Projet Eolien Haut du Saule Le réseau hydrographique et

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Projet Eolien Haut du Saule
Etude d'Impact Environnemental
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Le réseau hydrographique et particulièrement les vallées de l'Ornain et de la Saulx constituent les
principaux corridors écologiques aquatiques du périmètre d’étude intermédiaire. Par ailleurs, le faible
taux d'urbanisation du territoire permet des échanges libres entre les différents milieux pour la faune
terrestre. Les corridors terrestres sont néanmoins interrompus par des axes routiers, et notamment la
RN 4. Certains espaces agricoles peuvent constituer également des milieux répulsifs. La partie
forestière du périmètre d’étude rapproché est longée par un corridor terrestre.
Les corridors aériens sont propres aux oiseaux, aux chauves-souris et à de nombreux insectes. Les
vallées de l'Ornain et de la Saulx correspondent à des axes migratoires majeurs pour l'avifaune, ainsi
qu'à une zone de stationnement, d'alimentation et de reproduction pour plusieurs espèces d'oiseaux
remarquables comme la Grue cendrée.
Cet axe majeur de déplacement pour l'avifaune, notamment pour la Grue cendrée, permet les échanges
de populations avec l'Est et l'Ouest entre le lac du Der et lac de Madine, deux lacs importants pour la
migration des oiseaux. D’après le Conservatoire du Littoral, un nombre conséquent de grues cendrées
fait halte dans ces lacs, développant une activité spécifique touristique et commerciale autour de cette
biodiversité, et générant des recettes non négligeables pour la région.
Le périmètre d’étude rapproché est traversé par ce corridor aérien de migration pour l’avifaune.
Fig. 52.
Corridor écologique d’intérêt national ou régional
(Source : Trame Verte et Bleue, Syndicat mixte du pays Barrois, octobre 2013)
Fig. 53.
Réservoir de biodiversité d’intérêt local
(Source : Trame Verte et Bleue, Syndicat mixte du pays Barrois, octobre 2013)
Selon la trame verte et bleue du pays Barrois, le périmètre d’étude rapproché se place
principalement dans un corridor écologique aérien utilisé par des espèces protégées
migratrices : la grue cendrée. À proximité du périmètre d’étude se trouve également un corridor
écologique terrestre. Les espèces des milieux forestiers et des milieux ouverts sont
susceptibles de se déplacer. En outre, le périmètre d’étude rapproché inclut des réservoirs de
biodiversité d’intérêt local : les grands massifs forestiers de plus de 25 ha.
Périmètre d’étude
Périmètre d’étude
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La zone d’étude s’inscrit donc dans un contexte écologique où les possibilités d’échanges sont
nombreuses à très large échelle.
3.3.3. Flore et habitats naturels
Les informations concernant la flore et les habitats naturels sont extraites du rapport d’Etude
Écologique d’AIRELE (Volume 7 du présent dossier d’autorisation). La méthodologie de réalisation de
ces expertises est présentée au chapitre 7 du présent dossier.
3.3.3.1. LES HABITATS NATURELS
La zone d’étude se caractérise par l’opposition des parcelles cultivées à l’Ouest et les boisements à
l’Est. Quelques prairies pâturées ainsi qu’une prairie de fauche sont également présentes dans la partie
Sud-ouest de la zone d’étude.
3.3.3.1.1. Parcelles cultivées et biotope associés
Les champs cultivés peuvent être rapportés au Code Corine Biotope 82.1. Il s’agit de parcelles
occupées par une seule espèce cultivée (blé, maïs…) et couvrent plus de 50 % de la superficie de la
zone d’étude. La végétation spontanée est très pauvre voire quasi inexistante.
Les espèces qualifiées d’adventices6, autrefois fréquemment rencontrées dans les cultures, sont, en
effet, devenues plus rares aujourd’hui du fait de l’intensification de l’agriculture et des traitements
phytosanitaires destinés à les éliminer.
On peut cependant encore rencontrer des espèces communes telles le pavot douteux (Papaver
dubium), la Matricaire inodore (Matricaria perforata), l’Avoine folle (Avena fatua), la Mercuriale annuelle
(Mercurialis annua) ou encore parfois la pensée des champs (Viola arvensis)…
A ces champs cultivés sont associés d’autres biotopes présentant un cortège floristique différent : les
chemins agricoles, les bords de route et les parcelles délaissées ou en jachère (Code Corine Biotope
87.1 : terrains en friche et terrains vagues).
Les quelques chemins agricoles du site sont en majorité stabilisés et, du fait des fréquents passages
d’engins agricoles et de l’influence directe des traitements appliqués sur les parcelles cultivées,
accueillent une flore banalisée se composant de quelques espèces communes résistantes au
tassement : Pâturin annuel (Poa annua), Ray-grass commun (Lolium perenne), Pâturin commun (Poa
trivialis), le vulpin des champs (Alopecurus myosuroides), le Chénopode blanc (Chenopodium
album),…Les accotements de ces chemins sont occupés par une flore parfois plus diversifiée mais
également banalisée par la forte pression anthropique (pesticides, engrais …). On peut ainsi y observer
la Knautie des champs (Knautia arvensis), l’Achillée millefeuille (Achillea millefolium), le brome mou
(Bromus hordeaceus), le Cirse commun (Cirsium vulgare), le Dactyle aggloméré (Dactylis glomerata), le
Fromental élevé (Arrhenaterum elatius), l’Armoise commune (Artemisia vulgaris), la Carotte sauvage
(Daucus carota)…
6 Se dit de plantes non désirées dans les cultures mais qui sont favorisées par les perturbations du milieu.
Fig. 54.
Parcelles agricoles (gauche) et chemin stabilisé (droite) du périmètre d’étude
rapproché
3.3.3.1.2. Prairies
De façon marginale, la zone d’étude comprend également des prairies de fauche (Code Corine
Biotope 38.2) et des prairies pâturées (Code Corine Biotope 38.11). Les prairies de fauche sont
toutefois également pâturées avec la mise en place de barrières électriques pour contenir le bétail.
La diversité floristique est donc relativement faible avec des espèces typiques des milieux prairiaux
banalisés telles que la Crételle (Cynosurus cristatus), le Fromental élevé (Arrhenaterum elatius),
l’Achillée millefeuille (Achillea millefolium), la Flouve odorante (Anthoxantum odoratum), la Fétuque
rouge (Festuca rubra)….
Fig. 55.
Prairie pâturée (gauche) et prairie de fauche (droite)
Les parcelles de grandes cultures ne présentent pas d’enjeux particuliers. Elles sont en effet très
banalisées et la végétation spontanée en est quasi absente. Seuls les chemins agricoles dénotent
d’une plus grande diversité, la forte pression anthropique limitant toutefois cette diversité à des espèces
résistantes aux traitements phytosanitaires et au piétinement. Les prairies pâturées et les prairies de
fauche sont, elles, plus diversifiées mais subissent également une forte pression limitant les cortèges
aux espèces les moins sensibles et donc les plus banales.
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3.3.3.1.3. Végétation ligneuse
A. Boisements
Environ 2/5 de la zone d’étude rapprochée est couverte par des boisements de feuillus correspondant
en très grande majorité à de la hêtraie de l’asperulo fagetum (Code Corine Biotope 41.131). La
végétation ligneuse est dominée par le Hêtre (Fagus sylvatica), le Chêne pédonculé (Quercus robur) et
le Charme (Carpinus betulus), le Bouleau verruqueux (Betula pendula) et le Merisier (Prunus avium)
complètent cette strate. La strate arbustive est dominée par le Noisetier (Corylus avellana) ; l’Aubépine
monogyne (Crataegus monogyna) et le Sureau noir (Sambucus nigra) sont ensuite les espèces les
mieux représentées. Le Hêtre domine également en ce qui concerne les pousses d’arbres présentent
dans le sous-bois. Au niveau de la strate herbacée il est possible de noter la présence de l’Aspérule
odorante (Galium odoratum), du lamier jaune (Lamium galeobdolon) ou encore du Millet des bois
(Milium effusum). Les ronces (Rubus fructicosus) sont également bien représentées.
De la Chênaie-charmaie (Code Corine Biotope 41.242) est également présente dans la partie Nord-
ouest de la zone d’étude. Le Chêne pédonculé (Quercus robur) et le Charme (Carpinus betulus) y sont
dominants avec la présence de l’Érable champêtre (Acer campestre), du Merisier (Prunus avium) et de
l’Alisier (Sorbus torminalis). La strate arbustive est dominée par l’Aubépine monogyne (Crataegus
monogyna) et le Noisetier (Corylus avellana), la strate herbacée étant quant à elle très peu développée
du fait de la forte densité du taillis.
Une plantation de Pins sylvestres (Pinus sylvestris) prend place au niveau du lieu-dit « Haut de
Plissières » tandis qu’une plantation de Mélèzes (Larix decidua) est présente un peu plus au Nord
(Code Corine Biotope 83.3111).
Fig. 56.
Bois gentil en lisière de hêtraie (gauche) et sous-bois de la partie Est de la zone
d’étude (droite)
B. Haies
Trois haies sont également présentes au sein de la zone d’étude, une à l’Est du lieu-dit « Haut du
Milan », une au Nord du lieu-dit « Haie au Tour » et une dernière encadrant en partie une prairie de
fauche à l’Est de la « Vallée Sainte Epure » (Code Corine Biotope 84.2). Il s’agit probablement de
reliques ayant survécu aux différents remembrements ayant eu lieu sur le site.
C. Voie d’accès au chantier
La voie d’accès au chantier (au sortir de la route nationale 4) comprend un linéaire de 2,2 km de voie
goudronnée puis 2,35 km de chemin forestier dont 350 mètres ne sont pas stabilisés.
Le premier virage comprend une placette de végétation herbacée régulièrement entretenue pouvant
être rattachée aux « pelouses calcaires subatlantique semi-arides » (Code Corine Biotope 34.32), le
groupement végétal étant ici fortement dégradé du fait de la gestion intensive de la végétation. On y
retrouve principalement comme espèce caractéristique l’Ophrys abeille (Ophrys apifera) qui présente ici
quelques dizaines d’individus. Le reste du cortège est difficilement identifiable mais le même habitat est
présent sur une superficie relativement importante le long de la route en direction de l’Est. Il est alors
possible d’observer l’Orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), la Platanthère à 2 feuilles
(Plantanthera bifolia) ou encore le Brachypode penné (Brachypodium pinnatum).
Le boisement correspond principalement à de la hêtraie de l’Asperulo fagetum (Code Corine Biotope
41.131) comme décrit précédemment. Celui-ci est borpar des fourrés médio européens sur sol fertile
(Code Corine Biotope 31.81) puis en allant vers le chemin forestier par des groupements de lisières
sophiles (Code Corine Biotope 34.42) sur les lisières les mieux exposées et des groupements de
franges des bords boisés ombragés (Code Corine Biotope 37.72) pour les lisières exposées au Nord.
Ces lisières sont relativement bien diversifiée avec la présence de 2 espèces assez rares : la Belladone
(Atropa belladona) et le Tamier commun (Tamus communis). On peut également y noter l’Astragale
fausse réglisse (Astraglaus glycyphylos), l’Alchémille commune (Alchemilla vulgaris), l’Ancolie
commune (Aquilegia vulgaris), le Brome stérile (Bromus sterilis) ou encore la Grande berce (Heracleum
sphondylium).
Les habitats de la zone d’étude peuvent être divisés en 2 grandes catégories que sont les milieux
ouverts majoritairement représentés par les grandes cultures et les milieux boisés dominés par la
Hêtraie (cf. Fig. 57).
Les milieux boisés présentent une diversité spécifique relativement importante, leurs lisières jouant un
rôle majeur sur la biodiversité locale. Les habitats forestiers en présence sont toutefois largement
répartis en Lorraine et ne présentent qu’un enjeu faible au regard des habitats.
Les parcelles agricoles de la zone d’étude présentent une sensibilité négligeable au regard des
habitats tandis que les habitats boisés peuvent être qualifiés d’une sensibilité faible notamment
en ce qui concerne les voies d’accès qui nécessiteraient l’élargissement ou la création de
chemins intra forestiers, et donc la destruction d’habitat.
