Méthodologie
•Pour le programme d’astrométrie, il s’agit d’imagerie directe du Soleil entier (1 seconde d’arc
de résolution), multi-longueur d’onde du proche UV au proche Infra Rouge (393nm(CaII),
535nm, 607nm, 782nm ,1025nm) avec un télescope de 11cm (SODISM2) confiné dans un
environnement contrôlé et stabilisé en température et pression, accompagné d’un ensemble
d’instruments (Pyranomètre, Caméra grand champ, moniteur de turbulence) pour le
monitoring de l’atmosphère. Les traitements incluent la prise en compte de la réfraction, de la
distorsion instrumentale, des effets de la turbulence optique ainsi que des calibrations
périodiques sur des doublets d’étoiles.
•Le projet METEOSPACE nécessite une haute résolution temporelle inégalée à ce jour en
Europe (10s), un site ensoleillé et une bonne qualité d'image. Il doit fonctionner de concert
avec des instruments à haute résolution temporelle et aux longueurs d'onde complémentaires,
permettant de voir la progression des phénomènes vers la couronne, dont le Radiohéliographe
de Nançay.L’instrument principal observera à CALERN/OCA dans la raie Halpha, ce site
bénéficiant de l'ensoleillement nécessaire. C’est dans cette raie que la matière froide des
protubérances et des filaments est la mieux détectée, ainsi que les corridors dans lesquels se
condense cette matière. Ces corridors tracent les lignes d’inversion du champ magnétique.
Près de 72 % des filaments éruptifs sont associées à des CME. Ces filaments s’élèvent
graduellement dans les heures qui précèdent le déclenchement de nombreux CME puis le
système protubérance/CME s’accélère brutalement pour atteindre des vitesses excédant
plusieurs centaines de km/s. Les conditions climatiques médiocres des sites d'Europe
continentale, font que cette phase de déclenchement a été rarement étudiée en Halpha, à la
source de l'activité chromosphérique à 8000K, car elle nécessite une observation continue. De
nombreuses observations spatiales (SOHO puis SDO) sont menées en HeII 304 A (EUV) dans
le domaine complémentaire des températures de la transition chromosphère/couronne (80 000
K), mais la matière froide et dense y est invisible.
Des ondes de choc Moreton Halpha ont été détectées pour certains de ces grands CME. Elles
représentent la trace au niveau chromosphérique des ondes de choc coronales détectées en
radio (sursauts de type II). Leur observation nécessite une cadence très rapide (10 s car elles
balaient le disque solaire en 10 minutes), les résultats acquis reposent sur un nombre de cas
très limités. Moins de 5 évènements ont pu être étudiés conjointement avec des observations
d’imagerie radio. Observations conjointes Halpha et imagerie radio avec le Radiohéliographe
de Nançay permettent de suivre spatialement et temporellement l’évolution de ces
phénomènes. Pour les quelques cas observés, il apparaît que ces ondes de choc « encerclent »
le CME. Elles sont donc d’excellents traceurs de l’ouverture du champ magnétique coronal et
de l’expansion en latitude des CME. Vu la rareté des observations, on ne peut généraliser un
tel scénario, l’origine de ces ondes de Moreton et des chocs coronaux étant encore
controversée.
Ces résultats, loin d’être définitifs, démontrent bien l’importance que revêtrait un programme
d’observations continues avec une cadence temporelle inégalée de 10 s pour les applications
de météorologie de l'espace, le suivi et la prévision de l'activité solaire.
•Les deux projets sont complémentaires dans la mesure ou les images de SODISM et
notamment celles prisent dans la basse chromosphère (Ca II) permettent un suivi des zones
d’activité chromosphérique. Les divers moniteurs atmosphériques équipant le site ainsi que
tous les outils développés pour leur exploitation sont également un atout important pour
l’assimilation et le traitement temps réel des informations que nécessitera le projet
METEOSPACE. Enfin toute l’infrastructure et l’informatique sur place pourront être
mutualisées pour l’ensemble des instruments.