« Ravageurs aériens : comment lutter
en maraîchage bio »
Auteur : Agriculture Drômoise
Date de parution : 1er Juin 2011
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technique &économie
L’Agriculture Drômoise - N°1994 - jeudi 9 juin 2011
Les acariens
Deux types d’acariens causent des dé-
gâts sur les cultures: le genre Panony-
chus ou araignée rouge, très présent sur
solanacées, et le genre Tetranychus ou
araignée jaune, présent dans les serres.
Pour se nourrir, ces acariens s’attaquent
surtout aux feuilles qui, suite à leurs pi-
qûres, deviennent mouchetées, se des-
sèchent et meurent. La lutte préventive
consiste en un bassinage, pour mainte-
nir une certaine humidité dans la serre.
En traitement curatif, le purin d’ortie, le
savon noir ou le souffre minéral peuvent
être utilisés. Phytoseilus et Amblyseius
sont deux acariens auxiliaires préda-
teurs de tétranyques. Pour être efficaces,
ils ont besoin d’un taux d’humidité d’au
moins 60 %.
D’autres techniques de prévention exis-
tent: haies arbustives et mise en place
de nichoirs, bandes fleuries diverses et
variées, association de cultures légu-
mières, recours à des plantes (décoc-
tions, tisanes, huiles essentielles)…
Faire appel aux auxiliaires exige d’iden-
tifier précisément les ravageurs pré-
sents et de connaître la compatibilité
entre les deux (stades) ainsi que la pé-
riode d’activité des seconds. L’emploi
d’insecticides, même biologiques, peut
avoir une action néfaste sur les auxi-
liaires.
L’
Agriculture Drômoise du 5 mai a consacré une de ses pages (21)
aux auxiliaires et ravageurs du sol en maraîchage biologique. En
voici une nouvelle sur les principaux ravageurs aériens de ces cul-
tures. Ces deux pages restituent l’essentiel d’une formation organisée par
la chambre d’agriculture de la Drôme.
Les ravageurs arthropodes des cultures maraîchères se répartissent en
deux groupes : les insectes (pucerons, thrips, aleurodes, mouches, altises)
et les acariens (araignées rouges et araignées jaunes).
PROTECTION DES CULTURES / En maraîchage biologique, savoir identifier les ravageurs
aériens des cultures maraîchères et bien connaître le « mode d’emploi » des auxiliaires est
essentiel.
Ravageurs aériens : comment
lutter en maraîchage bio ?
Maraîchage
Proximité
Innovation
Expertise
au service des agriculteurs
Page écrite par Bernard Devenat (conseiller spécialisé maraîchage et légumes plein champ à la chambre d’agriculture de la Drôme) et Annie Laurie. Ceci d’après les informations données par Catherine
Mazollier (ingénieur développement au Grab à Avignon) lors d’une formation sur les auxiliaires en maraîchage biologique organisée par la compagnie consulaire.
Les pucerons
Les pucerons forment un groupe de 600
espèces, en France. Leurs dégâts en font
les principaux ravageurs. Ils prolifèrent
grâce à un mode de reproduction origi-
nal : sexué ou par parthénogenèse (sans
fécondation). Du fait de l’existence de
formes ailées et aptères, leur faculté de
dispersion est grande. Ce sont de re-
doutables ravageurs pouvant agir di-
rectement sur les plantes ou être vec-
teurs de virus provoquant de graves
maladies. En outre, ils tapissent les
feuilles de miellat, sur lequel se déve-
loppe la fumagine (champignon noir). La
lutte préventive passe par l’utilisation
de variétés tolérantes à Aphis gossypii
(puceron noir) en melon et Nasonovia
ribisnigri (puceron vert) en salade ainsi
que la pose, sous serre, de panneaux
jaunes englués ou, en plein champ, de
filets insect-proof. Le pyrèthre naturel
est un moyen de lutte curative, comme
le savon potassique, appelé communé-
ment savon noir (en cours d’homologa-
tion en agriculture bio). Des insectes
prédateurs (chrysope, coccinelles et
larves de syrphe…) et parasitoïdes (mi-
cro-hyménoptères: Aphidius et Apheli-
nus notamment) en sont d’autres.
Les thrips
Les thrips sont des insectes de petite
taille de forme cylindrique et à quatre
ailes étroites. Seule une famille (Aelo-
thrips sp) renferme des espèces préda-
trices polyphages. Deux espèces sont
présentes: le thrips de l’oignon (Thrips
tabacis) et, depuis 1990, Frankliniella
occidentalis. Sous serre, les panneaux
bleus englués et, en plein champ, les fi-
lets insect-proof sont des moyens de
lutte préventive. L’eau délogeant les
thrips, des bassinages réguliers sont
préconisés. En lutte curative, une seule
matière active est autorisée en agricul-
ture biologique : le Spinosad, un insec-
ticide non sélectif (attention aux abeilles
et auxiliaires), qui agit par contact et par
ingestion.
