rhume des foins - Philippe ROSSI Médecine Traditionnelle chinoise

LE TRAITEMENT EFFICACE DU
RHUME DES FOINS PAR LA
MÉDECINE CHINOISE
En Europe, plus d'une personne sur cinq souffre de rhinite
allergique. Les enfants entre 6 et 14 ans sont les plus tou-
chés. Le traitement proposé par la médecine académique con-
siste essentiellement en médicaments tels que le Xyzal ou le
Zyrtec. Ceux-ci n'agissent que sur les symptômes et peuvent
entraîner des effets indésirables tels que somnolence, fati-
gue, maux de tête et sécheresse de la bouche. De nombreux
patients sont gênés par ces effets indésirables dans leur tra-
vail ou à l'école et recherchent des méthodes de traitement
alternatives. La médecine chinoise a beaucoup à offrir!
Il existe bon nombre d'études attestant de l'efficacité de
l'acupuncture sur les allergies. Le Dr Wullinger, allergologue
spécialisé en médecine chinoise en Allemagne fournit dans
son article Traitement des allergies par acupuncture et mé-
decine chinoise1 un excellent aperçu des possibilités. Le but
de ce bref article est de présenter les aspects pratiques et
efficaces de la thérapie médicamenteuse chinoise.
La thérapie est fondée sur une simple différenciation des
syndromes et sur la modularité des formules. Les formules
composées à partir de modules sont pour moi la meilleure
prescription au quotidien. Si les modules de base sont cor-
rects, composer sa formule devient simple, pragmatique et ef-
ficace. C'est une forme mixte entre tradition et connaissances
modernes. De nombreux modules sont issus de formules clas-
siques et sont connues pour être des combinaisons spéciales
dites dui yao et pei yao, c'est-à-dire des associations adap-
es. D'autres sont fondés sur les expériences pratiques ou
sur les connaissances scientifiques.
Les formulations modulaires peuvent être adaptées avec une
grande souplesse, aux besoins des patients. L'essentiel est
de bien comprendre chaque module et tous ses composants
et d'identifier la part de chaque composant dans le module
complet.2 Par ailleurs, l'interprétation des signes et des symp-
mes selon la médecine chinoise est naturellement essenti-
elle, de façon à pouvoir utiliser les bons modules et remèdes
en présence des symptômes correspondants.
Facteurs clés du développement d'un rhume des foins
En médecine chinoise, les symptômes typiques du rhume des
foins relèvent de la catégorie traditionnelle des maladies bi
qiu (écoulement nasal, sniveling nose). Si le nez est bloqué
et obstrué, il s'agit de bi se (congestion nasale, nasal conge-
stion) ou, dans des cas chroniques avec chaleur, de bi yuan
(congestion nasale aiguë, deep-source nasal congestion). Du
point de vue des Classiques, les rhinorrhées et congestions
nasales font partie des catégories vent froid et vent chaleur.
anmoins, cette répartition tranchée n'est généralement
pas si évidente. Les écoulements nasaux sont en effet fré-
quemment accompagnés de glaires aqueuses (vent froid) et
de rougeurs et picotements des yeux (vent chaleur). Il s'agit
fréquemment d'une combinaison de facteurs pathogènes. De
me, le développement de symptômes allergiques condi-
tionne certaines dysharmonies internes préexistantes.
Les trois facteurs clé de l'évolution du rhume des foins sont
le vent, l'humidité et un manque de Qi-défensif {wei qi). Un
facteur pathogène, le vent dans le cas présent, ne peut pé-
trer dans l'organisme qu'en présence d'un manque de Qi
fensif. Si le Qi défensif est fort, aucun vent ne peut entrer
et aucun symptôme allergique ne se développe.
Par ailleurs, la présence d'humidité et de glaires se constate
chez pratiquement tous les patients souffrant de rhume des
foins. Les productions de glaires et de sécrétions chez les pa-
tients allergiques est un signe de cette humidité. En principe:
plus il y a d'humidité, plus la quantité de glaires produites est
élevée et plus le «potentiel de réaction allergique» est élevé.
