck
(1744-1829)
Il est possible de faire coïncider des formes différant
peu les unes des autres avec une échelle de temps.
Des formes différant peu se succèdent, une forme
donnée persiste un temps donné avant de
disparaître, laissant place à une autre forme,
proche de la précédente.
Une vision différente du monde vivant – l’idée d’évolution
Une idée très originale en son temps :
- Les formes qui se succèdent dans le temps dérivent les unes
des autres, par filiation, en se complexifiant, grâce à de petites
variations qui s’accumulent.
- une forme se transforme en une autre au cours du temps.
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Les mécanismes d’évolution selon Lamarck
- L’environnement (
« les circonstances » selon les termes de Lamarck
)
peut modifier les habitudes des animaux, causant un usage accru
ou diminué des organes.
- Par le biais d’un usage accru, les organes se développent et
deviennent plus complexe ; par le biais d’un usage diminué, les
organes se réduisent.
- Lorsque ces changements, survenus au cours de la vie, sont
communs à deux individus qui se reproduisent ensemble, ils sont
transmis à la descendance.
Les mécanismes d’évolution selon Lamarck
Lamarck donne de nombreux exemples pour étayer l’idée de changement
par l’usage, importante dans sa théorie:
défaut d’usage atrophie
emploi fréquent développement
- Giraffe de Lamarck
- « Vivant sous terre, la taupe a perdu l’usage
des yeux par défaut constant d’exercice. »
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Les mécanismes d’évolution selon Lamarck
- Les changements de l’environnement sont la cause des variations
des organes, par le biais d’un usage accru ou diminué de ceux-ci
en réponse aux facteurs environnementaux (circonstances).
En résumé, deux postulats majeurs :
- Les changements qui surviennent au cours de la vie d’un individu
sont transmis à ses descendants (hérédité des caractères acquis).
Les mécanismes d’évolution selon Lamarck
Plusieurs problèmes majeurs, dont :
- Les effets de l’environnement sur les variations au cours de la
vie des individus ne correspondent pas à ceux nécessaires pour
expliquer les changements du vivant.
- Les conditions environnementales peuvent induire des
modifications des individus au cours de leur vie, mais ces
modifications ne sont pas transmises aux descendants !
En termes actuels, Lamarck a confondu phénotype et
génotype. Les variations pouvant être induites par
l’environnement (plasticité phénotypique) ne se transmettent
pas (il n’y a pas d’hérédité des caractères acquis).
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