Nous sommes ainsi comme au septième jour d’une
nouvelle création. Il y eut un soir, il y eut un matin : septième
jour.
Il y aura aussi celui de la mort du Christ, le jour du grand
repos. Le huitième jour sera jour de Résurrection, un jour
sans fin, un jour éternel.
Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut Cana, premier
jour, premier signe, l’eau et le vin, baptême et Eucharistie,
deux des sacrements e l’initiation chrétienne. Tout est dit,
mais l’heure n’est pas encore venue.
Il y eut le pain multiplié, quatrième signe d’un Dieu qui se
donne tout entier pour la vie de ceux qu’il aime.
Il y eut le signe de la lumière. Il dit : « Que la lumière
soit ! », et l’aveugle naît au jour, la lumière luit dans les
ténèbres. Il y eut un soir, il y eut un matin, sixième jour.
Il y eut enfin le signe de Lazare, inscrit dans ce que
l’histoire humaine porte de plus douloureux. Atteint
personnellement par la mort de son ami, Jésus ose dire :
« Lazare est mort, et je me réjouis de ne pas avoir été là, afin
que vous croyiez ! »
Jésus pressent que cet événement, aussi douloureux soit-
il, peut devenir pour les personnes présentes une chance, une
grâce, un signe susceptible de les faire progresser dans la foi.
« Ton frère ressuscitera », dit Jésus. « Je sais qu’il
ressuscitera au dernier jour », lui répond Marthe, probablement
avec une dose d’amertume dans le cœur.
En voyant la douleur de Marthe, c’est la douleur de toute
l’humanité affrontée à la mort que Jésus perçoit. Mort
tellement cruelle. Ce n’est pas seulement Lazare qu’il faut
sortir du tombeau, c’est l’humanité toute entière qu’il faut
délivrer de la mort, et un simple retour à la vie ne fait que
reculer l’échéance.