hepatite et sida: un soucis quotidien pour le chirurgien dentiste

HEPATITE ET SIDA:
UN SOUCIS QUOTIDIEN POUR LE
CHIRURGIEN DENTISTE
Dr Benjelloun L. : Interne,
service d'Odontologie
conservatrice.
Pr Abdallaoui F.: Professeur
d'Enseignement supérieur,
Chef du service d'Odontologie
conservatrice.
RÉSUMÉ :
Dans notre pratique dentaire quotidienne, les instruments qu’on utilise sont des instruments tranchants et
causent facilement des plaies et blessures exposant au sang et aux liquides biologiques, véhiculant ainsi
des agents infectieux susceptibles d'être transmis lors d'un accident.
Parmi ces agents, les plus dangereux et redoutés sont les virus de l'hépatite B, de l'hépatite C et du VIH, en
raison de leur prévalence et de leur gravité.
Éviter la transmission de ces agents pathogènes est donc de la responsabilité du chirurgien-dentiste. Pour
cela, il suffit juste d'avoir une parfaite connaissance de ces agents viraux, de leur complication, de leur
mode de transmission, et de bien connaitre les mesures de protection et de conduite à tenir en cas
d'accident exposant au sang. Sans oublier le respect des règles d'hygiène et d'asepsie qui s'imposent.
MOTS CLES:
Hépatite, SIDA, VIH, infection, contamination, exposition au sang, cabinet dentaire
Les chirurgiens dentistes sont parfois amenés à soigner des patients porteurs de germes
asymptomatiques, tel que le virus de l’hépatite B, de lhépatite C et du VIH, ce qui est une
source d’inquiétude et de panique pour les praticiens.
Cette inquiétude est justifiée par la complexité et la variété de linstrumentation que notre
spécialité nécessite, et qui peut facilement causer des coupures et blessures, exposant ainsi à
du sang contaminé.
Pour cela, le chirurgien-dentiste doit avoir une parfaite connaissance des systèmes de
désinfection et de stérilisation et doit savoir prévenir, réduire ou éliminer tout risque de
contamination.
1- LES VIRUS LES PLUS REDOUTES AU CABINET DENTAIRE:
Virus de l'hépatite B (VHB):
Le virus de l'hépatite B est un virus à ADN appartenant à la famille des hepadnaviridae. Sa
période d'incubation est normalement de 24 à 180 jours.
Le virus est très résistant, il est fortement contagieux, 100 fois plus que celui du sida. (16)
Le virus de l’hépatite B peut être transmis de la mère à l’enfant, lors d’un rapport sexuel ou
encore suite à un accident percutanée. (15)
La salive peut être en cause dans certains cas. (11)
Notons aussi que le virus de l'hépatite B peut être transmis par simple projection dans lil.
(11)
Ce virus est dangereux vu son aboutissement vers une cirrhose mortelle ou à un cancer du
foie. (4, 16)
Il n’existe pas de traitement de l’hépatite B.
Virus de l’hépatite C (VHC):
Le virus de l'hépatite C (VHC) est un virus à ARN simple brin de polari positive. Il
appartient à la famille des Flaviviridae. L'incubation du virus prend en moyenne deux mois.
Des dommages au foie peuvent se développer au bout de dix à quarante ans d'infection, allant
dans certains cas jusqu'à la cirrhose ou le cancer. (16, 20)
Le mode de contamination est la voie sanguine : usage de drogue intraveineuse, transfusion
sanguine, piqûre ou contact d'une plaie, même minime, avec un instrument infecté. (16)
La salive pourrait aussi être contaminante. (8)
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) :
Le VIH est le virus responsable du syndrome de l'immunodéficience acquise (SIDA) qui est
un ensemble de symptômes consécutifs à la destruction des lymphocytes T CD4+, cellules
majeures du système immunitaire.
Le SIDA est le dernier stade de la séropositiviau VIH, qui entraîne en quelques années la
mort du malade des suites des maladies opportunistes. (4,7)
La transmission du virus peut se faire durant des rapports sexuels, de la mère au fœtus, suite
à une exposition au sang, une transplantation de tissus ou à l’utilisation de drogues par voie
intraveineuse.
Dans de nombreux liquides physiologiques (salive, sueur, larmes, urine), le VIH est en trop
faible quantité pour présenter un risque de contamination. (14, 19)
A l’heure actuelle, il n'existe aucun traitement permettant de guérir le sida. (7)
2-COMMENT SE FAIT LA CONTAMINATION VIRALE AU CABINET
DENTAIRE?
La contamination virale au cabinet dentaire implique trois éléments principaux:
- Le patient :
- Le chirurgien dentiste et son équipe dentaire :
- L’environnement (le local de soin) et le matériel contaminé (2, 5, 15)
Pour se faire, il faut un hôte susceptible d’être contaminé, un moyen de transmission des
virus (ex : inhalation ou inoculation) et une porte d’entrée par laquelle l’hôte peut être
contaminé. (5)
Les véhicules des virus :
Les virus peuvent être véhiculés de plusieurs manières:
Les mains représentent le premier véhicule et la première porte d’entrée, car elles sont
inévitablement abîmées par les manipulations quotidiennes d'instruments coupants, qui
créent ainsi dans la peau de véritables «boulevards» pour les microbes pathogènes venus du
sang et de la salive du patient. (4)
Ensuite viennent les instruments souillés, l’équipement mal désinfecté, les meubles mal
nettoyés et la tenue professionnelle du praticien ainsi que de son assistante. (4)
Quant au crachoir et à l’aspiration, ils ont une mention spéciale vu qu’ils sont les plus pollués
au cabinet dentaire.
L’air ou plus exactement les aérosols septiques distribs tout autour du fauteuil soit par des
instruments rotatifs, ou par une simple quinte de toux, peuvent aussi jouer un le dans la
contamination virale. (4)
Au-delà des ces vecteurs, on trouve aussi le visage, la peau, les cheveux, les vêtements et les
chaussures, ainsi que l'eau et les déchets d'activité de soins (piquants et tranchants
principalement). (6,8)
La transmission virale peut s’établir donc par :
- un contact direct avec des sécrétions ou du sang.
- projection dans les yeux, le nez ou la bouche, de gouttelettes contenant des agents
infectieux.
- des blessures percutanées par des instruments tranchants souillés ou qui ont été
improprement stérilisés (instruments rotatifs, aiguilles d’anesthésie, aiguilles de
sutures, instruments d’orthodontie…)
- inhalation de la salive projetée par la turbine ou les ultrasons qui génèrent des
aérosols contenant du sang et de la salive.
Ces agents peuvent atteindre l'homme de façon imprévisible.
Ainsi, le soin donné à un patient en phase aiguë ou à un porteur chronique (qui peut être
asymptomatique) fait courir un risque certain au praticien et à son assistante. (3,12, 19)
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