CHAPITRE 2.1.12. PESTE PORCINE AFRICAINE RÉSUMÉ La peste porcine africaine (PPA) est une maladie infectieuse des suidés domestiques et sauvages qui frappe les sujets de toute race et de tout âge ; elle est due à un virus responsable de divers syndromes. La maladie aiguë est caractérisée par une forte fièvre, des hémorragies du système réticulo-endothélial et un taux de mortalité élevé. Le virus infectieux peut persister plusieurs mois dans les produits de charcuterie frais, salés et desséchés. Le virus de la PPA est le seul membre de la famille des Asfarviridae. Les méthodes de diagnostic de laboratoire se répartissent en 2 groupes : le premier rassemble les épreuves d’isolement et de recherche des antigènes viraux ainsi que de l’ADN génomique, le second, ceux de la mise en évidence des anticorps. Le choix des épreuves à employer dépend de la situation épidémiologique de la région ou du pays. Dans les pays indemnes de PPA mais suspectant sa présence, le diagnostic de laboratoire doit viser l’isolement du virus en réalisant simultanément, l’inoculation de cultures de leucocytes ou de moelle osseuse de porc, la détection de l’antigène sur des frottis ou des coupes de tissus au cryostat à l’aide d’une épreuve des anticorps fluorescents (EAF) et, si possible, la détection de l’ADN génomique par une réaction d’amplification en chaîne par polymérase (PCR). La recherche des anticorps dans les fluides organiques doit aussi être réalisée en même temps. Identification de l’agent pathogène : Les prélèvements tissulaires provenant de cas suspects du terrain doivent être soumis à la recherche d’antigène spécifique par une EAF sur des frottis ou des coupes au cryostat et à la mise en évidence du virus par inoculation de cultures primaires de leucocytes de porc qui sont quotidiennement soumises à la recherche de l’hémadsorption et de l’apparition d’un effet cytopathogène (ECP). Les cellules des cultures négatives font l’objet d’une recherche de l’antigène par l’EAF et de passages aveugles en cultures fraîches de leucocytes. La PCR peut être utilisée pour détecter le génome viral dans les tissus et elle est particulièrement précieuse si ces derniers sont impropres à l’isolement viral et à la mise en évidence des anticorps. Dans les cas douteux, Les prélèvements seront passés sur leucocytes et les techniques décrites ci-dessus seront renouvelées. Épreuves sérologiques : Là où la maladie est enzootique, là où un premier foyer est dû à une souche de basse virulence, la recherche des nouveaux foyers doit inclure la mise en évidence par une méthode immuno-enzymatique (ELISA), des anticorps spécifiques, dans le sérum ou les extraits de tissus prélevés. Spécifications applicables aux vaccins et aux produits biologiques à usage diagnostique : A l’heure actuelle il n’existe pas de vaccin pour la PPA. A. INTRODUCTION Le virus de la PPA fut d’abord considéré comme un membre de la famille des Iridoviridae, mais la structure du génome et le mode de réplication du virus ont révélé de nombreux points communs avec les membres de la famille des Poxviridae (14). La proposition de classer le virus PPA dans une famille séparée de celle des Iridoviridae fut acceptée au 6e Congrès du Comité International de Taxonomie virale (ICTV, International Committee on the Taxonomy of Viruses) à Sendai (Japon), en 1984. Ce virus est à l’heure actuelle classé, en tant que seul membre, dans la famille qualifiée d’Asfarviridae. 262 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine Les virus PPA provoquent divers syndromes allant de la forme suraiguë à la forme chronique de la maladie avec des porteurs en bonne santé apparente. Les souches les plus virulentes sont responsables d’une maladie hémorragique d’évolution suraiguë ou aiguë, se traduisant par une fièvre élevée, une perte de l’appétit, des hémorragies de la peau et des organes internes, la mort survenant en 2 à 10 jours. Le taux de mortalité peut atteindre 100 %. Les souches moins virulentes entraînent des signes cliniques plus discrets – légère fièvre, diminution de l’appétit et abattement – qui peuvent être volontiers confondus avec d’autres affections du porc et qui peuvent ne pas conduire à une suspicion de PPA. Dans certains pays, des souches avirulentes, non hémadsorbantes, provoquent une infection asymptomatique non hémorragique, mais une séroconversion ; cependant certains sujets peuvent développer de petites lésions du poumon et de la peau dans les zones de protrusions osseuses et dans celles soumises à des traumatismes. La PPA ne peut être différenciée de la peste porcine classique (hog cholera) ni par l’observation clinique ni par l’examen nécropsique, et les 2 maladies doivent être incluses dans le diagnostic différentiel des syndromes fébriles hémorragiques du porc. Des septicémies bactériennes peuvent aussi être confondues avec la PPA et la peste porcine classique. Les examens de laboratoire sont essentiels pour distinguer ces 2 maladies. Dans les pays indemnes de PPA mais suspectant sa présence, le diagnostic de laboratoire doit viser l’isolement du virus par mise en œuvre simultanée, de l’inoculation de cultures de leucocytes ou de moelle osseuse de porc, et d’une recherche antigénique sur frottis ou coupes de tissus au cryostat par l’épreuve des anticorps fluorescents (EAF). Cependant, la recherche des anticorps dans le sérum ou les liquides organiques par une méthode immuno-enzymatique (ELISA), d’immuno-empreinte (immunoblotting) ou d’immunofluorescence indirecte (IFI), doit être aussi menée parallèlement pour éviter tout retard dans la découverte d’une infection par un virus de basse virulence. La sérologie peut être un outil précieux pour aider à confirmer un foyer, car les anticorps peuvent