test. Au moment où la féverole est en stade feuille dans la nature, les bruches n’ont pas encore
consommé du pollen et sont sexuellement immatures. Les dissections ont montré que les ovarioles
des femelles testées ne sont pas développées quand les féveroles sont au stade feuille. L’état
physiologique de l’insecte évolue en même temps que la plante hôte. Au stade fleur de féveroles, les
bruches ont accès au pollen et les femelles commencent à être sexuellement matures. Les ovarioles
des femelles sont bien développés et les mâles (n=21) sont fortement attirés par la féverole en fleur,
tandis que les femelles (n=21) manifeste une attraction moyenne. Plus que 90 % des mâles arrivent
rapidement dans la zone 4-5 quand une féverole en fleur est présentée à l’autre bout de tunnel.
Environ 60 % des femelles se dirigent rapidement dans la zone 4-5 en présence de féverole en fleur.
En ajoutant des mâles dans un sachet en voile et en les plaçant devant la féverole en stade de fleure,
environ 90 % des femelles et 80 % des mâles arrivent rapidement dans la zone 5 du tunnel. Quand
les bruches sont attirés par les féveroles en fleur, le déplacement des insectes est rapide. En
quelques secondes, les bruches lâchées dans la zone 1 du tunnel volent vers la plante en fleur.
L’effet d’attraction à la plante hôte est potentialisé par la présence des mâles sur les fleurs.
Les résultats obtenus en tunnel du vol montrent que les bruches sont attirées par l’odeur de la
féverole au stade fleur alors que les insectes sont sexuellement matures.
IDENTIFICATION DES COV AUX DIFFERENTS STADES DE DEVELOPPEMENT DE LA PLANTE
Le signal sémiochimique émis par la féverole est un bouquet d’une vingtaine des composées organiques
volatiles (COV) dont le taux d’émission et la composition changent au cours du temps. Le profil odorant
évolue dans le temps avec le développement de la plante (Figure 6). De façon générale la féverole émet
principalement des composés, peu originaux que l’on rencontre chez la plupart des angiospermes
(Knudsen et al. 2006). Les jeunes féveroles en stade de feuille, émettent principalement des odeurs
vertes et des composés monoterpéniques. Les odeurs vertes sont des alcools, aldéhydes et acétates de
courtes chaines de carbone (C6) qui ont une fragrance d’herbe fraiche. La plupart des odeurs vertes ne
sont pas spécifiques à un taxon de plante. Les composées monoterpéniques (C10) émis par les feuilles
présentent une diversité chimique très importante. Au stade feuille des féveroles, les bruches ne sont
pas attirées par la plante. Sur le terrain, nous avons observé que les premières bruches arrivent sur le
champ de féverole quand les féveroles sont au début de floraison. A la floraison les COV émis par les
féveroles ont évolué par rapport au stade feuille : les féveroles émettent un mélange complexe de
divers composées sesquiterpénoiques (C15). Les sesquiterpènes en bouquets avec les odeurs vertes et
monoterpènes forment l’odeur agréable des fleurs. En pleine floraison les féveroles émettent moins
d’odeurs vertes et beaucoup de sesquiterpènes. Par rapport au stade feuille, l’émission totale des
sesquiterpènes double à pleine fleuraison.
Le stade fleur est attractif pour les insectes en tunnel de vol. Les bruches arrivent dans les champs de
féverole au début de la floraison. Elles s’alimentent de pollen et de nectar riche en sucre et acides
aminés (Baker and Baker 1983). La consommation de pollen de féverole semble déclencher la
maturation sexuelle des femelles (Huignard 2011) et les accouplements. Les bruches s’accouplent dans
les fleurs et dans des cornets foliaires qui servent aussi aux sites de repos nocturnes (Figure 7).
Les femelles fécondées pondent leurs œufs sur les gousses vertes. L’odeur des gousses est un
bouquet constitué par les odeurs vertes et des monoterpénoides, dans des ratios différents de celui
émis au stade feuille. Signal sémiochimique de féverole évolue au cours du temps en fonction du
développement de la plante.
En prenant en compte les observations du comportement des insectes, les identifications des COV,
nous avons fabriqué plusieurs formulations avec les composés clés de chaque stade de la féverole.
Nous avons testé ces formulations à des concentrations différentes. Certains attractifs à base de 6
composées capturent plus de 60 fois plus que les contrôles et nos pièges sont arrivés à saturation au
bout de 3 jours dans le champ (Figure 8). Nous avons capturé des bruches pendant la pleine
fleuraison de la féverole. Les tests préliminaires sur le terrain sont prometteurs pour continuer les
travaux sur le développement des piégeages en masse à la base des odeurs des plantes. L’étude du
comportement des bruches vis à vis des attractifs dans les conditions du terrain vont être poursuivi
pour potentialiser au maximum l’efficacité des attractifs dans le temps. A ce stade de l’étude, il nous