Les concours gymniques panhelléniques

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Les concours gymniques panhelléniques
Origine
Il existait en Grèce antique plusieurs types de jeux appelés parfois « panhelléniques » (« qui
s’adressent à tous les Grecs ») :
- Olympiques
- Heraia
- Isthmiques
- Néméens
- Pythiques
- Panathénaïques
Les Grecs attribuaient à la plupart de ces concours gymniques une origine ancienne et
mythologique.
*Les Jeux Olympiques, en l'honneur de Zeus, furent fondés par Héraclès. Ils ne constituaient
qu'une partie de la fête, les pratiques religieuses constituaient l'autre. Ils furent instaurés en
776 ACN et abolis en 393 PCN, soit furent célébrés pendant plus d’un millénaire.
*Les Jeux Heraia étaient des jeux féminins pratiqués à Olympie et à Argos en l’honneur d’Héra.
*Les Jeux Isthmiques, en l'honneur de Poséidon, furent institués par Thésée.
*Les Jeux Néméens, en l'honneur d'Héraclès et de Zeus.
*Les Jeux Pythiques, en l'honneur d'Apollon, à Delphes, étaient célébrés par les prêtres d'Apollon.
*Les Jeux Panathénaïques, en l'honneur d'Athéna, furent réorganisés par Thésée.
Dans chaque cité grecque, il y avait une divinité et un sanctuaire qui étaient l'objet d'une grande
vénération : en l'honneur de cette divinité et autour de ce sanctuaire étaient donnés des jeux qui
attiraient souvent beaucoup d'étrangers. Tous se célébraient à date fixe. Les Panathénées étaient
annuelles. Les Jeux Isthmiques et Néméens étaient bisannuels. Les Jeux Olympiques, Heraia et
Pythiques étaient quadriennaux.
Les disciplines étaient plus ou moins les mêmes pour chaque ville organisatrice.
Les Jeux Olympiques
Ce sont les jeux les plus anciens (depuis 776 ACN) et les plus illustres des grands jeux nationaux
grecs ; ils se célébraient tous les quatre ans, dans la plaine d'Olympie, en l'honneur de Zeus.
Pourquoi ces jeux?
Le culte des morts semble avoir été l'une des manifestations les plus anciennes du sentiment
religieux et les sacrifices humains, que nous trouvons chez Homère, en formaient une partie
intégrante.
Les combats sanglants en l'honneur des morts, dont il reste une trace dans l'Iliade, étaient une
forme mitigée de ces sacrifices humains, et furent remplacés très tôt en Grèce par les luttes
courtoises de force et d'adresse.
Plus tard, lorsque la religion devint anthropomorphique (centrée sur l'homme), on se rendit
compte que ce qui plaisait aux hommes et à leur âme, devait aussi plaire aux dieux et on leur
consacra alors ces jeux originairement destinés aux morts.
Ces jeux trouvent leur origine dans le fait qu'ils se célébraient dans le voisinage immédiat du
tombeau de Pélops (d'après la légende). Pélops fut, par son père, offert en repas aux dieux qui se
rendirent compte de la supercherie et lui redonnèrent la vie mais avec une épaule en ivoire.
Ces rites faisaient aussi honneur à Héraclès, fils d'Alcmène, qui, après sa victoire sur Augias, les
aurait restaurés à la gloire de Zeus, son père, suivant les règles prescrites par le dieu lui-même.
Héraclès serait ensuite allé jusqu'au pays des Hyperboréens chercher l'olivier pour en ombrager le
stade et pour servir à tresser les couronnes des vainqueurs.
Une autre légende attribue le mérite de l'institution des jeux à Zeus en personne, à l'occasion de sa
victoire sur Kronos.
Mais depuis Aristote, on a généralement attribué cette organisation à la collaboration d'Iphitos, roi
d'Elis, et de Lycurgue, roi de Sparte. Cependant, ces deux rois sont purement légendaires et une
collaboration entre ces deux villes est géographiquement impossible.
Seuls participaient aux Jeux Olympiques les Grecs d'origine et notamment les hauts dignitaires de
la ville.
Les fouilles d'Olympie ont mis au jour un grand nombre d'inscriptions qui nous donnent le nom
de hauts dignitaires comme les grands-prêtres ou les devins (en 36 ACN).
Déroulement d’une
semaine « olympique »
Première journée
La première journée se déroulait le
dixième jour de la lune dans l'enceinte
sacrée. C’est là où se dressait la masse
d'or et d'ivoire du temple de Zeus et
quatre-vingts autels devant lesquels
s'amoncelaient les trésors offerts aux
dieux par les citoyens grecs. Le premier
jour des Jeux, les athlètes prêtaient
serment de respecter les règles, ainsi
que
les
« hellanodices »
de
juger
équitablement. A la fois juges et arbitres,
ces derniers avaient l'entière charge du
respect des règles et de l'application des
punitions. Les sanctions étaient très
sévères
pour
entraîneurs,
et
les
athlètes
sans
et
appel,
les
tout
spécialement en cas de corruption,
considérée comme crime odieux.
Deuxième journée
Après ces cérémonies religieuses consacrées aux cantiques et aux prières, le cortège empruntait, le
matin suivant, la direction du stade. Les dix magistrats ouvraient ce défilé, suivis des députations et
des concurrents. A l'issue de l'appel de chaque engagé, se déroulaient les premières courses.
Celles-ci comportaient la course vitesse (dromos) d'une longueur équivalente à celle du stade (soit
196 m), le demi-fond (diaulos) qui se déroulait sur deux longueurs de stade (soit 392 m), et la
course de fond dans laquelle allaient particulièrement s'illustrer les Spartiates (parcours de 7, 12
ou 24 stades).
Troisième journée
Au cours de la troisième journée, avaient généralement lieu quatre épreuves du pentathlon, à
savoir le saut, le lancer du disque, le lancer du javelot et la lutte à mains plates. Au saut en
longueur, il était permis de s'aider de petits haltères pesant parfois jusqu'à cinq kg, alors qu'au
gymnase, on s'exerçait également aux sauts en hauteur, en profondeur et au saut à la perche.
Etait vainqueur celui qui avait obtenu le meilleur total aux trois essais.
Le disque, constitué d’une plaque de bronze d'environ 30 cm de diamètre et pesant jusqu'à cinq
kg, se lançait à partir d'une petite butte de terre.
Les concurrents avaient également droit à deux ou trois lancers du javelot, longue tige de bois
munie d'une pointe de fer démontable. On le propulsait à l'aide d'une courroie de cuir enroulée
autour de la tige, imprimant lors de son déroulement, un mouvement rotatif à l'engin.
Les lutteurs, leur corps nu enduit d'huile afin de rendre les prises plus difficiles, essayaient de se
déséquilibrer mutuellement par une prise du bras, un croc-en-jambe ou une projection pardessus l'épaule. Le vainqueur, qui avait réussi par deux fois à plaquer au sol la hanche, l'épaule ou
le dos de l'adversaire, était également proclamé gagnant du « pentathlon », car le règlement laissait
entendre qu'il fallait remporter au moins trois épreuves, dont la lutte.
Quatrième journée
Le pugilat et le pancrace, cités précédemment, constituaient l'essentiel du programme de la
quatrième journée, au cours de laquelle débutaient aussi parfois les courses de char.
Cinquième journée
Les courses de char se déroulaient à l'hippodrome, sur une piste mesurant 770 m. Habités par un
grand désir de vaincre et n'osant cependant prendre part aux courses, certains nobles ou riches
citoyens s'y firent parfois représenter par des esclaves. Par la suite, on institua à leur profit des
courses de chevaux réputées moins dangereuses.
Sixième journée
La course en armes du sixième jour constituait traditionnellement l'épreuve de clôture. Alors qu'à
l'origine les hoplites y participaient complètement harnachés, le bouclier devint par la suite le seul
signe de leur qualité. Cette épreuve avait essentiellement valeur de symbole en indiquant aux
spectateurs que la trêve militaire touchait à sa fin.
Récompenses olympiques
Les premiers honneurs étaient décernés après chaque épreuve. Le nom du vainqueur était
proclamé par le héraut en même temps que le nom de son père et celui de la ville pour laquelle il
concourait. Il recevait le bandeau de la victoire et une palme à la suite à quoi il effectuait un tour
d'honneur sur la piste, tandis que la foule l'acclamait et lui jetait des fleurs.