souvent être mis en évidence chez les animaux qui meurent de forme aiguë. Une autre technique est désormais disponible : l’amplification en chaîne par polymérase (PCR) qui peut être utilisée pour mettre en évidence le génome viral dans le sang ou les tissus. Elle est particulièrement utile lorsque les prélèvements en voie de putréfaction sont impropres à l’isolement viral et à la détection antigénique. B. TECHNIQUES DE DIAGNOSTIC 1. Identification de l’agent pathogène Lorsque la PPA est suspectée, les prélèvements suivants doivent être envoyés au laboratoire : sang sur anticoagulant (héparine ou acide éthylène-diamine-tétra-acétique [EDTA]), rate, amygdale, rein, nœuds lymphatiques. Ces prélèvements doivent être conservés au froid, sans congélation, durant le transport. Arrivés au laboratoire, ils sont conservés à –70°C si leur traitement est différé. Lorsque le maintien de la chaîne du froid ne peut être assuré, les prélèvements peuvent être placés en solution saline glycérinée ; cela peut altérer légèrement la possibilité de l’identification virale, mais peut faciliter l’envoi de prélèvement au laboratoire et la confirmation d’un foyer. • Préparation du prélèvement pour l’hémadsorption et l’inoculation au porc i) Préparer des suspensions de tissus en écrasant de petits fragments dans un mortier contenant du sable stérile, puis ajouter de 5 à 10 ml d’une solution saline tamponnée ou de milieu de culture de tissu, contenant des antibiotiques. ii) Clarifier la suspension par centrifugation à 1 000 g pendant 5 min. Utiliser le surnageant pour l’hémadsorption (Section B.1.a. ci-dessous) et l’inoculation au porc (Section B.1.d. ci-dessous), bien que l’inoculation au porc ne soit pas recommandée. a) Épreuve d’hémadsorption L’épreuve d’hémadsorption (HAD) (6) est essentielle en matière de PPA et repose sur le fait que les érythrocytes de porc adhèrent à la surface des monocytes et des macrophages de porc infectés par le virus PPA et que la plupart des isolats produisent ce phénomène d’hémadsorption. Un petit nombre de virus non hémadsorbants a été isolé, la plupart de ceux-ci étant non virulents, mais certains peuvent être à l’origine de formes aiguës typiques de PPA. L’épreuve est réalisée en ajoutant du sang ou des suspensions de tissu, issus de porc suspects, dans des cultures primaires de leucocytes (méthode 1 ci-dessous) ou bien en préparant des cultures de leucocytes à partir de porcs inoculés au laboratoire ou à partir de sang de porcs suspects récolté sur le terrain (méthode 2 ci-dessous). Il est possible de préparer jusqu’à 300 cultures à partir de 100 ml de sang hépariné ou défibriné récolté. En cours de procédure, il est essentiel d’éviter la contamination des cultures. Manuel terrestre de l’OIE 2005 263 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine • Méthode 1 : Épreuve d’hémadsorption en culture primaire de leucocytes i) Récolter le volume requis de sang frais de porc sur héparine (100 unités internationales [UI]/ml de sang). ii) Centrifuger à 700 g pendant 30 min, récupérer la couche de cellules blanches et les laver dans le milieu. iii) 7 Mettre en suspension les cellules à la concentration de 10 cellules/ml dans un milieu de culture contenant 10 à 30 % de sérum de porc et des antibiotiques. Afin de prévenir une hémadsorption non spécifique, le milieu doit contenir le sérum ou le plasma du porc donneur de leucocytes. Si une grande quantité de prélèvements doit être éprouvée, les sérums homologues peuvent être remplacés par un sérum qui a été reconnu préalablement capable de prévenir la formation de rosettes non spécifiques. iv) Répartir la suspension de cellules en aliquots de 1,5 ml dans des tubes de 160 x 16 mm et incuber en position inclinée (5 à 10° de l’horizontale) à 37°C. Note: pour un diagnostic de routine, des cultures de 2 à 4 jours sont suffisamment sensibles. v) Inoculer 3 tubes de cellules en ajoutant 0,2 ml de la préparation de prélèvement de tissu, par tube. Il est conseillé d’inoculer des dilutions du dixième et du centième ; ce qui est particulièrement important lorsque les prélèvements de terrain sont en mauvais état. vi) Inoculer des cultures témoins positives avec un virus hémadsorbant. Ne pas inoculer les témoins négatifs est essentiel si l’on veut pouvoir révéler une hémadsorption non spécifique. vii) Après 3 jours, ajouter 0,2 ml d’une préparation fraîche à 1 % d’érythrocytes de porc en solution saline tamponnée, dans chaque tubes. viii) Examiner au microscope quotidiennement les cultures pendant 7 à 10 jours, à la recherche de l’effet cytopathogène (ECP) et de l’hémadsorption. ix) Lecture des résultats: L’hémadsorption consiste en l’attachement d’une grande quantité d’érythrocytes de porc sur la surface des cellules infectées. Un ECP consistant en la réduction du nombre de cellules adhérentes en l’absence d’hémadsorption, peut être dû à la cytotoxicité de l’inoculum, à un virus de la maladie d’Aujeszky ou à un virus PPA non hémadsorbant, qui peuvent être révélés par EAF sur le culot cellulaire ou par PCR (voir ci-dessous). Si aucune modification n’est observée ou si l’immunofluorescence ou la PCR sont négatives, passer le surnageant sur une culture fraîche de leucocytes. • Méthode 2 : Épreuve « Autorosette » d’hémadsorption avec les leucocytes du sang périphérique de porcs infectés Cette méthode est plus rapide que celle de la préparation et de l’inoculation de cultures primaires de leucocytes de porc (décrite dans la méthode 1 ci-dessus) et donnera des résultats plus rapides dans les cas positifs. Elle peut être réalisée dans les laboratoires qui ne sont pas équipés pour des examens virologiques de routine ; le minimum requis consiste en des lames et lamelles, un microscope, du