un gratuit qui se lit |du20/03 au 24/04/08 |tous les quatre jeudis
[Q6
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Q6
Aubagne :
Les portes du Conservatoire
Ouverture de la Biennale
AbécédaireGuédiguian
Arles et l’Antique
Danse et Arts de la rue
À contre-courant
Quel avenir pour la culture dans notre région, après les
élections municipales ? Alors que la France a
majoritairement élu des maires de lopposition, Marseille,
Aix, Avignon, Toulon, Gap, Cavaillon restent des villes de
droite. À contre-courant du mouvement national, mais
dans la majorité présidentielle. Or le gouvernement actuel
ne cesse damputer les budgets des associations et des
institutions qui font la vitalité culturelle française. Les
seuls contrepouvoirs qui peuvent compenser ce
désengagement restent les collectivités locales.
Les départements et régions sont majoritairement
socialistes, mais ils ne pourront compenser seuls la
catastrophe annoncée, la régression en cours. Surtout si
leurs charges augmentent encore, et que les
municipalités ne s’engagent pas davantage, laissent
sépuiser les talents et les énergies dans une qte vitale
mais épuisante de subventions. Jusquà sabaisser parfois,
pour survivre, à des relations dégradantes de soumission
pragmatique aux hommes politiques en place.
L’ambition de faire de Marseille-Provence une capitale
culturelle en 2013 représente sans doute un espoir solide
de changement. Parce quil est porté par une équipe qui
aime vraiment la culture et a su férer les villes au-delà
des clivages politiques. Avant cela, au quotidien,
rapidement, il faudra que les maires nouveaux ou réélus
remédient au délitement actuel du tissu associatif, et
mettent en place une véritable politique culturelle qui
repose non sur des vitrines et des effets dannonce, mais
sur les projets des artistes, si malmenés dans notre
région.
AGNÈS FRESCHEL
Quelques nouvelles personnelles : nous tirerons désormais à 25000
exemplaires, puisque vous êtes de plus en plus nombreux à nous lire et
que Zibeline dispart trop vite… Par ailleurs, nous avons dû changer
d’imprimeur et par là-même de format. Nous espérons que ce changement
vous satisfera, et que vous continuerez à adhérer à Zibeline pour nous
permettre de survivre… et être sûrs de recevoir le journal chez vous !
Politique culturelle
La maison du théâtre 4,5
Station Alexandre 6
Désengagement de l’État 7
Biennale des Jeunes créateurs 8
Le mois de la femme 9
Théâtre
La Criée, la Minoterie, le Gyptis 10
Le Toursky, les Bernardines, les Bancs publics 11
Les Bernardines 12
Le Lenche, le Gymnase 13
Le Merlan, le Théâtre des Ateliers 14
Martigues 15
Istres, Miramas, Arles, Draguignan, Cavaillon 16
Fos, Vitez (Aix), Jeu de Paume (Aix) 17
Nîmes, Briançon, Gap 18
Philippe Dorin, Cavaillon 19
Danse
MOD, BNM 20
Martigues, Gap, Briançon 21
Pavillon Noir, Cavaillon 22
Aubagne, GTP 23
Cirque
Marie-Jeanne, Pavis des Arts, Cavaillon 24
Merlan, Arles 25
Arts de la rue
Aubagne, Ouest Provence, St-Rémy, Marseille 26
Martigues 27
Musique
Toursky, Pharo, SMCM, Télémaque, Gyptis 28, 29
GTP, Concerts d’Aix, Lenche 30, 31
Opéra : Marseille, Toulon, Briançon, Martigues 32, 33
Concerts 34
Mars en baroque, GTP 35
GMEM, Musicatreize, FIFA. 36
Bach/Coltrane, Open Cage 37
Disques 38
Festival Avec le temps 39
Babel med, L’Escale, Machine à sons, Agenda 40, 41
Cinéma
Rencontres d’Amérique Latine 42
Alhambra, Argonautes, FIFA 43
Abécédaire Guédiguian 44, 45
Arts visuels
Nouveaux lieux, Palais Carli 46, 47
3bisf (Aix), IUFM, Chateauneuf-le-rouge 48
Passage de l’art, Alcazar 49
Livres
Pensée de midi 50
Printemps de Cassis 51
Ouest Provence, Gap, Aix 52
La Baleine qui dit «Vagues» 53
Printemps des poètes, Rencontres du 9e art 54, 55
Livres 56, 57, 58, 59
Philosophie
Vérité et littérature 60, 61
Sciences et techniques
Les sciences occultes 62, 63
Histoire et Patrimoine
Musée départemental de l’Arles Antique 64, 65
Éducation
Conservatoire National 66, 67
Classes musicales 68
Printemps des poètes, Théâtre en herbe 69
Tribune libre 70
Rubrique des adhérents 72
04 POLITIQUE CULTURELLE LA MAISON DE THÉÂTRE
Au 54 de la rue Edmond
Rostand, à Marseille,
Michel André codirige depuis
2005 La Cité Maison de Théâtre
avec Florence Lloret, réalisatrice
de films documentaires.