Seul le premier avait droit aux honneurs. Les Grecs n'accordaient aucune distinction aux athlètes
arrivés en deuxième ou troisième position.
Le véritable prix était remis le dernier jour des Jeux, devant le temple de Zeus : les athlètes
vainqueurs ou « olympioniques » recevaient une couronne d'olivier sauvage des mains des
hellanodices. Les branches provenaient des oliviers sacrés du temple et avaient été coupées avec
une faucille en or par un jeune garçon dont les parents devaient être encore en vie.
La cité d'Elis offrait ensuite un banquet au Prytanée (l’hôtel de ville) à l'ensemble des vainqueurs.
Comme pour tous les jeux grecs, les athlètes victorieux (et fortunés) pouvaient commander à un
poète une ode de victoire ou épinicie, célébrant son exploit, qui serait chantée par un chœur
durant le banquet. On avait ainsi conservé quatorze odes aux vainqueurs olympiques de Pindare
et quatre de Bacchylide. Ils pouvaient également faire ériger dans le sanctuaire de Zeus une statue
à leur effigie.
Chacun des vainqueurs, revenu dans sa cité, recevait une récompense monétaire, une rente ou des
exemptions diverses. À Athènes, le vainqueur olympique était entretenu jusqu'à la fin de ses jours
au Prytanée ; il recevait également une récompense plafonnée par Solon à 500 drachmes. Une
autre cité n'hésitait pas à abattre une partie de ses murailles pour faire entrer son champion par
une porte par laquelle nul autre n'était jamais passé auparavant.
La gloire que s'attirait une cité qui pouvait s'enorgueillir d'un ou plusieurs champions olympiques
était considérable. Il importait pour les cités majeures de revendiquer le plus grand nombre de
victoires possibles. À cet égard, Sparte se taillait la part
du lion : le premier champion spartiate connu
remonte à la XVe olympiade (720 ACN) ; sur 81
champions connus de cette date à 576 ACN, 46
étaient Spartiates, dont 21 sur 36 vainqueurs du
stadion. En revanche, Athènes était beaucoup moins
bien lotie avec seulement 18 champions de 776 à 399
ACN.
Tricheries
Le chauvinisme sportif poussait parfois à des manœuvres douteuses : il arrivait qu'un athlète soit
débauché par une cité autre que celle dont il était originaire. Ainsi, un certain Astylos, champion
du stadion et du diaulos pour le compte de Crotone, sa ville natale, en 488 ACN, puis pour le
compte de Syracuse les deux olympiades qui suivaient ; furieux, les Crotoniates retirèrent la statue
qu'ils lui avaient dédiée dans le sanctuaire de Junon Lucinia et transformèrent sa maison en
prison. Les Syracusains récidivent en 170 ACN : ils tentèrent de convaincre le père d'un jeune
athlète originaire de Milet de se proclamer natif de leur cité. Le père refusa l'offre, préférant être le
premier Ionien à consacrer une statue à Olympie.
Il arrivait également que les athlètes se laissent corrompre malgré le serment qu'ils avaient prêté.
Ceux qui étaient convaincus de corruption étaient condamnés à payer une amende. Pausanias
mentionne deux groupes de six statues de Zeus en bronze financées par ce moyen ; elles se situent
près du stade, sur le trajet des athlètes, et sont chargées de leur rappeler que « ce n'est pas à prix
d'argent, mais par la légèreté des pieds et la vigueur du corps qu'on doit mériter la victoire à
Olympie. »
Dopage
De tout temps, l’homme a cherché à améliorer ses performances par des moyens artificiels.
En effet, les premières notions de dopage datent de l’Antiquité. L’Iliade et l’Odyssée sont riches en
de tels exemples. Selon le dictionnaire Larousse, « Se doper, c’est absorber un stimulant ou toute
substance modifiant ou exaltant considérablement certaines propriétés avant de se présenter à un
examen, une épreuve sportive ». On parle de dopage juste dans le sport, le dopage est une
tricherie
Dès le VIème siècle avant Jésus Christ, les athlètes grecs ingéraient déjà des viandes variées selon la
discipline sportive qu’ils exerçaient, ainsi les sauteurs mangeaient de la viande de chèvre, les
boxeurs et les lanceurs mangeaient de la viande de taureau ou buvaient même son sang, et les
lutteurs préféraient de la viande grasse de porc.
L’hydromel était particulièrement apprécié pour les propriétés toniques des feuilles de sauge.
Les Jeux Heraia
Les « Heraia » étaient un concours gymnique quadriennal réservé aux femmes, organisé
à Argos en l'honneur de la déesse Héra.
Comme les femmes n’avaient pas le droit de participer ni même d’être spectatrices aux concours
olympiques, elles créèrent leurs propres jeux. Selon la tradition, elles furent créées
par Hippodamie, après son mariage avec Pélops, en l’honneur d’Héra. Selon une autre version, les
« Heraia » furent fondées par seize femmes d’Elide qui,
au vie siècle ACN avaient pacifié le pays.
Ces jeux avaient lieu en général quinze jours après ceux
des hommes (au mois de septembre). Ils comprenaient des
épreuves de course dans le stade olympique, la longueur
de la piste étant raccourcie de un seizième.
La récompense consistait en une couronne d’olivier
sauvage (oléastre) et une part de l’animal sacrifié pour
Héra. En outre, il était permis de dédier des statues
portant le nom du vainqueur.
Des Heraia étaient également célébrées dans d'autres cités comme Samos, Egine ou Olympie.
Les Jeux Isthmiques
Plusieurs légendes expliquent ces jeux.
Selon une version, Poséidon entra en lutte avec Hélios
pour la possession de Corinthe. Finalement Hélios eut
l'Acro-Corinthe et l'Isthme revint à Poséidon.
Pour sceller cet accord, les dieux instituèrent les Jeux
Isthmiques. Castor et Pollux furent parmi les premiers
héros à y participer.
Selon une autre version, Poséidon instaura les jeux en
l'honneur de Mélicerte. Pour fuir la vengeance d'Héra, Ino, aimée de Zeus, se précipita avec son
fils, Mélicerte, dans la mer, entre Mégare et Corinthe. Le père des dieux demanda à Poséidon de les
changer en divinités marines. Dès lors, des marins secourus par eux appelèrent Ino Leucothée, et
son enfant Palaimon..
Selon une autre version, ce serait Sisyphe qui aurait institué les Jeux Isthmiques en l’honneur de
Mélicerte, ayant trouvé son corps sur le rivage de l'Isthme, où un dauphin l'avait apporté.
On cite aussi les jeunes héros Eratoclès et Glaucos comme fondateurs.
Enfin une tradition plus importante était
celle
qui
représentant
attribuait
héroïque
ionienne, l'établissement
à
de
Thésée,
la
race
de ces jeux
après la victoire sur Sinis (un brigand
notoire de Corinthe) en l'honneur de
Poséidon.
Ces nouveaux jeux avaient remplacé les
anciennes fêtes de Mélicerte en 1239
ACN.
Les Jeux Néméens
On attribua la fondation des jeux Néméens à Adraste, chef de l’expédition des Sept contre Thèbes,
parvenu avec son armée dans la vallée de Némée. Il y aurait rencontré le petit Opheltès, fils du roi
du pays, que sa nourrice promenait. Ce chef et ses compagnons demandèrent à la nourrice où se
trouvait une source.
Elle posa à terre le petit Opheltès qui fut mordu par un serpent et mourut. De fait, un oracle avait
dit que l’enfant ne pouvait pas toucher le sol avant de savoir marcher. C’est en son honneur que
furent institués les Jeux Néméens, dont l’origine est, encore une fois, funèbre.
Les chefs argiens, voulant honorer la mémoire de l’enfant et se sentant responsables de sa mort,
avaient institué les Jeux Néméens.
Enfin, d’après une tradition plus importante, ils auraient été institués par Héraclès après sa victoire
sur le lion de Némée. Cette tradition est en accord avec l’histoire des autres grands jeux.