milieu stérile, des tubes ou flacons et des pipettes. Le sang des porcs suspects du terrain ou de ceux qui ont été inoculés au laboratoire, est récolté sur héparine et les cultures de leucocytes sont préparées pour une recherche directe de l’hémadsorption. Cependant, les résultats de l’épreuve sont difficiles à juger et elle est maintenant remplacée par la PCR. b) i) Récolter 20 ml de sang total dans une seringue contenant 2 000 UI d’héparine en solution saline, mélanger et transférer dans un tube de verre ou un flacon étroit. ii) Placer le tube ou le flacon verticalement dans une étuve ou un bain-marie à 37°C et laisser les cellules sédimenter. La sédimentation est améliorée par addition de 2 ml d’un expanseur de volume de plasma, tel que le « Dextran 150 » qui est une solution de Dextran 150 dans 0,9 % d’une solution de NaCl pour injection (Fisons, Royaume-Uni) iii) Incuber les cultures pendant 6 à 8 h à 37°C, puis, examiner les cultures à intervalle de 2 à 3 h par transfert de petits aliquots de surnageant riche en cellules blanches avec quelques érythrocytes, sur une lame et rechercher l’hémadsorption cellulaire sous un microscope. Recherche antigénique par l’épreuve des anticorps fluorescents L’EAF (2) peut être une méthode additionnelle de détection de l’antigène dans les tissus de porcs suspects du terrain ou de porcs inoculés au laboratoire. Par elle-même, elle n’est pas suffisante pour le diagnostic de la PPA. Elle peut être appliquée à la mise en évidence de l’antigène PPA dans les cultures de leucocytes où l’HAD n’apparaît pas et peut ainsi identifier les souches virale non hémadsorbantes. Elle différencie aussi l’ECP lié au virus PPA de celui provoqué par un autre virus tel que le virus d’Aujesky ou en rapport avec un effet cytotoxique de l’inoculum. 264 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine c) • Protocole i) Préparer des coupes au cryostat ou des décalques des tissus à examiner, ou étaler le sédiment cellulaire de cultures de leucocytes inoculés sur des lames ; faire sécher à l’air puis fixer à l’acétone pendant 10 min à la température ambiante. ii) Colorer avec une immunoglobuline anti-PPA conjuguée à l’isothiocyanate de fluorescéine (FITC) à la dilution optimale recommandée par le fabricant ou obtenue après titrage préalable, pendant 1 h à 37°C en chambre humide. iii) Fixer et colorer un témoin positif et un négatif de la même manière. iv) Laver à l’aide d’une solution physiologique tamponnée au phosphate (PBS), monter les lames de tissus colorés en PBS/glycérol, et examiner au microscope à lumière ultra-violette avec des filtres d’excitation et barrières appropriés. v) Lecture des résultats : Les tissus sont positifs si une fluorescence granuleuse cytoplasmique est observée dans la zone paracorticale des organes lymphoïdes ou dans les macrophages fixés au sein d’autres organes. Mise en évidence du génome viral par la PCR Des techniques PCR ont été développées, utilisant des amorces correspondant à une région hautement conservée du génome, permettant de détecter et d’identifier une grande variété d’isolats appartenant à tous les génotypes connus, y compris les virus non hémadsorbants et les souches de basse virulence. Les techniques PCR sont particulièrement indiquées pour détecter et identifier l’ADN viral dans les tissus de porc impropres à l’isolement viral ou à la recherche d’antigène en raison d’un début de putréfaction ou lorsque l’on a tout lieu de penser que le virus a été inactivé avant l’arrivée des prélèvements au laboratoire. Deux méthodes PCR sont décrites et comportent le traitement du prélèvement puis le protocole de l’épreuve. • Méthode PCR Ce protocole ainsi que le suivant (protocole 2) constituent un guide général et un point de départ pour la réalisation de la PCR. Les conditions optimales de la réaction (temps et températures d’incubation, modèles et fournisseurs d’équipement, concentrations des réactifs tels que les amorces et les dNTPs), peuvent variées, aussi les conditions doivent-elles être d’abord évaluées. Les détails de validation de la PCR et les procédures nécessaires à la validité de l’épreuve sont donnés au Chapitre I.1.4., « Validation et contrôle qualité des méthodes d'amplification en chaîne par polymérase (PCR) utilisées pour le diagnostic des maladies infectieuses » de ce Manuel terrestre. Des modifications peuvent être facilement apportées aux différents points du protocole afin d’obtenir de meilleures performances. • Préparation du prélèvement i) Préparer des suspensions tissulaires en écrasant de petits fragments de tissu dans un mortier contenant du sable stérile et faire une dilution au 1/10 en ajoutant 5 à 10 ml de PBS contenant 1 % de sérum bovin et des antibiotiques. ii) Centrifuger à 500 g pendant 5 min. iii) Extraction pour les témoins : homogénats tissulaires au 1/10 (même tissu que le prélèvement à analyser) : (a) un témoin négatif : utiliser 500 µl d’un homogénat de tissu négatif en PPA ; (b) un témoin positif : utiliser 500 µl d’un homogénat de tissu positif en PPA. iv) Transférer 500 µl dans un tube Eppendorf à bouchon à vis et porter à ébullition pendant 10 min. v) Centrifuger à 13 000 g dans une micro-centrifugeuse pendant 5 min. Le surnageant tissulaire est utilisé dans l’épreuve. Le procédé de préparation du prélèvement décrit ci-dessus est simple et bon marché, mais il peut entraîner des résultats faussement négatifs en raison de la présence d’inhibiteurs PCR. Une autre possibilité d’extraction faisant appel à la trousse de diagnostic NucleoSpin Virus (Macherey Nagel) est décrite ci-dessous. Cette trousse de diagnostic comprend les réactifs RAV1, RAV3 et les filtres colonnes NucleoSpin. Protocole pour les prélèvements liquides : plasma, sérums, milieu de culture cellulaire. (A noter que pour les prélèvements d’organes et de tissus, il faut préparer un homogénat au 1/10 dans du PBS, puis clarifier par centrifugation à 12 000 g pendant 5 min. Utiliser le surnageant). Manuel terrestre de l’OIE 2005 265 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine Extraction pour les témoins : homogénats tissulaires au 1/10 (même tissu que le prélèvement à analyser) : (a) un témoin négatif : utiliser 150 µl d’un homogénat de tissu négatif en PPA ; (b) un témoin positif : utiliser 150 µl d’un homogénat de tissu positif en PPA. i) Ajouter 600 µl de RAV1 (ARN porteur inclus) à 150 µl de prélèvement. Bien mélanger par aspirations et refoulements à la pipette, puis au vortex. Incuber 5 à 10 min à la température ambiante. ii) Facultatif : Si la solution obtenue est trouble, centrifuger le mélange pendant 1 min pour clarifier. Transférer le surnageant dans un nouveau tube. iii) Ajouter 600 µl d’éthanol à la solution claire et mélanger au vortex. iv) Charger 700 µl du prélèvement sur une colonne NucleoSpin, la placer dans un tube à centrifuger de 2 ml. v) Centrifuger pendant 60 secondes à 6 000 g à température ambiante. Eliminer le liquide qui en est issu. vi) Charger le reste du prélèvement sur la même colonne (environ 600 µl) et centrifuger comme ci-dessus. Eliminer le liquide qui l’a traversé. vii) Ajouter 500 µl de tampon RAV3 à la colonne NucleoSpin. viii) Centrifuger pendant 30 secondes à 6 000 ou 8 000 g. Eliminer le liquide et répéter cette étape de lavage. ix) Eliminer le liquide de lavage ayant traversé la colonne, puis placer celle-ci dans un nouveau tube à centrifuger de 2 ml et centrifuger 5 min à vitesse maximale pour éliminer complètement le tampon RAV3. x) Elution des acides nucléiques : Placer la colonne NucleoSpin dans un tube à centrifuger stérile de 1,5 ml, ajouter 50 µl de tampon d’élution (5 mM Tris/HCl pH 8,5, préchauffé à 70°C), et incuber 2 min. xi) Centrifuger 60 secondes à 8 000 g. xii) Conserver les 50 µl d’ADN élués à –20°C jusqu’à leur utilisation. • Solutions stock i) La Taq polymérase d’ADN et le tampon d’amplification (10x) sont disponibles dans le commerce. ii) Stock de dNTPs 1,25 mM : Préparer des solutions stock de 50 mM de chacun des nucléotides suivants : dATP, dCTP, dGTP et dTTP. Ajouter 10 µl de chacune de ces solutions à 360 µl d’eau distillée stérile. iii) Amorces à la concentration de 20 pmol/µl : Séquence de l’amorce 1 : 5’-ATGGA-TACCG-AGGGAATAGC-3’ (brin positif) ; séquence de l’amorce 2 : 5’-CTTAC-CGATG-AAAAT-GATAC-3’ (brin négatif). iv) Tampon de charge : 0,25 % d’Orange G en solution aqueuse glycérinée à 30 %. v) Tampon TAE (50x) pour gel d’agarose : Base Tris (242 g) ; acide acétique glacial (57,1 ml) ; EDTA 0,5 M, pH 8,0 (100 ml) ; eau distillée (q. s. pour 1 litre). vi) Marqueurs d’ADN : Des échelles de 100 paires de bases sont disponibles dans le commerce. • Protocole 1 i) Ajouter les réactifs suivants au nombre nécessaire de tubes Eppendorf polypropylène de 0,75 ml : Eau distillée stérile (24,5 µl) ; (10x conc.) tampon d’amplification (5 µl) ; chlorure de magnésium 25 mM (4 µl) ; solution stock à 1,25 mM de dNTP(8 µl) ; amorce 1 à 20 µM (1 µl) ; amorce 2 (1 µl) ; surnageant tissulaire (10 µl) ; Taq polymérase d’ADN à 5 U/µl (0,25 µl). ii) Les tubes témoins ne contiennent pas de surnageant tissulaire. Témoins négatif (pas d’ADN) : Ajouter 10 µl d’eau distillée. Témoins positif : Ajouter 2 µl d’ADN PPA et 8 µl d’eau distillée. iii) Recouvrir le mélange de 60 µl d’huile minérale. iv) Placer tous les tubes dans un thermo-cycleur ADN et conduire le programme suivant : 1 cycle à 94°C pendant 5 min. 35 cycles à 94°C durant 1 min, 50°C durant 1 min et 72°C pendant 1 min. 1 cycle à 72°C durant 10 min. Maintenir à 4°C. 266 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine v) A la fin du programme, prélever délicatement 20 µl de chaque mélange réaction au dessous de l’huile minérale, les transférer dans un tube propre et ajouter 2 µl de tampon de chargement. vi) Charger tous les échantillons dans un gel à 2 % d’agarose en tampon TAE contenant du bromure d’éthidium, à une concentration finale de 0,5 µg/ml. Ajouter le marqueur ADN sur une piste de chaque coté du gel. vii) Soumettre le gel à une tension constante de 150 volts pendant 2 h. viii) Lecture des résultats : Observer le gel sous une source UV. Lors d’échantillon positif, une légère bande sera présente qui devra migrer au même niveau que le produit PCR du témoin positif. Calculer la taille des produits PCR dans les échantillons éprouvés et le témoin positif par référence aux marqueurs standards. Le produit PCR du témoin positif a une taille de 278 paires de bases. Aucune bande ne doit être vue dans le témoin négatif. • Protocole 2 : TaqMan® PCR (5) • Préparation du prélèvement La méthode décrite ci-dessous est celle publiée sous la référence 5. Un certain nombre de kits d’extraction de l’ADN sont commercialisés pour la préparation d’échantillons utilisables en PCR selon le prélèvement soumis à l’analyse et peuvent être utilisés dans les laboratoires de référence. Le Protocole Mini Kit ARN viral QIAamp® (QIAGEN) (spin protocole, janvier 1999) est décrit ci-dessous. Cette trousse de diagnostic peut être utilisée pour traiter le sang de sujets suspects de peste porcine. Dans ce cas, la détection du virus de la PPA peut être réalisée en parallèle avec celle du virus de la peste porcine classique (voir Chapitre 2.1.13., « Peste porcine classique (hog cholera) », dans les méthodes de détection moléculaire). i) Placer 560 µl du tampon AVL fourni, dans un tube de micro-centrifugation de 1,5 ml. ii) Ajouter 140 µl d’échantillon à tester ou d’échantillon témoin et mélanger au