DOSSIER PÉDAGOGIQUE Yvonne,
Princesse de Bourgogne
de Witold Gombrowicz
Mise en scène Anne Barbot
Au Théâtre Montansier
Jeudi 26 mars 2015 à 20h30
Vendredi 27 mars 2015 à 20h30
Distribution :
Mise en scène Anne Barbot
Compagnie Narcisse
Avec Aurélie Babled, Cédric Colas, Daniel Collados, Benoît Dallongeville, Alexandre
Delawarde, Audrey Lamarque, David Lejard-Ruffet, Fanny Santer, Benoît Seguin,
Marie-Céline Tuvache
Collaboration artistique Alexandre Delawarde
Masques Yngvild Aspeli
Scénographie Charlotte Maurel
Musique Vincent Artaud
Lumières Fabrice Bihet
Chorégraphie Jean-Marc Hoolbecq
Costumes Bruno Marchini de l’Atelier de Costumes du Studio-Théâtre d’Asnières
Recommandations
Soyez présents 30 minutes avant le début de la représentation, le placement de tous les
groupes ne peut se faire en 5 minutes !
Le placement est effectué par les ouvreurs, d’après un plan établi au préalable selon
l’ordre de réservation. Nous demandons aux groupes scolaires de respecter ce placement.
En salle, nous demandons également aux professeurs d’avoir l’amabilité de se disperser
dans leur groupe de manière à encadrer leurs élèves et à assurer le bon déroulement de
la représentation.
Durée du spectacle : 1h40
Pistes de réflexion
Yvonne, Princesse de Bourgogne - Iwona, księżniczka Burgunda
Présentation & contexte
« Elle n’est pas idiote, c’est la situation elle se
trouve qui est idiote. »
Cette pièce est une parodie shakespearienne, Witold
Gombrowicz en parle lui-même comme d’une « co-
médie ».
L’histoire cette jeune fille insignifiante et muette qui se
fait épouser sur un caprice d’un prince. Elle est passive
et indolente, elle éveille des remords et des instincts
douteux à la cour, elle clenche la haine et l’agressi-
vité.
Comme première pièce du dramaturge, tous les thèmes du dramaturge sont déjà
contenus dans le texte, à commencer par sa hantise de « l’anarchie illimitée de la
forme ».
La pièce est publiée en 1938 puis réédité en 1958 aux éditions PIW de Varsovie, il
apporte alors des modifications au texte original. Les vingt-cinq répliques d’Yvonne
sont réduites à sept.
La traduction française de Constantin Jelenski et Geneviève Serreau est publiée en
1965. Trois ans plus tard, Witold Gombrowicz fait de nouvelles coupures dans la ver-
sion française : les sept répliques d’Yvonne disparaissent, elle devient muette, à la
place on peut lire « Elle se tait. »
« J’écrivis “Yvonne” avec peine et à contrecœur. J’avais décidé d’exploiter au théâtre la technique que j’avais mise au point
dans mes nouvelles, et qui consistait à dévider un thème abstrait et parfois absurde un peu comme un thème musical. L’ab-
surde naissait sous ma plume puis se développait, virulent, et le résultat ne ressemblait guère aux pièces qu’on écrivait à
l’époque. Je m’acharnais à lutter avec la forme... Que d’heures affreuses je passai, immobile au-dessus de ma feuille de papier,
la plume en suspens, mon imagination cherchant désespérément des solutions tandis que l’édifice que j’élevais se fissurait et
menaçait de s’écrouler ! »
Witold Gombrowicz, Souvenirs de Pologne
On peut étudier divers exemples d’affiches dont celle réalisée
pour la mise en scène d’Anne Barbot. Ses mises en scène du spectacle sont très nombreuses. Elle est
d’ailleurs la pièce la plus populaire et la plus jouée dans le monde de Witold Gombrowicz.
Le choix du titre
Le titre original polonais comportant le mot « Burgunda » évoque « du vin de Bour-
gogne » ou « d’un Bourguignon », et non directement le nom de la région française.
Au moment de la traduction française, Witold Gombrowicz avait envisagé de chan-
ger le titre « Yvonne, princesse de Bourgogne » en « La Princesse Anémie ». Il ne
comporte donc pas de références historiques comme cela peut être le cas dans
d’autres pièces de théâtre (William Shakespeare, Alfred de Musset ou Victor Hugo
par exemple).
Mise en scène :
note d’intention,
commentaire et
description de
la scénographie
NOTE D’INTENTION d’Anne Barbot
De ma première lecture d’Yvonne, princesse de Bourgogne, il y a 10 ans, je
retiens essentiellement le côté fantasque de la société de Bourgogne, une Cour
désuète et sans épaisseur, personnages grotesques et douloureusement comiques.
De retour d’une création au Japon, j’éprouve la nécessité de relire ce texte qui n’a
plus la même résonnance en moi. La tragédie de l’identité et le mutisme d’Yvonne
me touchent: ayant été moi-même dans une situation d’incompréhension et dans
un rapport d’infantilisation au Japon.
Au Japon, je me retrouve face à une
société extrêmement codifiée à la-
quelle je ne suis pas préparée, cha-
« Introduite à la Cour royale comme fiancée du prince,
Yvonne y devient un facteur de décomposition. La pré-
sence muette, apeurée, de ses multiples carences, révèle à
chacun ses propres failles, ses propres vices, ses propres
saletés... La Cour n’est pas longue à se transformer en
une couveuse de monstres. Et chacun de ces monstres
rêve d’assassiner l’insupportable Yvonne. La Cour mobi-
lise enfin ses pompes et ses œuvres, sa supériorité et ses
splendeurs, et, de toute sa hauteur, la tue. »
Witold Gombrowicz, Extrait de Testament,
Entretiens avec Dominique de Roux, Folio, Gallimard,
1996
«Accepte que tu n’es pas toi-même,
nul n’est jamais soi-même, avec personne,
dans aucune situation; être homme, cela
signifie être artificiel» Gombrowicz
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