Bien entendu, l'accumulation d'humidité est indissociable de
la vigueur du Qi défensif. L'humidité et les glaires ainsi que
le Qi défensif naissent dans la rate. Une rate est pleine et
vigoureuse produira assez de Qi pour soutenir suffisamment
les poumons et donc le Qi fensif.3 Si la rate est bloquée
par l'humidité et les glaires, elle produit moins de Qi et ne
peut donc pas parfaitement soutenir le Qi des poumons. Ou
alors, la rate est affaiblie, elle produit d'une part moins de Qi
fensif et l'humidité et d'autre part, les glaires s'accumulent.
Le facteur pathogène pénétrant, le facteur allergène pour ainsi
dire, est le vent. L'orientation vent chaleur ou vent froid dé-
pend fréquemment de la personne atteinte. S'il y a déjà de la
chaleur, le vent peut se transformer en chaleur. Sinon, on en
reste au vent. De très nombreux patients souffrant du rhume
des foins présentent des signes de vent chaleur. De fait, de
nombreux patients souffrent d'une prédisposition à la chaleur
pathogène, généralement sous la forme d'une chaleur du foie
ou d'une chaleur dans le foyer supérieur. Par ailleurs, tout
blocage débouche rapidement sur la chaleur. Si le nez est
bloqué par le vent, l'humidité et les glaires froides, la chaleur
peut se développer en une seule journée pour donner ensuite
des glaires chaleur dans le nez et dans les sinus paranasaux.
La thérapie se concentrera alors impérativement sur les stra-
gies suivantes: renforcer la rate, consolider le Qi défensif,
transformer et évacuer l'humidité et les glaires et disperser
le vent de la surface. Selon la phase dans laquelle se trouve
le patient, l'un ou l'autre aspect prendra le dessus. Lors
d'évidents symptômes allergiques sévères, le vent ainsi que
les glaires-humidité sont au premier plan et seront traités pri-
oritairement. S'il n'y a pas encore de signes sévères ou si la
phase aiguë est sous contrôle, la thérapie vise à renforcer le
Qi défensif et à transformer les glaires et l'humidité.
Les modules de remèdes pour (es syndromes et symptômes
Les modules de remèdes sont assemblés et éventuellement
ajustés en souplesse en fonction des syndromes et symp-
mes. Pour simplifier le travail en cabinet, choisir une ap-
proche pragmatique la plus simple possible qui ne différencie
que les modules suivants:
1) Modules de base pour le vent, l'humidité et les glaires et
le Qi défensif;
2) Modules de traitement des patients sévèrement atteints
de rhinorrhée, nez bouché, symptômes oculaires et légers
problèmes respiratoires;
3) Modules complémentaires en cas d'attaques chroniques et
cidivantes et en cas de manque de Yang des reins.
Les modules mentionnés ci-après sont composés à titre indi-
catif. Les explications fournies visent à donner une compré-
hension rudimentaire des modules, de leurs composants et
de leur action conjointe. Ces modules indicatifs peuvent ainsi
être ajustés très précisément en fonction des symptômes du
patient. En plus des remèdes mentionnés ci-dessus contre la
rhinite allergique, l'ajout de substances traitant d'autres syn-
dromes est bien entendu envisageable. La formulation devrait
cependant mettre l'accent sur le traitement de l'allergie.
Vent
Le vent entraîne des démangeaisons variées: nez qui pique,
yeux qui piquent, palais qui pique etc. Plus la démangeaison
est forte, plus l'accent doit être mis sur les remèdes contre le
vent. Ces remèdes contre le vents sont incontournables dans
chaque formule destinée à traiter un rhume des foins sévère.
Pour les formules de prophylaxie, on s'en tirera par contre
avec moins de remèdes (voir ci-dessous Qi défensif).