Les Jeux Néméens étaient, dans la Grèce antique, l'une des quatre plus importantes compétitions
sportives panhelléniques. Avec les Jeux Olympiques, les Jeux Pythiques et les Jeux Isthmiques, ces
jeux furent célébrés pour la première fois en 573 ACN J.-C., puis eurent lieu régulièrement une
fois tous les deux ans, lors de la deuxième et de la quatrième année de chaque olympiade.
Les jeux se déroulaient dans le territoire
sacré du temple de Zeus Néméen sur lequel
se trouvait un hippodrome et un stade.
Ces jeux se tenaient dans la forêt de
Némée ; ils acquirent de l'importance après
la défaite des Perses. Le but de leur
institution était de rappeler le souvenir des
guerriers morts pour le salut de la patrie.
Celui qui les présidait portait des habits de
deuil,
et
récompensait
les
athlètes
victorieux avec des couronnes d'ache
mortuaire (céleri sauvage frais).
Le
stade
de
Némée
existe
encore
aujourd'hui. On peut y voir les restes du
tunnel qui permettait d'accéder au stade avec des graffitis d'époque.
Les Jeux Pythiques
Ces jeux étaient les seconds en importance et se
célébraient tous les 4 ans au pied du mont Parnasse, en
l'honneur d'Apollon, suite à sa victoire sur le serpent
Python, symbole de la possession de l'oracle par ce dieu
nouveau. Ce sont les Doriens qui ont diffusé le culte
d'Apollon.
Les Jeux Pythiques se célébraient à Delphes, capitale de la
Phocide, en l'honneur de la victoire qu'Apollon avait
autrefois remportée sur le serpent Python, monstre né du
limon infect de la terre après le déluge.
Ils furent institués par Jason, lors de la conquête de la
toison d'or ; d'autres disent par Agamemnon ou par
Diomède, roi d'Etolie, et ne tardèrent pas à être
interrompus. Cependant Euryloque de Thessalie, chef des
Amphictions, les rétablit.
D'abord, ils furent célébrés tous les neuf ans ; puis de cinq en cinq ans ou plutôt après quatre ans
révolus et au commencement de la cinquième année. Ils
commençaient par des combats de poésie et de
musique, des hymnes au dieu. Le sujet qu'on proposait
ordinairement aux joueurs de flûte était le combat
d'Apollon contre le serpent Python. Les exercices du
stade étaient comme ceux d'Olympie, les différentes
courses d'enfants et d'hommes, de chevaux, de chars, la
lutte, le pugilat, le pancrace.
Les Amphictyons veillaient à la limite du territoire
sacré, à le mettre en valeur, à diriger le sanctuaire et à
entretenir les lieux sacrés.
Ils décidaient aussi des travaux à effectuer au temple
d'Apollon, des offrandes qui ornaient le sanctuaire et
édictaient des lois sévères contre le vol et les
déprédations.
La cérémonie la plus importante de ces Jeux Pythiques était la procession au temple d'Apollon : de
longs discours, des offrandes merveilleuses, des chants et des danses rythmaient cette procession.
Les jeux Pythiques finirent par tomber en désuétude. Ils furent rétablis par les amphictyons après
la guerre sacrée contre les habitants de Cirrha et de Crissa.
On les célébrait tous les cinq ans et on couronnait de lauriers les vainqueurs des jeux.
À partir de 582 ACN, la fête reprit et fut célébrée tous les quatre ans, dans la troisième année de
chaque olympiade. Outre les compétitions musicales, y furent ajoutées des épreuves athlétiques et
des courses de chevaux.
Les Jeux Pythiques figuraient alors parmi les quatre plus grands rendez-vous du sport grec (Jeux
Panhelléniques).
Les prix gagnants étaient récompensés d'une couronne de laurier coupée dans la vallée de Tempé.
À l'instar des Jeux Olympiques, les Jeux Pythiques ont été récemment rénovés sous le nom de
« Jeux Delphiques modernes » (la première édition de ces jeux s'est tenue à Moscou en 2000).
Toutefois, ces Jeux ne reprennent que les aspects artistiques (pas de compétitions sportives) et sont
assimilables à un festival artistique.
Les Jeux Panathénaïques
Célébrée en l’honneur d’Athéna, les
premières grandes Panathénées auraient
été instituées à l'origine par le héros
Thésée. Le tyran Pisistrate les réorganisa
sous la forme de jeux en 566 ACN. Ces
derniers
furent
inspirés
des
Jeux
Olympiques. Le tyran y ajouta des
compétitions de poésie et de musique,
présents dans les jeux Néméens mais absents des jeux Olympiques : par exemple, un concours de
rhapsodes où l'on récitait des poèmes homériques. Elles avaient lieu tous les quatre ans.
Les jeux étaient divisés en deux catégories : des jeux réservés aux Athéniens et des jeux réservés
aux autres.
Ces derniers étaient à peu près les mêmes qu'aux jeux Olympiques, avec de la boxe, de la lutte, du
pancrace, du pentathlon et de la course de chars, l’épreuve la plus prestigieuse.
Les jeux réservés aux Athéniens étaient quelque peu différents. Ils incluaient une course à la
torche jusqu'au Parthénon (l’ancêtre du relais de torche), des batailles d’infanterie et de cavalerie,
un lancer de javelot à cheval, une course de char dans laquelle l’aurige devait sauter de son
attelage en marche, courir à côté puis y sauter, le « pyrriche » (des exercices militaires en
musique) et l’ « euandrion » (un concours de beauté parmi les athlètes) et une course de trières.
Les vainqueurs sportifs étaient récompensés par une couronne
d’olivier venant des oliviers sacrés d’Athéna, ainsi que des
amphores d’huile d'olive, de même provenance.
Ces vases, appelés « panathénaïques », ont été retrouvés en
grand nombre en Grèce, en Sicile et en Italie. Ils comportent
d’un côté une représentation d’Athéna, de l’autre une
illustration de l’épreuve dans laquelle s’était illustré le
vainqueur.
Les vainqueurs dans le domaine artistique remportaient, eux,
une couronne d'or. La tribu dont la trière avait remporté la
course gagnait une somme d’or, dont une partie était
consacrée à un sacrifice à Poséidon. Les épreuves et concours
étaient supervisés par des magistrats spéciaux élus tous les
quatre ans, les « athlotètes ».
Les lieux d’entraînement
Le centre d’entraînement à l’athlétisme était le
gymnase. Celui-ci était composé de plusieurs
bâtiments et espaces ouverts.
La palestre se composait d’une cour centrale
entourée d’un péristyle et de pièces adjacentes.
Cette cour servait de terrain d’entraînement
aux sports de combat (comme la lutte, la boxe
ou le pancrace) et au saut en longueur.
Le sol de la cour était en terre battue, et deux sortes de puits y étaient aménagés : le « skamma » et
le « keroma ».
Le « skamma » contenait du sable stabilisé, utile aux lutteurs debout, aux boxeurs et aux sauteurs.
Le « keroma » était rempli d’un mélange d’huile et de boue destiné à rendre le sol plus souple pour
les pancratiastes et les lutteurs au sol. Le « keroma » devait absolument être arrosé régulièrement
pour éviter que la boue ne se dessèche ou ne durcisse.
Les athlètes eux-mêmes pourvoyaient à l’entretien de ces puits et de la cour en amollissant le sol à
la pioche et en extrayant les cailloux susceptibles de gêner les sportifs.
L’ « apodyterion » était une salle commune ou exèdre qui servait de vestiaire. Elle était
partiellement ouverte vers la cour intérieure et était équipée de bancs sur son pourtour. C’est là
que les athlètes se déshabillaient, s’enduisaient d’huile, se préparaient à l’entraînement ou se
détendaient après l’effort.
Le « korykeion » ou salle d’entraînement à la boxe devait son nom au « korukos », une sorte de
« punching ball » contre lequel les pugilistes et les pancratiastes s’entraînaient. Il était fabriqué
avec un sac en cuir rempli de blé, de sable ou de farine et on le suspendait à un plafond ou à une
branche d’arbre. La taille de ce sac variait en fonction de l’athlète ou de sa spécialité. Par exemple,
les boxeurs frappaient dans un petit sac suspendu à hauteur du visage ou de l’épaule tandis que
les pancratiastes utilisaient un plus grand sac qui descendait à la hauteur de leurs hanches.
