
L’Agence canadienne des médicaments et des technologies de la santé (ACMTS) est financée par les gouvernements fédéral,
provinciaux et territoriaux canadiens (www.acmts.ca)
Pratique actuelle
L’outil de détection recommandé le plus souvent
dans le dépistage du cancer du sein est la
mammographie16,17. Il existe d’autres outils de
dépistage, comme l’imagerie par résonance
magnétique (IRM), l’échographie et la tomographie
par émission de positons (TEP), qui jouent un rôle
complémentaire.
Le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé
préventifs, dans ses nouvelles recommandations de
2011, fondées sur des données probantes, conseille
aux femmes présentant un risque moyen de cancer
du sein de commencer le dépistage par
mammographie, à l’âge de 50 ans, et de le
poursuivre aux deux ou trois ans jusqu’à l’âge de
74 ans. Quant aux femmes âgées de 40 à 49 ans, qui
connaissent un risque moyen de maladie, il est
recommandé de ne pas entreprendre le dépistage
systématique par mammographie, et le Groupe
d’étude incite les femmes à discuter avec leur
médecin des bienfaits et des risques du dépistage14.
Les recommandations ont reçu l’appui du Collège
des médecins de famille du Canada et de la Société
canadienne du cancer18, et elles vont dans le même
sens que celles formulées par l’United States
Preventive Task Force, qui se prononce contre le
dépistage systématique chez les femmes avant l’âge
de 50 ans14.
Méthode
Stratégie de recherche documentaire
Une recherche de documents évalués par les pairs a
été entreprise dans les bases de données
bibliographiques suivantes : MEDLINE, PubMed,
la Bibliothèque Cochrane (numéro 11, 2011) ainsi
que dans les bases de données du Center of
Reviews and Dissemination (CRD) de l'Université
de York. La documentation parallèle (« grise ») a
été recensée à partir de recherches effectuées dans
des sections pertinentes de la liste de vérification
Grey Matters19. Aucun filtre méthodologique n’a
été appliqué. La recherche a été limitée aux
documents de langue anglaise, publiés entre le
1er janvier 2007 et le 3 novembre 2011. Des
signalements périodiques ont été établis dans
MEDLINE et PubMed, et l'information ainsi
recueillie était à jour au 3 janvier 2012.
Critères de sélection
Les études susceptibles d’être retenues dans la partie
« Données probantes » du présent rapport
comprenaient tous les plans d’étude qui visaient à
comparer l’efficacité de la thermographie infrarouge
avec celle de la mammographie en ce qui concerne la
sensibilité et la spécificité. Par contre, les résumés,
les éditoriaux, les lettres et les analyses
documentaires ont été écartés.
Données probantes
Quatre études : Wishart8, Kontos9, Arora12 et Wang20,
portant sur l’évaluation des caractéristiques de
rendement de la thermographie infrarouge avec celles
de la mammographie et/ou de l’échographie chez des
femmes présentant des masses douteuses au sein ont
été relevées dans la documentation. Les études
Wishart et Kontos ont été menées au Royaume-
Uni8,9; l’étude Arora, aux États-Unis12 et l’étude
Wang, à Taïwan20. Nous n’avons pas relevé d’essai
comparatif, randomisé, portant sur la sensibilité et la
spécificité de la thermographie. Aucune des études
retenues n’a fait état d’effets indésirables. L’étude
Wang a été financée par le secteur de l’industrie20. Un
des coauteurs de l’étude Wishart était également un
cofondateur de l’entreprise ayant fourni le dispositif
thermographique vérifié dans la recherche8. Les
résultats des études sélectionnées se prêtaient peu à la
généralisation, étant donné que la population de
chaque étude se composait de femmes présentant des
symptômes. En effet, ce type de résultats ne fournit
pas d’information sur l’utilité potentielle de la
thermographie dans des populations en bonne santé
ou dans des populations dans lesquelles la
mammographie a une faible sensibilité. Aucune étude
de rentabilité n’a été relevée ne comparant la
thermographie avec d’autres examens de dépistage.
Dans l’étude prospective de Konto, formée d’une
cohorte de 63 patientes, les auteurs ont évalué la
thermographie numérique dans le contexte de la
détection du cancer du sein9. La sélection des sujets
en vue de l’étude reposait sur la présence de
symptômes unilatéraux et suivait la consultation d’un
chirurgien du sein. Les masses ont été examinées par
thermographie numérique avant la biopsie, puis
comparées avec les images obtenues par échographie
et mammographie. L’étude a fait état d’une
sensibilité, d’une spécificité, d’une valeur prédictive
positive (VPP) et d’une valeur prédictive négative
(VPN) de 25 %, 85 %, 24 % et 86 %, respectivement,
en ce qui concerne la thermographie. Pour ce qui est
de l’échographie, la sensibilité, la spécificité, la VPP