Le choix du titre
Le titre original polonais comportant le mot « Burgunda » évoque « du vin de Bour-
gogne » ou « d’un Bourguignon », et non directement le nom de la région française.
Au moment de la traduction française, Witold Gombrowicz avait envisagé de chan-
ger le titre « Yvonne, princesse de Bourgogne » en « La Princesse Anémie ». Il ne
comporte donc pas de références historiques comme cela peut être le cas dans
d’autres pièces de théâtre (William Shakespeare, Alfred de Musset ou Victor Hugo
par exemple).
Mise en scène :
note d’intention,
commentaire et
description de
la scénographie
NOTE D’INTENTION d’Anne Barbot
De ma première lecture d’Yvonne, princesse de Bourgogne, il y a 10 ans, je
retiens essentiellement le côté fantasque de la société de Bourgogne, une Cour
désuète et sans épaisseur, personnages grotesques et douloureusement comiques.
De retour d’une création au Japon, j’éprouve la nécessité de relire ce texte qui n’a
plus la même résonnance en moi. La tragédie de l’identité et le mutisme d’Yvonne
me touchent: ayant été moi-même dans une situation d’incompréhension et dans
un rapport d’infantilisation au Japon.
Au Japon, je me retrouve face à une
société extrêmement codifiée à la-
quelle je ne suis pas préparée, où cha-
« Introduite à la Cour royale comme fiancée du prince,
Yvonne y devient un facteur de décomposition. La pré-
sence muette, apeurée, de ses multiples carences, révèle à
chacun ses propres failles, ses propres vices, ses propres
saletés... La Cour n’est pas longue à se transformer en
une couveuse de monstres. Et chacun de ces monstres
rêve d’assassiner l’insupportable Yvonne. La Cour mobi-
lise enfin ses pompes et ses œuvres, sa supériorité et ses
splendeurs, et, de toute sa hauteur, la tue. »
Witold Gombrowicz, Extrait de Testament,
Entretiens avec Dominique de Roux, Folio, Gallimard,
1996
«Accepte que tu n’es pas toi-même,
nul n’est jamais soi-même, avec personne,
dans aucune situation; être homme, cela
signifie être artificiel» Gombrowicz