vortex par impulsions successives, pendant environ 15 s. Des échantillons d’homogénats de rate, de moelle osseuse et de cellules mononuclées de sang périphérique, prélevés sur des porcs non infectés, devront être traités en même temps que les échantillons soumis à l’épreuve. Une extraction supplémentaire de témoins négatifs peut aussi être préparée pour chaque échantillon soumis et le témoin négatif non infecté en réalisant, en même temps, des extractions de l’eau exempte de nucléase pour servir de blanc (tous les témoins devront ensuite être soumis à la PCR en parallèle avec les échantillons éprouvés). iii) Incuber à température ambiante au moins 10 min. iv) Centrifuger brièvement le tube pour récupérer les gouttes de l’intérieur du couvercle. v) Ajouter 560 µl d’éthanol à l’échantillon, passer au vortex en pulsations pendant environ 15 secondes et centrifuger brièvement le tube pour récupérer les gouttes de l’intérieur du couvercle. vi) Ajouter 630 µl de la solution v) à une colonne QIAamp spin (dans un tube de récupération de 2 ml) sans mouiller le bord. Boucher le tube et centrifuger pendant 1 minute à 6 000 g. Placer la colonne spin dans un nouveau tube de récupération propre et éliminer le tube contenant le filtrat. vii) Ouvrir délicatement la colonne QIAamp spin et répéter l’étape vi). viii) Ouvrir délicatement la colonne QIAamp spin et ajouter 500 µl de tampon AW1. Boucher et centrifuger pendant 1 min à 6 000 g. Placer la colonne spin dans un nouveau tube de récupération propre de 2 ml et éliminer le tube contenant le filtrat ix) Ouvrir délicatement la colonne QIAamp spin et ajouter 500 µl de tampon AW2. Boucher et centrifuger pendant 3 min à 20 000 g. x) Placer la colonne QIAamp spin dans un nouveau tube de micro-centrifugation de 1,5 ml. Eliminer l’ancien tube de récupération contenant le filtrat. Ouvrir délicatement la colonne QIAamp spin et ajouter 60 µl de tampon AVE. Boucher et incuber à la température ambiante pendant 1 min. Centrifuger 1 minute à 6 000 g. xi) Eliminer la colonne QIAamp spin. Conserver l’extrait d’ADN (60 µl) à –20°C jusqu’à son utilisation en PCR. • Solutions stock i) Eau stérile exempte de nucléases ou toute autre eau stérile appropriée et TaqMan® PCR reaction master mix (2×). Manuel terrestre de l’OIE 2005 267 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine ii) Amorces à la concentration de 50 pmol/µl : Amorce 1, séquence : 5’-CTGCT-CATGG-TATCA-ATCTTATCGA-3’ (brin positif) ; Amorce 2, séquence : 5’-GATAC-CACAA-GATC(AG)-GCCGT-3’ (brin négatif). iii) Sonde TaqMan® à la concentration de 5 pmol/µl : (5’-[6-carboxy-fluorescein (FAM)]-CCACG-GGAGGAATAC-CAACC-CAGTG-3’-[6-carboxy-tetraméthyl-rhodamine (TAMRA)]). • Amplification PCR par l’épreuve TaqMan® (5) i) Dans un tube à micro-centrifugation stérile de 1,5 ml, préparer, pour chaque échantillon, le mélange réaction PCR décrit ci-dessous. Préparer le mélange réaction en quantité suffisante pour le nombre d’échantillons à tester mais en ménageant la possibilité de traiter un échantillon supplémentaire. Eau exempte de nucléase ou eau stérile (7,5 µl) ; (2x conc.) TaqMan® PCR reaction master mix (12,5 µl) ; amorce 1, 50 pmol (0,5 µl) ; amorce 2, 50 pmol (0,5 µl) ; sonde TaqMan®, 5 pmol (1 µl). ii) Ajouter 22 µl du mélange réaction PCR à un puits d’une plaque à lecture optique MicroAmp® pour chaque échantillon à tester. iii) Ajouter 3 µl d’extrait d’échantillon ou de témoins préalablement préparés (voir ci-dessus) et fermer avec soin chaque puits. iv) Faire tourner la plaque pendant 1 min dans une centrifugeuse adaptée afin de mélanger le contenu de chaque puits. v) Placer la plaque dans un TaqMan® Sequence Detection System par amplification PCR et appliquer le programme suivant : 1 cycle à 50°C de 2 min 1 cycle à 95°C de 10 min 40 cycles à 95°C de 15 s, à 58°C de 1 min. Note : Si un TaqMan® thermo-cycleur n’est pas disponible, un thermo-cycleur ordinaire peut être utilisé et les produits PCR sont alors analysés par des lecteurs de point final de fluorescence ou bien par électrophorèse sur un gel à 1,5 % d’agarose. vi) d) Lecture des résultats : affecter une valeur cycle-seuil (CT) à chaque réaction PCR à l’aide d’un balayage de tous les foyers d’amplification (un foyer de signal fluorescent sur le nombre de cycles). Les échantillons à tester négatifs, les témoins non infectés et les blancs doivent avoir une valeur de CT > 40,0. Les échantillons à tester positifs et les témoins positifs doivent avoir une valeur de CT < 40,0 (les échantillons fortement positifs ont une valeur CT < 30,0). Inoculation de porcs Autrefois, l’inoculation au porc a été utilisée pour différencier la peste porcine classique de l’africaine en raison d’une similitude des signes cliniques. Les prélèvements étaient inoculés à 2 groupes de porcs, l’un ayant été vacciné contre la peste porcine classique (hog cholera), l’autre pas. Cette épreuve n’est plus nécessaire aujourd’hui dans la mesure où il existe des épreuves de laboratoire qui donnent des résultats fiables à la fois pour la peste porcine classique et pour la PPA. L’inoculation au porc est lente à répondre, chère, difficile à réaliser et entraîne une souffrance importante des animaux qui n’est plus acceptable. Aussi cette méthode n’est désormais plus recommandée. 