Le metteur en scène nous parle
de ce lieu qui vise à inscrire
le théâtre dans la cité,
et de son travail en cours,
une création autour
de ladolescence
et des jeunes à Marseille
Bienvenue à la Maison
Maison de Théâtre
cemment dotée d’une vaste salle parquetée, cette
Maison de Théâtre est d’abord un lieu de répétition
pour la compagnie de Michel And. Un lieu d’accueil
également pour d’autres compagnies ; une trentaine
sont déjà venues présenter leur travail dans cet
espace inniablement propice à la pratique théâtrale.
Comme le souligne Michel André, «il me semblait
important de poser ici, à Marseille, une maison de
théâtre, comme il en existe dans d’autres villes, Amiens,
Brest, Avignon…, c’est-dire un lieu où l’on pratique
le tâtre ; car je me suis rendu compte qu’il y avait
un besoin de pratiquer le théâtre». De fait, à La Cité,
on pratique beaucoup ; et pas seulement les
professionnels, puisque des ateliers hebdomadaires et
des stages de week-ends sont proposés aux amateurs.
La Cité se veut aussi lieu de savoir ; elle invite
gulièrement des artistes, des poètes, des
philosophes, des ciastes à inventer dans ses murs
un rapport différent entre créateur et public : le but
n’est pas alors de présenter une création, mais, pour
celui qui parle, de «raconter ce qu’il tente de faire,
avec là où il passe à côté, là où il tbuche, là où il se
remet en question…» ; de cette parole nt une forme
unique, pour un unique soir.
Trois axes directeurs donc pour ce lieu que son
directeur qualifie d’«intermédiaire», un lieu de lien,
actuellement menacé. «Tout ce qui est de l’ordre du
théâtre de participation, et tous les lieux comme le
tre sont aujourd’hui en voie de disparition»,
s’inquiète Michel André, qui regrette que l’État se
sengage actuellement de structures qu’il a naguère
lui-même encouragées, et qui ont fait la preuve de
leur importance. Ces inquiétudes, dont on trouve
l’écho dans tous les secteurs de la culture ces temps-
ci, n’empêchent pas le metteur en scène de poursuivre
son travail.
Place aux jeunes
En collaboration avec la documentariste Florence
Lloret, Michel André développe un travail autour des
«écritures du réel». Cela a démarré avec une
manifestation intitulée Marseille, Habiter là, qui
interrogeait le rapport à la ville. Cela s’est poursuivi
avec La rue des Muguets, présenté au printemps
dernier à la Minoterie. Ce spectacle autobiographique
qui mettait en scène, à travers une histoire familiale
personnelle, la relation parents-enfants, a suscité
bats, rencontres et lectures autour du thème de la
famille. Il s’agit toujours pour Michel André de «se
saisir du théâtre pour ouvrir des pistes d’interrogation
à d’autres endroits, de faire du spectacle un levier pour
d’autres champs de questions que la société nous
renvoie aujourd’hui.» Le projet sur l’adolescence
s’inscrit tout naturellement, comme «un troisième
cycle», au sein d’une démarche globale de
questionnement du réel et aussi d’une recherche
formelle, qui associe le cinéma et le théâtre, l’écran et
la sne, pour élaborer une nouvelle écriture.
