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mise en œuvre d’actions coordonnées, mais à l’échelle des filières de production
désormais (coordination verticale).
La présente communication s’intéresse aux actions collectives de maîtrise des maladies
animales, pour lesquelles une latitude importante est laissée à l’initiative individuelle en
matière de gestion (processus décentralisé de prise de décision). Elle met plus
spécifiquement l’accent sur des agents pathogènes endémiques
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, pouvant (ou non) faire
l’objet d’une réglementation
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et dont la maîtrise implique des besoins de coordination,
horizontale ou verticale. Elle vise à esquisser un cadre conceptuel permettant
d’appréhender la gestion collective des maladies animales et à présenter les principales
implications en termes de besoins de recherche.
Les enjeux de ces recherches se situent à un double niveau.
Au plan sociétal, il s’agit de mettre à la disposition des gestionnaires privés du risque
sanitaire des outils d’aide à la décision plus performants. Actuellement, les acteurs
collectifs privés impliqués dans la gestion du risque sanitaire sont les Groupements de
Défense Sanitaire et les Groupements de producteurs. Ces structures sont impliquées
dans la définition de politiques sanitaires à l’échelle d’un territoire et des filières
(éradication, contrôle de la propagation). A l’heure actuelle, les décisions de gestion
collective sont prises sur la base d’approches épidémiologiques qui présupposent
implicitement que les mesures seront systématiquement implémentées par leurs
adhérents. Elles omettent le fait que les décisions individuelles de mettre – ou non – en
œuvre les mesures préconisées sont prises sur une base volontaire, sur la base d’un
calcul économique propre à chaque éleveur (arbitrage dans l’utilisation de ressources
rares : ressources financières, temps de travail…), n’intégrant pas nécessairement dans
leur décision l’objectif collectif. Cela peut conduire ces structures à prendre des
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Les agents pathogènes endémiques sont des agents biologiques naturellement présents à l’échelle d’une zone
géographique ou d’une filière. Ils s’opposent aux agents pathogènes épidémiques, qui sont généralement absents d’un
territoire, mais qui présentent toujours un risque de survenue. Du fait de l’ampleur potentielle de leur impact
économique ou de leur caractère fortement pathogène pour l’animal ou l’homme, ces maladies sont généralement
réglementées, ce qui fait que les latitudes en matière de gestion sont limitées (les réponses comportementales des
éleveurs sont fortement influencées par la réglementation).
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Dans certaines situations, la réglementation laisse une certaine latitude aux opérateurs privés en termes de gestion.
Cela s’explique par la difficulté pour les pouvoirs publics de contrôler les actions mises en œuvre de manière
décentralisée par un grand nombre d’agents économiques. On passe d’une obligation de moyens à une obligation de
résultats. De plus, cela permet de limiter l’impact de la législation sur la compétitivité des filières. Ce système public-
privé tend à se développer dans le cas de la gestion de certains agents faisant l’objet d’un portage asymptomatique,
comme Salmonella ou Campylobacter.