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Vendredi 09 janvier 2015
AMBASSADE DE FRANCE EN BULGARIE
LA PRESSE BULGARE N°3862
UN ATTENTAT BARBARE SECOUE
L’EUROPE
LA POSITION
KHRISTO KOMARNITSKI : LA
CARICATURE ET LES LIMITES DE LA
LIBERTE
L’ANALYSE
DES DEMONS DERRIERE LE MASQUE
DE L’ISLAM
LA JUSTICE
LE CSM DECIDE DE CONTROLER LA
FAÇON DONT EST DIRIGEE LE TGI
DE SOFIA
LA POSITION
KHRISTO KOMARNITSKI : LA
CARICATURE ET LES LIMITES DE LA
LIBERTE
Khristo Komarnitski, dessinateur de presse
au quotidien Sega, avait réagi à l’assassinat
de ses collègues français de Charlie Hebdo
en publiant sur sa page Facebook une
feuille blanche encadrée d’une ligne au
crayon. Dnevnik est allé à sa rencontre
pour parler des limites de la liberté,
l’autocensure, l’art de sublimer l’actualité
en un coup de crayon.
« La feuille blanche peut avoir plusieurs
interprétations… Certains peuvent y lire
même la peur, l’esquive, la dérobade. Mais
il me fallait du temps pour surmonter la
consternation. Parce que je le connais cet
esprit, l’esprit des caricaturistes français.
Wolinski, l’un des tués, est une légende, un
octogénaire qui continuait à travailler
malgré son âge », souligne le dessinateur.
« Ce que je sais, c’est que ces gens-là, les
caricaturistes français, remplissent très
fidèlement l’idée et la mission [que sont les
leurs] et parler ici de valeurs esthétiques ou
de goûts serait absolument déplacé. Ce
sont des gens qui repoussent les limites de
la liberté d’expression au sein de leur
société, ils évoluent constamment sur le fil
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du rasoir. Un travail précieux. Et une
société saine. De tels dessins seraient
impensables aux Etats-Unis. Mais pas en
France ».
Selon le caricaturiste bulgare, l’action des
agresseurs a échoué. Le monde n’est pas
paralysé par la peur. Mais c’est le cœur, le
for intérieur de la France et du monde
occidental qui a é secoué. Le problème
de ce monde est de savoir comment ne pas
se retourner contre les sociétés
musulmanes dans leur ensemble. Les
auteurs de l’attentat ne visaient-ils pas
cela ?
« Il est naturel que l’humour soit la
première cible. L’image agit plus fort, elle
est plus rapide et atteint même l’homme
inculte. Une image vaut mille mots ».
Peut-il y avoir un dessin satirique
politiquement correct ? « Non. J’affirme
que la liberté d’expression doit être
inconditionnelle. Soit on fait tomber tous
les faux tabous, racistes, homophobes ou
autres, soit on s’enfonce dans
l’hypocrisie », estime M. Komarnitski.
Et la Bulgarie dans ce débat de la liberté
d’expression ? « Il n’y a pas de tel débat en
Bulgarie. Ou bien, s’il y en un, ce n’est
qu’en principe. Ici, les choses sont
simples : Peevski entre à la rédaction et
c’est tout. Nous ne faisons pas partie de ce
débat ». (dnevnik.bg)
L’ANALYSE
DES DEMONS DERRIERE LE MASQUE
DE L’ISLAM
Dans les pages de Standart, Tsvetan
Teofanov, professeur de langue et de
civilisation arabes à l’Université de Sofia,
exprime son point de vue sur les causes qui
ont conduit, mercredi dernier, aux
événements tragiques dans les locaux du
journal satirique français Charlie Hebdo.
Les véritables musulmans s’indignent
toujours lorsqu’on parle de terrorisme
« islamiste » parce que l’islam est une
doctrine qui n’encourage pas de tels actes
et les condamne. Il devient de plus en plus
clair que sous le masque de l’islam se
cachent toutes sortes de démons
poursuivant des objectifs différents
politiques, économiques, anarchistes, voire
utopiques et idéalistes évoquant de la
création d’un nouvel ordre mondial. Le
démon est sorti de la bouteille et à l’étape
actuelle il serait difficile de rétablir le statu
quo. L’Occident a raté depuis longtemps le
moment de prendre les bonnes décisions et
la confrontation a atteint son point
d’ébullition. C’est le prix de l’indécision.