Depuis deux ans, la Cie de la Cité rencontre des
jeunes, les interroge sur leur vie, leurs envies, leurs
peurs, leurs doutes… Ces entretiens avec des
adolescents marseillais de quartiers et de milieux ts
différents forment la matière du futur spectacle. Une
matière retranscrite puis retravaillée par la troupe,
puisque chacun des cinq acteurs chars d’incarner
un jeune croisera sa langue, mais aussi sa propre
conception de l’adolescence, ses souvenirs à lui, avec
ceux de son personnage. De ce croisement nt ce que
Michel André nomme «l’écriture du lien»,trace du
frottement entre deux univers que le spectacle
confrontera, pour questionner le monde si particulier
de l’adolescence.
En juin 2007, la compagnie a proposé une première
rencontre autour du projet. Depuis l’é, les voies
d’exploration se sont pcisées, le groupe a été établi
de façon définitive et c’est à une «esquisse» que le
public sera convié à la fin du mois. Après un long
temps de travail commun, cinq comédiens vont porter
sur sne la parole de Belinda, Chl, Daouda, Marion,
Nicolas, cinq jeunes entre 16 et 18 ans, issus de
cultures et de quartiers différents. Travail sur les mots
et sur la gestuelle, dans lequel un chographe guide
les adultes afin que leurs corps témoignent de ceux
des ados. Doublement repsentés d’ailleurs, puisque
des captations vidéo de leurs véritables vies viendront
enrichir ce qui se jouera sur le plateau. Une recherche
en profondeur, pour faire exister théâtralement
l’adolescence, dans sa diversi.
© Cie la Cité
© Cie la Cité
Explorer, montrer, écrire le réel
Car, pour ne pas enfermer l’adolescence dans un discours convenu, Michel André a
pris le parti d’axer sa réflexion sur la différence. Difrence entre l’acteur et le
jeune lui-me tout d’abord : le codien est aussi un adulte, qui a vécu une
autre adolescence, à une autre époque. Difrence ensuite entre les cinq jeunes,
dont les parcours ne se seraient sans doute jamais crois sans ce travail de théâtre.
Écrire ces différences suppose de tisser ensemble les fils de ces histoires diverses.
Michel André élabore une «écriture fragmentair. Le spectacle à venir psentera
donc un «maillage» entre plusieurs fragments qui font sens pour le metteur en
scène, dont les notions d’approche, de relation nord-sud, d’intimité et de regard de
l’autre…, dans une écriture qui jouera constamment entre condensation par la
écriture, et émergence de la parole brute. Comme une friction permanente, et
féconde, entre réel et fiction. Ce travail en cours, passionnant tant par les méthodes
d’approche que par la forme théâtrale envisagée, sera présenté dans le cadre des
Rencontres autour des Écritures du Réel.
Ces rencontres permettront également de visionner le dernier film de Florence
Lloret, consacré à la transformation du quartier de la Joliette à Marseille, Le jour
se lève et sur moi la nuit tombe ; d’écouter le poète et écrivain Patrick Laupin parler
de son livre Le courage des oiseaux, qui relate son expérience de travailleur social
auprès d’adolescents en difficulté ; d’aborder le «théâtre documentaire», genre
que Laurence Février développe depuis 2002 ; de battre sous la houlette de
Nicolas Roméas, directeur de la revue Cassandre.
La Cité Maison de Théâtre profitera aussi de cette occasion pour inaugurer, au
premier étage du bâtiment, le Centre de Ressources des Écritures du Réel, un
espace pour la recherche documentaire, dédié également à la lecture et à l’écriture.
Deux lectures y sont déjà programes. De nombreux événe-ments donc à La Cité
en ce printemps 2008 : le moment ial pour découvrir ce lieu de création, qui
secoue avec bonheur les frontières entre les genres, entre les gens, pour inventer
une esthétique contemporaine, à la fois ambitieuse et proche, où l’art retrouve
une de ses fonctions essentielles : dire le réel.
FRED ROBERT
Nous ne nous étions jamais rencontrés
les 29 et 31 mars, les 2 et 4 avril
Rencontres autour des Écritures du Réel
les 5 et 6 avril
Lectures
les 3 et 4 avril à 18h
La Cité Maison de Théâtre
04 91 53 95 61
www.maisondetheatre.com
© Cie la Cité
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