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Conscience et perte de poids
De par ma formation médicale, j’ai appris à considérer la faim en
termes d’augmentation et de baisse du niveau de certaines hormones.
La faim est l’un des plus puissants messages que le corps envoie au
cerveau. En temps normal, quelqu’un qui vient de manger ne peut
avoir faim. Celui qui prend un goûter dans l’après-midi n’a pas besoin
d’un nouvel en-cas avant le dîner. Pourtant, cela arrive à des millions de
gens, ce qui signifie que la sensation de faim peut être présente alors
même que le besoin de manger n’existe pas. Pour cesser de trop man-
ger, il s’agit donc de changer cette sensation. Les fringales et les «pe-
tits creux» ne correspondent pas toujours aux besoins réels de votre
organisme. Votre corps n’est pas une voiture dont vous devez remplir
le réservoir quand il est vide. C’est l’expression physique de centaines
de messages qui partent du cerveau ou lui parviennent. Dans l’acte
de manger s’expriment ainsi l’image que vous avez de vous-même,
vos habitudes, conditionnements et souvenirs. L’esprit est la clé de la
perte de poids : quand l’esprit est satisfait, le corps cesse de vouloir
surconsommer.
L’approche corps-esprit sera forcément efficace car elle ne vous de-
mande qu’une chose: trouver ce qui vous comble. Or, la nourriture ne
peut y parvenir à elle seule. Vous devez nourrir le corps avec des nour-
ritures saines, le cœur avec de la joie, de la compassion et de l’amour,
l’esprit avec des connaissances, l’âme avec de la sérénité et de la
conscience de soi. Avec la conscience, tout cela devient possible. Plus
vous négligez ces besoins, plus ils deviennent difficiles à atteindre.
Cela peut sembler paradoxal, mais pour perdre du poids, il faut se rem-
plir. Lorsqu’on se remplit de satisfactions autres que la nourriture, celle-
ci cesse d’être un écueil. Car manger n’est pas un problème, c’est même
une façon naturelle de se sentir heureux… contrairement à trop man-
ger. Depuis des siècles, les principaux événements de la vie (naissances,
noces, départs à la retraite, etc.) sont marqués par des banquets. Quel
enfant n’est pas ravi de voir son gâteau d’anniversaire? Mais justement:
cette joie de manger crée un problème unique. Avec l’excès, le bonheur,
positif, se transforme en quelque chose de négatif. C’est ainsi que l’on
tombe de l’échelle qui relie la nourriture à la joie: