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un général d'armée ou un magistrat mais aussi un personnage sacré, un pontife. » Malgré la chute de l'Empire
romain d'Occident en 476, celui d'Orient subsistant à l'est du vaste ensemble constitué au fil des siècles,
l'évêque de Rome poursuivit, à distance, sa collaboration avec l'autorité impériale sise à Constantinople, luttant
pour s'imposer, au nom de la primauté du partiarchat de Rome sur ceux de Constantinople, Jérusalemen,
Antioche et Alexandrie, comme le gardien de l'orthodoxie dans les querelles théologiques, face aux prises
de positions impériales souvent qualifiées d'hérétiques. Mettant fin à la dynastie des Mérovingiens à la suite
d'un coup d'Etat perpétré en 751, Pépin le Bref trouve dans l'onction reçue des mains du pape Etienne II
(752-757) qu'il protégea des Lombards, la nécessaire légitimation de son pouvoir royal contesté : événement
capital, datant de 754, qui scella l'alliance franco-pontificale. De ce jour, le roi franc entretient des relations
personnelles avec l'évêque de Rome ; cette entente cordiale se poursuivra sous leurs successeurs respectifs.
L'alliance franco-pontificale trouve son plein accomplissement lorsqu'à la Noël de l'an 800, le pape Léon III,
couronna Charlemagne empereur à Rome. L'Empire d'Occident - comprenant la Gaule, l'Italie et la Germanie,
mais non l'Espagne - est ainsi recréé sous l'impulsion de l'évêque de Rome, ce qui n'eut pas l'heur de plaire
au basileus.
Conciles œcuméniques
Le dogme trinitaire fut défini, par « essais-erreurs » au gré des querelles théologiques, dans le cadre des
conciles œcuméniques des cinq premiers siècles de notre ère. Ce dogme avait été proclamé, pour la
première fois, au terme du premier concile œcuménique de l'Histoire de l'Eglise, convoqué à l'initiative de
l'empereur Constantin, en 325 à Nicée - qui restera connu sous le nom de Nicée I - pour réfuter l'enseignement
d'Arius, prêtre égyptien d'Alexandrie dont la doctrine, formulée au IIIe siècle, enseignait que Jésus-Christ était
la première créature du Père, supérieure à toutes les autres créatures, de ce fait, différent par nature et, par
conséquent, inférieur au Père, qui seul est transcendant, incréé, inengendré, éternel. L'arianisme fut considéré
comme hérétique par les évêques présents qui proclamèrent « solennellement la pleine divinité du Fils,
engendré non créé, consubstantiel au Père », sans toutefois apporter une quelconque précision sur l'Esprit,
troisième Personne de la Trinité. Ce dernier n'entra dans le symbole de foi ou credo qu'en 381, proclamé
au terme du concile de Constantinople I qui compléta le précédent : ainsi était coulée dans un texte la foi
chrétienne en un Dieu unique en trois personnes égales et distinctes, formant une seule et même substance.
Oriental à l'origine, l'arianisme se répandit en Occident, particulièrement auprès des rois barbares.
Réuni en 431, le concile d'Ephèse condamna la doctrine de Nestorius, patriarche de Constantinople de 428
à 431, qui tendait à concevoir les deux natures du Christ - divine et humaine - comme deux personnes et
s'opposait à la formule « mère de Dieu » pour désigner la Vierge Marie. La position de Cyrille, patriarche
d'Alexandrie, l'emportait dès lors qui défendait l'union de l'humain et du divin dans le Christ en une seule nature.