Le « konisterion » ou salle de lutte pouvait accueillir les lutteurs ou pancratiastes en cas de
mauvais temps. Le sable qui recouvrait le sol était tamisé pour enlever tous les cailloux qui
auraient pu blesser les athlètes puisqu’ils luttaient au sol.
Dans le « sphairisterion » ou salle de boxe, les athlètes s’entraînaient au pugilat. Jusqu’au IVème
siècle ACN, les pugilistes utilisaient de légères lanières de cuir souple qu’ils enroulaient autour des
avant-bras, des poignets et des phalanges. Plus tard, ils se servirent de lanières plus lourdes, en
cuir tanné, ressemblant davantage à des gants. Ceux-ci protégeaient les mains mais contribuaient
aussi à infliger de sérieuses blessures.
Le « loutron » était la salle d’eau. Les athlètes couverts de poussière, de sueur et d’huile utilisaient
d’abord une sorte de racloir appelé strigile pour enlever cette couche de saleté puis se lavaient
avec une éponge et de l’eau froide. Cette pièce était de dimensions modestes et située à l’endroit le
plus accessible à l’eau, souvent près de la palestre. Il n’y avait pas de piscine, seulement de grands
réservoirs peu profonds dans certains gymnases. Les épreuves de natation n’existaient pas.
L’ « aleipterion » ou salle de massage faisait partie du quartier des bains. Elle était toujours
maintenue à une température modérée, probablement en chauffant au brasero des bois de qualité.
Certains gymnases s’offraient le luxe de posséder un « pyriaterion ». Cette pièce chauffée pour les
bains de vapeur devait ressembler à un sauna.
La « paradromis » et le « xystos » servaient aux entraînements de courses à pied, de lancement du
javelot ou du disque. Il s’agissait d’ une piste de course à ciel ouvert. La ligne de départ ou
« aphésis » était pourvue de trous. On y fixait des poteaux de bois pour séparer les concurrents.
Derrière la ligne d’arrivée ou « terma », se trouvait
l’ « epikampion » ou bande qui permettait de freiner
ou au contraire de prendre de l’élan pour le « diaulos »
(double stade). A cet endroit, le sol était travaillé à la
pioche, puis damé. Le « xyste » était une piste couverte
dont le sol travaillé était recouvert de sable blanc.
Cette piste était utilisée par mauvais temps ou lors de
grosses chaleurs.
Les athlètes étaient tenus d’arriver à Olympie au moins
un
mois
avant
obligatoirement
les
Jeux.
consacrée
Cette
à
période
l’entraînement,
était
les
athlètes se mesurant les uns aux autres. Ils se rendent
précisément à Elis, la cité qui a la charge d’organiser
les jeux. Pausanias y mentionne plusieurs gymnases,
des thermes et l’agora qui porte le nom d’hippodrome
parce qu’on y entraînait les chevaux.
Les méthodes d’entraînement
La nudité
L’athlète s’entraîne et concourt nu (gymnase dérive du mot grec « gymnos » : nu).
A l’époque archaïque, il semble que les sportifs aient porté à la taille des pagnes appelés
« perizoma ». A l’époque classique, ils ne protégeaient plus leurs parties génitales mais ils
pratiquaient l’infibulation, c’est-à-dire qu’ils sanglaient leur pénis avec une lanière de cuir.
Les massages
Les athlètes se faisaient masser à l’huile avant
et après les entraînements pour protéger leur
peau
de
la
refroidissements
déshydratation
et
pour
ou
entretenir
des
la
souplesse de leurs muscles. Le massage
préalable
s’appelait
« aleipsis ».
Galien,
premier médecin attaché à un gymnase,
explique qu’il fallait d’abord réchauffer le
corps en le frottant avec des serviettes de lin
puis en l’enduisant d’huile. Après les exercices,
on avait recours à d’autres types de massage
(« tripsis ») dans le but de reposer les muscles
et de rendre de la vigueur au sportif.
L’huile de massage s’appelait « elaion », d’où le titre de notre exposition « elaia » (olivier). Les
athlètes en apportaient dans un récipient appelé « aryballe ». Puis, peu à peu, le gymnase fournit
lui-même l’huile, payée par la ville. Le gymnasiarque, administrateur du gymnase, pouvait
également offrir l’huile ou compléter la réserve par ambition et souci de popularité.
Le sable
Après s’être enduit d’huile, l’athlète se saupoudrait de sable fin. Cette couche de sable avait
différentes fonctions : régulariser la transpiration, éviter les échauffements ou au contraire les
refroidissements. Différentes sortes de sable pouvaient être utilisées : le sable argileux pour
nettoyer, le sable bitumeux pour réchauffer, le sable noir et jaune pour nourrir la peau, …
L’entraînement
Le gymnasiarque était responsable de la gestion du gymnase et de l’entretien ou de la restauration
des bâtiments. Issu des couches aisées de la population, il offrait l’huile nécessaire mais prenait
aussi en charge la rétribution des professeurs et l’approvisionnement en bois de chauffage.
L’entraînement des athlètes était confié au « pédotribe ». Il enseignait aussi bien la théorie (la
technique) que la pratique (les exercices). Ainsi, son vêtement était toujours noué à une seule
épaule pour pouvoir se déshabiller facilement. On exigeait de lui beaucoup de qualités : il devait
bien s’exprimer, connaître tout ce qui gravitait autour de l’entraînement sportif comme les
massages, l’hygiène, la physiothérapie ou la diététique. Il devait être capable d’adapter
l’entraînement à la personnalité de l’athlète et de bien l’orienter : la course si le jeune est rapide, la
lutte s’il est fort, …
Du Vème siècle au IIIème siècle ACN, beaucoup
d’athlètes, après une belle carrière, devenaient
entraîneurs ou écrivaient des livres où ils
faisaient part de leur expérience.
Le gymnaste travaillait sous contrat avec un
particulier ou une ville, pour une durée et un
salaire déterminés. Il n’était donc pas très bien
considéré car l’ouvrier salarié appartenait
habituellement aux classes inférieures de la
société.
A partir du IVème siècle ACN, le sport se professionnalisa progressivement. L’entraînement fut de
plus en plus spécialisé et devint un métier à part entière. Les entraîneurs eurent alors des
assistants. Ils se servaient d’un bâton pour punir les athlètes qui désobéissaient. On sévissait
particulièrement pendant le dernier mois d’entraînement à Olympie. Le candidat en faute pouvait
même être écarté.
Avant de concourir aux grands jeux nationaux, les candidats devaient suivre un régime strict pour
augmenter leur endurance et renforcer leurs muscles. La base du régime des athlètes lourds était
la viande et leur programme faisait alterner repos, exercice et purge.
Il existait aussi l’entraînement appelé « tétrade », c’est-à-dire un cycle de quatre jours comportant
une activité par jour. Le premier jour prépare l’athlète, le deuxième est un jour d’exercices
intensifs, le troisième relâche l’athlète et le quatrième est celui de l’entraînement moyen.
Les dieux du stade
Zeus, honoré lors des jeux Olympiques
Zeus était le maître des dieux. Il était
essentiellement le dieu de la lumière. Ses
attributs étaient la foudre, dont il avait seul le
droit de se servir, et le tonnerre.
Zeus avait épousé Héra, sa sœur. Il lui avait fait
la cour dans les montagnes d'Argolide, mais
sans succès. Il eut alors l'idée de déclencher un
de ces orages dont il avait le secret, et se
transforma en coucou. Héra eut pitié de ce
coucou mouillé et elle le réchauffa tendrement
contre son sein. Zeus reprit alors sa véritable
apparence et profita de la situation. Héra ne
céda que contre une promesse de mariage, et
Zeus l'épousa. Les dieux passèrent leur nuit de
noces dans l'île de Samos. Elle dura trois cents
ans !
Héra était d'une grande beauté, mais elle était aussi possessive, jalouse, assoiffée, discuteuse...
Zeus et Héra n'eurent ensemble que deux enfants: Arès, le brutal, et Héphaïstos, le boiteux. Les
scènes de ménage étaient nombreuses, et les infidélités de Zeus extrêmement fréquentes.