Fang feng (Saposhnikoviae Rx) ur\d jingjie (Schizonepetae Hb)
Module de base et combinaison idéale pour tous types de
vent: ni froid, ni chaud et donc utilisable en cas de vent
chaleur et de vent froid. Ne stoppe pas seulement les déman-
geaisons mais aussi la rhinorrhée.
+ Bai fi li (Tribuli Fr), pour évacuer le vent et donc stopper les
mangeaisons; un bon remède pour tous types de déman-
geaisons
+ Chan tui (Cicadae Periostracum), pour traiter les symptômes
affectant les yeux (voir ci-dessous) ou soulager les problèmes
respiratoires
+ Oi long (Pheretima), pour évacuer le vent d'une façon géné-
rale; particulièrement efficace en cas de problèmes respiratoires
+ Jiang can (Bombyx batryticatus), afin d'évacuer le vent d'une
façon générale; spécialement efficace contre les démangeai-
sons au palais, lors de maux de gorge ou d'extinction de voix
Humidité et glaires
L'humidité et les glaires sont dans la plupart des cas une condi-
tion favorisant le développement du rhume des foins. Elles se
présentent sous la forme de nez qui coule et qui goutte,
d'obstruction nasale, d'écoulement postnasal, de glaires dans
la gorge et d'yeux bouffis. Bien souvent, plus l'humidité et les
glaires sont importantes, plus le potentiel allergique est élevé
et d'autant plus violentes sont les réactions allergiques. Outre
les symptômes d'allergie, la langue est un bon indicateur de
glaires et d'humidité. Si la langue est recouverte sur le tiers avant
ou central d'un enduit épaissi, parfois sur certaines zones seu-
lement, elle atteste de la présence de glaires et d'humidité.
L'humidité et les glaires doivent être traitées au cours de la
phase préventive ainsi qu'au cours de la phase de crise.
Cang zhu (Atractylodis Rh), bai zhu (Atractylodis macro-
cephalae Rh) et fu ling (Poria) sont trois remèdes efficaces
pour renforcer la rate et évacuer l'humidité.
+ bi xie (Dioscoreae hypoglauca Rh), pour renforcer l'effet
d'élimination de l'humidité
+ yi yi ren (Coicis Sm) à haute dose, afin d'évacuer l'humidité
Ban xia (Pinelliae Rh) et chen pi (Citri Pc) est la combinaison
classique pour transformer les glaires. Ils sont incontourna-
bles en cas de signes de glaires telles qu'accumulation de
glaires dans la gorge ou dans un nez obstrué. + jie geng
(Platycodi Rx), pour soutenir la transformation des glaires
dans le poumon, la gorge et le nez. Jie geng peut aussi
très bien être associé au chen pi afin de réguler le Qi des
poumons.
Qi défensif
Le vent pathogène peut uniquement pénétrer dans l'organisme
lorsque la surface et le Qi défensif sont affaiblis. Tous les
patients souffrant du rhume des foins présentent par consé-
quent une faiblesse du Qi défensif. Cette faiblesse, associée
à l'humidité et aux glaires, est précisément le point d'attaque
majeur du traitement préventif. Renforcer le Qi défensif reste
anmoins utile au cours de la phase aiguë. La formule
classique et par conséquent le module classique est bien
entendu yu ping feng san:
Huang qi (Astragali Rx), bai zhu (Atractylodis macrocephalae
Rh) et fang feng (Saposhnikoviae Rx). Les remèdes
suivants conviennent pour renforcer les poumons et concentrer
le Qi: wu wei zi (Schisandrae Fr), he zi (Che-bulae Fr) et wu
mei (Mume Fr). Tous trois sont astringents pour le Qi des
poumons et préservent ainsi l'organisme de la pénétration
d'agents pathogènes.