La ligne de front politique se transforme en
ligne de front entre civilisations, estime M.
Teofanov.
Les islamistes s’intéressent avant tout au
rapport des forces au Proche-Orient. Même
lorsque leurs actions dépassent ce cadre
régional, elles devraient être analysées
dans ce contexte. Les événements tragiques
en France de ces jours-ci sont le signal
clair d’un nouveau type d’offensive : à la
différence des kamikazes qui meurent dans
des lieux publics, cette fois l’attaque était
dirigée contre une entité et des personnes
nommément citées une vengeance pour
l’opprobre jeté sur le prophète Mahomet.
La tactique ne consiste plus en des actes
isolés, mais vise à semer la peur et
l’insécurité à grande échelle. Les auteurs
de l’attentat ne cherchent plus une mort
glorieuse et se dérobent honteusement.
Il ne faut surtout pas appréhender ce conflit
comme un conflit opposant les fidèles de
l’islam à ceux de toute autre religion. C’est
une guerre politique de domination du
Proche-Orient par des cercles
instrumentalisant l’islam et la rhétorique
islamique à la manière des récents
dictateurs arabes. Le vide créé au niveau
du pouvoir dans les pays arabes, la crise en
Syrie, la tension en Iraq, les événements au
Liban, mais aussi bien la faiblesse de
l’Occident, ont contribué à l’escalade de ce
conflit. Il n’y a pas d’autre moyen de
réponse que la force. Les ressources des
outils de réponse civilisée sont épuisées.
L’escalade ne peut pas se résoudre d’elle-
même, souligne l’expert.
La guerre actuelle n’est pas entre chrétiens
et musulmans puisque ces deux religions
reposent sur des dogmes et des valeurs
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qu’elles ont en partage. Mais la religion est
un champ propice aux manipulations,
exploité avec succès par les inspirateurs de
l’organisation Etat islamique. Ce n’est plus
du fondamentalisme, qui est le respect
rigoureux et à la lettre de la doctrine, mais
de l’extrémisme. Tous les pays sont déjà
menacés, conclut M. Teofanov. (Standart)
LA JUSTICE
LE CSM DECIDE DE CONTROLER LA
FAÇON DONT EST DIRIGEE LE TGI
DE SOFIA
A sa première réunion pour l’année, tenue
hier, le Conseil supérieur de la
magistrature a cidé d’effectuer une
vérification taillée de la direction du
Tribunal de grande instance de Sofia qui
est la plus grande juridiction parmi les TGI
dans le pays.
La décision a été prise à l’issue de plus de
trois heures d’auditions de magistrats
relevant de ce tribunal. Ceux-ci ont parlé
de pratiques alarmantes et préoccupantes et
ont dénoncé tout particulièrement le style
de direction de la présidente Vladimira
Yaneva et de deux de ses adjoints,
notamment Petia Krantcheva et Bogdana
Jeliavska. Des procédures disciplinaires
peuvent être ouvertes contre les trois.
Les juges ont évoqué des cas de répartition
inéquitable de la charge de travail au sein
de cette institution, d’absence de règles de
remplacement de juges absents, de
comportement brutal vis-à-vis des
magistrats, de non-convocation
d’assemblées générales, de non-respect des
règles de détachement des magistrats.
Plusieurs d’entre eux ont affirmé que
pendant des années ils ont été réduits à la
situation d’observateurs de la gestion
autoritaire de Mme Yaneva et de ses
adjointes.
L’audition des juges par le CSM a eu lieu
après l’envoi en décembre dernier d’une
pétition des magistrats du TGI de Sofia
demandant la démission des chefs
administratifs de cette juridiction. Des
juges d’autres instances, notamment le TI
de Sofia et la Cour d’appel de Sofia, se
sont ralliés aux protestations de leurs
confrères, rappelle la presse. (tous
journaux)
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