Zeus tombait facilement amoureux. Pour séduire les mortelles, il aimait se métamorphoser (en
aigle pour enlever Ganymède, en Amphitryon pour Alcmène, en pluie d’or pour Danaé, en taureau
pour Europe, en cygne pour Léda). Il s’éprenait aussi des déesses. Avec Mnémosyne (la mémoire),
Zeus engendra les Muses. Elles étaient au nombre de neuf et inspiraient les poètes. Elles font partie
du cortège qui accompagne Apollon.
De son union avec Déméter naquit Perséphone, future reine des Enfers.
Il séduisit aussi la nymphe Callisto, une compagne
d'Artémis, la déesse de la chasse. Héra, furieuse, la
changea en ourse et s'arrangea pour qu'Artémis la tue à la
chasse. Zeus lui accorda pour sa dernière demeure une
place parmi les étoiles. Callisto est devenue la Grande
Ourse.
Zeus était honoré dans toute la Grèce. En tant que dieu
du ciel des nuages et de la foudre, on lui rendait un culte
sur les sommets des montagnes. Il était particulièrement
honoré à Dodone, où son oracle s'exprimait au travers du bruit du vent dans les feuilles des chênes
sacrés. Son plus fameux sanctuaire
était celui d'Olympie.
Dans le temple qui lui était consacré,
Phidias avait sculpté une gigantesque
statue chryséléphantine qui a disparu
aujourd'hui. Elle était considérée dans
Les Muses étaient au nombre de neuf. Chacune d'elles
s'occupait d'une discipline artistique. Calliope, la poésie
épique ; Clio, l'histoire ; Erato, la poésie amoureuse ;
Melpomène, la tragédie ; Euterpe, la musique ; Polymnie, la
poésie lyrique ; Thalie, la comédie ; Terpsichore, la danse ;
Uranie, l'astronomie.
l'Antiquité comme la troisième des
sept merveilles du monde.
Zeus n'était pas toujours très tendre avec Héra : « Je me
demande si je ne vais pas te rouer de coups. As-tu oublié le
jour où je t’ai suspendue dans les airs? J'avais accroché deux
enclumes à tes pieds et jeté autour de tes mains une chaîne
d'or infrangible; et tu étais là suspendue, en plein ciel, en
pleins nuages...
Homère, Iliade, XV, 18-21
Quant à Héra, elle était la déesse
protectrice des mariages et des
naissances.
sanctuaires
Ses
se
principaux
trouvaient
Samos, à Olympie et à Argos.
à
Héra, honorée lors des Heraia
Fille de Cronos et de Rhéa, Héra était la reine du ciel et de l'Olympe. Elle avait été avalée dès sa
naissance par son père mais son frère Zeus avait su la rendre à la vie. Epouse et sœur aînée (selon
Homère) de Zeus, elle partageait avec lui la souveraineté sur le ciel et la terre.
Héra était primitivement la souveraine du ciel, tout à fait indépendante de Zeus.
Elle fait partie des douze Olympiens. Par excellence, elle était la protectrice de la femme et la
déesse du mariage légitime, la protectrice de la fécondité du couple et des femmes à tous les âges
et dans toutes les conditions de son existence et en particulier des femmes en couches.
Ses attributs étaient le diadème et le sceptre surmonté d'un coucou (par allusion aux circonstances
de son mariage). La tête recouverte de voiles est le symbole du mariage. Le paon lui était consacré
en souvenir d'Argos, dont elle prit les cent yeux, lorsqu' il eut été tué, pour les placer sur le
plumage de l'oiseau.
Héra était née dans l'île de Samos. Zeus eut des nombreuses aventures amoureuses avec des
déesses et des nymphes, mais il décida que seule Héra convenait pour devenir son épouse. Il la
rechercha en Argolide, où il la courtisa. Elle se promenait dans les montagnes, quand il fit tomber
une ondée et se métamorphosa en coucou. Quand Héra vit le pauvre oiseau mouillé et transi de
froid, elle le mit sous sa tunique pour le réchauffer sur son sein.
Alors Zeus reprit aussitôt sa véritable apparence. Elle en éprouva tellement de surprise qu'elle se
maria avec lui. Il faut dire qu'Héra ne manquait pas d'atouts même si sa beauté dont elle prenait
grand soin, était un peu stricte. La « déesse aux bras blancs » était irrésistible… Tous les dieux
apportèrent des cadeaux pour le mariage. Toutefois la nymphe Chéloné (qui signifiait « tortue »)
refusa d'assister au mariage. Pour la punir de son impertinence,
Zeus la transforma en tortue, écrasa sa maisonnette sur elle et la
condamna à la porter désormais sur son dos.
La Terre-Mère offrit à Héra un arbre couvert de pommes d'or, qui
par la suite fut gardé par les Hespérides dans le verger d'Héra sur
le mont Atlas. On dit aussi que c'est en ce lieu que se déroulèrent
les noces. Mais de nombreux autres endroits comme le mont Ida
en Phrygie ou l'île d'Eubée se disputent le privilège d'avoir accueilli
le premier vrai mariage du monde. Ils passèrent à Samos leur nuit
de noces qui dura trois cents ans.
Leurs enfants les plus célèbres furent Arès et Héphaïstos.
C'est en allaitant le bel Arès qu'un jet de son lait traça sur la voûte
céleste « la voie lactée ».
Héphaïstos était si laid à sa naissance qu’Héra, dégoûtée, le jeta du haut de l’Olympe pour ne plus
le voir. Une autre légende raconte que l’enfant voulut défendre sa mère lors d’une des nombreuses
disputes de ses parents, que Zeus le saisit par le bras et le précipita en bas de l’Olympe. Il tomba
dans la mer et fut recueilli par des divinités marines, Thétis et Eurynomé. Elles le gardèrent dans
une grotte sous-marine où elles lui installèrent son premier atelier.
Un jour, pour se venger de sa chute, il envoya à sa « chienne » de mère (selon son expression) un
superbe trône en or. Héra, charmée d'avoir un fils si habile et si peu rancunier, s'y assit et s'y
trouva ligotée par des liens invisibles. Les dieux essayèrent de la délivrer, aucun n'y parvint.
Par
ailleurs,
Héra
considéra
comme un outrage que Zeus eut
enfanté seul Athéna. Dans sa
colère, elle invoqua la terre et le
vaste ciel et les Titans enfermés
dans le Tartare, et leur demanda
la faveur d'enfanter, elle aussi,
seule, un enfant « qui ne fut
nullement inférieur en force à
Zeus ».
Ses voeux furent exaucés, et,
quand les temps furent révolus,
elle mit au monde « non un fils
semblable aux dieux et aux
hommes,
mais
l'effroyable
Typhon, fléau des mortels ».
Héra, la protectrice du mariage était un modèle de fidélité. Il lui arriva toutefois d'être séduite par
des hommes, tel Ixion ou le Géant Porphyrion qui furent rapidement châtiés par Zeus. Cette
insolence avait d'ailleurs reçu un châtiment exemplaire: Ixion fut attaché à une roue enflammée et
emporté par elle à travers les airs.
Un jour, selon ce qu'il se racontait à Platée, Héra abandonna Zeus, lassée par l'infidélité constante
de son mari volage et retourna dans l'île d'Eubée. Alors, sur le conseil du roi de Platée, Zeus
façonna une élégante statue en bois, il la recouvrit d'un voile et il la plaça à côté de lui sur son
char. Puis il fit courir le bruit qu'il allait épouser la fille du roi. Dès qu'Héra l'apprit, elle fut si
furieuse qu'elle accourut immédiatement et renversa la statue. Mais, en voyant la supercherie, elle
se réconcilia avec son mari dans un grand éclat de rire.