2. Épreuves sérologiques Chez les porcs guéris, les anticorps persistent longtemps après l’infection, parfois toute la vie, et un certain nombre d’épreuves sont disponibles pour mettre en évidence ces anticorps ; cependant peu d’entre eux ont été retenus pour le diagnostic de routine au laboratoire (1, 3, 8, 9, 12). La méthode la plus utilisée est l’ELISA (13, 15), qui permet d’examiner soit le sérum soit les liquides organiques. Une analyse de confirmation d’échantillons positifs en ELISA doit être faite dans les cas critiques à l’aide d’une autre épreuve, telle que l’immunofluorescence indirecte (IFI), la coloration à l’immuno-peroxidase ou l’immuno-empreinte (3, 10). L’anticorps n’est pas habituellement produit chez le porc infecté avec un virus PPA virulent. En revanche, des titres élevés sont obtenus chez les porcs infectés par des souches virales de virulence basse ou modérée, mais ce ne sont pas des anticorps neutralisants. Dans les régions où la PPA est enzootique, la confirmation des cas suspects de maladie utilisant le test ELISA standard est pleinement valable, en combinaison avec une épreuve sérologique complémentaire (IFI) ou de détection antigénique (EAF). Dans certains pays, plus de 95 % des cas positifs ont été identifiés en utilisant la 268 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine combinaison IFI et EAF (12). Il faut noter que lorsque les porcs ont été infectés avec des souches avirulentes ou de basse virulence, les épreuves sérologiques peuvent être les seuls moyens de détecter les animaux infectés. La contre-immunoélectrophorèse et l’ELISA peuvent être appliqués à des analyses sériques à grande échelle, bien que l’ELISA soit plus sensible pour détecter les sérums positifs individuels et qu’il ait été largement utilisé dans le cadre de programmes d’éradication. La méthode retenue dépend du personnel et des moyens matériels disponibles. a) Méthode immuno-enzymatique (épreuve prescrite pour les échanges internationaux) L’ELISA (1, 9) est une épreuve directe capable de détecter les anticorps PPA chez les porcs infectés par des virus de basse ou moyenne virulence. • Préparation de l’antigène L’antigène ELISA est préparé à partir de cellules infectées cultivées en présence de sérum de porc (4). i) Infecter des cellules MS à une multiplicité d’infection de 10 avec une souche adaptée, et incuber en milieu contenant 2 % de sérum de porc. ii) Récolter les cellules après 36 à 48 h post-infection, lorsque l’ECP est bien marqué. Laver en PBS, centrifuger à 650 g pendant 5 min, laver le culot cellulaire dans du sucrose 0,34 M en Tris/HCl 5 mM, pH 8,0, et culotter les cellules par centrifugation. Effectuer les étapes (iii) à (v) sur glace : iii) Reprendre le culot cellulaire dans du sucrose 67 mM en Tris/HCl 5 mM, pH 8,0 (1,8 ml par flacon de 175 cm2), et laisser reposer pendant 10 min avec une agitation après 5 min. iv) Ajouter du détergent non ionique Nonidet P-40 à une concentration finale de 1 % (poids/volume), et laisser reposer 10 min (agitation après 5 minutes) pour lyser les cellules. v) Ajouter du sucrose à une concentration finale de 64 % (poids/poids) en Tris/HCl 0,4 M, pH 8,0, et centrifuger à 1 000 g pendant 10 min pour culotter les noyaux. vi) Récupérer le surnageant et ajouter de l’EDTA (à une concentration finale de 2mM), du béta-mercaptoéthanol (concentration finale de 50 mM) et du NaCl (concentration finale de 0,5 M) en Tris/HCl 0,25 mM, pH 8,0, puis incuber pendant 15 min à 25°C. vii) Centrifuger à 100 000 g pendant 1 h à 4°C sur une couche de 20 % de sucrose (poids/poids) en Tris/HCl 50 mM, pH 8,0. Prélever la bande située immédiatement au-dessus de la couche de sucrose et l’utiliser comme antigène ELISA. La conserver à –20°C. • Protocole (13) i) Fixer l’antigène sur les plaques de micro-titrage en ajoutant 100 µl de la dilution recommandée ou prétitrée de l’antigène dans du tampon carbonate/bicarbonate 0,05 M, pH 9,6, dans chaque puits. ii) Incuber à 4°C pendant 16 h (durant une nuit), puis laver 5 fois avec du Tween 20 à 0,05 % en PBS, pH 7,2. iii) Diluer le sérum à tester et les sérums témoins positif et négatif au 1/30 dans du Tween 20 à 0,05 % en PBS, pH 7,2, et ajouter 100 µl de chaque dilution sérique dans 2 puits contigus d’une plaque revêtue de l’antigène. Si 4 paires de chaque sérum témoins positif et négatif sont réparties en différentes localisations de la plaque, 40 sérums peuvent être testés en double sur une même plaque comme le montre le schéma de plaque ci-dessous. Manuel terrestre de l’OIE 2005 269 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 A + – B + – C + – D + – E – + F – + G – + H – + iv) Incuber les plaques à 37°C pendant 1 h (éventuellement sur un plateau d’agitation), puis laver 5 fois avec du Tween 20 à 0,05 % en PBS. v) A chaque puits, ajouter 100 µl de conjugué protéine-A/peroxidase de raifort à la dilution recommandée ou pré-déterminée en Tween 20 à 0,05 % en PBS. vi) Incuber les plaques à 37°C pendant 1 h, puis laver 5 fois en Tween 20 à 0,05 % en PBS. vii) Ajouter du peroxyde d’hydrogène à la solution de substrat (0,04 % d’orthophénylènediamine en tampon phosphate/citrate, pH 5,0) à raison de 10 µl/25 ml, et répartir 100 µl de substrat dans chaque puits. viii) Incuber à température ambiante durant environ 10 min ; le temps nécessaire au développement de la couleur dépend à la fois, de la température du substrat au moment de la répartition dans les puits et de la température de la pièce. b) ix) Stopper la réaction en ajoutant 100 µl d’acide sulfurique 1,25 M à chaque puits. x) Lecture des résultats : les sérums positifs présentent une couleur jaune clair et peuvent être lus à l’œil nu, mais pour s’assurer que tous les positifs aient été identifiés, il est nécessaire d’apprécier la densité optique (DO) dans chaque puits au spectrophotomètre, à 492 nm, sur un lecteur ELISA. Un sérum sera considéré positif s’il présente une valeur de DO supérieure à deux fois la moyenne des DO obtenues sur les témoins négatifs de la plaque. Épreuve d’immunofluorescence indirecte Cette épreuve (11) doit être utilisée en confirmation, pour les sérums provenant de zones indemnes de PPA et positifs en ELISA, ainsi que pour les sérums provenant de zones d’enzootie pour lesquels il est difficile de conclure en ELISA. 