Compte rendu de la journée d`études autour de l`oeuvre de Jean

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Compte rendu de la journée d’études
autour de l’œuvre de JEAN-LUC LAGARCE
avec FRANÇOIS BERREUR
à l’Hippodrome de Douai, scène nationale
le 10 novembre 2007
par Mirita Merckaert,
chargée de mission à la DAAC d’Amiens
et Bérangère Théo, professeur de lettres et de théâtre
académie d'Amiens
Rencontres de réflexion et de pratique avec François Berreur
autour de Juste la fin du monde de J. L. Lagarce
(au programme de Terminale Théâtre)
Dans le cadre des échanges interacadémiques avec l’académie de Lille, notre académie a
été invitée à cette journée (cf courriel et réunion du 22 oct).
I- Le matin : 9h30 à 12h30
Master-class avec François Berreur
La pièce était donnée à l’Hippodrome dans la mise en de François Berreur, les 8 et 9 nov.
Etaient présentes environ 70 personnes : une soixantaine d’élèves de 2de à Tale théâtre des lycées
de Douai, Maubeuge, Avesne-sur Elpe, Saint-Pol-sur-Ternoise, Lille …, et leurs professeurs,
l’équipe de l’Hippodrome de Douai, Mme Gomez IA-IPR de théâtre chargée du théâtre, et
Mme Pulliat, professeur missionné par le Rectorat de Lille, et nous-mêmes pour l’académie
d’Amiens.
François Berreur a fait travailler les élèves présents sur le mode du volontariat. Les élèves
se sont proposés en fonction des scènes de Juste la fin du monde qu’ils préparent pour le
baccalauréat.
Scènes travaillées :
le début du Prologue, des extraits des scènes 4 (la voiture), 9 et 11, dans la 1ère partie.
François. Berreur demande aux élèves de jouer ce qu’ils ont préparé, puis engage le
travail : il procède par questions ou propose des consignes.
Plutôt que de donner le déroulé de la matinée qui ne permettrait pas de rendre compte du
travail de Berreur et de la relation qu’il établit avec les élèves, nous préférons synthétiser ses
remarques sur la manière qui est la sienne de travailler.
L’organisation de ces remarques est de notre fait.
Les scènes et le jeu :
- Les scènes de Juste la fin du monde, dès lors qu’elles sont travaillées isolément, sont à prendre
comme telles, « en cut ». Ne pas se poser la question de l’« in medias res ». Ne pas chercher ce qui
se passe avant la scène pour en tirer des intentions de jeu qui ne seraient pas compréhensibles.
Quand on joue une scène, c’est la scène et non la pièce entière. Partir de rien. Il faut toujours
travailler avec ce que l’on a sur le plateau, sans a priori sur ce qui s’est passé avant, sans anticiper
sur ce qui va se passer … surtout faire simple. Par exemple, on connaît la tension entre Louis et
Antoine à la scène 11, mais les regards des deux frères doivent bien d’abord s’être croisés, s’ils
s’évitent par la suite…
- Prendre la scène pour ce qu’elle est : des personnes qui parlent. Se demander toujours qui parle
à qui, être très précis dans les adresses : à un ou deux personnages, à tous les personnages, au
public… Certaines phrases peuvent être vues comme une adresse au public (des élèves l’ont fait à
plusieurs reprises - par ex. pour « Ils vont se vouvoyer toujours » (Suzanne, sc. 9). Mais dans ce
cas, dit François Berreur, il faut faire attention au code du dialogue : la prise de parole suivante
(Antoine : « Suzanne, ils font comme ils veulent » ) suppose qu’Antoine dise « Suzanne » pour
l’appeler, puisqu’elle était tournée vers le public.
- Jouer la scène dans ce qu’elle dit : on doit voir ce qui se passe, le spectateur ne peut que voir,
chaque signe du personnage fait donc sens. Faire réagir les personnages les uns par rapport aux
autres.