Rhinorrhée
Un nez qui coule avec une sécrétion claire est un signe de
vent froid ainsi que d'humidité et de glaires. Le thérapie se
concentre sur des remèdes épicés et chauds pour disperser
le vent froid du nez et de la surface et pour transformer les
glaires humidités à la base du phénomène (voir ci-dessus). De
me, les écoulements nasaux peuvent être stoppés par des
substances astringentes. Étant donné que le nez est considéré
comme le «poumon extérieur», on utilisera pour cela des sub-
stances astringentes pour les poumons.
Cang er zi (Xanthii Fr), bai zhi (Angelicae dahuricae Rx) et v/u
wei zi (Schisandrae Fr)
Ces trois remèdes concentrent leur effets sur le nez, dispersent
le froid et le vent et sont astringents pour un nez qui coule.
+ e bu shi cao (Centipedae Hb), pour continuer à disperser
le vent froid et stopper les écoulements nasaux grâce aux
substances piquantes et chaudes.
+ wu mei (Mume Fr), pour l'effet astringent sur le Qi des pou-
mons et donc pour stopper les écoulements nasaux. Wu mei
a aussi un effet antiallergique.
+ he zi (Chebulae Fr), pour l'effet astringent sur le Qi des pou-
mons et donc pour stopper les écoulements nasaux.
Obstruction nasale
L'humidité et les glaires dans le nez peuvent rapidement
s'épaissir, bloquer le libre flux du Qi et ensuite transformer la
chaleur. Dans ce cas, le nez est bloqué et les glaires ne sont
plus aqueuses et claires, mais épaisses, laiteuses blanches ou
jaunes. Si la transformation de chaleur est forte, par exemple
en présence d'une stagnation préexistante du Qi du foie qui
transforme la chaleur, les glaires peuvent être jaunes-vertes.
Dans ce cas, il faut déboucher et dégager le nez et clarifier
la chaleur.
Cang er zi (Xanthii Fr) et huang qin (Scutellariae Hb) est une
combination idéale pour dégager le nez et clarifier la chaleur
de la tête. Cang er zi devrait être dosé relativement fort. + bo
he (Menthae Hb), pour soutenir, par sa saveur aromatique
piquante-fraîche le dégagement du nez bouché et la
clarification de la chaleur.
+ xin yi hua (Magnoliae FI), pour soutenir, par sa saveur aro-
matique, le dégagement du nez bouché. Néanmoins, puisque
ce remède est chaud, on le combinera impérativement à des
substances rafraîchissantes.
+ bai zhi (Angelicae dahuricae Rx), pour évacuer les glaires
bloquées dans les sinus paranasaux. Néanmoins, puisque ce
remède est chaud, on l'associera correctement à d'autres. +
yu xing cao (Houttuyniae Hb), si la chaleur dans la tête est
intense (sauf yeux, voir ci-dessous). La combinaison yu xing
cao, cang er zi et huang qin convient spécialement en cas de
glaires chaudes dans les sinus paranasaux.
Symptômes oculaires
Les yeux rougis qui piquent sont un signe de vent chaleur.
Plus les démangeaisons sont fortes, plus il y a de vent, plus
les yeux sont rouges, plus la chaleur est forte. La chaleur qui
se manifeste à travers les yeux peut aussi être une chaleur
interne du foie renforcée par le vent externe de printemps.
Dans ce cas, il faut également clarifier le foie. Ces symptômes
peuvent également se présenter lorsque le nez coule avec
des sécrétions claires. Bien que les sécrétions claires et les
yeux rouges n'aillent pas ensemble du point de vue des Clas-
siques, ils se présentent souvent ensemble dans la pratique.
Chan tui (Periostracum Cicadae) et sang ye (Mori Fo) est une
combinaison très efficace pour clarifier le vent chaleur des
yeux.