3.3.3.2. LA FLORE
Les inventaires floristiques réalisés au sein de la zone d’étude ont permis d’identifier 214 espèces
végétales dont la liste figure en Annexe 6.
Sur les 214 espèces inventoriées, 210 possèdent un statut de rareté régional dans l’atlas de la flore de
Lorraine. Parmi ces espèces, seulement onze, soit 5 % de la diversité spécifique, concerne des
espèces peu communes et 6 espèces sont assez rares et une est rare. Toutes sont localisées en lisière
forestière ou dans une friche herbacée.
En revanche, aucune de ces espèces identifiées n’est protégée au niveau régional, national ou
européen.
Tabl. 10 - Espèces recensées présentant un statut de rare
Nom scientifique
Nom commun
Statut régional de
rareté
Remarque
Atropa belladona Belladone Assez rare Présent sur les accotements
du futur accès
forestier au niveau du lieu-dit «
Vallée des
Corbeaux »
EOLE RES-
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Nom commun
Statut régional de
rareté
Remarque
Galega officinalis
Sainfoin d'Espagne
Assez rare
Présent sur le talus du chemin menant au lieu-
dit « Vallée des Corbeaux »
Lathyrus latifolius
Gesse à larges
feuilles Assez rare
C
ultivée pour l’ornement des jardins
et parfois
présente dans le milieu naturel
Papaver argemone
Pavot argémone
Rare
Déterminante de ZNIEFF
Abrité
par une friche se trouvant juste en
dehors de la zone d’étude au sein de la vallée
Sainte-Epure
Parthenocissus
quinquefolia Vigne vierge
Assez rare Espèce invasive
Tamus communis
Tamier commun
Assez rare
P
résent sur la lisière exposé au Sud du lieu
-dit
«
Haut des Plissières
» ainsi que sur la lisière
exposée au Sud du chemin d’accès au site
Trifolium rubens Trèfle rougeâtre
Assez rare
Abrité
par une friche se trouvant juste en
dehors de la zone d’étude au sein de la vallée
Sainte-Epure
La flore de la zone d’étude est bien diversifiée et comporte principalement des espèces très
communes à assez communes présentant une large répartition régionale et nationale. La
diversité est toutefois très inégale avec un très faible nombre d’espèces (toutes très communes)
au niveau des parcelles agricoles une diversité plus importante en lisière. Sept espèces
indigènes se distinguent toutefois par leur niveau de rareté en Lorraine.
Les inventaires réalisés ont permis de démontrer que le site d’étude n’abritait pas d’espèces
protégées au niveau régional, national ou européen. Seules quelques espèces ayant un statut de
rareté supérieur ou égale à « peu commun » sont présentes, les plus rares étant très localisées.
Au regard de ces éléments, les enjeux de la flore peuvent être défini comme faible (cf. Fig. 58).
Flore patrimoniale et habitats naturels recensés
Meuse
(55) Meurthe-et-Moselle
(54)
Vosg e s
(88)
Moselle
(57)
LK
LK
LK
LK
00.5 10.25
km
o
02929D2883-01
SCAN 25© - Copyright IGN
Reproduction interdite.
A3
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L93 11/09/2014
CARTE
FORMAT
COORDS DATE
ECHELLE
Flore patrimoniale et
habitats naturels recensés
1:25 000
Source : Airele
Aire d'étude rapprochée
Habitat naturel
Frange des bords boisés ombragés
Friche herbacée calcicole
Groupement de lisières mésophiles
Fourrédio-européen
Haie
Chemin agricole
Sainfoin d'Espagne
Chênaie-Charmaie
Friche herbacée
Hêtraie
Prairie de fauche
Prairieturée
?
?
?
?
?
??
?
?
?
?
?
Plantation de conifères indigènes
Culture
Flore
Espèces patrimoniales indigènes :
LKPavot argémone (Papaver argémone) et
Trèfle rougeâtre (Trifolium rubens)
LKTamier commun (Tamus communis)
Espèces patrimoniales non indigènes :
LKGesse à larges feuilles
Espèces envahissantes
LKVigne vierge
1 / 11 100%

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