La vaccination chez les chevaux
En France, grâce à la vaccination,
quatre affections graves peuvent être
évitées : la grippe équine, la rhinopneu-
monie équine, le tétanos et la rage.
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Le poulain possède la particularité de
naître totalement dépourvu de défenses
immunitaires. En effet, durant la gestation,
le placenta* constitue une barrière effi-
cace contre les germes extérieurs ; le sys-
tème immunitaire* du poulain n’est donc
pas sollicité et ne produit pas d’anticorps*.
Mais inversement, le placenta empêche
aussi le passage des anticorps fabriqués
par la jument qui porte le poulain. Ceux-ci
ne seront transférés au poulain que par le
biais du colostrum, cette première sécré-
tion lactée produite et absorbée pendant
48 heures après le poulinage.
L’établissement du programme de vacci-
nation doit donc prendre en compte à la
fois la maturité du système immunitaire du
poulain (c’est-à-dire sa capacité à pro-
duire des anticorps) et de la qualité du
colostrum produit par la jument (liée à une
vaccination correcte de celle-ci).
En résumé :
Avant 2 mois : le système immunitaire
du poulain est inefficace, immature et
inhibé par les anticorps d’origine mater-
nelle.
Après 2 ½ -3 mois : le système immu-
nitaire du poulain est mature et les anti-
corps d’origine maternelle ont disparu. Le
poulain commence à produire ses propres
anticorps. A 4 mois, la réponse immuni-
taire du jeune est similaire à celle de
l’adulte.
La date de la première vaccination (ou
« primo-vaccination ») est donc établie
par le vétérinaire en fonction du statut
vaccinal de la jument, de la qualité et de
la quantité de colostrum absorbé par le
poulain et du milieu environnement (che-
val isolé ou effectif important, contexte
économique, risque de transmission de
maladie…).
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La vaccination antigrippale est forte-
ment conseillée à tous les chevaux pour
prévenir le risque d’apparition d’épidémie,
la grippe étant une affection très conta-
gieuse. Elle est obligatoire pour participer
à tout rassemblement d’animaux (compé-
tition équestre, concours d’élevage, accès
aux terrains d’entraînement, aux hippo-
dromes et aux établissements apparte-
nant aux sociétés de courses).
La vaccination contre le tétanos n'est
pas obligatoire mais, cette maladie lais-
sant des séquelles très graves, et pouvant
être mortelle, il est préférable de vacciner,
d'autant plus que le germe est très pré-
sent dans l'environnement du cheval, en
particulier dans le fumier et le sol. Elle est
notamment conseillée chez la poulinière
avant le poulinage afin de pouvoir immu-
niser son poulain par le biais du colos-
trum.
Attention : certains contrats d’assurance
exigent cette vaccination.
La vaccination contre la rhinopneu-
monie est également recommandée, sur-
tout pour les chevaux qui sont souvent en
contact avec un grand nombre de congé-
nères. La vaccination protège contre les
formes respiratoires, nerveuses et aborti-
ves de la maladie. Elle est fortement
conseillée pour les femelles reproductri-
ces et les chevaux à l’entraînement. Si les
chevaux vivent en groupe, il est préféra-
ble de vacciner tous les chevaux de l’ef-
fectif.
Attention : depuis 2006, la vaccination
contre la rhinopneumonie est obligatoire
pour les étalons et poulinières Trotteur
Français et les étalons Mérens et Anglo-
Arabe. De plus, beaucoup de haras ne
prennent en pension que les poulinières
vaccinées.
La France étant désormais officiellement
indemne de rage, la vaccination anti-
rabique (contre la rage) n’est plus obliga-
toire depuis 2003. Mais elle peut être exi-
gée pour les chevaux destinés à sortir du
territoire français. La rage est une maladie
mortelle, mais votre vétérinaire connaît
bien l’environnement de votre cheval.
Selon le lieu de résidence, il saura vous
conseiller la vaccination antirabique s’il
estime que votre cheval court le moindre
risque.
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Les protocoles de vaccination sont très
variables selon l’environnement du che-
val, les vaccins utilisés et les risques
encourus. On peut néanmoins simplifier
de la façon suivante :
Vaccin antigrippe
2 injections à un mois d’intervalle
(espacées de 21 et 92 jours exactement
pour les chevaux soumis à la législation,
c’est-à-dire participant à une compétition
équestre, ayant accès aux terrains d’en-
traînement, aux hippodromes ou aux éta-
blissements appartenant aux sociétés de
Santé
Santé
course) pour la primo-vaccination.