- La tentation avec la pièce est, pendant le travail sur le plateau, d’accentuer le jeu, d’ajouter des
mimiques pour montrer l’ « état » du personnage. « Je suis énervé » disait un élève en parlant de
son personnage, Antoine (sc. 11) « Louis m’énerve, car c’est toujours pareil avec lui ». Berreur
répond : ne pas jouer à être, ne pas accentuer le jeu, ne pas surcharger ni surjouer. Le théâtre n’est
pas une démonstration ; c’est le public qui doit sentir l’ « état » en question. Revenir à la langue :
que dit le texte ? Interroger si c’est une question, répondre si c’est une réponse : le reste viendra
plus tard.
La langue de Lagarce :
La finesse du verbe : les répétitions de mots, les variations. « Je ne te cause pas, je ne te
parle pas, ce n’est pas à toi que je parle » (Suzanne- sc 9) : redondance (donc tendance à
l’insistance ou à l’amplification ?) ? Non, dit François Berreur, plutôt sens différent et nouveau à
donner… : causer implique un dialogue, parler renvoie à une solitude possible. C’est la raison pour
laquelle il faut épurer, faire du déchiffrage, passer par une technicité du texte. Il y a, chez Lagarce,
des phrases–clefs qu’il aime répéter, non pour les diluer dans le texte mais justement pour les
relever. Par exemple, dans la scène 11 , l’expression « Ce que je voulais dire » ou encore « Je te
dis cela je voulais que tu le saches » est capitale car c’est elle qui renvoie à la tentative de dire la
mort prochaine.
Le mot « bon » revient souvent dans le texte, avec de nombreux sens. François Berreur
demande qu’on le prenne d’abord pour ce qu’il est, un mot qui marque la prise de parole du
personnage : « Avec bon. on met un point à quelque chose, on repart, on est solide ».
Quand la phrase est longue, ne pas se précipiter, la poser au contraire ! et lui donner sens
ensuite. Trouver sa respiration, son équilibre, trouver où sont les virgules et ne pas en
ajouter…Chez Lagarce la virgule est presque comme un point. Laisser respirer la langue : on n’est
pas dans la réalité brute, ce ne sont pas des scènes de cinéma réaliste. Trouver le souffle de cette
langue, le souffle de la langue de chaque personnage. Le sens viendra après, dans le travail. Par
exemple, dans la deuxième partie, à la sc 1, une élève sur le plateau avait tendance à dissocier
« comme pour m’expliquer // qu’elle me pardonne // je ne sais quels crimes, » : Berreur lui demande de ne
la travailler que d’un seul souffle.
Sur le prologue de Louis :
Prendre le temps de dire, il y a deux pages, on a le temps ! tout est intéressant. Louis est
là et prend le temps de nous parler car on apprend dès la 2° ligne qu’il va mourir. Donc l’annonce
n’est pas là. Pour le problème de l’âge : 34 ans n’est pas l’âge des élèves ! pour la mère encore
moins - ne pas surjouer, ne pas ajouter des mimiques pour soi-disant vieillir le comédien, cela
perturbe le jeu et fait l’effet inverse. Dire « 34 ans », c’est tout, puisque le personnage a 34 ans, et le
dire tout simplement. Donner la langue à entendre. C’est le début du travail.
La mise en scène de la pièce de Berreur
Bérangère Théo a vu la représentation de Juste la fin du monde de François Berreur le 9
novembre à l’Hippodrome, elle en dit ici quelques mots.
Simplicité et efficacité pour cette mise en scène qui joue justement sur la disparition (à la
fois physique et psychologique) de Louis. On casse d’emblée le 4e mur : le personnage, esquissant
quelques pas de valse, devant le grand rideau – dans un sombre costume (mortuaire), chaussures
vernies, nœud pap’ - vient annoncer au public sa mort. F. Berreur, avec Hervé Pierre, a choisi un
comédien d’un certain âge, sans essai de conformité réaliste au personnage de Louis. De même, la
distribution ne s’astreint pas à refléter une exacte hiérarchie des âges.
