CH. E, RUNGS
entreprises pour I'utilisation économique et industrielle des Hyménoptères
oophages
dans la lutte contre les punaises
des céréales.
La question est tellement importante pour I'agriculture et I'alimen-
tation des régions
menacées que la F.A.O. n'a pas hésité
à créer un service
d'information et de documentation du <. Sunn Pest >>,
dont la Direction
a été confiée à M. le Professeur A.S. Blr-r.csowsry et dont 1è siège
est à I'Institut Pasteur
de Paris.
Ce service
est
en même temps un organisme
de coordination et de conseils pour les recherches sur les punaises des
blés, leurs ennemis et les différents moyens de lutte, dont en premier
lieu, la lutte biologique.
Le Maroc, depuis de nombreuses années s'est intércssé au problème
des punaises des céréales
; mais il a fallu la grande invasion d'Aelia
de 1933 pour que des recherches svstématiques
soient entreprises et que
des
entomologistes
y consacrent une grande part de leur activité. Toutefois,
ce n'est que depuis trois ans, avec
la création d'un laboratoire de campagne
spécialisé
bien équipé et situé au cæur même de la région envahie, que
les recherches
ont vraiment pris I'importance et I'ampleur nécessaires.
Tout d'abord il n'est pas superflu de signaler
que le problème en Afri-
que du nord-ouest difière sensiblement
de celui qui est posé aux entomolo-
gistes
des pays situés plus à I'est. En effet, alors qu'au Moyen Orient et
dans le bassin oriental de la Méditerranée, ce sont surtout les espèces
d'Ea-
rygaster et particulièrement E. integriceps PuroN qui commettent les rava-
ges,
en Algérie et au Maroc ce sont plusieurs espèces d'Aelia qui détermi-
nent généralement les dégâts alors que les Eurygaster sont moins abondants
et plus localisés.
Or il est bien connu que la biologie des Aelia est très
différente de celle des Eurygaster.
Bien que les recherches
sur les punaises des céréales au Maroc et
sur leurs ennemis naturels soient déjà assez avancées,
il n'a pas partt
bon aux responsables
des services de recherche d'entrer déjà dans I'appli-
cation, c'est-à-dire dans I'emploi massif de la lutte biologique contre ces
Hétéroptères
.ll a été jugé que les inconnues nombreuses
qui persistent tant
sur la systématique
que sur la biologie des punaises
et de leurs ennemis,
ne permettaient pas encore d'entreprendre
cette lutte biologique avec une
certitude de succès. Les entomologistes
ont reçu comme consigne
d'éclairer
d'abord tous les points obscurs. Ce n'est qu'à partir du moment où I'on
estlmera que la question a été bien étudiée, qu'il reste peu d'inconnues
et que I'on pensera avoir quelque chance de succès
dans la mise en route
de la lutte biologique sur un plan industriel, que cette lutte sera entreprise.
En effet, il est nécessaire
de connaître dans leur détail l'écologie
et la biologie de toutes les espèces
en présence,
d'être capable de recon-
naître parfaitement chacune de ces espèces
et même leurs races, pour