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l’ancien cimetière des moines) ,… ; ils ne prennent leur sens, et parfois leur contresens2,
qu’au contact des vestiges bâtis (tour de l’abbatiale du 16e siècle, conventuels du 16e et 18e
siècle, dont l’aile occidentale avec la porterie, « l’arvô ») qui sont restaurés par ailleurs et
réaffectés dans diverses optiques et avec des procédures différentes.
CONTEXTE HISTORIQUE
De la fondation de l’abbaye (au milieu du 7e siècle) à son abandon à la fin du 18e siècle, un
oratoire et quatre églises sont édifiés, avec pour chacun une série de bâtiments annexes
(conventuels essentiellement et parfois espaces à vocation artisanale pour les périodes les
plus anciennes). La première église est dédicacée le 25 juin 685. Nous ne conservons pas
de trace écrite de la dédicace de la deuxième église (édifiée dans la première moitié du 10e
siècle sous l’abbatiat d’Odilon, 938-954). Elle est implantée directement au nord de
l’abbatiale précédente en suivant la même orientation Nord-est/sud-ouest. Le troisième
édifice est consacré le 5 juin 1040. De dimensions imposantes (110 mètres de long, crypte
extérieure comprise, pour une largeur de 25 au vaisseau et plus de 40 au transept), son
plan englobe ceux des deux premières églises arasées (sous la zone sud du transept et la
partie sud des travées les plus orientales de la nef). L’avant-corps de cette église
« ottonienne » s’effondre à la fin du 15e siècle et est remplacé, dès la première moitié du 16e
siècle, par une tour dont la partie inférieure est toujours debout sur le site de Stavelot. Le 4
mai 1574, un incendie touche la majeure partie de l’église (du 11e siècle) et la tour
(nouvellement construite) qui sera réaménagée pour s’adapter à l’église entièrement
rebâtie.
INSCRIPTION DANS LE TISSU URBAIN
Outre la chronologie qui vient d’être succinctement brossée, les vestiges archéologiques
s’insèrent dans un contexte topographique particulier puisque l’abbaye de Stavelot a vu se
développer une petite ville autour de ses murs. Elle conserve (dans son parcellaire, son
architecture, ses voiries, ponts, les noms de rues ou de lieux, …) des traces de l’abbaye et
de son développement dont il faut tenir compte dans la compréhension générale et le
fonctionnement au quotidien du site, dans la lisibilité des vestiges et leur intégration : la
« Basse-cour » correspond à l’ancienne ferme abbatiale, la rue du Châtelet traverse la cour
qui précède la porterie (les bâtiments de cette rue suivent l’alignement des constructions de
l’abbaye, pas celui de la rue)...
UTILISATION AVANT INTERVENTION
Plusieurs propriétaires se partageaient le site (Ville et CPAS) et ses bâtiments (Ville, CPAS,
Ministère de la Justice et Belgacom). De ces propriétés, en majorité publiques, découlaient
une série d’activités et de modes de circulation. Dans les bâtiments se côtoient
l’administration communale, la bibliothèque, une école de musique, le commissariat de
police, un centre d’archéologie (depuis 1988), trois musées, la conciergerie, des salles de
concerts et de théâtre (pour festivals et vie associative), et les locaux de Belgacom et de la
Justice de Paix. Le site est un parc communal accessible à tous de manière exclusivement
piétonne. Les activités dans les bâtiments amènent cependant ponctuellement des
passages de véhicules lourds (camions pour transport de matériel vers les musées, les
festivals, …). Des voiries périphériques desservent la policlinique installée au nord du site
et la crèche communale (dans les anciens bâtiments de la ferme). Le site est fouillé par le
cercle archéologique local dès 1977. Dès ce moment, les structures exhumées restent
visibles mais dans une zone non accessible au public (sauf dans le cadre de visites
guidées). Des restaurations ont lieu dans les années 1980 (couverture des piliers par voile
étanche type « roofing » en léger dos d’âne et couvert d’un lit de pierres maçonnées) . Une
campagne particulière est menée à bien en 1988 avec l’aide de la Fondation Roi Baudouin
2 Le projet fini met en valeur le plan de l’église abbatiale consacrée en 1040. Son avant-corps effondré a été
remplacé dans la première moitié du 16e siècle par une tour. Il en subsiste une élévation de 20 mètres environ.
Si la confrontation de ces deux éléments (église ottonienne et tour fin 16e) génère du sens, elle reste difficile à
appréhender au premier abord pour le visiteur.