Les aleurodes
Les aleurodes (famille des homoptères)
sont communément appelé mouches
blanches. Les plus redoutables sont
l’aleurode du chou et l’aleurode des
serres. Tous deux ont les ailes blanches,
mesurent entre un et deux millimètres
et vivent en colonie. Les adultes et les
larves piquent les feuilles, provoquant des
décolorations, un dépôt de miellat et le
développement de fumagine. Une bonne
aération maintient les populations à un
faible niveau et évite la sécheresse au
niveau du sol. Les crucifères et les com-
posées doivent être limitées dans les
assolements. Les cultures peuvent être
protégées par des filets de type Filbio.
En lutte biologique curative, peu de pro-
duits sont efficaces. Les pièges englués
diminuent la pression des insectes. Cer-
taines coccinelles et punaises sont pré-
datrices d’aleurodes: Encarsia contre
l’aleurode des serres et Anthocoride
(Orius) contre l’aleurode des choux.
Les doryphores
Les doryphores, coléoptères au corps
jaune rayé de noir, peuvent pondre de
700 à 800 œufs par paquets de 10 à 30.
Larves et adultes dévorent les feuilles
des solanacées. La lutte préventive passe
par un assolement et une rotation ap-
propriés pour ne conserver que peu de
larves dans le sol. Du purin d’ortie ou de
fougère peut être pulvérisé mais l’effi-
cacité est aléatoire. En lutte curative,
Bacillus thuringiensis (souche tene-
brionis) est autorisé en agriculture bio.
Non toxique pour la faune auxiliaire, ce
biopesticide d’origine bactérienne est
efficace contre les jeunes.
Les mouches
Les mouches : une multitude de diptères
contaminent nombre de cultures. Les
larves de la mouche de la carotte (Psila
rosae) creusent des galeries dans les
racines. Un adulte vit environ 17 jours
mais une femelle pond trois fois une
quarantaine d’œufs et effectue trois vols
par an. Les sols humides, riches en ma-
tière organique et la succession de cul-
tures d’apiacées (céleri, panais, fenouil,
persil…) sont à éviter. La seule méthode
efficace de prévention est la pose de fi-
lets ou de voiles. Les larves (jaunes pâles)
de la mineuse du poireau (Phytomiza
gymnocarpe) creusent des galeries
(mines) dans le fût et les feuilles du lé-
gume. Deux générations se succèdent
dans l’année, avec un repos hivernal et
une diapause estivale. Le seul moyen de
protection efficace est le filet anti-in-
sectes à maille de
0,8 mm mis sur les pé-
pinières et cultures. La
détection des vols se fait
par la pose de panneaux
jaunes « croisés » pla-
cés à 1,20 mètre de haut.
La seule matière active
susceptible d’être effi-
cace est le Spinosad. La
larve de la mouche des
semis (Hylemyia platura) est un asticot
blanc de 5 à 8 milimètres se nourrissant
de graines en germination et de jeunes
plants en y creusant des galeries (3 à 6
générations par an). Une fois la plante
développée, les tissus sont trop durs
pour les larves. Il est conseillé de se-
mer lorsque la terre est bien réchauf-
fée et, en cas d’infection, d’utiliser un py-
rèthre naturel.
Les altises
Les altises, petits coléoptères surnom-
més « puces de terre », s’attaquent aux
crucifères, solanacées et betteraves po-
tagères. La larve est jaune, l’adulte noir.
La ponte démarre en avril (plusieurs gé-
nérations par an). Actifs par temps chaud,
les adultes piquent les feuilles et creu-
sent des mines. Préventivement, il faut
protéger les cultures par des filets anti-
insectes dès la plantation, arroser les
plantes par temps chaud et sec et favo-
riser la venue du seul ennemi naturel de
l’altise, le carabe, avec des haies de feuil-
lus. En lutte biologique curative, aucun
traitement n’est efficace. Une décoction
de purin d’ortie, de sureau ou de tanai-
sie peut baisser la pression des altises.
Le doryphore peut pondre 700 à 800 œufs. Les larves et les adultes dévorent
les feuilles des solanacées.
Deux espèces de thrips sont présentes : le thrips de
l’oignon (Thrips tabacis) et, depuis 1990, Frankliniella
occident (photo).
Les pucerons forment un groupe de
600 espèces, en France et leurs
dégâts en font les principaux
ravageurs.
Pour se nourrir, ces acariens
s’attaquent surtout aux feuilles qui,
suite à leurs piqûres, deviennent
mouchetées, se dessèchent et
meurent.
Les insectes
Les ravageurs arthropodes des
cultures maraîchères se ré-
partissent en deux groupes :
les insectes (pucerons, thrips,
aleurodes, mouches, altises) et
les acariens (araignées rouges
et araignées jaunes).
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