Apollon, honoré lors des jeux Pythiques
L'autre dieu que Léto mit au monde à Délos était Apollon. En quelques jours il atteignit la fleur de
l'âge et il ne la quitta jamais. Un char attelé de cygnes l'emmena au pays des Hyperboréens. Le dieu
y demeura un an, puis il revint vers Les Hyperboréens étaient un peuple mythique situé dans
la Grèce.
l’extrême Nord, « au delà du vent du Nord (le Borée) », dans une
Lorsqu'il arriva à Delphes, Apollon région mystérieuse dont nul ne saurait trouver la route, ni par
eut à lutter contre le monstrueux terre, ni par mer. Les Hyperboréens étaient vertueux et beaux. Ils
vivaient loin des peines et des combats, en plein air, dans un
serpent Python qui était le gardien de
climat très doux, sous un ciel toujours pur. Ni la maladie, ni la
l'oracle de la Terre. C'est l'origine du
tristesse ne les atteignaient. Dans beaucoup de domaines, leurs
sanctuaire de Delphes où Apollon
connaissances étaient grandes et leur sagesse extrême.
s'installa. Il y rendait son oracle par
l'intermédiaire de la Pythie et, en souvenir de sa victoire, il instaura les jeux Pythiques.
Apollon était un dieu très beau, toujours serein. De belles boucles blondes tombaient dans son cou.
Il était couronné de laurier, armé d'un arc d'argent, jouait de la cithare et menait le chœur des
Muses et des Grâces.
Apollon eut de nombreuses aventures amoureuses avec des nymphes et des mortelles, pas toujours
couronnées de succès.
Avec la muse de l’astronomie, Uranie, il engendra le musicien Orphée. Il aima la nymphe Daphné,
mais celle-ci ne répondait pas à ses avances. Elle s’enfuit dans la montagne et, comme le dieu la
poursuivait, elle adressa à la déesse de la Terre une
prière, la suppliant de la métamorphoser pour
échapper au dieu. Elle fut transformée en laurier
Pour se consoler, Apollon s’en tressa une couronne.
La nymphe Sinopé lui demanda, avant de lui céder,
l’accomplissement d’un vœu. Il lui accorda. Sinopé
lui demanda de rester éternellement vierge.
La Sibylle de Cumes, une prophétesse qui parlait en
son nom, restait de marbre devant sa beauté. Il lui
offrit autant d’années à vivre qu’elle avait de grains
de sable dans la main. Elle refusa encore. Il lui
donna quand même mille ans à vivre, mille ans de
vieillesse.  en grec, signifie « laurier ».
C’était l’arbre consacré à Apollon.
Pour séduire Cassandre, la fille de Priam, le roi de Troie, Apollon promit de lui apprendre l’art de
la divination.
Cassandre accepta, mais, une fois instruite, elle ne voulait toujours pas lui céder. Apollon se
vengea en lui retirant le don d’inspirer confiance dans ses prédictions. C’est pourquoi la
malheureuse Cassandre avait beau faire les prophéties les plus certaines, personne ne la croyait.
La belle Coronis avait été séduite par Apollon et portait un enfant de lui, mais un jour, la
demoiselle trompa le dieu avec un simple mortel. Une blanche corneille lui apporta la nouvelle. Sa
colère en fut si grande que depuis, les corneilles sont noires.
Artémis vengea l’honneur de son frère et transperça Coronis d’une de ses flèches. Apollon éventra
sa fiancée et sauva le bébé qu’elle portait. Il le confia au centaure Chiron pour qu’il se charge de
son éducation. C'était Asclépios, le dieu de la médecine.
Apollon est le dieu du soleil, de l'intelligence
utile, des arts et de la pureté morale.
Il est dieu de la médecine, c'est lui qui envoie les
maladies, répand les épidémies, mais aussi les
guérit. C'est aussi le dieu de la divination.
Les plus fameux oracles, en particulier celui de
Delphes, sont inspirés par lui.
En tant que dieu des arts, il s'occupe de la poésie
et de la musique. Il passe pour l'inventeur de la
cithare.
C'est lui qui inspire les artistes. Enfin, c'est lui qui propagea dans le monde l'idée de la pureté
morale.
Sur son temple de Delphes, on pouvait lire de nombreuses maximes célèbres : (rien
de trop) et  (connais-toi toi-même, c'est à dire « Sache que tu n'es qu'un
homme »).
Apollon était vénéré dans toute la Grèce. Ses
sanctuaires
étaient
très
nombreux.
Les
principaux étaient Delphes et Délos.
La grande fête pythienne de Delphes donnait
lieu à une série de jeux et de concours où le
caractère artistique et intellectuel l'emportait
sur l'aspect athlétique.
Athéna, honorée lors des jeux Panathénaïques
Athéna est la fille de Zeus. Certains prétendent qu'elle n'eut pas de mère, d'autres affirment qu'elle fut
conçue par Métis (La Prudence), qui fut la première amante de Zeus. Sa grossesse était déjà bien
avancée quand Zeus apprit par Ouranos et Gaia qu'un jour, il pourrait avoir un fils qui le détrônerait.
Prudent, Zeus décida de l’avaler. Quelques jours plus tard, il eut très mal à la tête. Il demanda à
Héphaïstos de lui donner un grand coup de hache. Son fils lui assainit un coup sur le crâne, et Athéna
sortit toute armée de sa tête, future déesse de la sagesse, de l'activité intelligente. Elle protège les artistes
et les écrivains, les tisserands et les fileuses.
On dit qu'il y avait en Lydie, une jeune fille du nom
d'Arachné qui avait un talent exceptionnel pour tisser
des toiles magnifiques. Un jour, la déesse qui avait pris
l'apparence d'une vieille voisine s'approcha d'elle et lui
dit :
« De toutes les mortelles, tu es sûrement la meilleure
ouvrière. Je pense pourtant que tu ne saurais égaler
Athéna.»
« Comment ! s'écria Arachné, qu'elle vienne, et on verra
laquelle est la meilleure ! »
« Me voilà ! » dit Athéna en reprenant l'éclat de sa
splendeur.
Elles s'assirent toutes deux à un métier à tisser et
réalisèrent des toiles d'une beauté exceptionnelle, mais
celle d'Arachné était un peu plus belle. De dépit, Athéna
déchira la toile d'Arachné. La pauvre fille, désespérée, se
pendit. La déesse, prise de remords, lui accorda une vie
éternelle, mais éternellement suspendue à un fil : elle la transforma en araignée. Il ne faut pas que les
hommes essayent de surpasser les dieux !
Cependant, Athéna aimait aider les héros courageux. Elle accorda sa protection à Ulysse dans ses
aventures sur mer et à Héraclès dans ses travaux.
Bien que déesse de la guerre, elle n'aime pas les batailles, comme Arès. Elle agit avec intelligence et
stratégie, et se réjouit quand elle arrive à mette fin aux combats.
Elle était grande et belle. Homère l'a
décrite comme la « déesse aux yeux pers».
Son animal préféré était la chouette.
Beaucoup de cités grecques choisirent,
comme Athènes, de se placer sous sa
protection.
Elle est souvent représentée armée d'une
lance, d'un casque et de l’égide, un
bouclier recouvert d'une peau de chèvre
sur laquelle on pouvait voir la tête de la
Gorgone Méduse.
Phidias avait sculpté d'elle une statue chryséléphantine, comme celle de Zeus à Olympie. Elle se trouvait
dans le célèbre temple qui lui était consacré à Athènes: le Parthénon. Cette statue a aujourd'hui disparu.
On la connaît un peu grâce aux nombreuses copies qui ont été faites dès l'antiquité et que l'on a
conservées.
Poséidon, honoré lors des jeux Isthmiques
Poséidon était le fils de Cronos et de Rhéa et le frère
de Zeus, Hadès, Déméter, Héra et Hestia.
Le futur dieu des mers participe avec ses frères et les
autres dieux à la Titanomachie et c'est lui qui
referme sur les Titans les portes d'airain du Tartare.
Lors du partage de l'univers, Poséidon avait obtenu,
selon l'expression d'Homère,
« la mer blanche
d'écume ». Ses attributs sont le trident et les
dauphins. Dans son palais sous les flots, il possédait
une vaste écurie, des chars d’or attelés de chevaux
blancs à la crinière d’or et aux sabots d’airain. Il avait le pouvoir de déclencher les tempêtes ou de les
apaiser instantanément.
Poséidon avait épousé Amphitrite, et il lui donna presque autant de raison d'être jalouse que Zeus à
Héra, car il eut de nombreuses aventures avec des déesses et des mortelles. Parmi ses amantes, on
compte la Gorgone Méduse et parmi ses enfants le Cyclope Polyphème à qui Ulysse eut affaire.
