
Zones Humides Infos - n° 66 - 4e trimestre 2009
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ZH
Infos Fonctions et services rendus
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Zones Humides Infos - n° 66 - 4e trimestre 2009
ZH
Infos
Contact :
Olivier Scher
Pôle-relais Mares,
Zones humides
intérieures et Vallées
alluviales
Fédération des Parcs
naturels régionaux de
France
9, rue Christiani
75018 Paris
oscher@parcs-
naturels-regionaux.fr
Pour en savoir plus :
- Pôle-relais Mares, Zones humi-
des intérieures et Vallées alluviales
http://zones-humides.parcs-na-
turels-regionaux.fr/zones_humides/
- European Pond Conservation
Network (EPCN)
www.europeanponds.org
2- B. Davies et al. (2008). Comparative biodiversity of aquatic habitats in the European
agricultural landscape. Agriculture, Ecosystems and Environment, 125 : 1-8.
3 - S. Angélibert et al. (2006). Where hides the aquatic biodiversity of macroinvertebrates
in the Canton of Geneva (Switzerland) ? Archives des Sciences, 59 : 225-234.
1 - P. Williams et al. (2003). Comparative biodiversity of rivers, streams, ditches and ponds
in an agricultural landscape of Southern England. Biological Conservation, 115 : 329-341.
Contrairement à la plupart des
vallées françaises et européennes, les
basses vallées angevines (départe-
ment de Maine-et-Loire, région des
Pays de la Loire) n’ont pas subi de
grands travaux d’aménagement au
cours des siècles. Quelques poldéri-
sations ont eu lieu mais la nature des
sols a limité l’intensication agricole.
Au XIXe siècle, des bras secondaires
de la Maine ont été supprimés mo-
diant les champs d’expansion des
crues. Ces grandes plaines inonda-
bles, situées de part et d’autre d’An-
gers le long des rivières Mayenne,
Sarthe et Loir, conuant en la Maine,
couvrent actuellement 8 000 ha. El-
les sont constituées d’un ensemble
homogène de prairies humides bo-
cagères et de quelques boisements,
plutôt en bon état de conservation.
Fonctionnement hydrologique
Le bassin de la Maine, constitue
le plus vaste système de conuence
du bassin de la Loire. Il couvre un
territoire d’environ 2 200 000 ha
répartis majoritairement entre ses
trois auents, Mayenne et Oudon,
Sarthe et Loir dans lequel rivières,
fossés et boires* forment un réseau
hydrographique étendu et com-
plexe. Les basses vallées angevines
sont régulièrement inondées (de 50
à 200 jours par an en moyenne,) en-
tre septembre et mai, en raison des
débordements fréquents, irréguliers
et parfois tardifs de ces auents. Ces
phénomènes sont accentués et pro-
longés par les crues de la Loire. Ces
basses vallées angevines, de part leur
topographie particulièrement plate,
forment un grand réservoir qui, dés
lors, peut constituer un immense
lac de 20 à 30 km de long sur 6 km
de large avec une capacité d’environ
200 millions de m3 d’eau. Les basses
vallées angevines, plus vaste champ
d’expansion des crues de l’ensem-
ble du bassin de la Loire, jouent un
rôle primordial dans la régulation du
régime hydraulique, préservant l’ag-
glomération angevine (260 000 ha-
bitants) ainsi que la Loire aval d’une
grande partie des inondations et
participant à l’amélioration de la
qualité de la ressource en eau, en
aval de la conuence Maine-Loire.
Elles forment également un énorme
bassin de décantation et participent
activement à l’auto-épuration des
eaux des trois rivières.
Un patrimoine naturel
exemplaire
Les milieux « naturels » présen-
tent en général un bon état de con-
servation et les prairies en couvrent
la plus grande supercie. Les prati-
ques agricoles extensives exercées
depuis des siècles sur l’ensemble du
secteur ont contribué à maintenir
les prairies « naturelles » et préser-
ver la faune et la ore qu’elles hé-
bergent comme l’atteste la présence
de nombreuses espèces d’intérêt
communautaire : oiseaux (râle des
genêts, barge à queue noire,…), pois-
sons (grands migrateurs, reproduc-
tion du brochet), insectes (rosalie
des Alpes), ore (fritillaire pintade
appelée localement « gogane »)…
Les stationnements en abondance
d’oiseaux d’eau (anatidés, limicoles)
dépassent fréquemment les seuils
d’importance internationale, d’où une
désignation en site Ramsar en 1995.
Le site Natura2000 (site fr5200630)
est constituée de prairies (6 020 ha),
pour les 2/3 de sa supercie ; les peu-
pleraies représentent 16 % ; le lit des
cours d’eau et les boires qui leur sont
associées 8 % du territoire.
Les basses vallées angevines
Préservation des fonctions des zones hu-
mides alluviales, biodiversité et enjeux
économiques
* Boire : terme
utilisé en Loire
moyenne pour
désigner un bras
mort seulement
connecté au euve
en période de crues.
Linéaire de cours d’eau à étudier (Domaine public uvial) (sous
réserve nalisation transfert compétence au CG pour le Loir)
Surface couverte par Natura 2000 (Zones humides et cours d’eau)
Carte de situation
de la zone d’étude
du projet de
restauration et
d’entretien (page
suivante)
Le rôle essentiel des mares à
l’échelle d’un territoire ne peut donc
être assuré que par le maintien de
l’ensemble du semis de mares (ce
qui correspond à leur répartition
spatiale) et des réseaux qu’elles
constituent, qu’elles soient ou non
connectées entre elles. En outre,
la mare ne doit pas être envisagée
comme un élément isolé du paysage
mais comme un habitat fortement
lié et en interaction avec son envi-
ronnement adjacent (prairie, champ,
village, forêt, route, etc.) qui lui con-
fère ses caractéristiques particulières.
Ceci souligne bien l’importance qu’il
y a à conserver à la fois la diversité
de mares en termes d’âge, de com-
blement, de surface, etc. mais égale-
ment une matrice terrestre de quali-
Biodiversité, stockage de l’eau
Le Loir
La Sarthe
La Mayenne
La Maine
Source : CG49 - DGAD - DAE - Service Gestion de l’eau/ Sept. 2008
té dans laquelle elles s’inscrivent an
d’assurer le maintien et la pérennité
d’une biodiversité aquatique élevée
à l’échelle du paysage.
O. Scher