de cette phase métallique. Le noyau planétaire, d'un rayon approximativement égal au dixième du rayon total, est constitué
d'éléments denses : glaces de méthane, d'ammoniac et d'eau, roches et métaux. Au centre de la planète, la pression atteint 40
millions de fois la pression atmosphérique terrestre, pour une température d'environ 11 000 kelvins.
Les structures internes de Saturne et de Jupiter sont donc très proches l'une de l'autre. Malgré un contraste de masse supérieur à
3, les rayons de ces deux planètes, composées essentiellement d'hydrogène, sont très semblables. Il s'ensuit que la densité
moyenne de Saturne est faible, inférieure à celle de l'eau.
Les anneaux
Si les quatre planètes géantes du système solaire présentent des systèmes d'anneaux, ceux de Saturne se caractérisent par leur
ampleur. C'est en 1610 que Galilée remarqua leur présence, mais la piètre qualité de sa lunette ne lui permit pas de les identifier
en tant que tels. Pendant un demi-siècle, on hésita entre détails de la surface, nuages, ballet de plusieurs satellites, etc. La
disparition du phénomène tous les 15 ans (la moitié de la révolution sidérale de Saturne) intriguait encore davantage. La première
interprétation des phénomènes observés comme résultant d'anneaux de matière dans le plan équatorial planétaire est due à
Christiaan Huygens en 1659.
Leur nombre
Vus depuis la Terre, les anneaux se découpent en deux composantes principales, dénommées A et B, séparées par la division de
Cassini, ainsi qu'une troisième composante plus ténue, l'anneau C. Ils s'étendent entre 74 500 et 136 800 km de rayon, soit 1,2 et
2,3 rayons planétaires. La sonde Voyager 2 a dévoilé l'extraordinaire complexité des anneaux, et aussi quelques-uns des aspects
physiques qui gouvernent leur apparence : d'une part, la nomenclature s'est accrue jusqu'à l'anneau G (D est la composante la
plus interne, avec dans l'ordre d'éloignement croissant les anneaux D, C, B, A, F, G et E) ; d'autre part, chaque composante résulte
de la juxtaposition de petits anneaux très fins et de zones sans matières, indiscernables depuis les observatoires terrestres.
Environ tous les 15 ans, lorsque les anneaux sont vus par la tranche, leur lumière cesse d'être visible. À cette occasion, on peut
repérer précisément la position des petits satellites, appelés bergers, qui orbitent en leur sein, et on peut mesurer leur épaisseur.
Les passages de la Terre et du Soleil dans le plan des anneaux de Saturne en 1996 ont d'ailleurs permis de révéler encore de
nouveaux petits objets.
Leur composition
Il faut noter que les anneaux de Saturne sont extraordinairement minces et ténus. Si leur diamètre était ramené à celui de la ville
de Paris, ils ne seraient pas plus épais qu'une feuille de papier.
Cette finesse s'explique par les collisions incessantes entre les particules constituant les anneaux, collisions qui ne conservent que
la composante de vitesse comprise dans le plan équatorial planétaire. Toute la matière contenue dans les anneaux, condensée en
un satellite, ne dépasserait pas une sphère de 100 km de rayon.
C'est la présence des anneaux au sein de l'orbite de Roche de la planète qui interdit justement cette agrégation. À l'intérieur de
cette limite, les forces de marée exercées par la planète sont supérieures à celles qui assurent la cohésion de la matière. Les
anneaux ne sont donc constitués que de particules de petite taille, allant du micromètre à quelques mètres, et composés
essentiellement de glace d'eau et d'un peu de poussières. Ainsi constitués et fragmentés, les anneaux réfléchissent très
efficacement la lumière solaire, et sont donc aussi brillants que la planète.
Un système dynamique
Les lois de la gravitation imposant un mouvement de rotation képlérien et non uniforme, les anneaux constituent un système
dynamique et non statique : les trajectoires sont des orbites, et les anneaux ne peuvent pas être considérés comme un seul objet
(chaque particule ayant sa propre orbite). Des structures apparaissent et se défont à des échelles de temps très courtes. Lorsque
les anneaux émergent de l'ombre de la planète, le réchauffement solaire induit des structures radiales, les spokes, qui se
propagent sur la face éclairée. Le passage des satellites orbitant au sein des anneaux induit des ondes de densité. La structure
fine d'une partie des anneaux s'explique par la présence des satellites bergers, la matière étant comme balayée en une bande
mince par le passage régulier de ces bergers, et s'accumulant dans des régions de stabilité très étroites.
Le cortège de satellites
Saturne possède au moins 62 satellites, plus qu'aucune autre planète, et tous, sauf Hypérion et Phœbé, en orbite synchrone : à
l'instar de la Lune, ils montrent constamment la même face à leur planète.
Titan
C'est l'un des plus gros satellites du système solaire, et de loin le plus massif des satellites de Saturne (1,35 . 1023 kg pour 2 575
km de rayon). Des jumelles sont suffisantes pour l'observer et noter d'une nuit à l'autre son mouvement autour de Saturne, qui dure
environ 16 jours. C'est l'astronome Huygens qui, le premier, l'identifia en 1655 comme satellite de Saturne. Titan s'apparente aux
satellites Ganymède et Callisto de Jupiter, mais se distingue parmi tous les satellites du système solaire par la présence d'une
atmosphère. Celle-ci est 50 % plus épaisse que l'atmosphère terrestre, la pression de surface atteignant 1,5 bar. La température
de surface, estimée à 94 kelvins (- 179 °C), ne permet pas la sublimation de la glace d'eau : l'atmosphère est essentiellement
composée d'azote moléculaire, d'argon et d'hydrocarbures (méthane CH4, éthane C2H6). On suspecte la présence de
Saturne
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