+ ju hua (Chrysanthemi FI), pour soutenir l'effet de clarifica-
tion du vent chaleur
+ ye ju hua (Chrysanthemi indici FI), pour clarifier une intense
chaleur des yeux
+ mu zei (Equiseti Hb), pour évacuer le vent et la chaleur des
yeux et stopper les démangeaisons. + fang feng
(Saposhnikoviae Rx) ou jing jie (Schizonepetae Hb) et bai ji
li (Tribuli Fr), pour évacuer le vent et soulager les
mangeaisons.
Problèmes respiratoires
Si le facteur pathogène pénètre plus profondément, il peut
ser le plus superficiel des organes Zang, le poumon. Dans
les poumons, le vent activera les glaires humidité déjà pré-
sentes et entraînera des problèmes respiratoires. Dans ce cas,
il faut, en plus de l'évacuation du vent, dégager les poumons
et transformer les glaires. Afin de pouvoir sélectionner les
bons remèdes dans une telle situation, il faut bien faire la
différence entre les problèmes respiratoires associés au froid
ou à la chaleur. Si les attaques asthmatiques s'accompagnent
de signes de chaleur, si la langue est rouge, la chaleur du
poumon doit être clarifiée en ayant recours à lu gen (Phrag-
mitis Rh), sang bai pi (Mori Cx) et shi gao (Gypsum). Si les
difficultés respiratoires s'intensifient avec le froid et/ou si au-
cun signe de chaleur n'apparaît, il s'agit fréquemment d'un
froid en profondeur avec des glaires dans les poumons. Dans
ce cas, une combinaison de cong bai (Allii Rstulosi Bulbus;
le substitut pour xi xin [Asari Hb]), gan jiang (Zingiberis Rh
chée) et wu wei zi (Schisandrae Fr) conviendra.* D'autres
remèdes peuvent être ajoutés à ces substances contre le froid
ou la chaleur, dans le but de chasser le vent des poumons et
d'abaisser le Qi des poumons. Les deux calment la
respiration.
+ di long (Pheretima) et/ou chan tui (Periostracum Cicadae)
pour apaiser le vent dans les poumons. Les deux sont des
substances extrêmement efficaces pour stopper les respira-
tions asthmatiques.
+ ban xia (Pinelliae Rh) pour transformer les glaires qui, en
cas de problèmes asthmatiques, font presque toujours plus
ou moins partie du schéma pathologique. Ban xia est idéale-
ment associé à chen pi (Citri Pc).
+ ma huang (Ephedrae Hb) pour répartir et abaisser le Qi
des poumons et stopper ainsi les difficultés respiratoires. Ma
huang est une drogue très efficace, piquante et chaude, à
utiliser avec précaution, sans utilisation prolongée. N'utiliser
Ma huang qu'en cas de phase aiguë. Pour les patients faibles,
il est préférable de s'en passer et d'employer avec parcimonie
les remèdes drastiques qui répartissent et abaissent le Qi
des poumons. S'il est possible de s'en procurer il faudrait
avoir recours au ma huang (zhi ma huang ou mi ma huang)
préparé avec du miel car le traitement préalable avec du miel
duit les propriétés diaphorétiques et la drogue perd un peu
de son «agressivité».
Rhume des foins chronique
Si un problème de rhume des foins dure pendant des années, il
faut impérativement se rappeler que: «Les maladies anciennes
pénètrent dans les luos (collatéraux)». Cela signifie qu'une
stase de sang se produit lors des maladies chroniques. Cela
vaut aussi en cas de rhume des foins et d'autres allergies.
Dans de tels cas, il est possible d'ajouter à la formule chi shao
(Paeoniae Rx rubra) et mu dan pi (Moutan Rx). Si l'on souhaite
renforcer l'effet d'activation du sang, chuan xiong (Chuan-
xiong Rh) et dan shen (Salviae Rx et Rh) conviennent.
