l'hétérochromatine dans le noyau et plus largement au contrôle régional
de la par relocalisation de gènes au contact de l'hétérochromatine pour
les inactiver.
2. Notion de territoires chromosomiques
Au début des années 80, grâce à des expériences d'irradiation laser de cellules de
hamster, ont été apportés les premiers éléments d'observation en faveur de
l'existence de territoires chromosomiques. Mais c'est l'hybridation in situ avec des
sondes de peinture chromosomique qui, en permettant de visualiser directement le
matériel génétique spécifique à chaque chromosome, a montré que chacun occupe
un territoire bien délimité, sans mélange ni recouvrement avec les territoires voisins,
confirmant ainsi la théorie de Rabl. Ces résultats ont été retrouvés pour toutes les
paires chromosomiques et constituent la première preuve d'une organisation de la
chromatine pendant l'interphase. Au sein de ces territoires, la fibre de chromatine
conserve une organisation permettant d'identifier des sous-domaines correspondant
aux bras ou aux bandes chromosomiques. La surface occupée par ces territoires est
proportionnelle grossièrement à la taille du chromosome, mais d'autres paramètres
peuvent la moduler comme, par exemple, le niveau global d'expression du
chromosome. Ces territoires chromatiniens ne constituent pas des compartiments
nucléaires au même titre que les nucléoles car ils sont perméables comme le
démontre la diffusion passive de dont la taille peut aller jusqu'à 500 kDa dans tout le
noyau.
3. Topographie des territoires
Existe-t-il un arrangement précis et régulé des chromosomes les uns par rapport aux
autres pendant l'interphase? Cette question difficile n'est toujours pas résolue de
manière définitive car des résultats divergents et parfois contradictoires ont été
rapportés, soit en faveur, soit contre cette hypothèse, mais il faut souligner que les
premières études ont été menées sur des types cellulaires différents voire dans des
espèces différentes, ce qui suggère l'existence d'une variabilité fonctionnelle et/ou
tissulaire.
Cependant, les résultats les plus récents semblent confirmer l'existence d'un
arrangement non aléatoire des territoires chromosomiques les uns par rapport aux
autres pendant l'interphase, en fonction de leur taille et/ou de leur contenu en gènes.
Ainsi, il existe une localisation préférentielle des petits chromosomes vers l'intérieur
du noyau alors que les plus grands sont plus fréquemment observés vers la
périphérie. Cependant, le contenu en gènes intervient également comme le prouve le
cas des chromosomes 18 et 19. Bien que de tailles comparables, le chromosome 19
riche en gènes est situé plus vers le centre du noyau que le 18, pauvre en gènes et
observé en périphérie. Cette corrélation entre densité en gène accrue et position plus
centrale dans le noyau interphasique a depuis été retrouvée pour d'autres paires.
Si l'on admet donc l'existence d'une organisation non aléatoire des territoires au sein
du noyau, une autre question à résoudre est de savoir si elle est associée à un
arrangement particulier des homologues ou de certaines paires entre elles. Là
encore les résultats obtenus jusqu'ici sont discordants et ne permettent pas encore
de répondre de manière définitive. Cependant, quelques observations récentes
concernant les positions respectives de chromosomes impliqués dans certaines
translocations réciproques militent en faveur d'un positionnement non aléatoire des
chromosomes les uns par rapport aux autres.
Atlas Genet Cytogenet Oncol Haematol 2006; 4 663