que plus les feuilles sont finement divi-
sées, plus le milieu est sec et lumineux; à
l'inverse plus les feuilles sont pleines,
plus le milieu est frais, le sol riche et
l'ambiance humide et/ou ombragée.
Ainsi on comprendra facilement que la
carotte est un légume de sol plutôt pauvre
et de pleine lumière alors que le céleri
préfère les sols plus riches. Le persil veut
un terrain assez frais, pas trop lumineux
alors que le fenouil cherche la chaleur et
la lumière du sud.
Au sommet de ces tiges, atteignant chez
certaines espèces plus d'un mètre de hau-
teur, s'étalent les ombelles parfois plates,
parfois bombées, formées d'ombellules
regroupant elles-mêmes une multitude de
petites fleurs à cinq pétales.
L'observation détaillée de certaines
ombelles permet de faire une découverte
très intéressante : les fleurs extérieures de
l’ombelle ont souvent leurs pétales exté-
rieurs plus larges que les pétales orientés
vers le centre. Comment comprendre
cela ? Une organisation générale (un
champ de forces pourrait-on dire) ordonne
toutes les fleurs de l'ombelle, nous don-
nant l'impression d'avoir à faire à une
unité : c'est une fleur à la puissance deux.
Nous avons là un bel exemple montrant
que, dans le monde vivant, le tout est
supérieur à la somme de parties. En effet
une telle fleur séparée de l'ensemble perd
tout sens.
En repassant plus tard en été aux mêmes
endroits, on verra les tiges sèches beiges
des ombellifères portant à leur sommet
les ombelles couvertes de fruits secs se
séparant à maturité en deux akènes dotés
d'ailes plus ou moins larges. On ne trouve
aucun fruit charnu ni capsule, aucun pro-
cessus d'enveloppement des graines chez
les ombellifères.
L'objet de cet article est de vous inciter à
observer cette famille de plantes bien
connue au jardin pour en découvrir les
forces particulières qui ont donné nais-
sance à ces formes et approcher le " geste
essentiel " de la famille. Tentons une
brève esquisse à
partir de ces
premières
observations
que vous pour-
rez compléter à
loisir au cours
de l'été.
Sous terre les
ombellifères
forment des
racines
épaisses, sou-
vent pivotantes
(carotte,
céleri…) quel-
quefois des rhi-
zomes (aégo-
4BIODYNAMIS -N° 58 ETÉ 2007
La carotte sauvage sur le bord du champ