Manque de Yang des reins
Le Qi défensif a son origine dans le Yang des reins. Si l'on
veut renforcer le Qi défensif, il est judicieux d'activer le Yang
des reins en plus du renforcement du Qi de la rate et des
poumons. Cela vaut notamment en présence de signes de
manque de Yang des reins tels que sensation de froid, mal
au reins, miction fréquente, etc. Les meilleurs remèdes pour
activer le Yang des reins en même temps que le Qi défensif
sont rou cong rong (Cistanches Deserticolae Rh), lu jiao (Cer-
vi Cornu), bu gu zhi (Psoraleae Fr) et wu wei zi (Schisandrae
Fr). Il faut néanmoins être prudent lorsqu'on utilise ces sub-
stances pour ne pas attiser la chaleur. Le recours à une ou
deux de ces substances suffit généralement dans les formules
préventives.
Exemple de formulation
La formulation suivante est un exemple pour illustrer les pro-
pos tenus ci-dessus. Elle a été assemblée pour un garçon de
7 ans souffrant du rhume des foins. Il s'est présenté avec les
symptômes suivants: rhume des foins sévère avec des yeux
rougis et enflés, qui piquent et un nez légèrement bouché.
Le garçon boit généralement beaucoup de lait et mange un
yaourt par jour. Son énergie est bonne, sa digestion normale.
La pointe de la langue est rouge et présente un enduit épais
au milieu.
En raison de ces symptômes, la prescription pour la phase
aiguë a été la suivante, sous la forme de granulés:
\u hua (Chrysanthemi FI), îg
Sang ye (Mon Fo), îg
jing jie (Schizonepetae Hb), o.8g
Fang feng (Saposhnikoviae Rx), îg
Chan tui (Periostracum Cicadae), îg
Xi xin (Asari Hb), 0.3g5
Cang er zi (Xanthii Fr), îg
Bai zhi (Angelicae dahuricae Rx), 0.8g
Wu Wei zi (Schisandrae Fr), 0.7g
Chen pi (Citri Pc), 0.6g
Fu ling (Poria), 0.8g
Ban xia (Pinelliae Rh), 0.7g
Huo xiang (Pogostemonis Hb), 0.7g
Chaque jour, il prenait 2 x 3 g de ce mélange. Après le recul des
symptômes au cours de la première année et un mois avant la
prochaine saison propice aux allergies, la prescription de ce gar-
çon était la formule de prévention ci-dessous, également sous
la forme de granulés:
Yu ping feng san, 4g
Ju hua (Chrysanthemi FI), 0.8g
Wu wei zi (Schisandrae Fr), 0.7g
Fu ling (Poria), îg
Huo xiang (Pogostemonis Hb), 0.9g
Chen pi (Citri Pc), 0.8g
Ban xia (Pinelliae Rh), 0.7g
Chaque jour, il prenait 2 x 2 g de ce mélange. Après admini-
stration de ce mélange préventif, les symptômes au cours de
la seconde saison propice aux allergies ont été fortement ré-
duits et le mélange pour la phase aiguë n'a été administré que
sporadiquement, au cours des périodes fortement propices aux
pollens.
1 Paru en mars 2008 édition de la revue Komplementare und
integrativeMedizin(Médecinecomplémentaireetintégrative).
2 Dans cet article nous ne pouvons pas entrer dans les détails
des combinaisons pour des questions de place. Les modules
sont décrits de façon très pragmatique. Pourtant il est ab-
solument indispensable de s'y attarder en détail pour en
améliorer la compréhension.
3 Par ailleurs, on tiendra bien entendu compte du fait que le Qi
défensif dépend également de la vigueur du Yang des reins.
4 Pour une description détaillée de cette combinaison, voir
sous xiao qing long tang.
5 À cette époque, xi xin (Asari Hb) était encore disponible.
Aujourd'hui on pourrait remplacer xi xin dans cette formule
par 0.8g de e bu shi cao (Centipedae Hb)
1 / 5 100%

rhume des foins - Philippe ROSSI Médecine Traditionnelle chinoise

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