Poséidon était bourru et querelleur. Bien que dieu de la mer, il était avide de royaumes terrestres.
Ainsi, lorsque les Athéniens qui venaient de fonder leur ville, cherchaient un dieu qui donnerait son
nom à la cité et la prendrait sous sa protection, Poséidon revendiqua cet honneur. Pour marquer sa
puissance,
l'Acropole.
il
planta
son
trident
dans
De la fente du rocher, jaillit une source, mais
l'eau était salée. Athéna vint à son tour et
s'installa d'une manière plus agréable en
donnant aux Athéniens le premier olivier.
Entre ces deux prodiges, les Athéniens
choisirent Athéna et appelèrent leur ville
Athènes. Poséidon fut fort irrité et déclencha
des inondations sur toute l'Attique.
Poséidon
est
également
le
dieu
des
mouvements du sol et des tremblements de
terre (les Grecs pensaient que la mer était le
support des terres et des îles, qui étaient
posées sur elles).
En Crète, Poséidon fit sortir de la mer un
taureau gigantesque pour tester la ferveur
religieuse de Minos. Mais, comme le roi
crétois refusait de lui sacrifier l'animal, le
dieu insuffla en Pasiphaé, femme de celui-ci,
un amour coupable pour le taureau.
De leur union naquit le célèbre Minotaure, ce monstre mi-humain mi-animal qui ne se nourrissait
que de chair humaine, et en particulier de jeunes enfants athéniens. Il fut tué par le héros Thésée, le
fils d’Egée, roi d’Athènes.
Recherchant une épouse pour régner auprès de lui dans les profondeurs de la mer, Poséidon
courtisa la Néréide Thétis comme son frère Zeus, mais Thétis ayant prophétisé que tout fils qui
naîtrait d'elle serait plus grand que son père, prudents, ils cessèrent tous deux de la courtiser et lui
permirent d'épouser un mortel du nom de Pélée.
Amphitrite, autre Néréide qu'il rechercha ensuite,
résista à ses avances et s'enfuit dans les montagnes de
l'Atlas pour lui échapper, mais il envoya des messagers
à
sa
poursuite,
parmi
lesquels
un
certain
Delphinos qui plaida la cause de Poséidon d'une façon
si charmante qu'elle céda et le pria d'organiser le
mariage.
Pour lui témoigner sa reconnaissance, Poséidon plaça
l'image de Delphinos au milieu des étoiles, dans la
constellation du Dauphin.
Légitimement marié à Amphitrite dont il a trois
enfants dont Triton, Poséidon eut également bon
nombre d'enfants avec d'autres divinités ou des
mortelles.
Héraclès, héros fondateur des jeux Néméens
Héraclès est un célèbre héros grec, appelé Hercule chez les Latins. A l'origine, il s'appelait « Alcidès », c'est la Pythie
de Delphes qui lui donna le nom d' « Héraclès », qui signifie « la gloire d’Héra ». Il était fils de Zeus et d'Alcmène, fille
du roi de Mycènes, femme d'Amphitryon.
La princesse était d’une beauté sans pareille et aussi d’une très grande vertu. A sa naissance, Héra envoya deux
serpents pour le dévorer dans son berceau mais, sans éprouver aucune crainte, il les étouffa simplement de ses
mains. Il reçut ensuite une solide éducation mais c'était un élève difficile. Il écrasa même d’un coup de lyre la
tête de son maître de musique, le frère d’Orphée, tout simplement parce qu’il avait été puni.
Lorsqu'il eut atteint sa dix-huitième année, Héraclès quitta la ferme et les vaches et entreprit de tuer le lion de
Cithéron qui ravageait les troupeaux d'Amphitryon et de son voisin, le roi Thespios. Il reçut en cadeau une épée de
la part d'Hermès, un arc et des flèches de la part d'Apollon, un plastron doré d'Héphaïstos et Athéna lui remit une
tunique. Mais généralement, Héraclès est facilement reconnaissable à la peau de lion qui le couvre et à sa massue.
Après divers exploits, il se rendit à Thèbes, où il épousa Mégara, fille de Créon.
Après
avoir
but
énormément,
il
perdit
le
contrôle
et
il
tua
leurs
enfants
communs.
Pour expier ce crime, il alla trouver la Pythie qui lui révéla sa sentence : il devrait effectuer dix travaux (douze par la
suite) que lui imposa Eurysthée son cousin que l'on nomme les douze Travaux d'Héraclès ou d’Hercule. S’il
réussissait les épreuves, il deviendrait immortel.
Eurysthée refusa de valider deux travaux: l'hydre de Lerne car il considéra qu'il avait été aidé et les écuries d'Augias
car Héraclès avait reçu un salaire pour son labeur. Il en exigea donc deux autres.
1) Le lion de Némée.
Dans la forêt de Némée se trouvait un lion invulnérable. Personne n’arrivait à le tuer.
Héraclès l’étrangla. Ensuite, avec ses griffes il découpa la peau et s’en fit une tunique.
2) L'hydre de Lerne.
Dans le marais de Lerne, il y avait un serpent d’eau à neuf têtes on l’appelait : l’hydre.
Chaque fois qu’Héraclès coupait une tête, il en repoussait aussitôt deux. Il se fit aider par
son neveu Iolaos et découpa les arbres d’une forêt voisine avec lesquels il fit un grand feu. Eurysthée refusa le travail
parce qu’Héraclès s’était fait aider.
3) La biche de Cérynie.
Dans les forêts d’Arcadie vivait une biche qui avait des bois en or et des sabots d’airain. Héraclès essaya de l’attraper
pendant un an. Il y arriva enfin en la piégeant.
4) Le sanglier d'Erymanthe.
En Arcadie, il y avait un sanglier qui ravageait tout. Héraclès le captura à l’aide des Centaures. Il fêta l’exploit avec
eux mais cela finit en bagarre. Héraclès tira ses flèches qui portaient du poison et il les tua tous sauf un : Nessos.
5) Les écuries d'Augias.
Dans la région d’Olympie, le roi Augias avait des écuries tellement sales que les bêtes ne pouvaient y rester. Il envoya
Héraclès les nettoyer en un jour.
6) Les oiseaux du lac Stymphale.
Au bord du lac de Stymphale, il y avait un bois peuplé d’oiseaux friands de chair humaine. Héraclès les tua avec ses
flèches empoisonnées.
7) Le taureau crétois.
En Crète, un taureau fou furieux dévastait tout. A la demande du roi Minos, Eurysthée envoya Héraclès le capturer. Il
sauta sur lui et le saisit par les cornes.
8) Les chevaux mangeurs d’hommes.
Par la suite, Héraclès fut envoyé pour capturer les juments de Diomède, roi de Thrace.
9) La prise de la ceinture de l'Amazone.
La fille d’Eurysthée envoya Héraclès chercher la ceinture d’Hippolyte, la reine des Amazones. Ce qui ne fut pas chose
aisée, vu la combativité de ce peuple féminin !
10) Le combat contre Géryon.
Géryon, un monstre à trois têtes qui habitait une île fabuleuse faisait paître des bœufs à la taille extraordinaire.
Héraclès réussit à les ramener en Grèce.
11) Les pommes d’or du jardin des Hespérides.
Héra possédait au bout du monde un jardin merveilleux où
poussaient de magnifiques pommes d’or. Le roi envoya
Héraclès en chercher quelques unes. Grâce à l’aide d’Atlas, il
réussit l’épreuve.
12) Cerbère à enchaîner.
Eurysthée décida qu’Héraclès devait aller chercher Cerbère en Enfers, en espérant qu’il y resterait, mais cependant il
réussit l’épreuve.
Thésée, fondateur des jeux Panathénaïques
Thésée fut le fils d'Aethra et d'Egée, roi d'Athènes. On disait aussi que sa force prodigieuse ne
pouvait lui avoir été conférée que par un dieu et que Poséidon était son père.
Élevé par sa mère chez son grand-père Pitthée, à Trézène, il ignorait tout sur sa naissance. Égée
avait en effet quitté Aethra en lui ordonnant de ne rien révéler à l'enfant qui allait naître tant que
ce dernier ne serait pas capable de soulever la pierre sous lequel il avait placé ses sandales et son
épée. Thésée grandit donc sans savoir qu'il était le fils d'un roi, mais fit preuve, dès son plus jeune
âge, d'un courage et d'un sang-froid remarquables.