270 • Protocole i) Préparer une suspension de cellules de rein de porc ou de singe infectées par le virus PPA à une 5 concentration de 5 x 10 cellules/ml, étaler de petites gouttes de celle-ci sur une lame, sécher à l’air puis fixer à l’acétone à la température ambiante pendant 10 min. Noter que les lames peuvent alors être stockées à –20°C jusqu’à utilisation. ii) Inactiver à la chaleur les sérums à tester, à 56°C pendant 30 min. iii) Ajouter les dilutions appropriées des sérums à tester et des sérums témoins négatif et positif, réalisées en solution saline tamponnée, sur les lames comportant à la fois des cellules infectées et des cellules témoins non infectées ; incuber pendant 1 h à 37°C en chambre humide. iv) Laver les lames en PBS puis à l’eau distillée. v) Ajouter la dilution pré-déterminée ou recommandée de conjugué immunoglobuline anti-porc/FITC ou de protéine-A/FITC sur toutes les lames ; incuber à 37°C pendant 1 h en chambre humide. vi) Laver les lames en PBS puis à l’eau distillée, monter en PBS/glycérol puis examiner au microscope à ultraviolet avec des filtres de barrière et d’excitation convenables. Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine vii) c) Lecture des résultats : Le sérum témoin positif sur les cellules infectées doit être positif et tous les autres témoins doivent être négatifs avant que les sérums à tester ne soient lus. Les sérums sont jugés positifs si les cellules infectées montrent une fluorescence spécifique. Épreuve d’immuno-empreinte Cette épreuve doit être effectuée en alternative à l’IFI pour confirmer des résultats douteux sur des sérums individuels. L’épreuve d’immuno-empreinte est très spécifique mais sa sensibilité peut être inférieure à celle de l’IFI. • Préparation des bandes d’antigène i) Préparer des protéines cytoplasmiques solubles virales comme décrit pour la préparation de l’antigène ELISA à la Section B.2.a. ii) Les séparer par électrophorèse dans un gel à 17 % d’acryl-amide/N,N’-diallyltartardiamide (DATD), à l’aide d’une échelle standard de poids moléculaire appropriée. iii) Transférer les protéines sur des membranes de nitrocellulose 14 x 14 cm2, par électrophorèse à courant constant de 5 mA/cm, en tampon de transfert (20 % de méthanol dans glycine 196 mM, Tris/HCl, pH 8,3). iv) Sécher la membrane et marquer le coté où les protéines ont été transférées. v) Découper une bande à partir du bord du filtre et effectuer le protocole de l’immuno-empreinte décrit ci-dessous. Identifier la région contenant les protéines de 23 à 35 kDa à l’aide du marqueur de poids moléculaire développé en parallèle et découper cette région en étroites bandes de 0,5 cm. Marquer chaque bandes sur le coté où le transfert des protéines a eu lieu. Ces bandes (d’environ 4 cm de long) constituent les bandes antigène utilisées en immuno-empreinte et contiennent les protéines avec lesquelles les anticorps porcins sériques, apparus à la fois dans les formes aiguës et chez les convalescents, vont réagir. • Préparation de la solution substrat de chloronaphtol Cette solution doit être préparée au moment de l’emploi. i) Dissoudre 6 mg de 4-chloro-1-naphtol dans 2 ml de méthanol et ajouter lentement cette solution à 10 ml de PBS tout en remuant. ii) Eliminer le précipité blanc qui se forme par filtration à travers un papier filtre Whatman No.1 (optionnel). iii) Ajouter 4 µl de peroxyde d’hydrogène. • Protocole Les bandes antigène doivent être maintenues la face marquée vers le haut, durant toute la réalisation de l’immuno-réaction. i) Placer les bandes antigène dans le tampon de saturation (2 % de lait en poudre écrémé en PBS) à 37°C pendant 30 min, sous agitation continue. ii) Préparer des dilutions au 1/40 des sérums à tester et des sérums témoins positif et négatif dans le tampon de saturation. iii) Incuber les bandes antigène dans le sérum correspondant, à 37°C, pendant 45 min, sous agitation continue. Incuber une bande antigène dans le sérum témoin positif et une autre dans le sérum témoin négatif. Ces 2 bandes servent de témoins. Laver 4 fois dans le tampon de saturation, le lavage final doit durer 5 min en agitation continue. iv) Ajouter le conjugué protéine-A/peroxydase de raifort à la dilution en tampon de saturation, recommandée ou obtenue d’un pré-titrage, à toutes les bandes antigène. Incuber à 37°C, pendant 45 min, en agitation continue. Laver 4 fois en tampon de saturation ; le lavage final doit durer 5 min en agitation continue. Manuel terrestre de l’OIE 2005 271 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine d) v) Préparer la solution de substrat, l’ajouter aux bandes antigène et incuber à la température ambiante pendant 5 à 15 min en agitation continue. vi) Stopper la réaction avec de l’eau distillée, lorsque les bandes de protéines sont suffisamment sombres. vii) Lecture des résultats : Les sérums positifs réagissent avec plus d’une protéine sur la bande antigène ; ils doivent donner un même motif protéinique et la même intensité de couleur que les bandes antigène colorées par le sérum positif de contrôle. Épreuve de contre-immunoélectrophorèse (immunoelectro-osmophorèse) Cette épreuve (7) peut être conduite rapidement et les anticorps spécifiques peuvent être détectés dans certains sérums, 30 min après sa mise en œuvre. Elle nécessite un équipement d’électrophorèse (chambre d’électrophorèse, lames support, cutter de gel) et un générateur de courant constant de 500 volts. En raison de sa faible sensibilité, cette épreuve est recommandée pour l’étude de groupes de porcs, mais pas pour des analyses individuelles. • Protocole i) Placer le nombre requis de lames de verre de 2,5 x 10 