USTHB‐FBS‐4th International Congress of the Populations & Animal Communities “Dynamics & Biodiversity of the terrestrial & aquatic Ecosystems""CIPCA4"TAGHIT (Bechar) – ALGERIA, 19‐21 November, 2013 Ecologie et comportement alimentaire d’un poisson d’eau douce: Gambusia affinis (Baird et Girard, 1853) récolté dans le lac naturel de Réghaïa. TOUCHI W., KORICHI Y. & MOULLA M. Laboratoire Dynamique et Biodiversité, F.S.B., U.S.T.H.B., Bp 32 El alia, Bab Ezzouar, Alger. E-mail: [email protected] Résumé Gambusia affinis est un petit poisson d’eau douce qui est considéré comme un agent important dans la lutte biologique anti moustique et antipaludique puisque il se nourrit essentiellement de larves d’Insectes pondues dans l’eau. En Algérie, l’opération d’ensemencement de ce poisson dans les réseaux d’irrigation de quelques wilayas du Sud a donné de bons résultats. Pour cela, nous nous somme intéressé à l’étude du comportement alimentaire de ce poisson afin de déterminer sa capacité de survie dans le but d’élargir son aire d’introduction dans les zones humides contaminées. Et dans le but de mieux connaitre son comportement alimentaire, nous avons réalisé quelques expériences au laboratoire pour déterminer l’efficacité alimentaire vis-à-vis des larves de moustiques L’étude du comportement alimentaire a révélé que l’accès à la nourriture est proportionnel à la taille et au diamètre de la cavité buccale de l’individu, et par conséquent, cela constitue un avantage pour les femelles. De même nous avons remarqué que les larves des Diptères représentent l’aliment préféré pour les Gambusies. La consommation des mâles peut atteindre 216 larves par jour tandis que les femelles consomment plus de 336 larves par jour. Ces résultats montrent que cette méthode est la plus efficace et la plus convenable de point de vue hygiène et santé, elle possède l’avantage d’éviter l’assèchement des zones humides ainsi que l’utilisation des insecticides qui, à la longue, finissent par causer un désastre écologique. Mots clés : eau douce, Gambusia affinis, moustiques, lac de Réghaïa, santé. Abstract Gambusia affinis is a small freshwater fish that is considered an important agent in the biological control of mosquito because it feeds mainly on insect larvae. In Algeria, the seeding operation of this fish in irrigation of some provinces of South networks gave good results. For this, we studied the feeding behavior of this fish to determine its ability to survive in order to expand its area of introduction in wetlands contaminated. We realized some experiments in the laboratory to determine feed efficiency about the mosquito larvae. The study of feeding behavior revealed that access to food is proportional to the size and diameter of the oral cavity of the individual; therefore it is an advantage for females. Also we noticed that the larvae of Diptera are the favorite food for mosquitofish. The consumption of males can reach 216 larvae/ day while the consumption of females is more than 336 larvae/ day. These results show that this method is more efficient and more appropriate for health and hygiene; it has the advantage of avoiding the draining of wetlands and the use of insecticides, which can cause an ecological disaster. Keywords: freshwater, Gambusia affinis, mosquitoes, Lake Réghaïa, health. 1. Introduction La Gambusie (Gambusia affinis) est un petit poisson des eaux douces et calmes, bien connu des aquariophiles. Il occupe une position intermédiaire dans la chaîne trophique étant la proie des piscivores (Losange et Didier, 1999). Cette espèce est originaire des Etats-Unis, elle a été introduite dans de nombreuses eaux douces des pays chauds pour lutter contre la prolifération des moustiques, 180 USTHB‐FB BS‐4th International Congre ess of the Pop ulations & Animal Commun nities “Dynam mics & Biodiversity of the tterrestrial & aaquatic Ecosysstems""CIPCA A4"TAGHIT (Be echar) – ALGERIA, 19‐21 Noovember, 2013 car elle see nourrit de d leurs larrves. Son iintroduction n avait pou ur but prinncipal de diminuer d laa populationn de moustiqques qui son nt les vecteuurs du palud disme. 2. Milieu d’étud de Le lac natturel de Régghaia a unee superficiee de 842ha.. Cette zone humide ccôtière qui est inscritee depuis 20002 dans la liiste de la co onvention dee RAMSAR R est située au nord de l’Algérie à 30 Km duu centre d’A Alger, elle esst caractérisée par un cllimat subhu umide à hiveer doux (figg.1). Figure 1: situation géographiqu ue du lac de Réghaia. R mal: Descriptioon de l’anim Morpholoogie: Le corps eest fusiformee, la région n thoraciquee est arrondiie, la bouch he est dirigéée vers le haaut (pour laa capture dees larves ett des insecttes dérivantt à la surfaace de l’eaau), transverrsale et recctiligne. Laa nageoire ccaudale est arrondie, lee pédonculee de cette nageoire n estt relativemeent étroit. La L nageoiree dorsale recculée et inséérée nettemeent en arrièrre de la nag geoire anale (fig.2). Femelle mâle Figure 2: Dimorphism D me sexuel chez Gambu usia affinis. Cette espèèce ne possèède pas de couleurs vvives comm me ses cousiines, elle see contente de d vert ouu marron (suuivant le millieu) translu ucide sur le dos. La cav vité abdominale laisse aapparaître les viscères. 