Fréquemment interrogé sur cette distribution, le metteur en scène nous rappelle que
« pour la scène du prologue, les enjeux sont donnés dès les quatre premières phrases : le
personnage est mort, on le sait tout de suite. Dès le début on sait que la difficulté à dire la mort
va être tenue sous silence. Mais il reste la difficulté de parler à la famille. Là est l’enjeu majeur. Il
va donc falloir laisser le texte arriver en bouche, affirmer une chose après l’autre, ne pas écraser le
texte, se faire confiance. Chaque comédien porte le texte. Chaque personne est plus intéressante
qu’elle ne le croit et apporte sa sensibilité sur le plateau. »
Le décor est alors – en partie – révélé : le mur d’une simple maison, troué de deux
fenêtres et d’une entrée qui permettront les chassés-croisés en valses-hésitations des comédiens,
ainsi qu’une table et quatre chaises qui ne seront jamais toutes ensemble occupées.
Commence alors le difficile travail de communication : les personnages sur scène ne se
touchent pas, ou très peu, ou maladroitement mais justement symboliquement. Ils ne sont jamais
réunis à la même table. Elle, La mère, s’assoit ; Antoine reste debout la plupart du temps, donne
l’impression d’être prêt à partir ; Suzanne qui voudrait partir, la plus mobile sans doute, cherchant à
occuper l’espace ou préférant l’appui de fenêtre ; Catherine se place au milieu, « entre deux
chaises », ou encore dans l’entrée (on peut se demander si elle joue le rôle d’intermédiaire, à son
corps défendant) ; Louis tente de trouver une place, essaie de paraître à cette table mais les
personnages finissent par le quitter inlassablement et sortent du plateau, le plongeant dans le
désarroi, la colère ou la frustration, lui donnant l’occasion de faire pour le public le constat de son
abandon, de sa disparition. L’intermède se traduit scénographiquement par une dilatation du
décor : le mur s’éloigne du public , l’arrière-plan est ouvert sur un vaste ciel digne des tableaux de
Boudin : Louis, à présent juché sur le mur, observe Antoine et Suzanne tendrement enlacés dans
une valse ; il est rejoint par Catherine mais aucune « réunion familiale » n’est possible.
Dans la deuxième partie, le fond de la scène est devenu un 4e mur, d’où les personnages
féminins assistent dans l’ombre à l’ultime « joute » fraternelle. Le rideau se ferme enfin pour
permettre à Louis un dernier « tour de piste »…
II- Après-midi : 14h-17h
Les nouvelles ressources en ligne sur le théâtre : présentation de trois sites sur le théâtre
et notamment sur Lagarce.
Tour de table, en présence de Langlois, directeur de l’Hippodrome et de Sandrine Bétrancourt,
coordinatrice à l’Action culturelle du rectorat de Lille.
- 1er site/portail : sur le site http://www.hippodromedouai.com un portail ( cliquer en bas à droite
de la page d’entrée) confectionné par l’Hippodrome (scène nationale) en partenariat avec le
rectorat de Lille pour mettre en ligne des ressources en théâtre.
Présentation de Mmes Gomez, Pulliat (Rectorat) et M. Langlois, N. Sabatier (Hippodrome).
Démarche intéressante (une première en France) de fédérer les 12 théâtres de la région Nord-Pas
de Calais (NPdC) de façon que le portail permette des envois vers les professeurs missionnés de
ces théâtres et les sites mêmes de ces théâtres (colonne de gauche) et à droite des dossiers en
ligne. Le portail est géré par l’Hippodrome, il l’a inclus lors de la restructuration de son propre
site (commande faite à une entreprise professionnelle). La modération est assurée par le rectorat
et les envois sont faits à l’entreprise professionnelle qui met en ligne.