Un rappel 6 mois plus tard (conseillé
pour les chevaux de selle, obligatoire
entre le 150ème et le 215ème jour après
la 2ème injection de primo-vaccination
pour les chevaux de course).
Puis, pour les années suivantes, 1
injection annuelle obligatoire à moins de
365 jours, 2 injections annuelles recom-
mandées.
Attention : en cas d'épidémie, rappel
immédiat si les vaccins ont plus de 2
mois.
Vaccin antirabique
Pour la primo-vaccination : une seule
injection (sauf pour les poulains de moins
de 6 mois pour lesquels sont faites 2
injections à un mois d’intervalle).
Rappel annuel.
Vaccin antitétanique
2 injections à 1 mois d'intervalle pour
la première année.
1 injection pour l'année suivante.
puis 1 rappel tous les 3 ans.
Attention : en cas de blessure, le cheval
blessé doit recevoir une injection de
sérum antitétanique, voire un rappel de
vaccination.
Vaccin antirhinopneumonie
2 injections à 1 mois d'intervalle pour
la primo-vaccination (avant la 1ère saillie
pour les juments).
Rappel à 1 an maximum après la der-
nière injection (entre le 4ème et le 6ème
mois de gestation pour les poulinières).
Pour les cas particuliers (chevaux vivant
en collectivité, chevaux exposés à un ris-
que particulier, chevaux participant à des
concours en France ou à l’étranger, éta-
lons, poulinières…), le protocole doit être
adapté à la situation. Prenez conseil
auprès d’un vétérinaire équin.
Important : les vaccins ne sont officiels
que si le cachet du vétérinaire et la
vignette du vaccin sont apposés dans le
carnet du cheval.
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Les vaccins sont injectés par voie sous-
cutanée (sous la peau) ou intramuscu-
laire, généralement dans l’encolure, dans
la croupe ou éventuellement au poitrail.
Le vétérinaire réalise une désinfection
soignée et utilise du matériel à usage uni-
que.
Les vaccins ne doivent pas être adminis-
trés aux chevaux malades, parasités ou
en cours de traitement par des immuno-
suppresseurs (du type corticoïdes).
Si possible, les chevaux seront laissés
au repos pendant la semaine qui suit la
vaccination.
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Les effets indésirables dus à la vaccina-
tion sont rares et les risques sont faibles
par rapport au bénéfice apporté. On rap-
porte la formation d’abcès ou de nodules
inflammatoires, bénins et transitoires, au
point d’injection. Plus rares sont les réac-
tions d’hypersensibilité ou « choc anaphy-
lactique » : la tension artérielle du cheval
chute brusquement, il tombe et perd
connaissance. Cette réaction générale
nécessite une administration rapide
d’adrénaline.
Les hyperthermies (augmentation de la
température du cheval) dans les 12 heu-
res qui suivent la vaccination sont plus
fréquentes.
Les vaccins disponibles en France ne
sont pas contre-indiqués chez les femel-
les gestantes (bien vérifier la notice), mais
il faut mieux éviter de stresser les juments
en fin de gestation.
La vaccination chez les chevaux suite
Les autres vaccinations possibles
Contre l’artérite virale : la vaccination est réservée, sous certaines conditions,
aux reproducteurs (poulinières et étalons).
Contre le virus West Nile : la vaccination est possible, pour tous les chevaux,
dans les zones à risque, c’est-à-dire actuellement dans le sud-est de la France.
Il n’existe pas en France de vaccins contre la leptospirose et la piroplasmose.
*Placenta : structure qui assure la liaison entre le foetus et la paroi utérine de la
femelle pendant la gestation.
*Système immunitaire : le système immunitaire d'un organisme est un ensemble
d'éléments de reconnaissance et de défense qui permet de différencier ce qui appar-
tient à l’organisme et ce qui n’en fait pas partie. Ce qui est reconnu comme étranger
(ou « non-soi ») est détruit, comme les agents pathogènes (virus, bactéries, parasi-
tes) et certaines particules ou molécules (dont certains poisons).
*Anticorps : les anticorps, ou immunoglobulines, sont des protéines sécrétées par
une famille de cellules, les lymphocytes, dont la principale propriété est de reconnaî-
tre le « non-soi ».
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