
grossesses chez les diabétiques. Un effort particulier doit être demandé aux firmes pharma-
ceutiques. Il serait souhaitable que les pays industrialisés apportent une aide contrôlée en
participant à la formation des médecins spécialistes et à des enquêtes épidémiologiques. Il
est hautement souhaitable que des mesures soient prises pour faciliter le retour à la
campagne et à des méthodes de culture respectueuses de l’environnement.
SUMMARY
W.H.O. predicts that there will be some 438 million diabetic patients in 2030, most of them
living in developing countries. The IFD estimates that the prevalence of diabetes will rise by
98 % in Africa during the next 20 years, with dramatic implications for public health and
national budgets of the poorest countries. Type 2 diabetes is the most common form in
Africa ; type 1 is rarer than in western countries and tends to occur later. Two other forms
seem specific to black Africans: ketosis-prone atypical diabetes, and tropical malnutrition-
related diabetes. An increasing prevalence of obesity, diabetes and impaired glucose tole-
rance is observed in all parts of Africa. Several factors contribute to this situation, including
aging, dietary transitions and lack of physical activity, all of which are related to rapid
urbanization. In Africa, diabetes is associated with a high mortality rate, especially among
insulin-dependent patients. Poor metabolic control can lead to severe ketosis and hypogly-
cemic accidents that carry a poor prognosis. Microvascular complications include retino-
pathy and nephropathy, and most patients cannot afford hemodialysis. Foot ulcers are
frequent, due to trauma and neuropathies. Macrovascular complications are also increasing,
with a high prevalence of hypertension. The poor prognosis of diabetes in Africa is related
to late diagnosis, poor education, inadequate access to insulin, antidiabetic drugs and
glycemia self-monitoring devices, absence of controlled diets, and difficult access to medical
care in rural areas. Patient empowerment, knowledge and self-care must be improved.
African governments must develop national prevention programs. Special attention must be
paid to the prevention of obesity and diabetes. The urban environment, infrastructure,
education, exercise and safe nutrition must be part of an overall policy designed to reduce
the burden of chronic non transmissible diseases.
INTRODUCTION
Le diabète sucré autrefois rare en Afrique connaît de nos jours une progression
rapide à l’image de ce qui se passe dans de nombreux pays en développement. Les
prévisions épidémiologiques estiment que la prévalence du diabète aura augmenté
en 2030 de 98 % en Afrique sub-saharienne [1]. Cette situation apparaît comme la
conséquence de mutations dans le mode de vie des populations qui abandonnent
leurs habitudes de vie traditionnelle lorsqu’elles migrent vers les villes. La précarité
budgétaire de nombreux pays africains ne leur permet pas de faire face à cette
nouvelle épidémie qui ajoute ses effets désastreux à celui des maladies transmissi-
bles, toujours présentes voire en expansion telles le paludisme, la tuberculose, le
VIH. Cette nouvelle situation risque de générer à court terme des problèmes
financiers insurmontables, les dépenses de santé pouvant atteindre la quasi-totalité
du budget de certains états. Les données rapportées dans ce travail s’inspirent de
publications de l’Organisation Mondiale de la Santé, de la FAO et de plusieurs
études consacrées à la situation épidémiologiques du diabète en Afrique.
Bull. Acad. Natle Méd., 2011, 195,n
o
6, 1239-1254, séance du 7 juin 2011
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