Remarques faites par les présentateurs puis le public :
- volonté de créer un outil régional dans la perspective également d’un pôle de ressources théâtre
régional dans le NPdC qui pourrait s’intituler « les nouvelles écritures de la scène »
- démarche de partenariat intéressante. Trouver des solutions au manque de moyens. Permettre
par le net de mutualiser les ressources, échanger, mettre en relation
- les coordonnées des professeurs missionnés et des sites des théâtres bien en vue. Mais peut-être
passer par une rubrique (un clic de plus) pour laisser cet espace à d’autres rubriques possibles
pour un portail plus large encore
- comment favoriser le partenariat des 12 théâtres notamment dans le stockage des dossiers
pédagogiques impossible normalement sur le portail ? La DAAC de Lille réfléchit aussi à la
question.
- bien distinguer portail (donc envois- liens) et site mémoire- archives-ressources. Si portail,
plutôt une page en indépendance où apparaissent les rubriques avec les envois.
- absence pour le moment sur le portail de l’événementiel, des infos ponctuelles…l

- 2 ème site : pour l’instant dans le site Lagarce (http://www.lagarce.net/ ) saisissez la page
http://www.lagarce.net/Site-ressources puis cliquez sur http://dev.lagarce.net
C’est le le site spécialisé (développé) sur Lagarce géré par le site théâtre-contemporain.net
Présentation de F. Berreur qui gère ces sites. Berreur est également le directeur des éditions des
« Solitaires intempestifs » et exécuteur testamentaire (moral) de Lagarce.
Ce site est sorti du site « l’année Lagarce ». Il se veut un site dédié à l’œuvre de Lagarce avec
textes, mises en scène (extraits vidéo), entretiens, lectures, dossiers pédagogiques, traductions,
mises en scène étrangères, événements, représentations… à venir… un matériel facile d’accès et
utilisable avec les élèves.
Va être ajoutée une rubrique scénographie, mise en scène en 3D (avec logiciel Autocad par
exemple)
Une mine d’or sur Lagarce que permettent les ayant droit. A la mémoire de l’auteur et pour le
théâtre contemporain.
La structure du site est conçue de telle manière que toutes les mises en rubriques sont possibles
(possibilité d’entrée par « l’auteur » « son oeuvre », « à la scène »,« à l’international » « sur
l’œuvre » et « espace lycéens »… ) et un système d’envois qui permet d’avoir à disposition tous les
éléments possibles. Toutes les rubriques ne sont pas en action mais sont en préparation.
L’intérêt technique de cette structure de site réside également, explique F. Berreur, dans la
possibilité, à terme, de procéder de la même manière (et autant de sites spécialisés) avec chaque
auteur présent dans le site théâtre-contemporain.net.
- 3ème site : http://www2.educnet.education.fr/sections/theatre/ présenté par Hélène Boudin,
professeur et webmestre du site.
C’est le site théâtre officiel inclus au site de l’éducation nationale qui donne des éléments officiels
(textes officiels, circulaires, carte des options…. compléments, les sujets de bac théâtre… ), des
éléments ressources (bibliographies, dossiers pédagogiques, comptes rendus de colloques,
séminaires, rencontres, projets nationaux ou en région…), des liens avec des sites d’auteurs, de
théâtres… et les événements à venir ….
Mirita Merckaert Ribeiro et Bérangère Théo
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Une master-class de François Berreur
Samedi 10 novembre au Théâtre de l'Hippodrome de Douai
Deuxième jour de rencontre de réflexion et de pratique
organisée par la CASEAT de l'académie de Lille en partenariat avec le CRDP
NOTES DE PLATEAU D'UN PROFESSEUR DE THEATRE
par
Laurent Duval, professeur de lettres et de théâtre au Lycée Pasteur, à Lille
Juste la fin du monde, scène 11
LOUIS.─Je ne suis pas arrivé ce matin, j'ai voyagé cette nuit,
je suis parti hier soir et je voulais arriver plus tôt et j'ai renoncé en cours
de route,
je me suis arrêté,
ce que je voulais dire,
et j'étais à la gare, ce matin,
dès trois ou quatre heures.
J'attendais le moment décent pour venir ici.
ANTOINE.─Pourquoi est-ce que tu me racontes ça?
Pourquoi est-ce que tu me dis ça?