cm sur le support, sur une table à niveau horizontal, et recouvrir les lames avec le volume nécessaire d’agarose à 0,6 % en tampon véronal/acétate, pH 8,6 (force ionique de 0,025) contenant 0,1 % d’azide de sodium, et laisser reposer. ii) Découper 4 paires de puits de 3 mm de diamètre, séparées de 10 mm, dans le gel de chaque plaque comme montré ci-dessous. S Ag S Ag { { { { + – { { { { (S = sérum ; Ag = antigène ; + = électrode positive ; – = électrode négative) iii) Remplir les puits avec les réactifs appropriés, y compris ceux correspondant aux témoins positif et négatif des sérums et des antigènes, à l’aide de tubes capillaires (hématocrite). iv) Placer les supports de lames dans la chambre à électrophorèse et faire migrer pendant 30 min sous un courant constant de 19 volts/cm. v) Après migration, examiner les lames sous une source indirecte de lumière pour rechercher les lignes spécifiques de précipitation. vi) Laver les lames dans une solution de NaCl à 2 % pendant une nuit, puis pendant 2 h dans de l’eau distillée changée plusieurs fois, avant séchage. vii) Colorer les lames séchées à l’amido black à 0,075 % dans des volumes égaux de méthanol, d’acide acétique à 12 %, d’acétate de sodium à 1,6 %, renfermant 0,007 % de glycérol, pendant 5 à 10 min, puis décolorer par 3 lavages de 10 min dans une solution de 45 % d’éthanol et 10 % d’acide acétique glacial. viii) Lecture des résultats : Sur les lames colorées, les lignes de précipitation observées entre les puits de l’antigène et un sérum testé positif doivent être identiques à celles formées entre l’antigène et le sérum témoin positif. C. SPÉCIFICATIONS APPLICABLES AUX VACCINS ET AUX PRODUITS BIOLOGIQUES À USAGE DIAGNOSTIQUE A l’heure actuelle, il n’existe pas de vaccin contre la PPA. 272 Manuel terrestre de l’OIE 2005 Chapitre 2.1.12. — Peste porcine africaine REFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. ARIAS M. & SANCHEZ VIZCAINO J.M. (1992). Manual de diagnóstico serológico de la peste porcina africana. (Manual of diagnostic serology for African swine fever.) Ministry of Agriculture, CISA-INIA, Valdeolmos28130 Madrid, Spain, 1–44. 2. BOOL P.H., ORDAS A. & SANCHEZ BOTIJA C. (1969). El diagnostico de la peste porcina africana por inmunofluorescencia. (The diagnosis of African swine fever by immunofluorescence). Bull. OIE, 72, 819– 839. 3. ESCRIBANO J.M., PASTOR M.J., ARIAS M. & SANCHEZ VIZCAINO J.M. (1990). Confirmación de sueros positivos a ELISA-peste porcina africana, mediante la técnica de ‘Immunoblotting’. Utilización de las proteínas inducidas por el virus cone pesosmoleculares comprendidos entre 23 y 35 kilodaltons, en el desarrollo de un ‘kit’ de diagnóstico. (Confirmation of sera positive by ASF ELISA with the immunoblotting technique. Use of virus-induced proteins of 23−25 kDa in the development of a diagnostic kit.) Med. Vet., 7, 135–141. 4. ESCRIBANO J.M., PASTOR M.J. & SANCHEZ VIZCAINO J.M. (1989). Antibodies to bovine serum albumin in swine sera: implications for false positive reactions in the serodiagnosis of African swine fever. Am. J. Vet. Res., 50, 1118–1122. 5. KING D.P., REID S.M., HUTCHINGS G.H., GRIERSON S.S., WILKINSON P.J., DIXON L.K., BASTOS A.D.S. & DREW T.W. (2003). Development of a TaqMan® PCR assay with internal amplification control for the detection of African swine fever virus. J. Virol. Methods, 107, 53–61. 6. MALMQUIST W.A. & HAY D. (1960). Haemadsorption and cytopathic effect produced by African swine fever virus in swine bone marrow and buffy coat cultures. Am. J. Vet. Res., 21, 104–108. 7. PAN I.C., DE BOER C.J. & HESS W.R. (1972). African swine fever: application of immuno-electro-osmophoresis for the detection of antibody. Can. J. Comp. Med., 36, 309–316. 8. PAN I.C., TRAUTMAN R., HESS W.R., DE BOER C.J., TESSLER J., ORDAS A., SANCHEZ BOTIJA C., OVEJERO J. & SANCHEZ M.C. (1974). African swine fever: comparison of four serotests on porcine serums in Spain. Am. J. Vet. Res., 35, 787–790. 9. PASTOR M.J., ARIAS M. & ESCRIBANO J.M. (1990). Comparison of two antigens for use in an enzyme-linked immunosorbent assay to detect African swine fever antibody. Am. J. Vet. Res., 51, 1540–1543. 10. PASTOR M.J., LAVIADA M.D., SANCHEZ VIZCAINO J.M. & ESCRIBANO J.M. (1989). Detection of African swine fever virus antibodies by immunoblotting assay. Can. J. Vet. Res., 53, 105–107. 11. SANCHEZ BOTIJA C., ORDAS A. & GONZALES J.G. (1970). La immunofluorescencia indirecta aplicada a la investigación de anticuerpos de la peste porcina africana. Su valor para el diagnóstico. (Indirect immunofluorescence for the investigation of African swine fever antibodies. Its value for diagnosis). Rev. Patron. Biol. Anim., 14, 159–180. 12. SANCHEZ VIZCAINO J.M. (1987). African swine fever diagnosis. In: African Swine Fever, Becker Y., ed. Martinus Nijhoff, Boston, USA, 63–71. 13. SANCHEZ VIZCAINO J.M., CROWTHER J.R. & WARDLEY R.C. (1983). A collaborative study on the use of the ELISA in the diagnosis of African swine fever. In: African Swine Fever. (CEC/FAO Research Seminar, Sardinia, Sept. 1981). Wilkinson P.J., ed. Commission of the European Communities Publication EUR 8466 EN, 297–325. 14. VINUELA E. (1985). African swine fever. Curr. Top. Microbiol. Immunol., 116, 151–170. 15. WARDLEY R.C., ABU ELZEIN E.M.E., CROWTHER J.R. & WILKINSON P.J. (1979). A solid-phase enzyme-linked immunosorbent assay for the detection of African swine fever antigen and antibody. J. Hyg., 83, 363–369. * * * NB : Il existe plusieurs Laboratoires de référence de l’OIE pour la peste porcine africaine (se reporter à la liste de la partie 3 de ce Manuel terrestre ou consulter le site internet de l’OIE pour une liste actualisée : www.oie.int). Manuel terrestre de l’OIE 2005 273