Héraclès, qui était venu se reposer à la cour de Pitthée, jeta négligemment à terre la peau de lion
dont il se vêtait. Aussitôt, tous les serviteurs et les familiers
du roi s'enfuirent affolés. Seul Thésée resta à sa place, et,
tirant son épée, il s'apprêta à pourfendre le lion.
Quand il eut seize ans, Aethra le conduisit près de la
pierre, le jeune héros la souleva et découvrit les sandales et
le glaive cachés là par Égée. Il décida de rejoindre aussitôt
son père.
Mais comme la région qu'il devait parcourir était infestée
de monstres et de bandits, sa mère et son grand-père lui
recommandèrent de prendre la route de la mer. Thésée
passa outre à ces conseils de prudence et prit le chemin
d'Athènes par la voie de la terre, décidé à prouver à tous les
habitants de l'Attique qu'il était véritablement le fils d'un
roi.
Il tua successivement Périphétès, Sciron, Sinis, une truie
énorme qui désolait la contrée, Procuste, Cercyon. Avant d'entrer dans Athènes, il se purifia de
toutes les souillures de ces meurtres dans les eaux du Céphise.
Athènes était alors toujours gouverné par Égée, mais, en fait, le pouvoir réel était tout entier entre
les mains de la magicienne Médée, qui avait épousé le roi et inspirait ses décisions.
Médée comprit aussitôt qui était Thésée et décida Égée à empoisonner cet étranger, capable
d'usurper le trône.
Reçu avec d'hypocrites honneurs, Thésée put, au cours du repas, se faire reconnaître de son père
en tirant son épée pour découper un morceau de viande.
Redevenu un roi dans toute sa puissance, parce qu'il sentait la pérennité du pouvoir enfin assurée,
Égée répudia Médée et la chassa de son palais.
Cependant, les Pallantides, les fils de Pallas, frère d'Égée, qui
avaient cru que le roi n'aurait jamais de prospérité et qui
avaient espéré régner un jour sur Athènes, conspirèrent pour
abattre Thésée. Le héros réussit à les vaincre et à les
massacrer tous. Il fut banni de la ville pour ces crimes
pendant une année.
Mais Athènes avait trop besoin de Thésée pour la délivrer de
l'effroyable tribut que lui imposait le roi de Crète Minos. Sept
jeunes gens et sept jeunes filles devaient, tous les sept ans,
être envoyés dans l'île pour y être dévorés par le sinistre
Minotaure. Thésée proposa immédiatement de délivrer sa
patrie de cet impôt très sanglant, et il s'embarqua avec les
victimes.
Parvenu en Crète, il séduisit Ariane, une des filles de Minos, et la jeune fille lui donna une pelote
de fil grâce à laquelle le héros réussit à trouver son chemin dans le Labyrinthe, la demeure du
Minotaure. Il put ainsi tuer à coups de poings le monstre endormi.
Après avoir accompli cet exploit, qui devait lui valoir la reconnaissance de tout le peuple athénien,
il enleva Ariane et reprit la route pour Athènes. Mais sur le chemin du retour, il abandonna Ariane
dans l'île de Naxos, sans doute par ordre de Dionysos, qui désirait épouser la jeune femme.
Attristé par cette séparation, mais fier de ses exploits, il continua son voyage jusqu'à Athènes. Egée
avait dit à son fils de hisser une voile blanche s’il avait réussi ou hisser une voile noire s’il était
mort. Il y eut un orage. Les voiles se déchirèrent et Thésée dut les remplacer par les noires. En
scrutant la côte, il aperçut les voiles noires du bateau et crut que son fils avait péri. Désespéré, il se
précipita dans la mer qui porte depuis son nom.
Devenu roi, Thésée eut un rôle politique immense
et bienfaisant. En réunissant les différentes
bourgades, il assura l'unité de la cité. Il instaura de
grandes fêtes : les Panathénées, et créa les jeux
Isthmiques en l'honneur de Poséidon.
Il institua un gouvernement stable et promulgua
les lois sociales peu favorables aux riches et aux
nobles.
Les vases et le sport
L'aryballe, d’une dizaine de cm de hauteur, appartient à la
famille des récipients de toilettes et contenait des parfums, des
huiles et des onguents.
Doté d'un corps large, d'un col étroit et parfois par une anse
unique, il était très apprécié des athlètes grecs qui y
conservaient les huiles dont ils s'enduisaient le corps pour les
compétitions.
Muni d’un cordon, il était aisément transportable. L’aryballe
pouvait également être utilisé par les sportifs comme un
réservoir d'huiles.
Le lécythe, d’une hauteur moyenne comprise entre 15 et 50 cm, contenait aussi des huiles
parfumées. Il était destiné à la toilette ou à la palestre. Une ampoule, insérée dans le vase, limitait
la quantité du liquide afin de respecter la réglementation en
vigueur concernant la quantité d'huile que le lécythe devait
contenir.
Il sera produit en grande
quantité en Attique entre les
VIème et IVème siècles ACN,
sous de nombreuses variantes
de forme et d'organisation
des décors.
Le modèle le plus courant
sera de forme élancée, doté
d'une seule anse, à long col, à
embouchure
évasée,
à
l'épaule plate distincte du
corps et à petit pied.
L’olivier
L’olivier est un arbre de la famille des oléacées cultivé dans les régions
de climat
méditerranéen pour
son fruit,
l'olive,
qui
donne
une huile recherchée. Très rameux, au tronc noueux, au bois dur et dense,
à l'écorce brune crevassée, il peut atteindre quinze à vingt mètres de
hauteur, et vivre plusieurs siècles.
Les feuilles sont opposées, ovales allongées, vert foncé luisant sur la face
supérieure, et vert clair argenté sur la face inférieure. Le feuillage
est persistant, donc toujours vert, mais cela ne veut pas dire que ses feuilles sont immortelles.
C'est grâce à sa feuille que l'olivier peut survivre en milieu aride.
Les fleurs sont blanches et regroupées en petites grappes de dix à vingt.
L'olive, son fruit, a la peau recouverte d'une matière cireuse et contient une pulpe charnue riche
en matière grasse accumulée de la fin août jusqu'au printemps. D'abord vert, il devient noir à
maturité complète. Le noyau très dur, osseux, est formé d'une enveloppe qui se durcit l'été à partir
de la fin juillet, et contient une amande. Cette graine produit un embryon, qui donnera un nouvel
olivier si les conditions sont favorables.
Depuis l'Antiquité, l'olivier que la déesse Athéna fit sortir de terre, est le symbole de la ville
grecque éponyme et représente la force et la victoire, la sagesse et la fidélité, l'immortalité et
l'espérance, la richesse et l'abondance. Selon la légende de Cécrops, Athéna et Poséidon se
disputèrent la possession de l'Attique. Ils choisirent comme arbitre Cécrops, le premier roi du
territoire. Poséidon frappa l'Acropole de son trident, en fit jaillir une source d'eau salée et offrit à
Cécrops un magnifique étalon noir capable de faire gagner toutes les batailles. Athéna gratta sa
lance et fit naître de la terre brûlée par le soleil un arbre immortel permettant de nourrir et de
soigner les hommes : l’olivier. Cécrops jugea le présent de la déesse bien plus utile pour son
peuple, et c'est elle qui devint la protectrice d'Athènes.
Cécrops demanda aux habitants et aux habitantes d'une ville d’Attique de choisir leur protecteur.
Les hommes choisirent Poséidon tandis que les femmes choisirent Athéna, et, plus nombreuses
d'une voix, firent pencher la balance sa faveur.
Selon la mythologie grecque, l'arme la plus puissante d'Hercule était sa massue taillée dans un
tronc
d'olivier.
Dans
l'Odyssée d'Homère,
le
pieu
avec
lequel Ulysse crève
l'œil
du cyclope Polyphème est taillé dans un olivier, symbole de sagesse et de force, tout comme le lit
conjugal de Pénélope, symbole de patience et de fidélité.
Les Grecs récompensaient les héros des Jeux Olympiques antiques par des branches d'olivier et des
jarres d'huile d'olive.
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