Qu'est-ce que je dois répondre,
je dois répondre quelque chose?
LOUIS.─Je ne sais pas, non,
je te dis ça, je voulais que tu le saches,
ce n'est pas important,
je te le dis parce que c'est vrai et je voulais te le dire.
ANTOINE.─Ne commence pas.
LOUIS.─Quoi?
ANTOINE.─Tu sais. Ne commence pas,
tu voudras me raconter des histoires,
je vais me perdre,
je te vois assez bien, tu vas me raconter des histoires.
Deux jeunes lycéens proposent une mise en espace du début de cette scène de
confrontation entre les deux frères, Antoine et Louis.
Antoine
↓
Louis
↓
François Berreur demande de justifier le choix d'un placement face public. Les élèves le
justifient en alléguant une tension déjà présente entre les personnages. FB propose donc de jouer
cette tension initiale non pas sur place, mais en effectuant les placements «à vue», c'est-à-dire sous
le regard du public.
Il met en garde contre les a priori sur les personnages : au bac, vous jouez une scène et
non toute la pièce. En effet, l'élève qui interprète le personnage d’Antoine dit être agacé par le
calme constant de Louis ; or, la proposition du partenaire sur le plateau n'est pas celle d'un
personnage calme. FB rappelle qu'il faut donc travailler à partir de ce qui se passe là dans la scène,
et non pas à partir d'une conception préconçue du personnage.
Les élèves reprennent le début, leur jeu évolue. Ils se séparent et se placent donc à vue.
Alors FB demande pourquoi Louis parlerait face public : Louis veut parler à Antoine
donc il tourne la tête vers son frère, qui de toute façon est de dos (schéma ci-dessous).
Antoine
→
/
Louis
FB note que pour
signifier
au
public «ils ne veulent pas se regarder», il faut que les regards se croisent afin de détourner la tête,
ce qui nécessite une bonne écoute entre les partenaires. Donc pour dire : «Ils ne veulent pas se
regarder», il faut qu'ils se regardent !
Au jeune homme qui joue l'hésitation de Louis avant de commencer à parler, FB dit :
«Pour jouer, ne jouez pas ; tu es un garçon plus original que l'idée que tu as du rôle. Faistoi confiance ; ne joue pas « J'hésite à lui dire » de façon stéréotypée, en posant la main sur ta joue
ou ce genre de gestuelle dramatique. De même pour la réplique « ce que je voulais dire », FB demande
de ne pas la charger de remords, mais d'assumer pleinement ce vouloir-dire, cette volonté de
parler.
On remarque ici le retour difficile à un certain dépouillement du jeu.
Le travail se poursuit avec la réponse d'Antoine:
Pourquoi est-ce que tu me racontes ça?
FB réagit à la proposition du partenaire : «Ecoute ce qu'il te dit, réponds juste à ce
qu'il t'a dit : il n'a pas annoncé le meurtre de trois mille personnes! La réponse n'est pas
forcément dramatique. Inutile également de jouer l'agacement puisque tu es déjà resté
de dos, le signe est bien plus fort! Le jeu de l'acteur n'est pas une (dé)-monstration.
Écoute ce que dit l'autre sans sur-montrer, sans sur-jouer. Fais entendre une vraie
question.»
« Faites confiance au texte et mobilisez-vous pour chaque tronçon de phrase : la réplique
d'Antoine :
Je vais me perdre,
n'est pas une réplique ordinaire, on ne dit pas cela tous les jours! D'abord poser le texte
dans ce qu'il dit, parler à l'autre. Autre exemple:
Je dois répondre quelque chose?
─Je ne sais pas, non, (...)
C'est une v raie question qui appelle une vraie réponse, jusqu'au « non » qui corrige le « je
ne sais pas ». Poser une chose après une autre : d'abord le texte pose le verbe raconter, puis le
verbe dire. Ce qui est intéressant, ce sont les contradictions du personnage: « je voulais que tu
le saches » est suivi immédiatement de « ce n'est pas important » !
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