181 USTHB‐FBS‐4th International Congress of the Populations & Animal Communities “Dynamics & Biodiversity of the terrestrial & aquatic Ecosystems""CIPCA4"TAGHIT (Bechar) – ALGERIA, 19‐21 November, 2013 Les femelles qui peuvent atteindre 8cm de longueur, ont un corps assez trapu avec une tache abdominale bien nette quand elles sont pleines (gravide), elle marque l’emplacement de l’ovaire par transparence (Brusle et Quignard, 2001). La robe est jaunâtre tirant sur le gris clair dans la région ventrale. Quelques taches noires peuvent être apparentes sur le dos et les flancs ainsi que sur les nageoires qui sont incolores. Quant aux mâles, ils sont petits (3-3.8cm), le corps est allongé et légèrement comprimé. Sa couleur peut varier du jaune au gris transparent en passant par une robe constellée de noir. Sa nageoire anale est transformée en gonopode (organe copulatoire) (fig.2) dont la morphologie est un critère de classification des espèces (Charles et Masson, 1989). Ecologie: La Gambusie (Gambusia affinis) est une espèce robuste vivant dans toute sortes de petits étangs, fossés et marais, elle fréquente les eaux peu profondes, dormantes ou faiblement courantes (ruisseaux, rivières), souvent éphémères, chaudes et riches en végétation. On les introduit dans les puits, les mares, les bassins ... (Bruton, 1988). Ce sont des espèces euryhalines et eurythermes s’adaptent à tous les facteurs abiotiques, aux conditions climatiques et hydrologiques défavorables et même à des modifications considérables du contenu biologique et chimique de l’eau. 3. Méthode d’étude La capture de ce poisson dans le lac de Réghaia est effectuée grâce à un appareil de pêche électrique de type DEKA 3000 LORD. Cet appareil est composé d’une batterie, d’une anode (option : type épuisette) et d’une cathode. Comportement alimentaire : Nous avons réalisé quelques expériences au laboratoire pour étudier le comportement alimentaire de la gambusie : l’accès à la nourriture selon la taille et le sexe, l’efficacité et la préférence alimentaire vis-à-vis des larves de diptères (tab.1). 4. Résultats et discussion : Les résultats des expériences réalisées sont résumés dans le tableau suivant : Tableau 1: Expériences réalisées pour étudier le comportement alimentaire de Gambusia affinis Buts Expériences (dans un aquarium) Etude de l’accès à la nourriture selon la taille: compétition intraspécifique. -Expérience: Poisons de différentes tailles (en négligeant le sexe) + larves de diptères. Résultats (après plusieurs observations) Les petits poissons sont plus rapides, mais les poisons de grandes tailles consomment plus de larves que les petits poisons. Etude de l’accès et l’efficacité alimentaire selon le sexe Expérience 1: Poissons mâles + larves de diptères. - Consommation moyenne de 9 larves/heure (fig.3) Etude de la préférence alimentaire vis-à-vis des larves de diptères Expérience 2: Poisons femelles + larves de diptères. Expérience: Poisons + nourriture de poisson + larves de diptères. NB: Cette expérience est effectuée plusieurs fois en utilisant d’autres types d’aliments. - Consommation moyenne de 14 larves/heure (fig.3) -Les poisons se dirigent directement vers les larves de diptères. Mêmes observations. D’après les résultats expérimentaux du tableau 1, nous remarquons que les individus de grande taille consomment plus que les petits, ce qui favorise beaucoup plus les femelles qui sont 182 USTHB‐FBS‐4th International Congress of the Populations & Animal Communities “Dynamics & Biodiversity of the terrestrial & aquatic Ecosystems""CIPCA4"TAGHIT (Bechar) – ALGERIA, 19‐21 November, 2013 Taux de larves ingérées avantagées par leur large cavité buccale, alors que les petits poissons sont avantagés par leur vitesse de nage qui leur permet d’arriver rapidement à leur proie. Le taux moyen de consommation de larves chez les femelles est de 14 larves/heure (fig.3) soit 336 larves/24 heures, tandis que les mâles consomment environ 9 larves /heure soit 216 larves/24 heures. Nous notons aussi que les gambusies sont fortement attirées par les larves de diptères qui constituent leur aliment préféré. 50 40 30 male 20 femelle 10 0 1 2 3 heures Figure 3: Taux moyens de consommation de larves de diptères chez Gambusia affinis 5. Conclusion L’étude du comportement alimentaire de Gambusia affinis montre qu’elle est vorace et agressive. L’accès à la nourriture est proportionnel à la taille des individus, ce qui favorise les femelles avantagées par leur large cavité buccale. Ces dernières possèdent une consommation plus élevée que les mâles. Les larves de diptères constituent l’aliment préféré chez Gambusia affinis ce qui la rend très efficace dans la lutte biologique contre la prolifération des moustiques. Cette méthode est la plus convenable de point de vue hygiène et santé, elle possède l’avantage d’éviter l’assèchement des zones humides ainsi que l’utilisation des insecticides qui, à la longue, finissent par causer un désastre écologique. 6. Bibliographie [1] BRUSLE J & QUIGNARD JP., 2001. Biologie des poissons d’eau douce européens. Ed. Tec et Doc-597p. [2] BRUTON MN, 1988. Biologie et écologie des poissons d’eaux douce africains. [3] CHARLES & MASSON C., 1989. Poisson et aquarium. Ed. Librairie Larousse-314p. [4] LOSANGE & DIDIER M., 1999. Faune de France: Poisson d’eau douce. Ed. Artemis pour la présente édition-120p. [5] RAMSAR, 2003 : Fiche descriptive sur les zones humides, Ed. D.G.F., M.E.D.R., Alger-19p. 183