L'équipe d'épidémiologie des cancers de l'U1018 de l'Inserm recherche un doctorant
(H/F) pour une thèse en épidémiologie
INSERM U1018, équipe Epidémiologie des Cancers, Gènes & Environnement
Villejuif (94)
L’équipe d’Epidémiologie des Cancers se consacre à la recherche de facteurs de
risque de plusieurs cancers, avec un intérêt particulier pour l’environnement dans
l’acceptation la plus large de ce terme.
Les projets de l’équipe s’articulent autour de plusieurs axes de recherche dont un
portant sur les facteurs de risque des cancers hormono-dépendants. Dans ce cadre,
l’équipe a mis une place une nouvelle étude épidémiologique de type cas-témoins
sur les facteurs de risque des cancers de la prostate (étude EPICAP). Au total, 820
cas et 880 témoins ont été inclus dans l'étude.
Hôpital Paul Brousse
16 av. Paul Vaillant Couturier
94800 Villejuif
Métro ligne 7, station Villejuif Vaillant Couturier
Titre :
Perturbation du rythme circadien et risque de cancer de la prostate : rôle du travail de
nuit, des gènes circadiens et de leurs interactions ?
Présentation du sujet :
Depuis une dizaine d’années, un dysfonctionnement du rythme circadien est
suspecté comme pouvant jouer un rôle dans la survenue des cancers. De
nombreuses fonctions physiologiques et activités biologiques présentent une
rythmicité proche de 24 heures. Ces rythmes sont dits circadiens et sont commandés
par une horloge centrale et par des horloges périphériques. Ces horloges sont
régulées par les gènes de l'horloge ou gènes circadiens et leurs produits protéiques.
En 2010, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé le
“travail de nuit/posté entrainant une perturbation du rythme circadien” comme
probablement cancérogène pour l'homme (groupe 2A) sur la base de preuves
suffisantes chez l’animal mais limitées chez l'Homme. En effet, les preuves
épidémiologiques chez l'Homme n’étaient basées que sur quelques études portant
principalement sur le cancer du sein et sur des sous-groupes spécifiques de
professions tels que les infirmières ou les hôtesses de l’air. De plus, trop peu
d'études ont été réalisées en population générale avec des définitions différentes du
travail de nuit et un manque de standardisation dans l'évaluation de l'exposition.
Depuis la publication de la monographie du CIRC, plusieurs études portant sur le rôle
du travail de nuit dans le cancer du sein ont été publiées, y compris celle réalisée par
notre équipe. Au total, dix-huit études "travail de nuit/posté et cancer du sein" ont é
publiées à ce jour. En 2013, 4 méta-analyses ont également été publiées avec
comme conclusion une insuffisance de preuves pour déterminer si le travail de
nuit/posté était assoc au cancer du sein. Ces études ont utilisé différentes
définitions du travail de nuit (différentes heures de début et de fin, présence de
rotation dans les horaires, au moins un an de travail de nuit ou au moins 3 nuits par
mois) avec une grande variété d’indicateurs pour quantifier la notion de travail de nuit
(travail de nuit en « ever/never », durée totale en années, nombre de rotations,
nombre de nuits travaillées, nombre de nuits consécutives travaillées). Les études
portant sur les effets potentiels du travail de nuit sur le risque d'autres cancers que
ceux du sein sont beaucoup plus rares. Ce manque d’études épidémiologiques est
encore plus frappant pour les cancers de la prostate, alors même que la prévalence
du travail de nuit est deux fois plus importante chez l’homme que chez la femme. En
effet, il n’existe à ce jour que 5 études épidémiologiques sur le rôle du travail de nuit
dans les cancers de la prostate avec des résultats discordants.
Plusieurs hypothèses biologiques ont été avancées pour expliquer comment la
perturbation du rythme circadien pourrait être associée à une augmentation du risque
de cancers, parmi lesquelles : l’exposition à la lumière durant la nuit qui supprime le
pic nocturne de mélatonine et ses effets anti-cancérigènes; la perturbation du
fonctionnement des gènes de l’horloge biologique qui contrôlent la prolifération
cellulaire ; ou encore les troubles du sommeil pouvant affaiblir le système
immunitaire.
Ainsi, une meilleure caractérisation du travail de nuit/posté, ainsi que le recueil des
habitudes de sommeil, du chronotype et des polymorphismes des gènes de l’horloge
sont désormais nécessaires pour mieux appréhender la perturbation du rythme
circadien dans son intégralité dans les futures études épidémiologiques. En effet,
quelques études ont rapporté un lien entre le cancer de la prostate et une durée de
sommeil inférieure à 6h ou avec certains polymorphismes des gènes de l’horloge. De
plus, le lien entre travail de nuit/posté et cancer pourrait être modifié selon le
chronotype des sujets ou certains polymorphismes des gènes de l’horloge.
Objectifs :
L'objectif général du projet de thèse est d'étudier le rôle de la perturbation du rythme
circadien sur le risque de cancer de la prostate. Plus spécifiquement, nous
étudierons (1) l'association entre le travail de nuit/posté et le risque de cancer de la
prostate, (2) les polymorphismes des gènes de l’horloge et le risque de cancer de la
prostate, (3) l'association entre le travail de nuit/posté et le risque de cancer de la
prostate en tenant compte du chronotype des sujets et du génotype vis-à-vis des
gènes de l’horloge.
Le projet de thèse s’appuiera sur les données de l’étude EPICAP, étude cas-témoins
réalisée en population générale dans le département de l’Hérault. Au total, 820 cas
de cancer de la prostate et 880 témoins ont été interrogés, en face-à-face, à l’aide
d’un questionnaire standardisé.
Début de thèse prévu à la rentrée scolaire 2015-2016 (inscriptions auprès de
l’université et l’école doctorale en septembre-octobre 2015)
Profil souhaité du candidat :
Formation en épidémiologie et/ou statistique nécessaire (niveau M2)
Connaissance du logiciel SAS
Une formation médicale initiale du candidat serait un plus
Connaissances en anglais (lecture d’articles scientifiques et rédaction d’articles en
anglais)
Financement :
Demande de financements à prévoir
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