Journée de l’éthique Deauville le jeudi 28 mai 2015 Besoins fondamentaux de l’homme : L’habitat Il m’appartient d’engager cette journée en parlant d’habitat comme besoin fondamental de l’homme, sans oublier que c’est la journée de l’éthique et qu’il convient de relier les besoins fondamentaux et l’éthique Si je me réfère à la Genèse, Dieu créa la terre et le ciel le premier jour. Le troisième jour Dieu sépara les eaux de la terre et créa les plantes et les arbres. Il fallut attendre le cinquième jour pour assister à la naissance des poissons et des oiseaux avec mission de se multiplier. Puis vint le sixième jour celui de la création des mammifères et des humains. « Multipliez, envahissez la terre, maitrisez là, dominez tout vivant…. Voici ce que je vous donne en nourriture » La mission de dominer les espèces terrestres était donné à l’espèce humaine. L’on se trouve en présence de trois termes directement liés à l’homme : Habitat, écologie, éthique. Je vais tenter de vous présenter le sujet selon le schéma suivant : 1. Quelle éthique pour quel habitat • Contraintes de l’habitat • Pourquoi l’habitat planétaire • Pourquoi la communauté humaine 1 • Pourquoi l’éthique devrait être nécessairement humaine 2. Problèmes liés à l’habitat • Evolution de l’habitat • Action de l’homme • Autres besoins vitaux • Mode d’octroi et d’occupation 3. Conclusion : Et nous les lions ? Quelle éthique pour quel habitat ? Seuls les terriens susceptibles d’éprouver le bien et le mal donc les terriens conscients sont concernés par l’éthique 1. Contraintes de l’habitat Il existe de nombreux types d’habitat, de multiples communautés et que chacune peut construire sa propre éthique. Est-il possible qu’une éthique générale prenne le pas sur les éthiques particulières ? Oui parce que certains habitats sont contraints et que les individus qui les occupent ne peuvent choisir librement leur communauté. C’est le cas des habitants d’une ile dont on ne peut s’échapper et une éthique commune tend à s’imposer et à souder en communauté ceux qui l’habitent. 2 2. Pourquoi l’habitat planétaire ? C’est celui qui résulte de la création si l’on se réfère à la bible. C’est un habitat contraint puisqu’il est celui dont on ne peut s’échapper. A ce titre il mérite une attention particulière afin d’éviter sa dégradation. L’écologie trouve ici ses fondements. Mais c’est aussi un habitat occupé par d’autres êtres : mammifères, batraciens etc. Ces êtres sont aussi dotés d’une certaine sensibilité même si leur conscience ne leur permet pas d’être conscients. Si les humains peuvent trouver leur nourriture dans les autres communautés de terriens, ils doivent respecter les équilibres, pour sauvegarder les ressources. 3. Pourquoi la communauté humaine ? Seuls les humains sont conscients d’être conscients. L’éthique ne peut pas concerner la communauté des terriens et donc seule la communauté humaine en a la charge. C’est cela qui lui donne des obligations. Les humains doivent renoncer à des pratiques incompatibles avec la préservation de l’habitat global. Certains utilisent cette notion pour remettre en cause le développement à l’occidental qui peut détruire l’égalité entre les membres de la communauté humaine. Il faut toujours veiller à proscrire certains comportements polluants et veiller à une répartition équitable des ressources entre les communautés. Les humains ont intérêt à ce que l’éthique de la communauté humaine soit partout effective pour les protéger contre la tyrannie qu’une communauté particulière peut toujours exercer à leur encontre. 3 Problèmes liés à l’habitat 1. Evolution de l’habitat ou de l’endroit que l’on habite. Les hommes ont toujours adapté leur habitat à leur mode de vie en recherchant ce qui leur permettait de mieux vivre et de garantir leur sécurité. C’est ainsi que se sont constitués les villes fortifiées ou les habitations construites près d’un château. Mais les habitations se sont aussi diversifiées afin de tenir compte des conditions climatiques. C’est cet ensemble de modifications au fil du temps qui donne les paysages que nous connaissons, même si l’architecture moderne a tendance à faire disparaître les spécificités locales. Constatons aussi l’évolution depuis 50 ans de l’habitat individuel vers l’habitat collectif. 2. Action de l’homme L’homme cherche toujours à améliorer son confort que ce soit en agrandissant les surfaces habitables, en ajoutant des équipements de modernité. Cela est connu. Mais dans le même temps l’homme cherche à améliorer l’environnement de son habitation par des jardins, des squares, des cheminements piétons. Quand ces équipements se dégradent parce que publics, donc sous la responsabilité de personne, il y a des réactions négatives qui impliquent soit les bailleurs soit les communes soit l’état, mais rarement pour ne pas dire jamais, ceux qui bénéficient de ces équipements. C’est alors que l’on peut regretter la perte de l’éthique communautaire au profit d’intérêts très partiels et particuliers. Ce constat nous impose de 4 revenir à des notions de propriété individuelle afin que les biens soient placés sous la responsabilité d’une personne ou d’une famille. Il convient aussi de mettre en avant le respect du bien d’autrui ce qui est un projet d’envergure que notre éthique de Lions nous oblige à réaliser. 3. Autres besoins vitaux Ce n’est pas que le besoin de se loger. Il est nécessaire de se reposer et de dormir. Cela suppose surtout dans les immeubles collectifs le respect du silence après une certaine heure. Les conflits sont nombreux en raison du non-respect de cette obligation. Il y a aussi le besoin de confort : chauffage, hygiène, propreté, confort d’équipement mais aussi confort visuel. Le besoin d’éviter les dangers en protégeant son intégrité physique et mentale. Le besoin de sécuriser son bien et ses éléments de vie (voiture, argent, bijoux etc) Le bailleur doit gérer , entretenir, rénover, innover pour améliorer sans cesse l’habitat des concitoyens. Et nous les Lions ? Avons-nous la possibilité d’intervenir. Oui quand nous avons des responsabilités dans des organismes d’habitat social ou en qualité de gestionnaire de parc privé (Syndics) ou d’élus. 5 Comme l’a dit Gérard Giraud Président d’une société d’HLM mais aussi Past gouverneur, il veut aller audelà de la simple attribution de logement en actionnant plusieurs leviers : Informer pour que chacun s’inscrive dans une démarche commune, Proposer l’ensemble des alternatives qui se présentent à une personne, activer des droits en accompagnant les personnes dans leurs démarches administratives et juridiques. Voilà ce qu’un lion peut faire. Mais nous devons aussi nous poser la question de savoir si les réponses données au besoin fondamental d’habitat pour chaque individu sont adaptées ? Ma réponse est assez négative pour plusieurs raisons : L’attribution de logement par les bailleurs sociaux n’est pas toujours soumise à des règles simples et connues. L’évolution des ressources et de la composition du ménage ne sont pas souvent cause de mutation. L’aide financière (APL) est inadaptée et reste source de majoration de loyer. L’habitat est rarement adapté aux handicapés, ou aux personnes âgées. Certes nous ne sommes ni le DAL ni la Fondation Abbé Pierre mais nous pouvons soulever ces questions dans nos clubs et faire connaître le fruit de nos débats. N’est-ce pas un sujet d’intérêt général ? 6